I-2

2841 Words
Vous aurez donc un dingo, cher ami ; ce qui est très confortable, croyez-moi… Je puis vous le prédire avec certitude, les dingos seront tout ce qu’il y a de mieux porté à notre prochaine saison de Londres. Désormais, on ne pourra plus prétendre à être un véritable gentleman, si l’on ne promène derrière soi, au lieu d’un petit fox irlandais, un dingo. Et je vais vous confier une chose que je n’ai encore dite à personne Sa Majesté Édouard VII a daigné me promettre qu’Elle remplacerait désormais par son dingo cet éternel et insupportable lord Ponsomby, qui la suit partout, comme un chien. » Ici, mon ami Herpett voulait bien quitter les régions ingrates de la science et ses lourds adverbes, pour s’élever sur des adjectifs ailés jusqu’aux sommets du plus pur lyrisme. « Ces animaux, continuait-il, sont extraordinaires et magnifiques. Vêtus d’or et de feu, avec des dessous de bistre clair, hardis, fiers, très souples, les muscles puissants, la mâchoire terrible, la tête allongée que surmontent deux oreilles pointues toujours dressées, la queue touffue, traînant à terre majestueusement, comme un gros boa de zibeline, ou bien, tout à coup, sous l’empire de la passion, se relevant en panache éclatant, ils sont la gloire du jardin zoologique de Melbourne. Ils sont aussi la terreur de l’élevage dans les prairies australiennes. Par les nuits sans lune, par les froides nuits sans lune de ce curieux continent, il n’est pas rare que les dingos se réunissent en b***e, dix, quinze, souvent moins, jamais plus. En quelques heures, ils abattent trois cents, cinq cents moutons et autant de bœufs, cela pour le plaisir, par gaîté naturelle, en artistes du m******e, comme des hommes. Mais plus artistes que les hommes, conséquemment plus généreux, plus désintéressés, ils ne mangent pas leurs victimes. Étant d’un naturel très sobre, ils se contentent des petits lapins marsupiaux qui minent le sol australien et de ces minuscules kangourous qui, à chaque pas, sautillent dans l’herbe, comme les sauterelles dans nos prés. On m’affirme qu’en excellents tacticiens, avant de se jeter sur les troupeaux, ils se ruent sur les chiens et même sur les hommes qui les gardent. En un tour de gueule, ils ont vite fait de les mettre hors de défense et de combat. Après quoi, ils peuvent travailler, sans être dérangés, tout à leur aise. Discrétion admirable que devraient bien imiter nos petits fox terriers si bruyants, si agaçants et si délicieux, les dingos n’aboient jamais. Ils ont déjà planté leurs crocs au bon endroit dans la gorge de l’ennemi, que celui-ci ne les a pas entendus venir, qu’il n’a perçu ni un frôlement dans les feuilles ni le moindre bruit d’herbe foulée. Ils ont le secret, presque surnaturel en vérité, de rendre à leur passage plus silencieuse la brousse épaisse et serrée, plus muet le sol sous le bond de leur course rapide, ardente et légère. De leur présence toujours cachée, de leur invisible cheminement, jamais aucune trace, même d’odeur, même de son, ce qui en fait les plus redoutables d’entre les “hôtes de ces bois”. Il est vrai que les dingos sont, avec les colons, les seuls animaux féroces de ces contrées pacifiques et – veuillez le remarquer, c’est très important – les seuls aussi, avec les colons toujours, ai-je besoin de le dire ?