Dance with love - Tome 1

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— Moi ? Ce n’est pas du tout mon genre !

Avec Max, nous aimons nous taquiner et nous envoyer des petites piques. C’est bon enfant et nous savons toujours que derrière tout ça il n’y a rien de méchant, juste de la déconnade. C’est une chose que j’apprécie chez lui, il ne se prend pas la tête.

— Bon ! Allez profiter des rythmes latinos. Je ne vais pas tarder à vous rejoindre, je viens d’apercevoir Sam. Nous allons nous déhancher sur la piste nous aussi.

Sam est un très bon ami, je l’ai rencontré ici au Latino. Un soir où j’étais de sortie avec ma meilleure amie, il m’a abordée pour savoir si j’aimerais enflammer le dancefloor avec lui sur une samba. Je n’ai pas pu refuser une telle offre, surtout lorsque l’appel de la danse me soufflait de lui montrer de quoi j’étais capable. Cette nuit-là et notre passion pour les rythmes endiablés, nous a rapprochés. Au fil du temps, nous sommes en quelque sorte devenus des partenaires et désormais, il est impensable de ne pas s’accorder au moins une danse lorsque nous nous trouvons tous deux au Latino.

À force de nous voir si proches, ma sœur a essayé par tous les moyens de nous mettre ensemble, mais le détail qui lui a échappé, c’est qu’il est gay ! C’est dommage d’ailleurs, car il est vraiment sexy ! Grand blond, aux yeux d’un vert électrisant, bâti comme un dieu grec, j’ai d’abord craqué sur lui avant de savoir qu’il préférait les hommes à mon plus grand malheur. Pourquoi faut-il que d’aussi beaux spécimens soient de l’autre bord ?

Je me dirige vers lui et une fois assez proche de son oreille, je lui glisse :

— M’accorderiez-vous cette danse beau blond ?

Il se retourne avec un grand sourire aux lèvres. Il prend ma main et nous dirige vers la piste.

—Avec grand plaisir mademoiselle.

Le son Cuba 2012 remixé par DJ Rebel se fait entendre. La musique à peine entamée, nous commençons à nous déhancher et à faire quelques pas de salsa. Rapidement, un cercle commence à se former autour de nous, faisant de Sam et moi le centre de l’attention. J’aime voir que nos mouvements plaisent et attirent l’œil. C’est un sentiment de fierté que je ressens lorsque toutes ces personnes nous observent. C’est impressionnant de voir comment la musique et la danse dictent ma vie.

Nous melons rapidité et technique dans notre chorégraphie improvisée. Lorsque je danse je me sens libre, j’oublie tout. Et là, c’est exactement ce qui est en train de se passer. Au bras de mon partenaire, j’en oublie même les cris, les sifflements et les applaudissements. Je me sens tout simplement bien à danser cette salsa endiablée. Si je le pouvais, je ressentirais cette ferveur et cette chaleur chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde de ma p****n de vie.

Quand la musique s’arrête, nous sommes applaudis.

— C’était dingue Sara ! On remet ça quand tu veux.

— Avec grand plaisir !

Il m’embrasse rapidement sur la joue malgré le fait que je sois toute transpirante. Il repart en direction de ses amis tandis que moi, je rejoins Alex qui sirote tranquillement son Mojito au bar.

— Dis donc Sara, tu as fait sensation ce soir ! Tu aurais dû voir tous ces hommes qui te regardaient avec envie.

Elle a ce regard qui me dit « regarde un peu autour de toi et vois par toi-même à quel point tu es désirée ». Alex ne lâchera définitivement jamais l’affaire ! Elle veut absolument trouver celui qui partagera ma vie, mais moi tout ce que je veux, c’est m’amuser.

Alors que j’étais sur le point de lui répondre, un homme s’approche de moi. Il est plutôt pas mal. Grand, bien foutu, la peau halée, ses cheveux sont couleur corbeau et ses yeux noirs lui donnent un air incroyablement sexy ! J’en ferais bien mon dessert. Cependant, son allure peut-être un peu trop playboy et sûr de lui me font rester sur mes gardes. C’est bizarre, d’habitude j’aurais foncé tête baissée, mais là je ne sais pas… Il dégage quelque chose de perturbant…

— Bonsoir, je suis Josh Smith. Je vous ai vue danser à l’instant et vous m’avez bluffé.

— Merci, mais je peux savoir ce que vous me voulez ?

— Comment vous appelez vous ?

— Je ne vois pas en quoi ça vous regarde !

