VIII J’avais été très souffrante avant notre départ, et au lieu d’aller à la campagne, nous nous étions installés dans une villa, d’où mon mari alla seul voir sa mère. Quand il partit, j’étais déjà suffisamment rétablie pour pouvoir l’accompagner ; mais il m’engagea à rester, comme s’il eût craint pour ma santé. Je compris qu’au fond ce n’était pas pour ma santé qu’il craignait, mais plutôt qu’il était rempli de la pensée qu’il ne serait pas bon pour nous d’être à la campagne ; je n’insistai pas beaucoup et je restai. Sans lui, je me sentis, à la vérité, dans le vide et l’isolement ; mais quand il revint je m’aperçus que sa présence n’ajoutait plus à mon existence ce qu’elle y ajoutait jadis. Ces rapports d’autrefois, alors que chaque pensée, chaque sensation, si je ne les lui avais pas c

