Chapitre 2

1467 Words
Durant tout le trajet en voiture, mon père ne prononça aucun mot. C’était à peine s’il me lançait un regard. Je croisai les bras sur ma poitrine, me positionnant afin de lui faire face malgré la ceinture de sécurité qui m’entourait.  -Okay, c’est quoi le problème ?  Mon père me lança un regard, surprit. J’étais une personne positive, qui préférais la paix au conflit. Je montrais rarement mon côté dominant, par cause que je n’en n’avais pas nécessairement besoin vu mon rôle dans la meute. Mais j’étais la fille de deux alphas, et cela, les gens avaient tendance à l’oublier, ce qui énervait ma louve au plus haut point.  -Désolé, dit-il en soupirant.  Je haussai un sourcil dans sa direction, attendant toujours qu’il élabore. Sentant mon regard sur lui, Mickael se tortilla malgré lui.  -Arrête ça Alison, gronda-t-il.  Par respect pour mon paternel, seulement par respect, je détournai les yeux pour m’asseoir confortablement à nouveau sur mon siège. Nous le savions tous les deux, j’étais beaucoup plus dominante que lui. Même si mon père était l’alpha actuel de la meute, je pourrais le faire soumettre. Mais encore une fois, ce n’était aucunement dans mes intentions. Je ne voulais en aucun cas diriger une meute et encore moins m’en prendre à mon paternel. Pas après tout ce qu’il avait vécu.  Le reste du trajet se fit en silence. Ce fut seulement une fois que nous fûmes arrivés dans l’allée en face d’une bâtisse en brique qu’il décida de m’adresser la parole.  -Nous sommes sur le territoire des humains, soit prudente d’accord ?  J’acquiesçai. Les humains n’ont jamais vraiment montré de signes de représailles envers notre race. Si nous mettions de côté les chasseurs et les esprits fermés, nos races arrivaient à coexister quand même très bien.  Mon père descendit de la Jeep. Je le suivis, le rejoignant rapidement de l’autre côté. Au même moment, une seconde voiture vint se stationner près de la nôtre, attirant notre attention.  Je reniflai un coup, sentant mes muscles se détendrent lorsque je reconnu l’odeur de l’inconnu.  Nick sortit de la voiture, nous adressant un sourire. Il vint nous rejoindre alors qu’on se mettait en marche. Nous avançions petit à petit pas dans le gravier menant à la double porte. Nick changea de position, se plaçant à mes cotés alors que mon père se tenait à ma droite.  -Essaie de ne pas te faire remarquer, dit mon père en posant sa main sur la poignée.  Je m’assurai que mes barrières étaient bien solides. Ma louve leva le bout de son nez, de mauvaise humeur. Tout comme moi, elle se demandait pourquoi mon père m’avait emmenée ici alors qu’il s'était battu pendant 23 ans afin de garder mon existence dans l’ombre. Une question que j’aurais aimé lui poser avant de m’aventurer dans une pièce bondée de loups-garous.  -Ne t’inquiètes pas pour moi.  Un sourire étira ses lèvres.  -Je m’inquiète toujours pour toi Ali, tu es ma fille.  Alors pourquoi tu refusais de me dire ce qui se passait bon sang ! Mais je ne pu lui demander. Il ouvrit la porte. En une fraction de seconde, les regards se dirigeaient vers nous. Les gens étaient pour la plupart debout, près des tables le long du mur où de la nourriture se trouvait. D'autres étaient assis sur ce qui me semblait être des bancs d’Église. Être le centre d'attention ne m'avait jamais vraiment plu, mais les picotements que je ressentis sur ma peau me dérangeaient encore plus. J’avais une certaine facilité à mesurer la puissance des alphas.  Mon père pinça les lèvres d'énervement et mit sa main sur le bas de mon dos. Son contact se fit rassurant ce qui me fit sourire. Entre nous deux, je crois que c’est lui qui avait besoin d’être rassurer. Je voulus faire tomber une barrière pour l’aider, mais ma louve m’en empêcha d’un simple coup de patte.  — Ah, dit-un homme en se levant de sa chaise. Tu es enfin arrivé, dit-il à mon père en marchant vers nous. Je haussai les sourcils, surprise. Cet homme n’était pas un loup mais bien un simple humain.  -Il s’appelle Daniel, me dit Nick en se penchant près de mon oreille. Sa famille travaille depuis des années avec les représentants des autres espèces. En gros, il s’occupe de nous donner une belle image aux yeux des médias et nous prend en charge lorsque quelqu’un à des ennuis avec la loi humaine.  