Sala

Chapitre 7

Durant toute la journée j'ai pas reçu l'appel de ma soi-disant famille. Ce n'est pas que j'attendais un appel de leur part mais c'était pour voir s'ils s'inquiétaient Pour moi.

J'avais parlé trop vite car en début de soirée j'ai reçu un appel de Momo. J'avais juste répondu pour savoir ce qu'on disait de moi.

- tout le monde te cherche tu le sais ? J'espère que tu vas bien.

- je vais bien oui.

- pourquoi tu es partie ?

- c'était mieux pour moi de partir de chez vous.

- c'est chez toi aussi. Je veux vraiment savoir pourquoi tu as quitté la maison et où tu es.

- sache que je vais bien mieux que quand j'étais là-bas.

- je dois comprendre que tu n'étais pas bien là ?

- laisse tomber Momo merci de t'inquiéter mais je doute que tes parents s'inquiètent vraiment de mon sœur.

- pourtant ils s'inquiètent mon père a appelé le sien et il était paniqué je te jure. C'est quand ta sœur a appelé ma mère pour dire que tu allais bien qu'il s'est calmé. Dis-moi où tu es.

- chez une amie. Il faut que je te laisse.

- ok je vais te rappeler.

De sa voix je pouvais savoir qu'il était sincère. C'était le seul qui n'était pas comme les autres de sa famille.

Je m'apprêtais à dormir quand la porte s'est ouverte sur maman qui s'est tout de suite jeté sur le lit.

- hein ?

- je me sens seule dans ma chambre.

- et tu as dis tiens tiens je vais réveiller sala.

- tu dormais même pas.

- tu en es sûre ?

- oui. Alors on va discuter de quoi ?

- c'est toi qui m'a trouvé donc à toi de dire de quoi.

- je ne sais pas.

- alors va dormir.

- attend j'ai dit à ma mère de te laisser vivre ici.

- quoi pourquoi ?

- tu es en froid avec la maison de ton oncle non donc tu peux rester chez nous. Je serai gentille je te jure.

- tu es déjà gentille maman. Merci mais j'attends juste ma sœur après je vais aller chez ma grand-mère, la maman de ma mère elle est très gentille elle.

- ma mère aussi est gentille.

- je sais oui.

- tu vas rester ?

- je ne crois pas non je préfère rentrer c'est mieux.

Elle a alors commencé à bouder comme une gamine.

- j'aurai plus d'amis si tu pars.

- si on sera toujours ami ne t'inquiètes pas même loin.

- je vais te convaincre pour que tu restes.... dit-elle en se levant.

Elle m'a souhaité bonne nuit et est partie. Elle m'a gâché mon sommeil et suis resté un long moment sans pouvoir dormir.

Ma sœur m'a rappelé deux jours plus tard pour me dire que ma grand-mère était d'accord pour que je vive avec elle. Je savais déjà qu'elle allait accepter que je vive avec elle. Ma sœur m'a ensuite envoyé l'argent du transport. Dès que j'ai reçu le message je suis allé voir Sophie pour lui dire.

- tu parts ? Pourquoi ?

- je crois que c'est mieux de rentrer.

- et tes études ? Ou tu vas revenir après ?

- non vu que c'est mon oncle qui payait maintenant je ne peux pas étudier. J'attendrai l'année prochaine pour m'inscrire dans une école publique.

- hey tu vas perdre une année pour rien

- j'ai pas le choix.

- donne moi le numéro de ta sœur.

- tu vas lui dire quoi ?

- donne le numéro.

- d'accord.

Je lui ai donné le numéro puis elle m'a dit de la laisser seule. Je voulais tellement savoir que j'ai pas bougé alors elle c'est déplacé mais elle était toujours dans mon champ de vision. Je la voyais parler en gesticulant mais je l'entendais pas.

- j'ai dit à ta sœur qu'elle devait te laisser ici que j'allais payer tes études.

- quoi ? Pourquoi tu vas payer mes études?

- pour ne pas te laisser gâcher cette année que tu as déjà commencé.

- non je ne peux pas te laisser payer. Ce sera beaucoup d'argent je ne peux pas te laisser payer.

- et pour rembourser tu peux venir travailler à la boutique comme je fais avec maman. Quand elle veut quelque chose je lui demande de travailler à la boutique et après je lui donne ce qu'elle veut. Les weekends tu peux venir si tu n'as pas de devoir à préparer bien-sûr. Et les après-midi quand tu n'as pas cours.

- je...je crois que je vais parler avec ma sœur d'abord.

- tu sais qu'elle est d'accord donc tu peux t'installer dans ta chambre pour de bon.

Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. J'avais pas envie que ce qui c'est passé chez mon oncle se repasse ici.

