IV Les yeux de MichonDix jours s’étaient écoulés et l’impression première de la famille se confirmait. Moussia était la douceur et la complaisance mêmes. Avec cela, très affectueuse, caressante pour bonne-maman, gentiment déférente à l’égard de son oncle et de sa tante, aidant Armelle dans les soins de l’intérieur, conseillant Marion et Jean pour leurs devoirs, amusant Josèphe et faisant la lecture à Pascal, le tout avec la même amabilité souriante, avec la même invariable sérénité. Tugdual, tenant sa parole, ne laissait rien voir de ses sentiments secrets et s’efforçait, dans ses rapports avec Moussia, de se maintenir à peu près au diapason des autres membres de la famille. Malgré tout, la jeune fille avait peut-être quelque intuition de la prévention dont elle était l’objet, car elle s

