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Sur l'Isis ailée

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Au gré d'une croisière sur le Nil, découvrez une galerie de personnages fantasques...

Balade au pays des pharaons sur fond de géopolitique, dans la première partie de ce voyage où les êtres se dévoilent, nous retrouvons Laure exaspérée par les passagers, un guide coureur de jupons, Delphine l’allumeuse qui virevolte autour d’un capitaine au long cours, d’un diplomate en poste en Irak, d’un archéologue à moustache, et d’un alchimiste claudiquant. Mais il y a aussi Thierry le gardien d’école, passionné par l’Atlantide, la sémillante Magali qui lit Flaubert en faisant la cuisine aux curés, et les passagers de L’Isis ailée, heureux de cette croisière cinq étoiles soldée par la « révolution égyptienne ». En plus des temples qui s’offrent à leur vue sur le Nil, ils découvrent la somptueuse danseuse Morane et Marganite la masseuse à bord, qui, seules, peut-être, savent qui est le passager clandestin qui rôde sur le bateau.

Le premier volet d'un récit de voyage envoûtant qui commence sur le célèbre fleuve égyptien !

EXTRAIT

Pour cette croisière sur le Nil, Laure aux cheveux d’or s’est armée de La Vie des douze Césars de Suétone. Dans la poche de Delphine, a sauté, par hasard, Histoire et Utopie de Cioran, rejoignant la dernière lettre de Guillaume qui l’engage à déployer ses antennes pour remuer les énigmes.

Le portrait de Laure n’est plus à faire : elle est adorable, tout le monde l’adore. L’ethnologue avec laquelle Delphine a fait de beaux voyages revient d’une promenade à Yellowstone où les geysers, les sources chaudes et le Grand Canyon l’ont enchantée. Elle a parlé en latin aux aigles et pélicans, côtoyé les bisons, coyotes et hiboux, écouté les loups et les chacals, suivi la marche d’un animal au frémissement des buissons à son passage, et elle connaît les Textes des Pyramides sortis des sarcophages.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Irène Moreau d’Escrières a écrit de nombreux romans et récits de voyage, édités entre 2010 et 2016. Comme Asmahane, l’une de ses premières héroïnes, elle est née dans les vents de sable, à l’heure où chante le muezzin, en avril, à Constantine, en Algérie.

Son âme n’est pas seulement religieuse, elle est deux fois mystique, nourrie aux merveilles du christianisme et de l’islam. Ses personnages reviennent au fil des pages, tantôt héros principal, tantôt secondaire, visible ou invisible, constituant l’ensemble littéraire réuni sous le titre Les Cérébrantes, une prose poétique oscillant entre le rêve et la réalité féerique.

Après des études de Lettres et de Philosophie à Aix-en-Provence, Irène Moreau d’Escrières a séjourné aux Antilles Françaises, Guadeloupe et Martinique, puis en Polynésie Française, à Tahiti. Si une biographie s’inscrit dans le réel, l’authentique biographie de l’écrivain s’enracine dans son écriture, reflet de l’âme.

