Samedi soir est arrivé bien plus vite que prévu. Je termine tout juste de boucler mes cheveux quand j'entends sonner à la porte de la maison, puis quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s'ouvre et le visage de ma meilleure amie apparaît.
Cassandra : " Tu es prête ?"
Je prends mon gloss à la fraise, j'en passe une légère couche sur mes lèvres avant de me tourner dans sa direction.
Tokyo : " Tout juste. Alors, comment tu me trouves ?"
D'un geste rapide de la main, je lui désigne ma tenue. Ce soir, j'ai choisi de porter une robe noire qui s'arrête à mi cuisse. Cette robe me colle comme une seconde peau et je trouve qu'elle ressort parfaitement mes formes. J'ai un léger décolleté qui ne paraît pas trop vulgaire. En toute honnêteté, je me trouve plutôt pas mal sans paraître pour une marie couche toi là.
Pour parfaire ma tenue, j'ai choisis de porter avec ceci des talons de sept centimètres. J'espère ne pas avoir trop mal aux pieds car il est très rare que je porte des talons. Je suis plutôt une adepte des baskets en règle générale.
Cass entre définitivement dans ma chambre avant de me tourner autour comme une prédatrice prête à sauter sur sa proie.
Elle arrange mes cheveux en les plaçant derrière mes épaules avant de me répondre tout sourire
Cassandra : " Mon dieu, j'en connais une qui n'a vraiment pas envie de finir sa nuit toute seule ce soir."
Je baisse à nouveau les yeux sur ma tenue
Tokyo : " C'est à ça que je te fais penser ?"
Merde, je voulais juste paraître sexy, je ne voulais certainement pas qu'on puisse penser que j'allais m'offrir au premier venu !
Cassandra : " À cent pour cent."
Je m'apprête à retourner vers l'un de mes nombreux cartons afin de changer de tenue, à savoir mettre un jeans et un gros pull informe, quand elle m'arrête en attrapant mon bras.
Cassandra : " Hors de question, tu restes comme ça, tu es parfaite."
Tokyo : " Mais..."
Cassandra : " Mais rien du tout !"
Et comme très souvent face à elle, j'abdique.
Tokyo : " Très bien, tu as gagné."
Je baisse à mon tour mes yeux sur sa tenue. Elle porte un short en jeans vraiment mini ainsi qu'un top blanc qui s'arrête juste au dessus de son nombril laissant ainsi parfaitement apparaître son piercing, et une petite veste en cuir. Pour parfaire son look, elle a mis une paire de bottes noires montant jusqu'au genoux. Contrairement à moi, elle s'est appliqué à se lisser les cheveux. Sa chevelure blonde est dompté comme jamais.
Tokyo : " J'adore ta tenue."
Elle me sourit puis sort de ma chambre, je la suis.
Cassandra : " Tu crois que Doug va me trouver à son goût comme ça ?"
Je me retiens d'exploser de rire face à sa question, que pour le coup, je trouve totalement stupide.
Tokyo : " Peu importe ce que tu portes, Doug te trouve toujours à son goût."
Avant de sortir, nous partons saluer mes parents qui se trouvent au salon.
Tokyo : " Papa, maman, on y va. Ne m'attendais pas, je dors à l'hôtel avec Cass ce soir."
Mon père lève les yeux de son livre avant de les poser sur nous.
Père : " Pourquoi ?"
Tokyo : " Parce que nous allons passer la soirée dans une boîte qui se situe pas très loin de l'université et plutôt que de faire l'aller retour, on préfère dormir sur place."
Père : " Est-ce que par hasard vous auriez oublié que vous déménagez toutes les deux demain ?"
Tokyo : " Non, mais t'inquiètes, on a déjà tout prévu."
Père : " Et tes cartons, tu comptes sur moi pour te les amener ?"
Cassandra ajoute à l'attention de mon père.
Cassandra : " Non, j'ai loué une société de déménageurs. Ils viendront récupérer nos cartons demain matin, puis ils nous les apporteront à la cité U.
À ce propos, ils seront ici pour huit heures, juste après être passer chez moi, ça ira ?"
Père : " Bien sûr, et rassure toi Cassandra, je ne m'inquiète pas pour toi, j'imagine que tout est déjà prêt de ton côté mais Kyo, je te connais."
Tokyo : " Qu'est-ce que tu insinues ? J'ai fini tous mes cartons cet après-midi, demande à maman si tu ne me crois pas."
Ma mère, qui était assise sur le canapé en train de regarder un programme à la télé, répond
Mère : " C'est vrai, pour une fois, je pense que notre fille est prête en temps et en heure."
