La vie ( pas si parfaite ) d'une étudiante

Femme : " TOOOOOKKKKKYYYYYOOOO !!!" Je tombe du lit sous la puissance de la voix de ma mère et ma tête vient aussitôt taper sur le plancher. Aie, ça fait mal ! Tant bien que mal, je parviens à extirper mon visage de sous la couette, que j'ai réussi à emporter avec moi dans ma chute. Heureusement qu'elle était là, sinon je crois bien que j'aurais maintenant mal au coccyx en plus de ma tête. Tokyo : " C'est bon maman, je...je suis réveillée !" Je souffle sur la mèche qui pend au beau milieu de mon visage, puis je me lève. Je balance la couette sur le lit, puis je sors de la chambre en claquant la porte derrière moi. Dans le couloir, je croise Azalée, ma petite sœur de deux ans ma cadette. Azalée : " C'est quoi cette tête ?" En réponse, je lui présente mon majeur. Sachez que moi, je ne suis pas du matin, je ne l'ai jamais été, et certainement pas avec de tels réveils ! Azalée : " Sympa ! Tu t'es encore levé de bon poil apparemment !" Plutôt que de lui répondre, je continue mon chemin jusqu'à la cuisine. Dans celle-ci se trouve la personne responsable de ma toute nouvelle mauvaise humeur, ma mère. Je prends place sur la chaise, puis je me verse une tasse de café et tout ça, sous le regard de ma génitrice. Mère : " Tu as vu l'heure à laquelle tu te lèves ?!" Chut, ne dis rien Kyo, question de survie. Mère : " Eh oh, tu m'entends ?!" Je crois que je n'ai plus vraiment le choix là. Tokyo : " Oui maman je t'entends, mais rappelle moi quel jour nous sommes ?! C'est encore les vacances pendant au moins cinq jours et je comptais dormir jusqu'à au moins le début de l'après-midi !" Mère : " Peut-être, mais c'est également aujourd'hui que ton père t'as pris ton rendez-vous avec la personne responsable de l'admission des chambres à la cité universitaire, du moins, si tu comptes toujours en avoir une, tu comptes y aller dans cette tenue ?" Je me lève d'un bond Tokyo : " Qu...quoi ?! Parce que...parce que c'est aujourd'hui ?!" Mère : " Mon dieu ma fille, mais tu vis sur quelle planète ? Ton père te l'a rappelé hier soir pendant le dîner." Tokyo : " Ah bon ?! Quand est-ce qu'il m'a dit ça ?!" Mère : " Je viens de te le dire, hier, mais tu étais encore une fois plongé dans ton téléphone plutôt que de l'écouter. Quand t'intéresseras-tu enfin à notre vie de famille ?" Tokyo : " Ça va maman, n'en fais pas un drame." Mère : " C'est juste que si pour une fois tu avais pris le temps de faire les choses par toi même, tu ne serai pas autant sur la corde aujourd'hui." Tokyo : " Je n'avais pas le temps." Mère : " C'est bien ce que je te dis. Tu attends toujours la dernière minute, résultat aujourd'hui, tu ne sais toujours pas où tu vas dormir dimanche soir." Tokyo : " Si je le sais, à la cité U." Mère : " Seulement si tu te décides à t'activer." Tokyo : " Pourquoi ? Il est à quelle heure ce rendez-vous ?!" Elle regarde sa montre. Mère : " Tu as rendez-vous à treize heures, et comme tu as choisi d'aller dans une université qui se trouve à cent cinquante kilomètres de la maison, je te conseille d'être parti dans moins de trente minutes si tu veux encore avoir une chance d'être à l'heure." Ni une ni deux, me voilà reparti en trombe jusqu'à l'étage. Je me rends d'abord dans ma chambre, ou j'attrape un jeans, un t-shirt et des sous vêtements dans mon armoire, puis je pars en direction de la salle de bain. Au moment d'abaisser la poignée, je me cogne le nez contre la porte. Qu'est-ce que... Je me mets à tambouriner sur le battant. Tokyo : " Sors de là tout de suite !" Ma sœur me répond à travers la cloison Azalée : " La place est prise ! Va prendre ta douche dans la salle de bain des vieux !" Je tente presque en murmurant Tokyo : " S'il te plaît, tous mes produits sont ici, sois sympa." Azalée : " C'est pas mon problème !" Raaaaa cette sale gamine ! Tant pis pour la douceur, on emploie la manière forte, je frappe de plus belle. Tokyo : " Ouvre tout de suite cette porte ou je jure de..." Je n'ai pas le temps de finir ma menace car la porte s'ouvre sur ma petite sœur