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1 Départ en Égypte
1 Départ en Égypte Pour cette croisière sur le Nil, Laure aux cheveux d’or s’est armée de La Vie des douze Césars de Suétone. Dans la poche de Delphine, a sauté, par hasard, Histoire et Utopie de Cioran, rejoignant la dernière lettre de Guillaume qui l’engage à déployer ses antennes pour remuer les énigmes. Le portrait de Laure n’est plus à faire : elle est adorable, tout le monde l’adore. L’ethnologue avec laquelle Delphine a fait de beaux voyages revient d’une promenade à Yellowstone où les geysers, les sources chaudes et le Grand Canyon l’ont enchantée. Elle a parlé en latin aux aigles et pélicans, côtoyé les bisons, coyotes et hiboux, écouté les loups et les chacals, suivi la marche d’un animal au frémissement des buissons à son passage, et elle connaît les Textes des Pyramides sortis des sarcophages. À l’instar de Guillaume pour qui les fractales sont le secret de la science des Mayas, cette grande voyageuse sait qu’au pays d’Osiris où s’opèrent les métamorphoses, Rê n’est pas le soleil des astronomes, mais l’Ineffable qui fit le Ciel et la Terre, noua les montagnes et fit couler le Nil né des larmes d’Isis. Ses rayons ne sont-ils pas dans « les chairs de Celui qui les cache » ? Le but de notre existence n’est-il pas de retrouver le secret de la Grande Chose cachée dont parlaient les Anciens ? Quoique connaissant l’Égypte, Laure a accepté cette escapade pour faire plaisir à Delphine qui ne connaît le Nil que par les commentaires livresques de Guillaume. Il faut dire que Delphine et son ex-mari ont toujours été complices. Malgré la distance qui les sépare, sans aller jusqu’à se comparer à Isis en Provence et Osiris en Bretagne, Delphine se vante de former avec lui un couple alchimique. Son premier mariage a été la rencontre de deux âmes. Entre elle et lui, tout est fusionnel, chaque jour une coïncidence du merveilleux les rapproche. Guillaume au cœur fidèle l’appelle « ma chère enfant », « ma toute belle ». Avec lui, le monde est sous le charme. Cela irrite un peu Laure, la célibataire réaliste. Les apologies des cœurs, elle ne les apprécie qu’en latin. Par bonheur, son amitié avec les plantes est bien connue. Elle aime les feuilles et connaît le nom du moindre brin d’herbe, du moment qu’ils sont déclinés dans la langue de Virgile. Aussi, de Plaute à Caton l’Ancien, de Lucrèce à Jules César en passant par Térence ou Cicéron, d’Ovide à Vitruve, d’Horace à Salluste, connaît-elle le moindre pétale de la Rome ancienne. L’aubépine ou le chèvrefeuille n’ont aucun secret pour elle. Elle aime les bonsaïs et les plantes exotiques au nom latin. Aussi, s’est-elle confrontée aux plus grands, traduisant Quintilien et Pline l’Ancien, Pétrone, Martial et Sénèque. Après avoir revisité les textes de Juvénal, elle relit aujourd’hui Suétone. Mais elle l’avoue humblement : elle n’a jamais pris au collet L’Âne d’or d’Apulée, et n’a jamais prié dans La Cité de Dieu de saint Augustin. De son côté, avant de se rendre au Concours de musique slave, Thomas le mélomane, autre puissant fan et soutien de Delphine, a confié les amies à l’autocar d’Air-France à Montparnasse, attendant que la belle lui rapporte de sa croisière un portrait de son idole Néfertiti rescapée de la révolution égyptienne. Son peu de curiosité pour les actualités coupe Delphine de tout papotage. Elle n’aime que les pensées de cristal. Les oiseaux lui répondent, les chats, les fourmis, les vers de terre et les abeilles apprécient sa conversation. Cependant, ruminant ses poèmes, se nourrissant d’oseille et de laitue, tels les édentés qui n’ont d’autre solution que de se mettre au potage, pour Laure, Delphine est un écrivain qui « gâte tout quand il veut trop bien faire », ainsi que le proclame La Fontaine. En effet, Delphine adore les portraits, surtout les siens, exalter la vertu, tourner la vanité en ridicule et, à l’instar du maître des Fables, concocte « une ample comédie en cent actes divers », dont la scène ne serait pas l’univers, mais les hauts faits de son maître à penser, Guillaume. Il ne fait pas bon passer sous sa plume. N’en déplaise au curé du village, Laure n’aime pas les bréviaires. En l’occurrence, Delphine prépare un petit conte de fées pour la postérité, Bérengère et la Voie Lactée. Enfin, Laure espère que sa compagne de voyage ne lui ressassera pas ses aventures rocambolesques avec Dominique Abdel Lali (autre prétendant), un