Tokyo : " C'est vexant."
Les deux se mettent à glousser.
Père : " Non réaliste."
Ma mère se lève ensuite du canapé, puis elle vient vers moi et me prend dans ses bras.
Mère : " Alors, j'imagine que nous ne te reverrons pas avant un moment."
Je la serre en retour.
Tokyo : " Ne t'en fais pas, je n'aurais pas le temps de te manquer. Je reviendrai vous faire un petit coucou d'ici une semaine ou deux et tu peux m'appeler quand tu veux tu sais."
Mère : " Oui, mais ta chambre ne sera plus dans le même couloir que la mienne."
Tokyo : " Ça reste ma chambre maman et je compte bien revenir y dormir de temps en temps. À ce propos, dis à Azalée de ne pas s'approprier ma chambre si elle ne veut pas que je la massacre."
Mère : " Je le lui dirais. Tu lui as dit au revoir ?"
Tokyo : " Maman, je pars pour l'université, je ne pars pas pour ne jamais revenir."
Je l'entends renifler.
Tokyo : " Euh maman ? Tu pleures ?"
Elle s'écarte avant de s'essuyer les yeux tout en reniflant de plus belle.
Mère : " J'ai bien le droit d'être triste de voir ma petite fille chérie quitter définitivement la maison."
Mon père se lève du fauteuil, puis passe son bras sur les épaules de ma mère avant de l'embrasser sur sa joue.
Père : " Allez filez toutes les deux avant que ta mère ne décide de t'enfermer dans ta chambre pour les vingt prochaines années."
Tokyo : " Okay, je ne suis plus là."
Je leur fais à chacun un bisou sur la joue, un dernier signe de la main, puis Cass et moi sortons définitivement de la maison.
Cassandra : Eh beh, j'ai bien cru que nous ne partirions jamais."
J'ouvre la portière de ma voiture, puis je prends place sur le siège conducteur. Cass quand à elle s'assoit sur le siège passager.
Je regarde la façade de ma maison d'enfance, puis je mets le contact.
Tokyo : " Tu sais quoi ?"
Cassandra : " Non quoi ?"
Tokyo : " De voir ma mère pleurer ça m'a presque foutu un coup au moral."
Cassandra : " Alors, allons boire pour oublier ça."
Tokyo : " Bonne idée !"
Deux heures plus tard, nous arrivons dans la boîte. Cass et moi avons décidé de laisser la voiture à l'hôtel et d'effectuer à pied les cinq minutes qui nous séparent encore du lieu de la soirée, comme ça si nous buvons un peu trop nous n'aurons pas à reprendre la route, du moins, pas en voiture.
À l'intérieur, il y a foule. Je crois que tous les jeunes de la ville se retrouvent ici. Nous apercevons au loin Doug et Shawn. Cass leur fait signe de la main avant de me tirer à sa suite. Elle me crie à l'oreille
Cassandra : " Viens, les garçons sont là bas !"
À partir de là, nous sommes obligés de jouer des coudes afin de nous frayer un passage à travers la foule. Nous décidons de longer le bar. J'avance tout en regardant droit devant moi et en poussant quelques jeunes un peu trop jovial à mon goût, quand tout à coup, une bousculade bien plus brutal que les autres me fait perdre l'équilibre du haut de mes sept centimètres de talons. Je ne peux rien faire pour éviter ça ! Je ferme les yeux, tâchant ainsi de me préparer au mieux à la chute inévitable qui va forcément suivre et au fait que je risque très certainement de mourir piétiner par une horde de jeunes totalement surexcités, quand deux mains bien fermes viennent rapidement me saisir par la taille et me reposer bien à plat sur mes pieds. Je tourne la tête vers mon sauveur providentiel prête à le remercier comme il se doit quand je bloque. Une paire d'yeux bleus-gris me fixent avec intensité. Une légère barbe de deux ou trois jours. Une mâchoire d'acier. Une masse de cheveux noirs soyeux qui pendent légèrement sur un front carré. Des lèvres qui se retroussent sur un magnifique sourire de dents blanches immaculés. Je jure que ce mec est le plus beau mec que j'ai jamais vu de toute ma vie ! À vu de nez comme ça je dirais qu'il doit s'approcher de la trentaine, du moins, il a l'air légèrement plus âgé que la plupart des gens autour de nous. Ses mains sont toujours posés sur mes hanches quand une voix rauque sort de sa bouche
Homme : " Sauvez."
Tokyo : " Par...pardon ?"
