Ma première nuit

2269 Words
Me voici donc dans mon pays natal et d'origine, le Cameroun. Je descends de l'avion et je me dirigeais vers la salle d'attente, quand j'aperçois mon oncle et Junior qui m'y attendaient déjà. - ONCLE : Te voir derrière un écran, c'est une chose, mais te voir en vrai s'en est une autre... Mais c'est que tu es tout un gaillard là. Bref comment était le vol ? Junior, cherche quelqu'un là qui va nous aider avec ses valises. - DILANE : Ç'a été... J'ai trouvé ça plutôt court puisque j'ai passé le temps à dormir. - ONCLE : Ahn d'accord... Tu n'étais pas trop serré. - DILANE : Du tout, mama m'a prise une place en première classe. Pendant que nous étions en train de parler Junior avait déjà trouvé un porteur qui était en train de nous accompagner avec mes valises et puis on arrive enfin à sa voiture. Quand je la vis, le souvenir de l'avoir vu une fois m'étais revenu. Et en effet, il y avait trois ans de cela mon père avait en prévision d'en acheter une du même modèle, donc il l'avait fait, et c'était pour son frère. On fini de monter mes valises, il donna un pourboire au chargeur et on s'en alla. - ONCLE : J'espère que mon véhicule te plaît ? - DILANE : Oui... C'est un très joli modèle. - ONCLE : Ah ça oui. J'en suis très fière, c'est ton père qui me l'a offerte voilà déjà trois ans. C'est mon bien matériel le plus précieux. Donc fait très attention à si un jour tu penses pouvoir me la prendre pour aller t'amuser. - JUNIOR : Il ne blague pas hein Dilane, j'ai dormi trois jours en cellule pour avoir défoncé son phare... Puis j'ai dû rédiger une lettre d'engagement. Je dois avouer que ça m'avait amusé. Trois jours en cellule plus une lettre d'engagement. Il devait vraiment aimé sa voiture. Il faisait très chaud et avec les embouteillages le trajet devait être un peu long. Je finis par faire une sieste et quand je me réveillais, je pus lire sur un panneau « BIENVENUE À KRIBI » - DILANE : Kribi ? - JUNIOR : Oui oui... C'est ici qu'on vit. - ONCLE : C'est aussi ici ton village même hein. - DILANE : D'accord. Lorsqu’on finit par arriver dans la maison, à la hauteur de ce que ma mère m'avait décrit bien que moins grande que notre maison à Londres. Il se mit à klaxonner, mais personne n'était venu ouvrir le portail jusqu'à ce que Junior sorte du véhicule pour lui-même ouvrir afin qu'on puisse entrer. Mais dans la voiture mon oncle avait déjà commencé à bavarder. - ONCLE : Vraiment cette maison... C'est comme ça elle est ta mère. Tu vas même entrer là trouver qu'elle est assise à ne rien faire... Elle ne sait même pas où sont les enfants... Faire le tour des salons de beauté de la ville et être dans le téléphone, c'est tout son travail. Je ne peux même pas m'absenter deux jours ici là, sinon ça sera la catastrophe. On va seulement m'appeler pour me dire que quelqu'un est mort. Le portail ouvert, on entra. Au départ, n'étant pas encore habitué à leur langage et leur façon de parler, lorsqu'il avait dit « ta mère » j'avais vraiment cru qu'il voulait parler de ma mère à moi, mais il décrivait là plutôt les comportements de sa femme à lui et la mère de ses derniers enfants. Junior lui était l'enfant de sa défunte première femme. Celle dont il se plaignait là était apparemment paresseuse, hautaine, insolente, méprisante et avait du mal à s'entendre avec les gens et du coup elle détestait presque tout le monde… Quelque part mon oncle savait qu'avec elle ça n'allait pas le faire c’est pourquoi il avait très vite fait de me dire de souvent venir vers lui lorsque j'aurai un quelconque souci. Nous étions en train de sortir de la voiture quand il s'était rapproché. - ONCLE : Euh... Mon grand, à chaque fois que tu auras des soucis, peu importe lesquels, tu m'en parles hein... Ou bien tu vois d'abord Junior. D'un hochement de la tête je lui avais répondu puis nous étions entrés. Désormais dans sa maison, nous étions 6 en tout. Parmi lesquels, mon oncle et sa femme, Junior l'aîné qui comme je vous l'ai déjà dit il était le fils de mon oncle, mais pas celui de sa femme Tiffany et une autre fille âgées de 14 ans à peine Marie-Louise. Elle avait