enrouler dans une serviette. Azalée : " Tu vois bien que je n'ai pas terminé !" Rien à faire, j'entre sans attendre son autorisation tout en enlevant mon haut de pyjama. Azalée : " Mais qu'est-ce que..." Tokyo : " Si tu ne veux pas me voir complètement à poil dans deux secondes, je te conseille toi d'aller terminer de te préparer dans la salle des bains des parents !" Elle sort de la salle de bain tout en hurlant après notre mère, me laissant enfin seule. J'imagine qu'elle doit être parti lui dire à quel point je suis une sœur exécrable et j'en passe, mais pas grave. Je prends la douche la plus rapide de toute ma vie, je m'habille encore plus rapidement et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je suis déjà à la porte d'entrée en train de mettre mes chaussures. J'attrape mon sac à main, mon téléphone, mes clés de voiture et voilà, je suis partie. En chemin, j'appelle Cassandra, ma meilleure amie et celle avec qui je partagerais ma chambre à l'université, du moins, si je parviens à arriver à l'heure au rendez-vous. Elle décroche Cassandra : " Laisse moi deviner, tu t'es encore réveillée à la bourre ?" Tokyo : " Ne m'en parle pas. J'avais oublié que le rendez-vous était aujourd'hui ! Dis moi que tu es déjà prête !" Cassandra : " Oui, je n'attends plus que toi." Tokyo : " Je suis là dans deux minutes." Je raccroche. En attendant d'arrivée à destination, laissez moi me présenter comme il se doit. Mon prénom tout d'abord, je dois cette originalité au fanatisme de ma mère pour le Japon. Remarquez que ça aurait pu être pire, si jamais elle avait été folle d'un autre pays, j'aurais très bien pu m'appeler Amsterdam ou Bruxelles, et ça croyez moi, c'est beaucoup moins cool. Physiquement ensuite, je dois dire que je ressemble beaucoup à mon père. J'ai ses yeux verts en amande, ses cheveux châtains qui vont jusqu'en dessous de mes épaules, et son nez légèrement en trompette. De ma mère, je lui dois mon caractère, je crois. Disons que tout comme elle je suis légèrement têtue et plutôt assez chiante dans mon genre. Je ne dis pas que j'ai mauvais caractère, non non, disons que je suis facilement irritée ou irritable. À côté de ça, j'ai une vie tout ce qu'il y a de plus normale pour une jeune de mon âge. J'ai des petits copains de temps à autre, et quelques amis de passage. La seule qui est constante dans mon entourage, c'est Cassandra, elle et moi nous connaissons depuis toujours je crois. Ses parents et les miens sont amis depuis le lycée et c'est tout naturellement que nous sommes devenus amies à notre tour. Cassandra, du haut de sa blonde attitude, est exubérante et n'hésite pas à user de ses charmes afin d'obtenir tout ce qu'elle veut tandis que moi, je suis légèrement plus effacé. J'aime me fondre dans la masse et rester discrète, du moins, quand on ne m'énerve pas. Voilà, je pense vous avoir tout dit me concernant, pour le reste, vous le découvrirez certainement au fur et à mesure. Je m'arrête devant chez Cassandra. Cette dernière sort de chez elle au moment exact ou j'entame une marche arrière. Elle ouvre la portière puis prend place sur le siège passager. Cassandra : " Oula, dis moi que tu as cette tête parce que tu as passé toute la nuit à faire des rêves cochons avec un bel inconnu." Je reprends la route. Tokyo : " Qu'est-ce qu'elle a ma tête ?" Elle prend un miroir de poche dans son sac et le colle devant mon visage. Je le retire vivement d'un geste de la main. Tokyo : " Cass, tu m'empêches de voir la route !" Cassandra : " Non mais regarde, on dirait que tu as vu un mort." Tokyo : " Écoute Cass, il nous reste moins de deux heures si nous voulons être à l'heure, ce n'est pas le moment de me déconcentrer !" Cassandra : " Je t'avais dit de mettre un rappel sur ton téléphone, tu le sais en plus que tu es tête en l'air." Tokyo : " Je ne suis pas..." Je lui jette un bref regard avant de soupirer et de m'avouer vaincu. Tokyo : " Bon oui, peut-être un peu." Je ne dirais pas que je suis spécialement tête en l'air, c'est juste que mon cerveau a tendance à n'enregistrer que