Homme : " Je crois que je viens de vous sauver la vie."
Tokyo : " Je...je...merci."
Et voilà que je ne sais plus aligné trois mots, j'ai l'air d'une gourde !
Homme : " Vous devriez faire plus attention, les gens ici deviennent totalement fous et ne se préoccupent plus du monde qui les entoure quand ils s'amusent."
Tokyo : " Je...oui pardon."
Homme : " Pourquoi vous vous excusez ?"
Tokyo : " Je...je n'ai pas fait ça."
Il penche légèrement la tête sur le côté.
Homme : " Je suis pourtant sûr de vous avoir entendu."
Tokyo : " Vous...vous avez dû mal entendre alors. C'est sûrement à cause du bruit."
Homme : " Oui, c'est sûrement ça."
Il me fixe encore quelques secondes avant de reprendre
Homme : " C'est la première fois que je vous vois ici."
Tokyo : " Oui, c'est la première fois."
Homme : " Je me disais bien que je n'aurais jamais pu manquer une aussi belle femme que vous si vous étiez déjà venu auparavant."
Les mots sortent avant même que je n'ai le temps de réfléchir à ce que je dis
Tokyo : " Je me disais exactement la même chose à votre sujet."
Il me sort un irrésistible sourire faisant ainsi apparaître deux adorables fossettes au coin de ses lèvres. Mon dieu, ce mec est à tombé !
Homme : " Oh, vous trouvez que je suis une belle femme ?"
Tokyo : " Oh non non, je...je veux dire...vous êtes un...un bel homme, un très bel homme même."
Homme : " J'avais compris, je vous taquine, mais merci du compliment."
Mes joues sont plus rouges que jamais, mon cœur est à deux doigts de me lâcher, et ses mains qui sont toujours poser sur ma taille n'arrange rien. À ce propos...
Tokyo : " Euh...est-ce que vous comptez me lâcher un jour ?"
Homme : " J'étais justement en train de me poser la même question."
Finalement, il enlève ses mains et bizarrement, je regrette aussitôt d'avoir poser la question. Je crois que je meurs d'envie qu'il me touche à nouveau. Est-ce que je suis en train de devenir cinglé ?! Je ne connais même pas ce type et je suis déjà en train de fantasmer sur ses mains sur moi !
J'entends au loin la voix de Cassandra
Cassandra : " Eh Kyo, qu'est-ce que tu fous ?"
Je tourne la tête dans sa direction. Elle a réussi à rejoindre les garçons et elle est maintenant en train de me faire de grands signes.
Tokyo : " J'arrive !"
Je tourne à nouveau la tête vers le bel inconnu qui continue à me fixer.
Tokyo : " Bon je..."
Homme : " Kyo ?"
Tokyo : " C'est un surnom, en vérité je m'appelle Tokyo."
Il plisse légèrement les yeux. À mon avis, il est en train de se demander si je ne me moque pas de lui. Tu m'étonnes, avec un prénom pareil !
Homme : " Tokyo ?"
Tokyo : " Lubie de ma mère."
Homme : " Je vois."
Tokyo : " Et vous ?"
Homme : " Moi ?"
Tokyo : " Votre prénom ? Je vous ai dit le mien, vous êtes censé me dire le vôtre non ?"
Homme : " Qui a dit ça ?"
Tokyo : " Moi je vous le dis."
Homme : " Très bien, je m'appelle Vancouver."
Je crois que mes yeux vont sortir de ma tête.
Tokyo : " Sérieux ???"
Il explose de rire.
Homme : " Je plaisantais."
Okay, il se fout de moi. Vu que je suis vexée, et que j'ai horreur que l'on se moque ouvertement de moi, je me détourne et m'apprête à partir rejoindre mes amis quand on m'arrête en attrapant mon poignet.
Homme : " Attendez !"
Je tourne la tête dans sa direction
Tokyo : " Quoi ?!"
Homme : " Je suis Kane."
Tokyo : " Okay."
Kane : " Okay ? C'est tout ?"
Tokyo : " Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Enchanté Kane ?"
Kane : " Hmmm, je vous ai vexé ?"
Sa main autour de mon poignet ne m'aide pas du tout à garder la tête froide. Merde, mais qu'est-ce qu'il me fait ce type ?! D'un geste je le fais me lâcher.
Tokyo : " Pas du tout, mais on m'attend, je vais devoir y aller."