… qui n’aient pas une origine marsupiale. Je vous répète donc que les dingos n’aboient jamais : ils hurlent. Et seulement dans les circonstances graves de leur vie aventureuse et forcenée. Je vous assure, cher ami, que ce hurlement qu’il m’a été donné deux fois d’entendre à la nuit tombante, au bord du désert rouge, alors que le vent faisait siffler comme des locomotives l’écorce arrachée des eucalyptus et que dans les arbres le lampfing jacass riait de son rire démoniaque, est mille fois plus sinistre que le hurlement des loups. J’ai connu là des minutes d’effroi que plus jamais je ne pourrai oublier. » J’aurais bien voulu savoir comment, avec sa lourdeur européenne, mon ami sir Edward Herpett avait pu surprendre et capturer de si subtils animaux dans cette brousse de spinifex, impénétrable à un lapin, même à un Anglais. Par malheur, – modestie ou lacune, – la lettre n’en disait mot. Quelques phrases encore que je passe, quelques renseignements insignifiants que je supprime, et la lettre reprenait ainsi son cours imperturbable : « L’occasion me vint, plus vite que je l’eusse souhaité, de vérifier, par moi-même, la plupart de ces détails biographiques. Au retour, durant la traversée, ma chienne, – je continue à l’appeler hermétiquement une chienne pour la clarté de ces notes indispensables, – ma chienne donc, trompant la vigilance du boy malais à qui je la confiais durant la nuit, se précipita un matin – il pouvait être trois heures du matin – vers l’arrière-pont où se trouvent les cages à poules et le parc à moutons. On la surprit au moment où, ayant exterminé toutes ces bêtes en un rien de temps, elle achevait de les aligner sur le plancher par espèces et par rangs de taille, l’une contre l’autre, méthodiquement, ainsi qu’on fait sur la pelouse d’un parc pour le gibier abattu, le soir d’une chasse. Le tableau, mon cher ! Ils connaissent le tableau ! Des bêtes ! Ils pratiquent nos plus anciennes, nos plus élégantes habitudes de vénerie. Des sauvages ! Comme c’est troublant, n’est-ce pas ? Et surtout, comme c’est important pour l’histoire des origines de la civilisation ! Le tableau ! Ah ! je ne voulais pas y croire… C’était trop imprévu, je ne voulais pas y croire. J’étais tellement ahuri par cet incident que je ne démêlais pas bien encore les idées qu’il devait me suggérer par la suite… Vous pensez si cet intermède cynégétique divertit les passagers. Ce qui les divertit plus encore, je dus payer une indemnité de quatre cent cinquante-cinq livres à l’administration du bord ; car, j’ai oublié de vous le dire, outre les poules et les moutons, ma chienne avait étranglé quantités d’oiseaux bizarres, précieux, enfermés dans de solides cages d’osier et destinés au Zoological-Garden de Londres, entre autres un Ichtyète Jokowuru, oiseau de proie rarissime, qui porte une espèce de longue chevelure en éventail, un bec charnu de juif et une énorme barbe, broussailleuse et sale, qui font ressembler cet étrange animal à saint Jean-Baptiste. Mon premier mouvement avait été, je l’avoue, de la colère et de “l’embêtement”. Je me reprochai fort mon imprudence. Mais quoi ? Cette chienne était si douce, si caressante, si gentille avec tout le monde ! Elle faisait la joie du bord, en particulier des femmes, à qui toute la journée je devais raconter l’histoire, les mœurs des dingos, les péripéties scientifiques par où ils avaient passé. Cela me rendait populaire. Ma foi, je la laissai libre d’aller et de venir sur le pont. Comment prévoir une telle aventure ? J’aurais dû lui mettre une muselière, objecta le capitaine. Fort bien. Eût-elle accepté une pareille entrave à sa liberté ? Rien n’est moins sûr. Et puis, tout d’un coup, je ne regrettai rien. Non seulement je ne regrettai rien de ce qui était arrivé, j’en éprouvai une fierté infinie, car, enfin, je compris que ce jour-là j’avais fait une observation scientifique capitale. Herbert Spencer, en juillet 1873, découvrit dans la danse du scalp des Fijiens l’origine de la musique, du drame, et même de la biographie. La même année, dans je ne sais plus laquelle des pratiques fétichistes et anthropophagiques des mêmes Fijiens, il découvrit l’origine de la carte de visite. C’était un record. Moi, je venais de découvrir, dans le geste d’un chien, quelque chose de bien plus considérable au point de vue sociologique. Je venais de découvrir tout simplement l’origine du tableau de chasse. Et je pensai que je n’avais pas payé assez cher cette gloire !