Chapitre 5 : A.

1265 Words
Chapitre 5 : A. J’attends, les bras croisés sur le ventre. Je m’enfonce dans le fauteuil de velours rouges et j’observe la pièce. Du rouge, de l’argent. Un lit, spacieux aux draps satinés ; une barre de pôle-dance au centre de la chambre. Des tableaux de nus, des miroirs sur les murs, et un au plafond. Le parfait club pour les putes de luxe. Ernie sait ce qu’il plait aux vieux bourges qui s’entassent ici, parce que je ne peux pas le nier : le club est toujours empli, chaque soir, jusqu’à sa fermeture. Entrer ici s’est avéré plus facile que je ne le pensais. Moi, mon gun et ce fils de chien de proxénète enfermés dans un bureau. Le compromis a été facile à trouver : s’il me la réservait pour ce soir, je promettais de payer une belle somme, quoique je lui fasse. Plus je l’espionne, et plus elle attise chez moi quelque chose de mauvais, que je hais. L’attirance, parce qu’Amyliana est belle. Elle a ce corps de dingue que j’ai bien envie de posséder jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de souffle. La curiosité. Ça fait déjà cinq jours que je la piste comme son ombre, cinq jours qu’elle ne cesse de se retourner dans ma direction quand elle arrive devant son immeuble pourri avant de s’y engouffrer. Je me pose des questions auxquelles je n’aurais jamais de réponse, chose inhabituelle chez moi. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi ? Qui est-elle ? Pourquoi absolument étudier alors que la vie ici, ne lui offrira rien d’autre que son job miteux. Elle a vingt-cinq ans, n’a pas l’air d’avoir de la famille ni des masses d’amis. Les seuls que j’ai comptabilisés sont cette femme, qui bosse au club avec elle, et ce connard de fils du maire. Ce gamin a d’ailleurs des vues sur la fille, puisqu’il ne peut s’empêcher de mater son cul lorsqu’elle le devance et de la prendre dans ses bras de gringalet. Elle et lui, faut pas être savant pour savoir que c’est mort. Il est né le cul dans le beurre, elle fait le tapin. Il vit dans le haut, elle dans le bas. Rien qu’à les observer ensemble, j’en ris. Sait-il que son papa me paie gracieusement pour tuer sa pote ? Je ne pense pas non... Amyliana, elle, elle ne sait pas qui je suis, d’ailleurs, elle ne m’aura vu que tapi dans l’obscurité de la nuit, six fois. Quand nous la suivons jusqu’à la Fac, elle ne remarque rien, tellement elle est concentrée dans ses cours. De la journée, ce n’est pas moi qui l’ai surveillée, mais Crew, parce que j’ai autre chose à foutre que de contempler sa belle gueule. Elle va venir, d’une seconde à l’autre, sans savoir que je l’attends, impatiemment. Elle pensera que je suis un client comme les autres, que j’inonderai son vagin de mon foutre chaud et épais. Mais non. Je ne suis pas là pour ça. Je soupire, remonte le bandana marqué d’un cobra sur mon visage, pour lui être méconnaissable, même si je doute qu’elle me connaisse déjà. Elle n’a pas l’air d’une droguée, à moins qu’elle soit cliente chez l’ennemi. Mes yeux, elle ne verra que ça, mes mains sur sa peau, elle les sentira. La porte s’ouvre et intérieurement, je jure en la voyant porter une robe rouge beaucoup trop sexy. Elle dévoile parfaitement le bas de son cul, moule ses seins ronds que je devine nus sous ce morceau de tissu. Elle se retourne vers moi après avoir fermé la porte, et ses yeux s’écarquillent, me donnant l’envie de rire. Étonnement ou peur ? Ou bien les deux. — Bonsoir. Je ne réponds pas, trop occupé à la contempler. C’est la première fois que je la vois si proche, dans la lumière, et que je peux apercevoir chacun de ses traits, chacun des grains de beauté que porte sa peau. Elle hausse ses épaules, avant de s’avancer de deux pas, et pose ses mains sur ses hanches de manière provocante. — Pas bavard, OK. Vous désirez une danse ? Mes yeux remontent de ses jambes bronzées à ses seins qui pointent, puis enfin à son regard confiant. Elle est dans son élément, moi non. Les nanas je les b***e