Il regarde en direction des trois autres un peu plus loin dans mon dos. J'imagine que Cass doit toujours être en train de me faire de grands gestes avec toute la discrétion qui la caractérise. Il croise ses bras sur son torse, tendant ainsi instantanément son t-shirt noir. Mon dieu, ce mec a l'air d'avoir un torse de malade ! Tout est parfait chez lui ou quoi ?!
Kane : " Bien."
Tokyo : " Bien ?"
Kane : " Oui bien, que voulez vous que je vous dise ? Enchanté Tokyo ?"
Je vois, il a retourné ça contre moi.
Tokyo : " Bon et bien, merci pour tout à l'heure."
Kane : " De rien, ce fut un plaisir. Si vous avez de nouveau besoin d'un sauveur, n'hésitez pas à faire à nouveau appelle à mes services, je me ferais un plaisir d'y répondre."
Tokyo : " Mer...merci."
Cassandra : " KYO !"
Je tourne à nouveau la tête dans la direction de ma meilleure amie.
Tokyo : " Oui, je viens !"
Kane : " Je préfère Tokyo."
Et encore une fois, je fais volte face.
Tokyo : " Pardon ?"
Kane : " Votre prénom...je préfère Tokyo."
Pourquoi mon prénom sonne de cette façon dans sa bouche. Quand il le dit, j'ai l'impression que c'est un appel au sexe. Zut, je deviens une obsédée ! Je vais finir par croire que Cass a raison...il faut vraiment que je me remette en selle. Je suis à deux doigts de me tapoter les joues, merde, il faut que je me reprenne !
Tokyo : " Je...je dois vraiment y aller."
Kane : " Allez y et n'oubliez pas...mon offre tient toujours."
Tokyo : " Que...qu'elle offre ?"
Il approche son visage du mien. Son souffle chaud vient chatouiller ma joue, puis sa voix me chuchote à l'oreille.
Kane : " Votre sauveur."
Cette fois c'est officiel, je suis bel et bien morte dans cette boîte de nuit, et je suis maintenant au paradis de la tentation !
Tokyo : " Je tâcherais de ne pas l'oublier."
Un homme l'appelle un peu plus loin dans son dos.
Homme : " Eh Kane, qu'est-ce que tu fous ?! Tu les ramènes ses bières ?!"
Mes yeux se posent sur les quatre bières qui attendent gentiment sur le comptoir juste derrière Kane, puis à nouveau sur l'homme qui l'appelle. Malgré moi, mes yeux glissent ensuite sur les deux filles qui l'accompagne. L'une est assise sur ses genoux tandis que la deuxième, une rousse plantureuse regarde amoureusement l'homme qui me tient actuellement compagnie. Est-ce que...est-ce que c'est sa copine ?!
Puis sa voix répond à l'autre homme
Kane : " J'arrive Matt !"
Il prend les quatre bières.
Kane : " Je dois y aller Tokyo, comme vous le voyez, mes amis m'attendent moi aussi."
Et la question sort d'elle même tandis que je fixe toujours la rousse.
Tokyo : " C'est votre petite amie ?"
Je me mords la joue. Pourquoi j'ai demandé ça ?!
Tokyo : " Désolée je n'aurais pas dû, je..."
Il me coupe
Kane : " Elle ne l'est pas."
Ouais c'est ça à d'autres !
Ce n'est peut-être pas sa petite amie mais vu la façon dont elle le regarde, ils couchent au moins ensemble ! Les beaux mecs, tous les mêmes !
Je la lâche des yeux et les reposent sur lui.
Kane : " Rassurée ?"
Tokyo : " Pour...pourquoi je devrais être rassurée ?! Vous pouvez coucher avec qui vous voulez !"
Il hausse les épaules
Kane : " Je demande ça simplement parce que vous vous êtes mise à la fusiller du regard dès que vous vous êtes rendu compte de sa présence ici."
Tokyo : " Je n'ai pas fait ça !"
Kane : " Si vous le dites."
Tokyo : " Je le dis !"
Kane : " Très bien."
Tokyo : " Oui très bien ! Et arrêtez de vous faire des films !"
kane : " Pourquoi vous vous énervez ?"
Tokyo : " Je ne suis pas énervée !"
C'est un fait, je le suis, mais il est hors de question que je l'admette devant qui que ce soit, et surtout pas devant lui !
Kane : " À vous voir comme ça, je jurerai que vous êtes jalouse de mon amie."
Tokyo : " Vous vous trompez, sur ce excusez moi mais cette fois, je dois vraiment y aller."
Kane : " À bientôt...Tokyo."
Tokyo : " Au revoir...Kane."
Je lui jette un dernier regard, puis je rejoins les trois autres...