Chapitre 2

1753 Words
Je regarde à travers la fenêtre en observant mon compagnon pendant qu'il forme les nouveaux exécuteurs. C'est ainsi que cela se passe depuis la nuit où son loup s'est uni à moi. Il ne me permet pas d'être près de lui, étant incapable de cacher son dégoût pour moi, c'est donc la seule façon de le regarder. Il est sérieux lorsqu'il lance des instructions ici et là, mais on peut clairement voir qu'il est fier. Ses mains sont croisées sur sa poitrine tandis que ses jambes prennent une position, il a l'air redoutable mais en même temps beau et séduisant avec ses cheveux noirs de jais et ses yeux gris qui semblent toujours pénétrer votre âme. Il a une mâchoire carrée digne d'un mannequin. Il a le parfait ensemble de dents blanches et des lèvres agréables à embrasser qui vous font imaginer les choses salaces qu'il peut faire avec elles. Il a également le plus beau sourire que j'ai jamais vu, bien qu'il ne soit généralement pas tourné vers moi. C'est un véritable Adonis vivant sur terre. Le regard sérieux ne peut pas enlever sa beauté ni la patience évidente et l'affection qu'il a envers ses exécuteurs. Xavier n'est vraiment pas une mauvaise personne, oui, il est arrogant, autoritaire, possessif et difficile parfois, mais il est aussi loyal envers ceux qu'il aime, et son amour est féroce et fort, le seul problème est que ces bonnes qualités n'ont jamais été dirigées vers moi. Ce que je reçois de sa part, c'est de la haine, de l'irritation et de la dureté. En nous regardant, vous ne croiriez même pas que nous sommes des âmes sœurs destinées, ou que j'attends son enfant. Je suis enceinte depuis environ cinq mois et contrairement à ce que la plupart des gens croient couramment, la grossesse des loups-garous dure neuf mois, tout comme chez les humains. Dire que je suis excitée d'être mère et de rencontrer mon bébé serait un euphémisme, car je meurs d'envie de le rencontrer, il est le seul qui je sais m'aimera car personne d'autre ne le fait. Xavier ne sait pas ce que nous avons, mais je sais qu'il s'en fout complètement. Il ne me parle jamais et ne se soucie même pas de demander des nouvelles du bébé. Alors que d'autres femelles enceintes ont des compagnons attentionnés lors des consultations médicales, je n'ai personne car il ne se préoccupe même pas de venir, même après lui avoir laissé des notes pour lui annoncer mes rendez-vous médicaux. Tout ce que je peux espérer, c'est que même s'il me déteste, il ne détestera pas notre fils, mais cela n'a pas d'importance car je l'aimerai de tout mon être et même si son père ne le veut pas, je le ferai quand même. Je quitte ma chambre et descends les escaliers, prévoyant d'aller me promener dans la forêt. J'ai lu que c'est bon pour le bébé. Dans ma hâte, je ne regarde pas où je vais et je percute quelqu'un. Je m'excuse pour ma maladresse mais je me retrouve face à l'ancienne Luna, qui me regarde avec rien d'autre que du dégoût et de l'exaspération. Ai-je oublié de mentionner que je suis détestée dans cette meute, non seulement à cause de ce qui s'est passé par le passé, mais aussi pour avoir forcé leur cher alpha à une union qu'il ne voulait pas en me rendant enceinte ? Mais je suis particulièrement détestée par sa famille. "Si ce n'était pas parce que vous portez mon petit-enfant, je vous aurais arraché le cœur noir et l'aurais donné aux vagabonds", on peut clairement entendre le venin et la haine couler dans sa voix. Je baisse la tête et murmure des excuses, car que puis-je dire. J'ai réalisé il y a longtemps qu'on ne peut pas changer l'opinion des autres sur vous, et n'ai-je pas vécu avec leur haine depuis l'âge de dix ans ? Alors ce n'est pas nouveau pour moi. "Dieux, tu es pathétique, je me demande ce que la déesse de la lune a vu en toi pour te lier avec mon fils, et tu n'es rien de plus qu'une meurtrière sans importance qui n'aurait jamais dû exister car tout ce que tu fais, c'est nous rendre misérables, particulièrement mon fils. Ma seule prière est que mon petit-enfant n'hérite d'aucune de tes infectes personnalité ou caractère." "C'était déplacé, tu peux dire tout ce que tu veux sur moi mais laisse mon bébé tranquille", murmure-je, blessée par ce qu'elle vient de dire. "Ton bébé ? Tu t'entends parler ? Tu n'aurais même pas de bébé si tu n'avais pas séduit sans vergogne le loup de Xavier", elle retrousse ses lèvres dans une grimace qui me fait reculer d'un pas. Si je n'étais pas en train de porter son petit-enfant, j'étais sûre qu'elle m'étranglerait. "Je n'ai séduit personne... encore moins Ace... c'est un loup puissant, alors comment une personne insignifiante comme moi aurait pu le séduire ?" lui demande-je, car c'était la maudite vérité, je ne l'ai jamais séduit. "Comment pourrais-je connaître les techniques qu'une s****e comme toi a utilisées ? parce que c'est ce que tu es... une s****e dégoûtante et sans vergogne." Sur ces mots, elle me laisse debout dans le hall avec des larmes dans mes yeux, refusant de