contre un mur ou dans ma bagnole, jamais dans des chambres dédiées au sexe. — Non. — Alors, dites-moi… Vous me suivez même au boulot ? Ses mains glissent sur ses hanches, sur son ventre. Elle fait volontairement remonter sa robe, me dévoilant son string de dentelles noires. Ma bite tressaute, se gonfle. La chaleur envahit mon ventre lorsque j’imagine m’enfoncer en elle, sentir son jus couler dans ma bouche. — Amyliana, quel joli prénom pour une aussi jolie fille. Ses bras lui tombent le long du corps, sa bouche s’ouvre légèrement de surprise. — Amy, me reprend-elle, je m’appelle Amy. Je ricane. Elle ne sait pas à qui elle a affaire. Mais plus pour longtemps. Je me lève, elle recule. — J’aime te suivre. — J’avais remarqué, bafouille-t-elle. Vous voulez me b****r ? C’était ça le plan ? Très bien, je suis là pour ça. — Je ne suis pas là pour te b****r, Amyliana, ricané-je. Même si j’avoue que ta chatte serait sûrement à sa place sur ma queue. — Qui êtes-vous ? Elle panique, ses pas en arrière sont maladroits tandis que je m’avance vers elle. Son dos bute contre la porte, mon torse s’arrête à quelques millimètres de sa poitrine opulente que je réprime à caresser. — Appelle-moi « A ». Son regard fuit le mien lorsque mes doigts se resserrent autour de sa gorge. Sa peau est fine, douce, et je sens les pulsations désordonnées de son cœur battre sous mes doigts rugueux. — Je suis ton pire cauchemar, Princesse. Tu aurais dû prier pour ne jamais croiser mon chemin. Mais je suis là, et tous les deux, nous allons sceller nos destins. — Malade, parvient-elle à cracher. — Tu n’as pas idée. Si je te dis deux-cent-mille, tu sais de quoi je parle ? Elle relève brusquement ses yeux verts clairs et les plonge dans les miens. — Un joli contrat posé sur ta tête, chérie. Je te laisse trois mois pour les payer, sinon, une jolie balle t’ornera le crâne. Ses iris s’embuent, et je desserre ma prise, le sourire aux lèvres caché par mon bandana. Elle s’écarte de la porte, probablement apeurée par ma promesse, et je sors la liasse de ma poche, avant de la lui jeter. — Je n’ai pas ce fric, pleure-t-elle. Je ne l’aurais jamais ! Alors, tuez-moi maintenant si c’est ça, le contrat ! Elle s’agenouille et ramasse le fric, comme une clocharde se jetterait sur une tranche de pain sec. — Ce n’est pas mon problème. Sois contente que je te laisse un délai, je ne suis pas aussi clément d’habitude. — Connard. — Un connard et une p**e. Que demander de mieux ? réponds-je ironique. Elle me balance les billets à la figure avant de me sauter dessus, tambourinant mon torse de ses poings. Je la pousse sur le lit sans aucune douceur, grimpe sur elle pour maîtriser ce petit bout de femme plus forte qu’elle en a l’air. Ses ongles me griffent, arrachent mon bandana avant de s’enfoncer dans mes joues. J’attrape ses poings, les cloue par-dessus sa tête, tandis que sa poitrine se soulève au gré de sa respiration bien trop rapide. — D’un, le connard, tu ne le touches pas. Jamais. De deux, Amyliana, ce n’est pas parce que t’es une femme que j’hésiterais à t’en foutre une si tu continues et de trois... — Vas-y, qu’est-ce que tu attends ? Je n’ai pas ce p****n de fric. — Tu vas faire en sorte de l’avoir alors. Tu es prévenue. Je ne préviens jamais pourtant. Estime-toi chanceuse. Je prends sa main et la porte à la ceinture de mon pantalon, sous son regard noir. Puis, quand elle se rend compte que ce n’est pas ma bite que je veux lui faire branler, elle clôt ses paupières. — Tu sens ce flingue. C’est celui qui te butera si tu n’y arrives pas. — Je n’ai pas ce fric, répète-t-elle. — T’as su le dépenser, tu te démerdes. Je me lève, la laissant sangloter sur le lit et sors de la pièce en claquant la porte derrière moi. Je traverse le club, m’arrête à la table d’Ernie, entouré de ses putes et pose le pognon sur la table, aux yeux de tous. — Elle est vivante, te tracasse pas.
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