Chapitre 3

1684 Words
Une brebis ? Je serrai la mâchoire, lui lançant un regard noir. Je réussi enfin à reprendre le contrôle de mes membres, merci mon dieu, et me défis de prise en lui tapant la main. Son visage se fit plus dur, me mettant sur mes gardes.  -Elle n’est pas au courant c’est ça ?  Mon père, les bras croisés, ferma les yeux.  -En fait, dit-il en ricanant. Personne n’est au courant de rien, j’ai raison ?  Daniel s’interposa, posant une main amicale sur l’épaule du loup. Malgré le regard menaçant que lui lançai le loup, l’humain lui fit un grand sourire. L’ambiance de plombs se calma un peu, allant même jusqu’à étirer un semblant de sourire sur les lèvres de mon père.  -Tu as raison, dit-il d’un ton calme.  Je me tournai, faisant face à mon paternel. Cette fois-ci, je voulais des réponses. Ma louve leva la babine, peu heureuse qu’on lui cache des informations.  -J’écoute !  Nick posa une main sur mon bras dans l’intention de me calmer, mais je la chassai rapidement d’un coup d’épaule. Je n’avais pas besoin de me calmer ! Tout ce que je voulais, c’était comprendre ce qui se déroulait bordel ! -Je vais m’occuper des alphas, dit Daniel en tapotant l’épaule de Hayden.  -Merci, dit mon père en hochant la tête.  Daniel lui fit un clin d’œil et se tourna afin de rassembler les hommes et les femmes. Les bras croisés et les nerfs un peu à vif, je fixais mon père tout en essayant de garder un contrôle sur mes émotions. L’énervement de ma louve se mélangeait à la mienne et la combinaison des deux n’était pas une très bonne idée !  -Les chasseurs, dit-il en serrant les poings. Ils ont découvert ton existence.  Choquée, j’eus un geste de recul. Comment ? Je n’ai jamais que rarement quitter la propriété, et j’étais toujours accompagner de Nick ou bien d’un autre membre de la meute ! L’école ? Je l’ai fait à la maison. D’accord, j’ai été jeune et stupide, j’invitais les garçons à faire le mur chez moi. Mais bordel, c’était tout simplement impossible !   -Pardon ?   Je tournai la tête vers Nick, cherchant une quelconque trace d’amusement dans ses prunelles. Mais rien. Il était sérieux. Merde !  -Comment l’as-tu découvert, murmurais-je, encore sous le choc.  Ce ne fut pas la voix de mon paternel qui résonna, mais bien celle du beau spécimen sur jambes.  -J’ai un contact dans la filière, dit-il en penchant la tête sur le côté. Il a intercepté un message concernant une prime sur la tête d’un oméga. Au début je n’ai pas voulu y croire, après tout, ils n’existent plus depuis des dizaines d’années. J’ai appelé Daniel qui lui savait à propos de ton existence, et ensuite, il a appelé ton père pour lui dire. Simple, non ?  Simple ? Je haussai un sourcil dans sa direction, mécontente. Malgré l’envie de goûter chaque centimètre de sa peau, ma louve gronda, peu heureuse qu’on s’adresse à nous avec autant de désinvolte. Il ne comprenait pas bon sang ! Si les chasseurs étaient au courant de mon existence, alors toute la meute était en danger par ma faute.  -Il faut partir, dis-je en attrapant la main de mon père.  Mais il ne bougea pas. Au contraire, il serra ma main dans la sienne, attrapant la seconde afin de me faire totalement face.  -Je ne vais nulle part Alison. Mais toi, tu dois partir.  J’eus l’impression de recevoir un coup en plein poitrine.  -Quoi ?  Ma voix ressemblait à un couinement, peu digne d’une dominante, mais je n’en avais rien à foutre ! Les mots que je venais d’entendre, je les avais imaginés n’est-ce pas ?  -Tu n’es plus en sécurité à la maison, dit-il en me regardant dans les yeux. Tu comprends ?  D’un geste vif, je retirai mes mains des siennes.  Dans ses yeux, je sus que je l’avais blessé. En tant normall, je m’en serais voulu automatiquement, ne pouvant pas supporter le fait que j’ai blessé mon père, mais en ce moment, un sentiment bien plus fort que la culpabilité me dévora. La colère.  -Non, justement, je ne comprends pas ! Depuis que je suis enfant, tu me répétes sans cesse que nous sommes plus fort ensemble ! Tu m’as dit que tu allais me protéger, peu importe ce que cela allait te coûter. Merde papa !  Je serrai les poings, la respiration rapide. Ma louve s’agita à son tour, n’appréciant pas l’onde de détresse qu’elle sentait en moi.  -Alison, dit-il doucement. Écoutes-moi, s’il te plait ! Tu crois que je fais ça parce que je le veux ? Tu es en danger, tu comprends ? Soyons réaliste chérie ! La meute n’est pas assez puissante pour faire face à une organisation de chasseurs et tu le sais autant que moi.  Je grinçai des dents malgré moi, sentant mes ongles entrer dans mes paumes de mains. J’étais égoïste. Je le savais. Mais mon dieu, je ne pouvais pas me résoudre à laisser tomber ma famille du jour au lendemain ! Et si les chasseurs s’attaquaient à eux lorsque je n’étais pas là ? Qui allait les protéger ? Ou bien, leur servira de monnaie d’échange ? S’il fallait que je me sacrifie pour sauver ma meute, alors ainsi soit-il !  -Je vais être en danger peu importe où je vais me trouver, dis-je calmement. Et tu le sais autant que moi.  