une nervosité perpétuelle, c'était le début de l'adolescence qui la dérangeait et la dernière Amanda, la plus adorable, mais aussi patronne de la maison. La différence sautait aux yeux mon cousin Junior était vraiment très à part, il était différent de tous les autres enfants de ma belle-tante, ça m'aurait plu de connaître sa mère pour savoir quelle femme gentille elle était. D'ailleurs je me souviens m'être promis de demander à ma mère de me parler un peu de sa mère, car j'étais certain qu'elles avaient dû être de grande amie. La maison était grande et comptait en tout 8 chambres dont une m'avait été attribuée. J'avais fait le choix moi-même après avoir visité les quatre disponibles. La maison était un duplex non loin de la plage et ma chambre avait une fenêtre qui me donnait une vue incroyable sur la mer. La maison était entourée d'une grande barrière qu'il serait difficile à escalader pour n'importe quel voleur puisque au-dessus de celle-ci se trouvait des fils barbelés. Qui était peut-être électrifié, je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de le confirmer. Mon père n'avait jamais apprécié se retrouver à côté de l'eau. Autrefois il avait failli se noyer en mer et par conséquent en avait gardé des marques psychologiques. Du coup je n'avais jamais eu telle vue sur la mer. Tout ça me plaisait bien. J'étais tenu debout sur ma fenêtre à observer la mer lorsque Junior entra avec des rideaux. - DILANE : Ce sont des rideaux ? Pourquoi faire ? - JUNIOR : Tu sais, ici tu ferais mieux de mettre des rideaux à ta fenêtre. Tu pourrais accidentellement voir dans la nuit quelques choses que tu ne devrais pas voir... Aussi ces rideaux feront en sorte qu'ils ne puissent ni te voir ni entrer. - DILANE : Euh... Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu es en train de me dire, qui ça il ? - JUNIOR : On ne t'a rien dit à propos de ce qui peut souvent arriver ici ? Ta mère ? Ou peut-être ton père ? - DILANE : Oui ma mère m'en a touché quelques mots avant que je ne prenne l'avion... Inutile de te dire que ce n'est pas ma tasse de thé, comment croire à ces absurdités de monde caché derrière le monde... Pffff ! Le monde invisible !!! Honnêtement... Ce n'est pas comme si des santords, des licornes et j'en passe existent quand même... Ou... Ou encore des sirènes. Ça voudrait dire que... Aquaman existe aussi (ricane). Il existe à ton avis ? - JUNIOR : Tu sais quoi Dilane ? Je vais quand même t'installer ces rideaux. - DILANE : Bon bah... Fais comme tu veux!! Mais ne compte pas sur moi pour te donner un coup de main. - JUNIOR : Tranquille, je ne comptais pas t'en demander Dilane, mais n'oublie pas qu'il faut les tirer chaque soir avant de te coucher. Bon, je termine ça et je te fais faire une visite des environs. Comme il l'avait dit, dès qu'il eût fini, nous sommes sortis et avions marchés, ils m'avaient tout montré, du coin le plus célèbre pour ces animations au coin le plus dangereux pour ses multiples agressions de jour comme de nuit. Il m'avait fait visiter tous les alentours non loin de notre maison et nous avions terminé par aller dans un lieu appelé le débarcadère où nous avions mangé du poisson frais. Et après ça nous avons terminé à la plage. Et c’est là, qu'elle m’avait vu. JUNIOR : Bon, il faut déjà qu'on rentre ! Il se fait déjà un peu tard. Je connais mon père, bientôt il me dira que je t'entraîne dans mes marches. DILANE : Oui je comprends... Allons-y alors. JUNIOR : Tu verras, tu vas te plaire ici. C’est donc comme ça que nous sommes rentrés à la maison. Lorsque nous étions arrivés il était déjà 19 h passé et son père nous ainsi que le reste de la famille nous attendait. - ONCLE : Junior, toi et les marches... N'entraîne pas déjà Dilane hein... Tu sais bien comment ça se passe ici. - JUNIOR : Oui papa, je sais, j'ai juste voulu lui montrer un peu les lieux. Après cela nous sommes allés chacun prendre notre bain et puis, c'était le dîner. - TIFFANY : Je ne sais pas comment tu mangeais souvent là-bas, mais tu vas devoir t'habituer à notre façon de manger ici. - ONCLE : Ça veut dire quoi il doit s'habituer à notre façon de