Je lui réponds sèchement. Il est vrai que je pourrais être plus agréable, mais pourquoi il me pose autant de questions ? Si c’est un plan drague, il peut retourner d’où il vient malgré sa belle gueule.

— Écoutez…

— Sara…

— Écoutez Sara, je ne suis pas là pour vous draguer ou gâcher votre soirée. Je suis chorégraphe et je suis actuellement embauché pour travailler avec un grand chanteur français. C’est un véritable showman. Sa prochaine tournée s’annonce grandiose et nous sommes à la recherche de danseurs. Vous correspondez totalement au profil et je suis certain qu’il est possible de faire de grandes choses avec vous. Les auditions ont lieu en fin de semaine prochaine. J’aimerais beaucoup que vous y participiez.

Quand ce Monsieur Smith me dit ça, je n’en crois pas mes oreilles ! À vrai dire, j’en reste littéralement sur le cul ! J’ai toujours rêvé de pouvoir vivre de la danse, mais tout ça c’était avant…

— Écoutez Monsieur Smith…

— Josh ! me coupe-t-il

— Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée !

C’est même une très mauvaise idée…

— Et pourquoi ça ? Vous avez un vrai talent ! Croyez-moi, j’en vois tous les jours des danseurs et un bon nombre ne vous arrive pas à la cheville. Tenez, je vous laisse ma carte. Appelez-moi s’il vous plait.

— Oui elle le fera !

Putain, la ferme Alex ! Je la regarde avec haine. À la place des yeux j’ai deux éclairs. Si cela avait été possible, elle serait très certainement morte à cet instant. Pourquoi a-t-elle ouvert sa bouche ? Je ne lui ai rien demandé.

— Très bien, bonne soirée et à bientôt j’espère.

Une fois qu’il est parti, je me retourne vers celle qui me sert de sœur et ne mâche pas mes mots.

— À quoi tu joues, p****n, Alex ?

— Cette opportunité, c’est la chance de ta vie ! Tu dois la saisir. Tu as toujours voulu bosser dans la danse et voilà qu’on t’apporte ton rêve sur un plateau d’argent, je ne comprends vraiment pas pourquoi tu réagis comme ça !

— Arrête Alex, tu sais très bien pourquoi ! La danse en pro c’est derrière moi depuis longtemps, d’ailleurs ça n’a jamais réellement commencé. Et je n’ai même pas mon diplôme de danseuse.

— Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? Tu sais danser non ? Ce n’est pas un bout de papier qui va dicter ta vie.

— Ne te fous pas de moi ! Si je passe cette audition, ce chorégraphe verra qu’il s’est bien planté et je ne veux pas subir une autre humiliation. Alors maintenant Alex, le sujet est clos je ne passerais pas cette audition point barre.

Je ne cherche même pas à entendre sa réponse. Je balance la carte de ce Josh sur le bar et sors du Latino à bout de nerf sans même attendre ma sœur.

Chapitre 3

Something Just Like This, Coldplay feat The Chainsmokers

Alex

— Sara, attends !

J’essaye de la rattraper, mais c’est déjà trop tard... Elle s’est déjà engouffrée dans un taxi avant que je ne puisse la rattraper. Elle n’est pas possible ! Au lieu de rester plantée comme une idiote sur le trottoir, je retourne dans le bar.

Quand elle est dans cet état là il vaut mieux que je la laisse, elle a un vrai caractère de cochon. Déjà quand ce chorégraphe est venu lui parler elle était sur le point de sortir les griffes, alors j’ai décidé d’intervenir pour couper court à la conversation. Mais surtout, pour lui faire comprendre que je ne lâcherais pas l’affaire à propos de cette audition. C’est la chance de sa vie, ce qu’elle a toujours rêvé. Donc s’il faut que lui botte le cul pour qu’elle passe ce casting, je le ferais ! Elle a déjà été malheureuse trop d’années et voir ma sœur de nouveau dans cet état, me fait mal au cœur. Lorsqu’elle a appris qu’elle ne pourrait jamais devenir danseuse professionnelle, ça l’a anéantie. J’ai fait en sorte d’être là, mais au fond de mon être je ressentais la même douleur qu’elle.

Sans même m’en rendre compte, je suis déjà assise sur un tabouret au comptoir. Voyant ma tête, Max vient me voir et me demande avec tendresse :

— Qu’est- ce qui ne va pas ma belle ? Je vous ai vues ta sœur et toi discuter avec un type et dans la minute qui a suivi, Sara est partie à toute vitesse, tout va bien ? Il ne vous a rien fait au moins ?