… À la relâche que nous fîmes à New-York, je m’empressai d’adresser à mon club une triomphante dépêche, par laquelle j’annonçais que j’avais battu le record d’Herbert Spencer… Mais vous savez, mon ami, la jalousie des savants !… » Venait ensuite un passage, tout de mélancolie : « Hélas ! les jours des dingos sont comptés. Bientôt cette merveilleuse race n’existera plus. Elle a déjà complètement disparu de la Terre de Van-Diémen. Dans l’Australie proprement dite, elle va diminuant d’année en année. Les colons, qui ont presque entièrement ravagé ces incomparables forêts d’eucalyptus, uniques dans le monde, et, poussés par une folie sauvage de destruction, détruit cette innocente curiosité botanique : le cappari, arbre paradoxal, rigolo, comme vous dites, je crois, en français, d’où coule, des blessures qu’on fait à son écorce, une espèce de gomme qui ressemble au macaroni et en a le goût…, ces affreux colons mènent contre les dingos une guerre exterminatrice, la même que les Yankees firent aux Peaux-Rouges. Il faut regretter que, dans notre siècle, la beauté cède partout le pas à l’utilitarisme imbécile et passager et qu’un des plus intéressants exemplaires de la zoologie soit menacé de disparaître, pour permettre à de gros hommes ignorants, sans délicatesse, de frigorifier encore plus de moutons et de conserver dans des boîtes en fer-blanc de plus innombrables culottes de bœuf. En vérité, je ne sais pas où les savants, disons les hardis pionniers de la science, pourront aller désormais, sur un globe dépeuplé de sa faune et rasé de sa flore, surprendre les mystères de la vie. Tenez, supposons un instant que les dingos eussent été complètement détruits, quand je vins en Australie… Eh bien, la science serait peut-être à jamais privée de cette découverte de l’origine du tableau de chasse, dont j’aime à croire que vous comprenez toutes les conséquences, malgré le silence intéressé qui se fait autour d’elle… Quant aux dingos, dans quelques années nous ne les retrouverons plus que dans les jardins d’acclimatation, où ils perdent très vite de leur magnificence originelle, où s’appauvrissent, s’étiolent, jusqu’à s’effacer totalement, les caractères spécifiques d’une race qui n’avait pas dit son dernier mot et qui n’était point au bout de son histoire. Alors les dingos redeviendront des chiens comme tous les chiens domestiques. Quelle pitié ! Imaginez leur navrement… Imaginez le mien, si un beau matin je me réveillais dans un arbre, le corps entièrement velu, avec quatre pattes et une queue prenante, en train d’éplucher une orange ou de grignoter une noix… Infortunés dingos !… À travers des grillages, dans des niches ou sur de mornes pelouses désherbées, nous les verrons, dépouillés de leurs belles formes et de leur fière allure, avec des oreilles cassées et des queues amoindries, malades, galeux, stériles, déchus, jusqu’au jour prochain où nous ne les verrons plus du tout. Ces choses-là me font toujours un peu pleurer. Croyez-vous que, parfois, je m’attendris sur la disparition du plésiosaure, et que – je vais vous paraître un peu trop sentimental, excusez-moi – je regrette, comme un ami qui a mal tourné, ce fameux diplodocus devenu, ainsi qu’un tableau de M. Cormon ou une statue de M. Frémiet, un vulgaire objet de musée ?