fanatique Viking converti à l’islam soufi, portrait craché d’Hannibal, la moue désabusée, le regard sur l’enfer à venir. Il a d’ailleurs fini par perdre la guerre punique. Il faut dire que Laure, avide d’exploits pédestres, a longtemps cherché l’itinéraire pris par le grand Carthaginois. Maintes fois, elle a franchi les Alpes pour tenter de retrouver les traces du général. Mais comme ce parcours fait l’objet de controverses et reste sujet à polémiques, elle a préféré se fier aux textes, quoique vagues, de Polybe et de Tite-Live. C’est pourquoi, en vraie baroudeuse, elle a traversé le col du Grand-Saint-Bernard, a voulu voir la Tarentaise et le Petit-Saint-Bernard, tout cela à pied et sac à dos. Elle est descendue dans la vallée de la Maurienne et le val de Suse, pour longer la Durance, sans jamais avoir trouvé de traces d’éléphants. En revanche, elle revendique d’avoir apprivoisé les Alpes en compagnie du groupe de randonneurs de son célébrissime cousin Libertin, qui, parvenu à la plaine du Pô, n’a pas eu à combattre les Taurins, n’ayant point à participer à la bataille du Tessin le lendemain. Ce banquier manipulateur et sans scrupule ne compte que doublons pistoles et ducats, avaricieux, créanciers et avocats, quand ce ne sont pas les escarmouches et provocations de ce cavaleur invétéré, entouré de minettes qu’il glisse sous sa tente, et dont les extases l’empêchent de dormir. Bref, Laure ne veut plus s’exposer aux remarques impertinentes de ce chaud lapin, ne supporte plus d’être l’oreille complaisante de sa mésaventure avec sa maîtresse vietnamienne de la route du Plateau. Escalader l’Himalaya ou traverser la Tamise à la nage, se tremper dans un torrent de Patagonie, courir à Göttingen loin du cousin Valmont, tels sont ses projets. La marquise de Merteuil s’est révoltée. L’avion décolle d’Orly-Sud à dix heures du soir, ce samedi 2 juillet 2011, pour atterrir après cinq heures de vol au royaume des pharaons. Le premier matin au pays d’Akhenaton commence dans la nuit scintillante, où sommeille Seth, le maître de la foudre, auquel Laure a déjà donné un visage... Car si d’aventure le guide d’Égypte était aussi charmant que celui de Grèce, de Turquie ou de Colombie… mais, avec les groupes, c’est la loi des enchères. Un autocar dépose les voyageurs à Louxor, près de l’élégant bateau cinq étoiles, prêt à appareiller dans quelques heures. Pour l’atteindre, il faut traverser de multiples navires à quai sur le Nil, immobiles à la lumière des lampions ; et c’est ainsi que, vers 3 h du matin, Laure et Delphine s’installent dans une cabine spacieuse et raffinée de L’Isis ailée, unique bateau qui navigue sur le Nil, après la récente « révolution égyptienne ». Tandis que Laure se débarrasse de son sac à dos de baroudeuse (elle a laissé d’autres volumineux bagages chez Thomas, à Paris), Delphine évoque avec enthousiasme la lettre de Guillaume, mais Laure n’a que la force de soupirer qu’elle est épuisée, n’a pas fermé l’œil dans l’avion, et que, depuis peu, elle « ne se laisse plus faire par son cousin »… - Le chaud lapin est reparti dans ses frasques avec sa maîtresse vietnamienne de la route du Plateau. Elle le mène par le bout du nez. Avec ses revirements, nulli fallax, il ne trompe personne ! J’en ai assez de ses plaisanteries grivoises et de sa muflerie. - Quel bonheur de voyager avec toi ! Alors, bonne nuit, ma chère Laure ! Mais Laure a suffisamment d’énergie pour ajouter qu’elle se réjouit d’avoir pu aussi se libérer de ses trois sœurs. - La veuve Margot, pire que jamais ! Agrippée aux Affaires africaines, la grande Catherine rivalise avec l’impératrice Théodora pour décrocher des missions et rivaliser avec les hommes. Quant à Simone avec ses natures mortes, semper amicis hora, « c’est toujours l’heure de recevoir les amis ». Les sempiternels repas en tribu me réussissent de moins en moins. Au pays basque, mon frère Edmond n’a pas arrêté de dramatiser mes petits soucis de vue, cominus et eminus, « de près et de loin ». Je préfère ne pas évoquer ma belle-sœur Lisbeth, entre ses chats et ses chevaux. On se serait cru entre une comédie larmoyante à la Nivelle de La Chaussée, le théâtre de Marivaux, un vaudeville tournant au mélodrame, la trivialité d’un opéra comique, les outrances du baroque et l’esthétique moliéresque du ridicule. La totale ! Plût au Ciel qu’il pût m’entendre ! Bonne nuit, Delphine.

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