certaines données, et selon un ordre de priorité bien spécifique. Les garçons, la famille et bien plus loin après tout ça, les études. Tandis que je m'engage sur l'autoroute, Cassandra m'annonce Cassandra : " On sort samedi soir." Tokyo : " Pour quoi faire ?" Cassandra : " C'est le dernier week-end avant la rentrée, il faut fêter dignement la fin de nos vacances." Tokyo : " Je crois bien que nous avons déjà fêter nos vacances lors de chaque week-end cette année non ?" Cassandra : " Oui mais là on devra également fêter notre emménagement et notre entrée dans la vie adulte." Tokyo : " Si nous n'arrivons pas à l'heure à ce rendez-vous, j'ai bien peur que nous n'ayons rien à fêter." Cassandra : " Alors, appuie sur le champignon !" Je baisse les yeux sur le compteur. Tokyo : " Je suis déjà presque à la limite." Cassandra : " Tu l'as dis...presque." J'hausse les épaules. Oh et puis, pourquoi pas après tout ? Mon pied appuie sur la pédale d'accélérateur tandis que Cassandra allume la radio. C'est en chantant à tue tête que nous arrivons devant le bâtiment d'attribution des chambres cinq minutes avant l'heure de notre rendez-vous. Je me gare, nous sortons du véhicule, puis nous entrons en courant dans le bâtiment. À l'heure pile, nous arrivons devant le bureau, et cinq minutes plus tard, la porte s'ouvre sur un homme petit et joufflu aux tempes grisonnantes et une cinquantaine bien passé. Homme : " Vous êtes Mesdemoiselles Sharlton et Loomis ?" Je souris à l'homme et lui tend ma main. Tokyo : " Je suis Tokyo Sharlton." Il serre ma main, puis Cass en fait autant, il la serre en retour. Cassandra : " Cassandra Loomis, ravi de vous rencontrez Monsieur." Homme : " Monsieur Wallace, chargé de l'attribution des chambres universitaires. Il nous sourit brièvement avant de nous désigner son bureau. Monsieur Wallace : " Entrez je vous prie." Il referme la porte derrière nous. Une heure plus tard, c'est tout sourire que nous ressortons de son bureau. Il nous raccompagne jusqu'à la porte. Monsieur Wallace : " Le gardien en poste ce week-end vous donnera les clés de votre chambre dimanche matin. Je vous conseille d'emménager ce même jour, si vous voulez être opérationnelle dès lundi matin. Vos cours commenceront à huit heures." Outch, j'avais presque oublié que nous reprenions les cours dans moins d'une semaine. Tokyo : " Nous serons là, comptez sur nous Monsieur Wallace." Nous quittons ensuite le bâtiment. Cassandra : " Je savais que ça allais le faire. Aucun homme ne peut nous résister." Tokyo : " Narcissique." Cassandra : " Non mais c'est vrai, nous sommes des bombes. Il suffisait de lui faire un ou deux sourires bien placé et voilà, le tour était joué." Tokyo : " Je dirais plutôt que nous devons tout ceci grâce à nos pères et au généreux chèque qu'ils lui ont donné." Ah oui, disons que nos parents sont du genre, riches...voir même très riches. Nos pères ont ouvert une société de cosmétiques qui s'est implanté un peu partout dans le monde, et ils en sont les pdg associés. Grâce à ceci, Cass et moi ne sommes pas dans le besoin, même si personnellement, j'évite le plus possible d'avoir à me servir de la fortune familiale. À ce propos, j'ai prévu de me trouver très vite un emploi dès que nous serons bien installé afin de pouvoir subvenir par moi même à mes propres besoins lors de mes deux prochaines années d'études. Cette envie d'indépendance, je la dois à ma mère. Tout comme moi, elle n'aime pas étaler son argent, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a réussi à persuader mon père d'acheter une maison plutôt simple et pas du tout du genre m'a tu vu. Nous vivons dans une maison avec quatre chambres, et deux salles de bains. Vous comprenez maintenant pourquoi c'est la course le matin au moment de se laver. Bon oui, mon père a tout de même acheter plusieurs maisons, celle où nous vivons à Washington, une à Miami, une à Paris en France, une au Portugal, et sa dernière acquisition en date une à Tokyo et exclusivement pour ma mère. Mes parents sont fous l'un de l'autre sachez le, vous aurez