… C’était bien la peine qu’ils aient été une si prodigieuse mystification de la nature ! Heureusement, il nous reste encore quelques survivances humaines, sur lesquelles nous pouvons étudier avec fruit les formes de la Préhistoire. Heureusement aussi, – et mon désir de vous plaire s’en exalte, – tout cela donne du prix au dingo que je vous envoie. Élevez-le bien, surveillez-le bien, étudiez-le bien ; gardez-le bien et aimez-moi ! » Pour ne pas me laisser sur une impression trop triste, ce délicat mais prolixe ami plaçait ici, ingénieusement, un souvenir qui vous amusera : « Cela me rappelle ce chien sauvage de l’Alaska… vous savez, ces chiens trapus, touffus, tout noirs, dont le pelage est huileux et laineux et dont l’encolure épaisse se recourbe comme celle des chevaux frisons. Les connaissez-vous ? J’en sais peu d’aussi sympathiques et industrieux. Je ne suis pas très sûr que ces chiens soient tout à fait sauvages, mais j’affirme qu’ils sont tout à fait des chiens, aucun Congrès n’ayant jusqu’ici décidé qu’ils puissent être autres. Curieuse particularité anatomique, on remarque à la jointure postérieure des os de leur crâne un énorme muscle bombant, extrêmement mobile, qui se tend, se détend, s’actionne comme des bielles et leur sert à soulever dans la gueule des poids très lourds. Ce qui n’est pas moins curieux, ils ne vivent que de poisson. On raconte qu’ils creusent la glace jusqu’à l’eau. Accroupis des journées entières au fond de leur trou transparent, le nez au ras du courant, ils attendent le passage d’un brochet, d’une carpe, d’une truite, d’un saumon, qu’ils attrapent, sans jamais les rater, avec la dextérité surprenante d’un phoque. Plus adroits qu’Herbert Spencer, qui fut, en même temps que le plus fameux philosophe, le pêcheur de saumon le plus fameux du Royaume-Uni, ils prennent de la sorte jusqu’à deux cents kilos de poisson par jour. Ils en font d’énormes provisions, qu’ils gardent dans un autre trou creusé de leurs pattes, bien à l’abri de toute corruption aérienne, et ils viennent en manger aux heures régulières de la faim. Malheur à ceux, hommes ou bêtes, qui découvriraient leur cachette et tenteraient de la cambrioler ! Depuis longtemps, je désirais posséder un de ces animaux extraordinaires. Je fis part de ce désir à mon correspondant de là-bas, où j’ai quelques intérêts. Six mois après, un beau jour, j’appris par un message administratif qu’un chien m’attendait à la gare. J’allai, comme il convient à un tel personnage, le recevoir solennellement. Son accueil fut simple, cordial, des plus empressés. En une minute de caresses et de causerie familière, – venant de l’Alaska, il comprenait fort bien l’anglais, naturellement, – nous devînmes aussitôt les meilleurs amis du monde. Je n’en avais pas moins apporté, par prudence, une forte chaîne et un solide collier que cet animal libre se laissa mettre au cou très docilement. Je n’étais pas fâché de lui faire au débotté les honneurs de la capitale ; je voulais surtout, dès le début, l’intimider par notre organisation policière. Nous rentrâmes à pied, flânant dans les rues, dans les squares, dans les parcs, comme deux paisibles bourgeois. J’étais ravi du chien et le chien paraissait ravi de moi. J’admirai son caractère calme, souple et gai et la force spontanée de ses facultés d’assimilation. Rien ne l’étonnait. N’ayant pourtant jamais connu que les lacs gelés, les solitudes rocheuses et forestières couvertes de neige, nullement emprunté, il se montrait bien moins surpris qu’un paysan du Yorkshire, au spectacle si brillant, si bruyant, si nouveau qu’il avait sous les yeux. Un régiment de highlanders passa et ne l’effaroucha point. Dans un square où une grande foule s’était assemblée, il entendit une très vieille femme, hissée sur un banc, qui prêchait à des eunuques du Soudan l’excellence des doctrines malthusiennes, et ne s’émut pas davantage. À tous les promeneurs que nous rencontrions, il semblait dire, en flairant leurs mollets : “Bonjour, Monsieur… Bonjour, Madame… Bonjour, Mademoiselle. ” Nulle incongruité nulle part. Sa bonne humeur amicale, son urbanité faisaient sensation parmi les chiens, à qui, sans restriction de race et de s**e, il prodiguait abondamment les gestes courtois que vous savez, qui sans doute sont de tous les pays, comme l’amour… Une seule chose m’inquiétait. Comment