Je hochai la tête, affichant un sourire. Cet homme se mettait en danger alors que nous ne faisions même pas partie de sa propre espèce ! Je ne le connaissais pas personnellement, mais vu l’étincelle de respect que j’aperçus dans les yeux de mon père, cet homme semblait particulièrement bien apprécié des nôtres.  -Daniel, dit mon père en lui tendant la main qu’il accepta avec plaisir.  Le concerné sourit, dévoilant une magnifique dentition blanche. Ses cheveux blonds ramenés vers l’arrière dévoilaient un visage charmant. Les rides autour de ses yeux me prouvaient qu’il devait sourire assez fréquemment. Je ne lui donnais pas plus que la trentaine.  - Comment vas-tu, mon ami ?  Mon père lui donna une brève tape dans le dos.  -Comme à l’habitude. Tu te souviens de mon coup de fil ?  Daniel hocha la tête, ajustant sa cravate.  -Bien-sûr ! Et comme je te l’ai promis, je n’ai rien révélé à qui que ce soit.  Du soulagement passa automatiquement sur ses traits, me faisant froncer les sourcils.  -Je te remercie beaucoup. (Il se retourna vers moi) Je te présente ma fille, Alison.  À ma grand surprise, Daniel ne parut pas choqué par cette nouvelle. Ma louve leva les oreilles, aux aguets. Il savait. Peu certaine de ce que je devais faire, je tendis ma main. Nick se moqua de moi, allant même jusqu’à me donner un coup de coude dans les côtes.  Abrutis.  Daniel me servit un beau sourire. Il allait me serrer la main lorsque la porte s'ouvrit derrière moi, me faisant sursauter. Aussitôt, un courant électrique me passa dans tous le corps, me coupant le souffle. Pour une raison qui m’échappa, mes barrières tremblèrent légèrement. Semblable à une bourrasque de vent, l’aura de dominance que le nouvel arrivant projetait nous frappa, même les loups les plus dominants eurent du mal à ne pas grincer des dents. Nick se rapprocha de moi alors que je jetai un coup d’œil à mon père qui suivait du regard l’homme qui venait de faire son entré en fronçant les sourcils.  Quand il passa à mes côtés, je ne baissais pas la tête, mais je n'eus pas le courage de le regarder en face. Une chaleur étrange vint se rependre dans tout mon corps, passant de mes oreilles jusqu’au bout de mes doigts. Ma louve gronda, n’appréciant pas d’être mise à l’écart.  -Désolé de mon retard.  Sa voix. Un frisson me parcourait l’échine malgré moi. Elle était rauque, puissante et sans aucun doute, très sexy. Me surprenant, ma louve se mit à se trémousser comme une vraie dévergondée.  Bonjour les hormones ma vieille, me dis-je à moi-même. -Hayden, dit Daniel en lui accordant le même sourire. Ravi que tu sois venu.  Le concerné eut un rire sec, me faisant froncer les sourcils.  Mon père soupira, lui tendant tout de même sa main. Je finis par lever les yeux, ignorant les plaintes de ma louve et la chaleur toujours présente partout dans mon corps.  Mon cœur manqua un battement quand mes yeux se posèrent dans les siens. Des yeux bleus électriques me scrutèrent intensément. Il avait des cheveux aussi noirs que la nuit et un visage aussi angélique que diabolique. Magnifique contraste. Une mâchoire ferme ainsi que des fossettes apparentes. Je baissai les yeux et me mordis la lèvre inférieure en voyant son chandail noir qui nous laissait voir les muscles de ses bras ainsi que le début d'un tatouage qui montait jusque à la base de son cou.  Je n’étais pas une grande fan des tatouages, mais mon dieu, l’envie de passer ma langue sur l’encre me passait par l’esprit et ce, plus d’une fois.  Je lâchai ma lèvre quand un grognement me fit monter les yeux vers son magnifique propriétaire. Je réprimais un autre frisson, détournant le regard afin de le focaliser sur autre chose que cet apollon.  -Alors, c’est toi.  Son ton se fit plus doux, me surprenant. Les regards se firent plus insistants, les conversations cessèrent. Je jetai un rapide coup d’œil à mon père, qui contrairement à moi, ne semblait pas du tout surpris de la tournure que prenait la conversation. Au plus profond de moi, je m’en doutais. Ce n’était pas un hasard si je me retrouve ici, parmi tous ces alphas. Non, il y avait bien un but précis et je commençais à comprendre ce que c’était.  -Moi quoi ?  Je le défiais. La surprise passa un bref instant dans ses prunelles bleus, mais fut bien vite remplacer par l’amusement. Hayden s’avança, posant un doigt sous mon menton. Je voulus me dégager, mais son contact brûla une partie de mes neurones, me figeant complétement. Encore une fois, mes barrières tremblèrent, faisant grogner ma louve de colère. -La brebis que je dois protéger.
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