C’est moi ou il s’inquiète ? Je trouve le trouve adorable et il arrive à me tirer un sourire. Ce mec me rend définitivement dingue ! Dingue de lui…

— Ne t’en fais pas Max, rien de grave.

J’essaie de le rassurer du mieux que je peux, mais pas sûr que je sois très convaincante.

— Alors qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi Sara est partie comme une furie ?

— Ce type est un chorégraphe. Il est venu demander à Sara de passer une audition en fin de semaine prochaine pour un chanteur hyper connu.

— Mais c’est génial ! Euh attends, pourquoi elle a réagi comme ça ? Je ne comprends pas, c’est plutôt une bonne nouvelle !

— Écoute Max, ce n’est pas à moi de t’expliquer le pourquoi du comment. Sara, avait un avenir tout tracé dans la danse, mais à son plus grand malheur tout s’est écroulé...

— Ce chorégraphe c’est une seconde chance qu’il lui offre, pourquoi elle ne fonce pas ?

— Elle a peur et surtout elle ne veut pas que ce qu’il s’est déjà passé se reproduise. Je comprends ses craintes, mais la danse c’est toute sa vie. Et je compte bien faire en sorte qu’elle aille à cette audition, je n’abandonnerais pas. Cette opportunité peut tout changer. Il est hors de question que je la laisse filer. Il me faudrait juste le numéro de ce Josh Smith, mais elle l’a balancé avant de partir, fait chier !

— C’est ça que tu veux ?

Max me regarde avec des yeux remplis de malice tout un brandissant une carte.

Je lui arrache le petit carton des mains, regarde ce qui est inscrit dessus et n’en crois pas mes yeux ! C’est la carte du chorégraphe !

— Où est-ce que tu as récupéré ça ?

— Elle était sur le bar, je me suis dit que toi ou ta sœur l’aviez peut-être oubliée. Je l’ai récupérée pour pouvoir te la remettre.

Je ne sais pas ce qu’il me passe par la tête à cet instant, je prends le visage de Max entre mes mains et l’embrasse à pleine bouche. Au début surpris, il ne bouge pas, mais rapidement il met sa main dans mes cheveux pour approfondir ce b****r. Dans celui-ci, on sent l’urgence, mais aussi toute la tendresse et le réconfort qu’il veut me transmettre.

Le contact de nos lèvres me fait défaillir. Je n’ai jamais rien ressenti de tel ! Un condensé d’émotions me submerge. Je ne veux en aucun cas que ça s’arrête. Je veux continuer de ressentir cette envolée de papillons dans mon bas ventre, cette excitation entre mes cuisses. Je veux juste m’abandonner dans ses bras.

Nous nous arrêtons à bout de souffle. Nous nous toisons avec intensité. Ses yeux brillent de désir tout comme les miens, j’en suis certaine. S’il n’y avait pas ce satané comptoir entre nous, nous serions très certainement en train d’explorer le corps de l’autre.

Putain, qu’est-ce qu’il m’arrive ? Moi l’adepte des coups d’un soir accro à un garçon ? Je n’en reviens pas ! Il me retourne la tête, il m’envoûte. C’est incroyable !

Il faut vraiment que je me reprenne. Ça se trouve, pour lui, tout ça ne signifie rien. Ce n’est peut-être qu’un jeu…

— Rien tu rigoles ma vielle ! Tu as vu son regard ? S’il pouvait t’allonger sur le bar et te procurer le meilleur o*****e de toute ta vie il le ferait !

— La ferme satanée conscience !

Alors que je redescends tout juste de mon petit nuage, je le vois sourire.

— Tu veux dormir à la maison ce soir ?

— Ça serait génial, mais je vais devoir refuser... Je ne veux pas laisser Sara toute seule. Quand elle est comme ça, je ne sais pas de quoi elle est capable...

— D’accord, je comprends.

Je vois bien qu’il est déçu, je le suis également ! Mais, ma sœur a besoin de moi. Je préfère prendre soin d’elle. S’il ressent la même chose que moi, nous arriverons à trouver un moment.

— On se rappelle ?

— Oui !

Il me répond avec une telle intensité dans le regard que j’en fonds.

Avant que je n’aie le temps de dire quoi que ce soit, il m’embrasse avec la plus tendre dès délicatesse.

— À plus tard ma belle !

— Salut beau gosse !

Je repars en direction de ma voiture avec un sourire jusqu’aux oreilles ! J’ai l’impression de planer, d’être dans un rêve.

Une fois au volant, je me rends compte que j’ai encore la carte du chorégraphe dans les mains. Je reste fixée devant son numéro et il me démange de composer ces dix petits chiffres.