nourrir cet ichtyophage ? Je ne suis pas avare et ne mesure la nourriture à personne. J’avoue pourtant que l’idée de ne servir à ce monsieur que de la carpe ou du saumon m’ennuyait un peu… “Bah ! me disais-je, tout cela s’arrangera. ” Comme nous passions dans Old Bond street, devant un de ces magnifiques étalages à poisson qui sont l’orgueil de Londres, comme les architectures de saucisses et de jambons sont l’orgueil des cités allemandes, je ressentis tout à coup au poignet et dans le bras une secousse violente, si violente que je crus qu’on me les arrachait. Je poussai un cri de douleur. Et, dans le même temps, car j’avais lâché la chaîne, je vis mon chien qui avait bondi sur l’étal, entre deux icebergs de belle glace blanche, engueuler, telle une plume, un gigantesque saumon d’au moins trente livres, s’enfuir, disparaître avec sa proie, son collier, sa chaîne, au coin d’une rue… Plus jamais je ne l’ai revu. La police fouilla Londres, fouilla la banlieue de Londres, fouilla l’Angleterre… Rien… Ah ! ne me parlez pas de Sherlock-Holmes, qui échoua piteusement dans ses recherches, lesquelles finirent par me coûter quinze cents livres… Aucune trace, nulle part, de mon chien. Le seul résultat de tout ceci, c’est que, malgré les embrocations, tous les remèdes de cheval qui me furent appliqués, je restai avec un bras inerte et douloureux, durant quatre longues semaines… Au Club, sir Thomas Lavenett, qui a fait de si remarquables travaux sur le sens de l’orientation chez les pigeons voyageurs, m’expliqua, au moyen de graphiques et de diagrammes, que ce diable de chien, après de longs voyages, de port en port, de paquebot en paquebot, de randonnées en randonnées à travers les plus extravagants pays, était sûrement retourné dans l’Alaska… Je le crois… ma foi ! je le crois. Je le crois, parce que sir Thomas Lavenett est une autorité scientifique des plus respectables et surtout, parce qu’en fait de roublardise, de connaissance de la vie, d’habitudes civilisées, de notions géographiques, militaires, culinaires, policières, rien ne m’étonne plus désormais des chiens sauvages. » Et, revenant aux dingos pendant quatre longues pages encore, sir Edward terminait enfin son interminable épître, ainsi : « Au demeurant gentils, d’humeur allègre, très doux à l’homme, pourvu que l’homme ne les embête pas… comprenez-moi bien, ne-les-em-bê-te-pas !… » Pendant que je lisais non sans quelque effarement cette lettre, le petit chien jappait à mes pieds et s’efforçait vainement de téter le bout de mes pantoufles. En dépit de son irritation à ne pouvoir traiter mes chaussures comme des mamelles nourricières, en dépit même de ses méfaits ancestraux, et bien qu’il me fût surabondamment prouvé par tant de Compétences scientifiques que ce chien n’était pas, du moins n’était plus jusqu’à nouvel ordre, un chien… il ne m’effraya pas. D’abord, dans mes jours heureux, dans mes jours de soleil, je suis de ceux qui pensent que l’hérédité n’est pas un principe rigide, que beaucoup d’êtres vivants y échappent, qu’en tout cas, elle peut être combattue victorieusement par l’éducation… Et puis, sans doute, comme voyageur, sir Herpett exagérait un peu et, comme ami, il se plaisait à me mystifier. Et puis, ce petit chien était si petit, si petit… Vraiment, j’avais bien le temps de m’alarmer. Je l’adoptai donc définitivement, et le baptisai aussitôt : Dingo, du nom de sa race. Comme je procédais sommairement à cette cérémonie, une voix cria dans le jardin : – Patron !… Eh !… Patron ! Je reconnus la voix avinée de Vincent Péqueux, dit La Queue. – Eh bien ? demandai-je, en me penchant par la fenêtre ouverte, qu’est-ce qu’il y a encore ? Je reçus cette réponse : – J’apporte vos poules. Il y en a quatre de crevées… le coq aussi… ne vous inquiétez pas…
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD