Chapitre 7

1158 Words
"Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égarerons du sentier d'Allah: ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges." Sourate 6, Al-an'aam (le bétail), verset 116. ***** Amina vient d'entrer dans la salle où elle est censée s'unir avec Chuayb accompagnée de ses parents et de son témoin. Chuayb, ses parents et son témoin étant déjà à l'intérieur. Manar était restée dans la chambre d'Amina, cette dernière lui avait proposé de se mêler aux autres, mais Manar avait refusé. Elle n'aurait été qu'un poids de plus. Et au lieu de laisser les autres profiter de ce mariage, elle les aurait forcer en quelque sorte à s'occuper d'elle. Complètement dans ses pensées, Manar n'entendit pas la force s'ouvrir. Elle ne sortit de son subconscient que quand sa mère posa une main sur la sienne en s'asseyant à côté d'elle. _Pourquoi tu ne te mêles pas aux autres? Demande-t-elle. _Je n'ai pas envie d'être un poids de plus maman. _Mais tu n'es un poids pour personne habiba (chérie). _Si maman. Si je fais un pas hors de cette chambre, tout le monde se préoccupera de moi. Ils seront tous là à me demander si je veux manger, si oui quoi, si je souhaite m'asseoir, si je souhaite faire ceci ou cela, il s'occuperai de moi au point d'oublier de profiter de la soirée. Il y eut un moment de silence où sa mère ne répliqua rien, parcequ'elle sait que sa fille a raison. _Tu pourrais rester avec moi; propose Shaïma. _Non maman. C'est l'occasion ou jamais de revoir et de parler à ses copines que tu avais perdue de vue, je ne vais pas te gâcher cela. _Mais tu ne gâches rien. _S'il-te-plaît maman, je veux juste rester un peu ici. Et je compte bien sortir, juste pas maintenant. Résignée, sa mère lui répondit: _D'accord. _Merci maman; lui sourit sa fille avant de lui faire un bisou sur la joue. _Je t'apporterai quelque chose à manger; dit Shaïma après lui avoir baisé le front et avant de sortir de la chambre. Seulement quelques minutes après la sortie de sa mère, Manar entendit les youyous, signe qu'Amina et Chuayb viennent de sortir au grand salon en tant que mariés. Manar sourit et fit des douas pour le nouveau couple. Mais bien qu'heureuse, elle ne put s'empêcher d'être jalouse, pas jalouse du bonheur de son amie, mais jalouse de ne pas pouvoir ressentir cela un jour. Mais même si elle se disait qu'elle ne se marierai peut-être jamais, il y avait toujours cette étincelle d'espoir dans son cœur. Et elle s'en réjouissait car certes Allah (SWT) a dit dans le Saint Coran que: "Seul les mécréants désespèrent de la miséricorde d'Allah". La porte s'ouvrit une deuxième fois, mais cette fois-ci sur Amina, sa mère et deux autres femmes. Manar se leva en souriant et immédiatement, Amina vint la prendre dans ses bras. _Enfin une femme; sourit Manar. _Je l'étais déjà ; réplique la mariée. Manar la serra plus fort dans ses bras avant de lui souffler à l'oreille: _Je suis hyper heureuse pour toi. _Merci. _Vous êtes tellement mignonnes comme ça; souffle Zahra, la mère d'Amina. _Mais par contre, je ne t'ai pas vue dehors Manar; ajoute la tante de Manar. Les deux jeunes femmes se lâchèrent et Manar eut un sourire gêné avant de dire: _Je voulais rester un peu seule tata. _Ah d'accord. Mais si tu veux sortir, tu n'auras qu'à me prévenir. D'accord? _D'accord. _Allez Amina, va enfiler cette robe; dit l'une des deux autres femmes en présentant à Amina une robe simple mais élégante. Amina revint quelques minutes plus tard et tourna sur elle-même en demandant: _Alors? _Tu es magnifique ; complimentent les concernées. _Je ne vois pas mais, j'imagine que tu es magnifique; répond aussi Manar. _Merci cousette. _C'est quoi encore ce mot? Demande Manar en fronçant les sourcils. _Je viens de la créer. C'est un assemblage de cousine et de petite. _Et pourquoi petite? _Parce que tu es petite. _Pas du tout. Je mesure un mètre soixante neuf. _Si tu le dis; se moque Amina. Il ne fallut qu'une quinzaine de minutes à Amina pour être prête. On lui avait fait un simple mais joli chignon de sorte qu'elle puisse mettre son voile, un peu de fond de teint, de khôl et de gloss. _Tu viens Manar? Demande Amina, prête à descendre au salon pour répondre les autres femmes. Chuayb devrait être déjà avec les hommes. La maison a été scindé en deux, une partie pour les hommes et une autre partie pour les femmes car hommes et femmes non unis par les liens de familles ou les liens sacrés du mariage ne doivent pas se mélanger. Ils ont aussi invités des indigents pour partager les plats et autres avec eux. _Non, je reste encore un peu. Zahra voulut répliquer mais Amina lui fit signe de respecter son choix. Manar l'avait déjà prévenue de son souhait et après avoir écouter ses raisons, elle avait fini par accepter. _Ok. Mais je t'attends en bas. Elle reçut un sourire comme réponse et elles laissèrent Manar seule. Manar tâta le lit et prit le téléphone. Amina avait sélectionné une succession d'anashids et lui dit comment faire si elle voulait mettre les chansons en route. Elle n'avait qu'à allumer le téléphone, passer le doigt de haut jusqu'en bas et appuyer sur barre d'affiche. Et Manar appuya plusieurs fois avant d'entendre le début d'un chant. Ouf. Une demi-heure plus tard, la porte s'ouvrit de nouveau pour laisser entrer Fatima, une petite fille d'environ cinq ans. Elle vint s'accrocher à la jambe gauche de Manar et cette dernière baissa les yeux par réflexe. _Bonsoir tata; salue la petite. _Bonsoir Fatima; répond Manar en reconnaissant la voix de la petite. Qu'est-ce que tu fais ici? _Je m'ennuie en bas. Tu veux bien venir avec moi s'il-te-plaît? _Euh... _S'il-te-plaît, s'il-te-plaît, s'il-te-plaît. _Ok, ok. Mais tu devras faire le guide. _Youpi. Manar s'empara de nouveau du téléphone et après une guerre acharnée avec ce dernier, elle réussit à éteindre la chanson. Un épisode qui ne manqua pas de faire rire la petite. Manar réarrangea son voile et enfila ses chaussures, portant déjà la robe que lui a offerte son père. Fatima guida Manar hors de la chambre et l'aida à descendre les escaliers. A mesure qu'elle avançait, Manar avait l'impression d'entendre des voix d'hommes, mais quand Fatima s'arrêta, il y régnait un silence... inquiétant. _Euh Fatima, où sommes nous? Demande Manar. _A côté de mon grand frère ; répond cette dernière. Manar ne tarda pas à comprendre où elle l'avait amené et une grimace se forma sur son visage qui commençait tout doucement à rougir. Elle s'empressa de dire: _Excusez-nous, on s'est... trompé de chemin. Fatima, tu veux bien nous ammener à côté de tata Amina? _Euh... Oui. ***** Là voilà enfin la rencontre. Pas très originale, mais la rencontre quand même.
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