Je repris ses mots, l’observant dans les yeux. Ses yeux bleus m’observaient, la tristesse les dominant. Peu importe ce que je pouvais dire, son choix était fait. C’était douloureux bordel !  -Tu vas faire quoi, lui demandais-je en levant les bras dans les airs. Me mettre à la porte ? Me donner une carte ?  -Non, entendais-je. Tu vas venir avec moi.  Je me retournai, ignorant la délicieuse sensation dans mon bas ventre alors qu’il prononça ces paroles. Encore une fois, sa beauté me frappa de plein fouet. -Excuse-moi ? Veux-tu répéter ce que tu viens de dire ?  Hayden fit un pas vers moi, rentrant dans mon espace personnel. Je haussai un sourcil dans sa direction, n’appréciant pas le fait qu’il croit que "Monsieur" en avait le droit.  -Tu vas venir vivre avec moi, dit-il en penchant la tête pour mieux m’observer. Est-ce que j’ai été assez clair pour toi, princesse ?  Sa voix résonna dans ma tête, me faisant gémir intérieurement. Cet enfoiré avait quelque chose sur lui ou quoi ? Il faisait ressortir le plus improbable chez moi !  -Tu sais quoi ?  Je fis un second pas dans sa direction. Je n’avais qu’à me mettre sur la pointe des pieds et ses magnifiques lèvres m’appartenaient. Malgré l’idée très intéressante, je me contentai de lui adresser mon sourire le plus amer.  -Vas te faire foutre !  Il me fit un sourire en coin. Soudainement, des bruits de moteur de voitures attirèrent mon attention. Tout comme moi, toutes les têtes se tournèrent en direction de la porte.  -Qu’est-ce qu'il y a, demanda Daniel en voyant que plus personne ne l’écoutait. Un silence de mort répondit à sa question. Je posai ma main sur le bois du banc, fermant les yeux. Ma louve donna un coup de patte sur une des barrières, la faisant tomber dans un petit fracasse.  Heureusement, le bâtiment venait d’être complétement rénovée. Le bois sous ma main propagea des fourmillements le long de mon bras. Cette mince connexion que j’arrivais à avoir avec la nature me permit de l’entendre, de le sentir.  -Je n’entends rien, murmura quelqu’un.  Des pas. Je pouvais entendre entre les pas sur le gravier, les respiration contrôlées… -Ils sont armés, murmurais-je.  Je pouvais reconnaitre le métal qui frottait contre le pantalon d’un des hommes. Je sentis une goutte de transpiration glisser sur la surface de mon dos. Le reste de mes barrières tremblèrent, faisant gronder ma louve. Mon dieu, ils étaient salement doués ces enfoirés !  Ding !  J’ouvris brusquement les yeux. D’un geste rapide, j’attrapa Nick par le poignet et le poussai dans une rangée de banc. En même temps, je levai ma jambe et la propulsa dans l’estomac de mon paternel qui se retrouva sous la table ou le buffet était. -Couchez-vous !  Je n’eus que le temps de prononcer les mots avant que la porte explose. Heureusement pour moi, quelqu’un m’avait attrapée par le poignet et m’avait tirée hors de danger.  Je posai mes mains sur mes oreilles, tentant d’ignorer les bourdements. Les débris de la porte se trouvaient partout dans la pièce, me demandant même si quelqu’un avait été touché par ceux-ci.  Couchée au sol, je posai mes mains sur le plancher et levai la tête. Mon cœur manqua un battement alors que des hommes firent leur apparition, les armes levées devant leur visage. Je clignai plusieurs fois des paupières, essayant de trouver mon père, mais il n’y avait aucune trace de lui.  -Enfoiré !  Un loup sauta dans la foule d’homme, les crocs en dehors. Les coups de feu résonnèrent, me tirant une grimace. L’adrénaline se déversait dans mon corps à une vitesse hallucinante. Ma louve tranchait l’air de ses griffes, me suppliant de la laisser sortir.  Plusieurs autres loups avaient rejoint la bagarre, poussant des grognements sauvages. Les cris des hommes à qui ont arrachaient les membres me procuraient un certain sentiment de joie.  Je me mis sur mes pieds, tanguai un peu. Je me rattrapai sur le banc, évitant de m’étaler au sol.  -Eh bien, entendais-je.  Je levai les yeux. Un homme d’âge mur se trouvait devant moi, un mince sourire aux lèvres. Une cicatrice lui traversa la joue du côté droit pour terminer en haut de son arcade sourcilière. Ses yeux étaient glacés, mais cette couleur, j’étais sûre de l’avoir déjà vue… -Tu lui ressembles beaucoup, murmura-t-il.  J’eus un geste de recul, mes sens en alerte. Je jetai un coup d’œil autour de moi, essayant de trouver une échappatoire quelconque. J’observai la porte, si je me transformais, peut-être allais-je… -Ta mère, dit-il. Tu lui ressembles beaucoup.  Je me figeai. Quelque chose se bloqua dans ma tête, me faisant perdre tout sens rationnel.   -Qu’est-ce que vous venez de dire ?  Un rictus lui leva le côté de la bouche. Il retira le cran de sureté de son arme, me mettant dans sa ligne de mire. Je voulais bouger, mais mes muscles ne voulaient rien entendre. Ma tête était déconnectée de mon corps, totalement. Je l’observai dans les yeux, la rage faisant bondir mon cœur dans ma poitrine. Ma louve poussa un hurlement et d’un coup de patte, fit tomber les rambardes dans mon esprit. 
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