Avant-propos
SourcesLa plupart des contes traduits ici proviennent d’une revue intitulée Minjian wenxue ( Littérature (orale) populaire) publiée à Pékin à partir des années 1970. La plupart des contes étiologiques concernant les animaux ont été regroupés dans une publication intitulée : Zhongguo dongwu gushi ji, Shanghai, 1980.
Les contes étiologiques spécifiquement chinois (de l’ethnie han, majoritaire en Chine, 92 % de la population totale) sont relativement rares. Depuis toujours, les Han sont friands d’histoires de fantômes, ou relatant des phénomènes extraordinaires, chuanqi, que nous évoquerons en annexe. Les contes oraux racontés encore actuellement sont surtout trouvés parmi les minorités ethniques (plus de cent millions de citoyens chinois) du sud et de l’ouest du pays. Tous les textes ont été traduits du chinois, sauf quelques contes que j’ai traduits du paiwan (ethnie de Formose, n° 44, 52, 53, 56, 61, 62, 63, 93) et du mongol (n° 64, 65, 66). Les contes xasak(e), sont traduits du chinois : c’est donc une double traduction. La graphie du mot khazak peut intriguer. Nous utilisons khazak pour le peuple, xazak (transcription partielle du pinyin : ce devrait être en fait hasake) pour les contes traduits du chinois. Il existe encore les graphies kazakh (du Larousse) et qazaq (Dor, Rémy, Manuel de qazaq, Paris, Inalco, 1997), que nous écartons ici.
Principes de traductionLes onomatopées, intraduisibles, sont conservées dans la transcription pinyin. Elles émaillent les récits oraux, et ce serait dénaturer les contes que de les omettre. La traduction est un compromis entre le style familier, et le style académique. Le contraste entre les deux styles peut provoquer des moments de jouissance comique. Les contes paiwan sont traduits très près du texte, ce qui peut donner une impression bizarre au lecteur. Nous avons voulu ainsi préserver leur authenticité. Les autres contes, traduits du chinois, à part les contes han, sont en réalité une seconde traduction (car ils ont été dits à l’origine dans les langues des minorités ethniques). La traduction en est d’autant plus éloignée de l’original. Si l’on considère le texte chinois, il est pauvre lexicalement, et ne recule jamais devant les répétitions. Ces traits ne peuvent pas être conservés en français, où l’on évite les répétitions, quitte à puiser dans un réservoir de synonymes. J’ai donc eu l’impression, en traduisant, de passer mon temps à ajouter des couleurs à un film en blanc et noir. Je me suis amusé… J’espère que le lecteur ne s’ennuiera pas.
Contes étiologiques
Astres