Quand ma sœur m'a appelé elle m'a dit qu'elle était d'accord pour que je reste. Tout ce qu'elle voulait c'était que j'étudie dans de bonnes conditions. J'avais pas encore accepté alors elle m'a dit de prendre le temps de réfléchir durant les vacances de Pâques.

Les seules qui savaient où j'étais à part ma sœur c'étaient ma sœur et max. Max n'avait pas toute l'histoire elle croyait juste que j'avais un problème avec eux.

Durant les fêtes on sortait Max maman et moi. Max était celle qui connaissait la ville le mieux alors c'était elle qui nous trimballait partout. Elle voulait rien laisser en rade. J'aimais bien sortir mais marcher des heures n'a jamais été mon rêve surtout que le Soleil était sans pitié. Maman elle se fatiguait dès fois mais elle n'était pas du genre à parler de ce qui pouvait la déranger.

Je me voyais un peu en elle sauf que moi je connaissais max et y'avait pas de gêne entre vous.

Durant ces quelques jours j'en ai même oublié mes problèmes. Il m'arrivait parfois de pleurer la nuit en repensant ce que j'avais perdu. J'entendais toujours les gens parler d'une fille qui n'a plus sa virginité en la traitant de mauvaise fille et cela peu importe la façon dont elle l'a perdu.

ON disait toujours qu'une fille pas vierge aurait du mal à trouver un mari ou si elle en trouvait son mari n'allait jamais la respecter.

Moi je pensais pas vraiment au mariage, ma mère me disait que j'étais trop jeune pour penser aux hommes, même si je voyais des filles de mon âge se marier.

La reprise était un peu brusque, la maison était loin de l'école et je n'avais plus max pour m'accompagner. Sophie voulait me trouver un taxi qui allait m'emmener chaque jour à l'école mais elle en avait assez fait pour moi. J'en avais parlé à ma sœur et elle m'avait dit qu'elle allait s'occuper du transport. Elle ne travaillait pas mais son mari gagnait bien sa Vie.

Momo m'appelait souvent mais il ne savait toujours pas où j'étais et c'était pas faute d'essayer. Il demandait tout le temps disant vouloir me voir et vérifier si j'allais bien. Il ne m'avait rien fait mais je me disais que le voir allait être comme voir son père et sa mère.

Pour la première fois depuis longtemps j'allais bien. Sophie essayait d'être quelqu'un d'important dans ma vie et elle avait réussit. Je la voyais comme marietou elle avait l'âge d'être ma mère mais je faisais partie de ce qui disent qu'une mère est irremplaçable. Sophie me conseillait quand il le fallait et ne se retenait pas de me gronder dès fois. Surtout quand on passait notre temps à discuter à la boutique au lieu de travailler. Moi je tenais la caisse et maman parlait avec les clients parfois c'était le contraire.

Quand on avait pas de problème ni de soucis le temps passait vite et c'était ce qui c'était passé avec moi. Je n'avais pas vu venir la fin de l'année scolaire. Je planifiais déjà mon retour à Louga mais Sophie avait eu une autre idée, elle m'a proposé de travailler maintenant à la boutique en tant que employée. Elle a dit que j'avais déjà payé pour ce qu'elle avait dépensé par rapport à mes études. Avec le travail qu'elle allait me proposer je pourrai moi même payer les frais de scolarité de l'année suivante.

Ma sœur était d'accord mais elle voulait que je vienne passer là-bas deux ou trois semaines. Sophie n'y voyait pas d'inconvénients et maman disait vouloir venir avec moi. J'aurai bien aimé qu'elle vienne avec moi mais je n'étais pas sûre qu'elle puisse y vivre. Ma grand-mère n'était pas vraiment riche, il arrivait des jours où elle n'avait rien à manger. Sa mère ayant compris a trouvé un prétexte Pour qu'elle m'accompagne pas.

Je voulais voyager le soir mais avec Sophie c'était impossible elle disait que c'était mieux pour une fille de voyager le matin le soir je risquerai d'arriver la nuit.

Le jour de mon départ elles m'ont accompagné au garage et ne sont partis que quand la voiture a démarré.

On venait juste de quitter tivaouane quand j'ai reçu l'appel de ma sœur.

- tu devais venir aujourd'hui non ?

- Oui.

- ne viens plus.

- quoi?

- ne viens plus j'ai dit.

- je suis en route.

- mais tu disais venir le soir non?

- oui mais Sophie a....

- descend prend une voiture et retourne à Dakar.

- je ne peux pas. C'est quoi le problème ?

- c'est papa et il a dit qu'il allait te donner en mariage dimanche prochain. Je viens de quitter la maison si tu viens viens directement chez moi.