couler. J'étais habituée aux insultes mais cela ne signifie pas qu'elles ne me blessent pas encore, qu'elles ne me brisent pas un morceau à l'intérieur, car c'est le cas, elles me brisent en mille morceaux à chaque p****n de fois. J'aurais dû quitter la meute il y a des années, mais je n'avais nulle part où aller alors je suis restée, avec l'espoir que les choses s'amélioreraient avec le temps, mais elles n'ont jamais fait, elles se sont même aggravées à mesure que je grandissais. Je me précipite dehors et me dirige rapidement vers la forêt car la dernière chose dont j'ai besoin est que les gens me voient pleurer. Cela ne ferait qu'engendrer plus de moqueries. Lorsque je finis enfin par arriver à destination, je laisse les larmes couler. La douleur me déchire comme une avalanche et je n'arrive pas à la contrôler. Je tombe à genoux et pleure, laissant les larmes couler librement. Il n'y avait pas de remède à ce qui m'arrivait, pas moyen de l'engourdir, je devais juste tenir bon. Je traverse la forêt en direction d'une falaise qui surplombe une cascade et je reste là. Je contemple l'idée de sauter et de tout terminer, y compris mon bébé, car ma plus grande peur est qu'il grandisse en étant haï et méprisé à cause de moi, non seulement par son propre père mais aussi par la meute. Je ne veux pas qu'il vive comme moi. J'entends une voix dans ma tête qui s'oppose à l'idée de mettre fin à nos vies, celle de notre bébé également, mais je commence à être fatiguée de tout. Mais alors, est-ce que cela ne ferait pas de moi la s****e égoïste qu'ils prétendent que je suis ? Et comment pourrais-je mettre fin à la vie d'un bébé que j'aime déjà tant, plus que tout au monde ? Je ne pourrais pas faire ça, alors je m'éloigne du bord et me retourne pour retourner dans la forêt. Je prends mon temps car je ne suis pas pressée de retourner dans un endroit où tout le monde me déteste et me souhaite rien d'autre que la mort et la torture dans les abîmes de l'enfer. Le soleil commençait à se coucher mais cela ne me dérangeait pas, pourquoi le serait-ce alors que j'étais dans les limites de la meute. Notre meute était la plus grande et la plus puissante, Xavier était non seulement l'un des plus jeunes alphas mais aussi le plus puissant, et nos exécuteurs étaient formés par Xavier lui-même et étaient redoutables, personne n'osait attaquer la meute. Mais pour une raison quelconque, je commençais à ressentir une sensation d'inquiétude, les poils de ma nuque se dressaient. J'avais l'impression d'être observée, surveillée, et pas dans le sens des exécuteurs, c'était quelque chose d'autre, quelque chose de plus mortel, de plus sinistre. Je me retourne en cercles pour essayer de localiser la source, mais je ne vois ni n'entends rien. Après un certain temps, n'obtenant rien, j'attribue cela à de la paranoïa et je continue rapidement vers la maison de la meute, car je me sens toujours un peu mal à l'aise et ce n'est certainement pas un sentiment qu'une femme enceinte devrait ressentir. Je soupire de soulagement lorsque j'arrive à la maison de la meute et comme toujours, j'utilise la porte de derrière pour entrer dans la maison. J'essaie d'éviter le reste de la meute car, comme je l'ai dit, je ne veux pas subir leurs regards haineux. J'entre dans la maison et vais directement dans ma chambre. J'étais la Luna de la meute et donc je devrais partager la chambre de l'alpha dans la section alpha, mais ce n'était pas le cas. J'étais dans la chambre la plus éloignée et la plus isolée de la maison de la meute, parce que Xavier ne voulait pas voir mon visage dégoûtant chaque matin en se réveillant. Cela m'a fait mal au début, mais j'en ai vite fait mon sanctuaire, un endroit où je pouvais me sentir en sécurité. Je prends une douche pour me débarrasser de la saleté, puis après m'être habillée, je vais à la cuisine pour manger quelque chose. Quand j'entre dans la cuisine, je m'arrête net à l'entrée, figée sur place, parce que Xavier est là, en train d'embrasser une autre femme. Je veux détourner les yeux, mais je ne peux pas. Il la tient si délicatement, comme si elle était en porcelaine, précieuse et fragile. J'entends la femme gémir en même temps que Xavier émet un grognement, un grognement de pure jouissance et d'extase, comme s'il avait soif et que la femme dans ses bras était sa première boisson pure, son salut. Comme s'ils me sentaient, ils se lâchent à contrecœur et se tournent vers moi, Xavier affichant son agacement d'être interrompu. Je me retourne pour regarder la femme et si je pensais que mon cœur se briserait en voyant Xavier embrasser une autre femme, et bien je me trompais car la douleur que je ressens maintenant est bien pire, c'est la pire. Je sens mon cœur se briser et saigner sur le sol tandis qu'ils me regardent sans aucun regret, car la femme dans ses bras n'est autre que ma sœur perdue depuis longtemps, Bianca Solace. Ma vie pourrait-elle être plus f****e ?
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