sans doute l'occasion de vous en rendre compte. Nous remontons dans la voiture. Cassandra : " Alors ?" Tokyo : " Alors quoi ?" Cassandra : " On se la fait cette sortie samedi soir ?" Tokyo : " Cass, tu as entendu toute comme moi ce qu'a dit Monsieur Wallace. Nous devrons être ici à dix heures dimanche matin. Tu imagines nos têtes après une soirée ?" Cassandra : " Oh allez, on ne sortira pas longtemps." Tokyo : " Je les connais tes pas longtemps Cass." Cassandra : " Non mais j'te jure on sortira deux heures tout au plus. Et si tu veux, je peux me charger de nous réserver une chambre d'hôtel à deux pas du campus, comme ça, on sera déjà sur place." Tokyo : " Et pour nos cartons, qu'est-ce que tu comptes faire ? Ils ne vont pas venir tout seul jusqu'ici." Cassandra : " Facile, je nous loue des déménageurs. Ils se chargeront de remplir le camion et de nous l'amener jusqu'ici, et comme ça quand on arrivera dimanche matin, le camion sera déjà là avec toutes nos affaires." Tokyo : " Je vois, tu as déjà penser à tout." Cassandra : " Tu veux la vérité ? Je me suis déjà chargé de tout." Tokyo : " Comment tu savais que nous aurions cette chambre ?" Cassandra : " Voyons, tu le dis toi même, personne ne refuse jamais rien à nos pères." Tokyo : " Alors...une dernière soirée." Cassandra : " Oui, on doit finir cette soirée en apothéose. Oh, je demanderais à Shawn et Doug de se joindre à nous." Je la regarde brièvement avant de regarder à nouveau la route. Tokyo : " Tu comptes inviter Doug ? Je croyais que tu ne voulais plus coucher avec lui ?" Cassandra : " Disons que c'est une façon comme une autre de nous dire adieu comme il faut avant de prendre des chemins séparés." Tokyo : " Et pourquoi Shawn doit venir aussi ?" Cassandra : " Il est plutôt mignon et puis, tu savais que tu lui plais bien ?" Tokyo : " Sérieux ? Et comment tu sais ça ?" Cassandra : " Il me l'a dit." Tokyo : " En même temps, toutes les filles lui plaisent." Cassandra : " Non, avec toi c'est différent. Il craque vraiment sur toi." Tokyo : " Ah ouais, et depuis quand ?" Cassandra : " Ça fait un moment. Tu n'as jamais remarqué ?" Tokyo : " Non, je n'y ai pas fait attention." Cassandra : " Je ne te comprends pas. Un beau mec te cours après, et toi, tu ne vois rien." Tokyo : " Shawn n'est pas mon style." Cassandra : " Tu rigoles, au contraire, je trouve qu'il est tout à fait ton style." Tokyo : " Pas du tout. Shawn est trop...trop." Cassandra : " Trop quoi ? Trop beau ? Trop...sexy ?" Je ne vais pas mentir, Shawn est un beau garçon, c'est vrai. C'est un châtain clair aux yeux noisettes et à la carrure sportive, mais, parce qu'il y a un mais, c'est également un coureur de jupons. Et puis, je ne l'ai jamais vu plus que comme une simple connaissance, alors coucher avec lui, je ne l'envisage même pas. Tokyo : " Shawn ne m'intéresse pas." Cassandra : " Oh allez, depuis quand n'as-tu pas couché avec un mec ?" Tokyo : " Personne depuis Marc." Cassandra : " Ah tu vois, Marc et toi n'êtes plus ensemble depuis presque un an. Il est temps de tourner la page." Tokyo : " Je t'arrête tout de suite, j'ai tourné la page sur Marc, j'ai même tiré un trait sur notre histoire depuis longtemps, je n'ai juste pas encore trouvé le bon." Cassandra : " Alors, couche avec Shawn !" Tokyo : " Cass !" Cassandra : " Qu'est-ce qui te retiens ?" Tokyo : " Cass !" Casandra : " Réfléchis y au moins." Je m'apprête à riposter une nouvelle fois quand je me ravise. La connaissant comme je la connais, elle ne lâchera pas le morceau, autant arrêter tout de suite ce débat stérile et qui n'aboutira à rien. J'adore cette fille mais des fois, elle est insupportable, surtout quand ça concerne les mecs ! Tokyo : " Tu sais quoi, je vais y réfléchir." Cassandra : " Ouiiiiii !" Tokyo : " J'ai juste dit que j'allais y réfléchir." Cassandra : " Ça veut dire oui ?" Tokyo : " Non, ça veut dire on verra. Maintenant tais toi, j'ai envie d'écouter la musique." Je pousse le volume de la radio et c'est une nouvelle fois en chantant à tue tête que nous reprenons la route en sens inverse.