manger ici ? Nous sommes des sauvages ici ? Ou bien. - DILANE : Ça va... Mama avait pour habitude de cuisiner ces repas. Elle disait que ça lui rappelait ses origines. Si mon oncle avait réagi de cette façon, c'est parce qu'il connaissait sa femme et que ce soir-là ce qu'elle avait dit cachait autre chose. Mais bon j'allais aussi le savoir, ce n'était qu'une question de temps. Pour l'heure, je ne voulais pas qu'à mon premier jour, je sois déjà la cause d'une dispute. Mais le côté agréable de cette soirée où nous avions dîné avait été que la petite Amanda était venue s'asseoir près de moi et ne manquait pas de vouloir faire comme moi ou de me demander comment c'était l'Angleterre. J'avais même fini par lui promettre qu'on irait un jour ensemble. Elle avait été tellement contente que la suite du dîner, elle l'avait passée assise sur mes cuisses. C'était la patronne, on ne lui refusait rien. Le dîner terminé, chacun avait rejoint sa chambre en tout cas moi en ce qui me concernait, car certains étaient restés devant l'écran. Une fois dans ma chambre, vers 21h. J'ai reçu un appel de ma mère, depuis que j'étais arrivé on n'avait pas parlé. Conversation téléphonique - MAMA : Mon bébé, c'est comment ? Le vol a été ? - DILANE : Salut mama... Je vais bien. C'était bien le vol... J'étais en première classe, n'oublie pas. - MAMA : Oui, c'est vrai. Et tout le monde là-bas va bien ? - DILANE : Oui oui tous... Junior m'a un peu fait visiter les lieux quand je suis arrivé. Ce n'est pas si mal ici finalement. On aurait pu souvent venir de temps à autre. - MAMA : Oui, c'est vrai... Je te l'accorde. - DILANE : Et papa ? Comment il va ? Il est là ? - MAMA : Ton... Ton père n'est pas là. - DILANE : Oui... où est-il ? - MAMA : Il... Il... A une... Sorte de réunion avec ses avocats. - DILANE : Ah... C'est si grave... Je... - MAMA : Non ne t'inquiète pas... Tout va finir par s'arranger. Il faut que je te laisse maintenant mon bébé. Bye ! Je t'aime mon fils. Elle ne m'avait même pas laissé répondre qu'elle avait déjà raccroché. J'étais allongé sur mon nouveau lit, je pensais à mes parents, pour la première fois de ma vie, j'allais m'endormir loin d'eux... Mais alors, vraiment... vraiment loin d'eux. Peu à peu je fus pris de sommeil. Pour ma première nuit, j'avais dormi très paisiblement… sans aucun bruit... sans rien entendre… sans même rien voir… sans rien sentir… même pas un rêve, j'avais vraiment très bien dormi. Le matin, je fus réveillé par des voix, celle de mon oncle et de sa femme qui se chamaillaient tôt le matin... En regardant mon téléphone, il était 7 h 47. Je me redresse sur mon lit, je me tire un peu et je passe mes mains sur mon visage. Puis je veux descendre du lit, mais lorsque je touche le sol avec mes pieds qu'est-ce que je ressens, du sable. Bien sûr, je m'étais demandé à ce moment-là comment est ce que je m'étais débrouillé pour revenir avec du sable à la maison et jusqu'à dans ma chambre. Étaient-ce mes chaussures ? Je n’étais pas quand même ivre hier et j'en étais certain, mes chaussures étaient propres quand nous sommes rentrés hier. La chose d'étrange était la direction que prenait ces traces de sable, ils allaient vers la fenêtre ou plutôt venait de la fenêtre… Je n'avais pas tiré les rideaux avant de dormir. Je me lève pour suivre les traces de sable, j’arrive devant la fenêtre et je l'ouvre, je me rends compte qu'au pied de la fenêtre à l'intérieur et sur le cadre de la fenêtre qui sont en vitre coulissante le sable y était également, mais la quantité qu'il y avait me donnait l'impression que quelqu'un était resté planté là un bon moment. Puis de mes yeux, je suivais les traces qui commençaient au pied de la barrière jusqu'au bas de la fenêtre de ma chambre au sol. Vous vous rappelez comment est cette barrière ? En plus du fait que ma chambre se trouve à l'étage... Mais même en suivant ses traces qui vont au-delà de clôture je me rends très vite compte d'où ça provient. Je n'avais pas eut besoin de me faire un dessin. Mes yeux tombent directement sur l'immense étendue bleue de l'océan.
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