1. Lien Innocent[Part.2]

1748 Words
- Mon tout petit bébé... Et le parfum lui parvient encore tandis qu’elle soupire, sentant cette légère touche d’herbe coupée qui a jusqu’ici caractérisé son enfant. Elle est à présent mélangée avec une tonne de saveur d’anis qui surplombe le tout, c’est tout Andréa. Mais la force de l’anis ne couvre pas la plus douce de son fils, bien au contraire, elles semblent parfaitement s’accompagner. Et c’est logique évidemment, comment auraient-ils pu se marquer sans que leurs glandes ne soient associées. Aucun marquage ne forme de lien si les phéromones ne sont pas compatibles, à ce stade, ils auraient simplement retrouvé leurs enfants blessés de leur tentative et ils auraient surtout fait face à la frayeur de leurs fils à l’idée d’être séparé. Pourtant leurs corps avaient répondu à l’autre, acceptant foutrement l’idée d’être liés si fort à cinq ans... Ils ne savaient pas cela possible, ils peuvent tous l’avouer ! Il faut réunir tant de conditions... comment des enfants ont-ils pu les rassembler ? La nature était terriblement mal foutue... Car les adultes connaissent ce lien, ils le vivent au quotidien, comment un lien si fort et immuable peut-il exister entre deux bambins ? Pourquoi eux qui les regardent grandir jour après jour n’ont ils rien remarqué... Comment... Le sanglot lui brule de nouveau les rétines, pour autant Marianne se redresse et se confronte à tous les regards, déterminée. Il est évident qu’elle supplie une solution divine, ou qu’importe même ! toutefois elle sait que rien ne viendra. Elle reste donc résolue devant les autres, prête à défendre son adorable enfant qui a besoin de sa protection. Qu’importe ce qui se dresse devant elle, elle n’est pas près d’abandonner le bien-être de Mael ! Donc ses yeux vrillent, défiant quiconque de lui faire barrage et sa voix tremblante pose finalement la fameuse question... - Qu’est-ce qu’on va faire ? - Andréa m’a dit que c’était son idée... MJ souffle cette vérité du bout des lèvres. Ses phéromones embuent la pièce et Adrien resserre son étreinte autour d’elle en réponse étant le seul à pouvoir y comprendre la crainte qui s’y camoufle. La réaction de ses amies l’inquiète, c’est évident, elle a même hésité à le dire. Mais elle estime qu’elle ne peut pas cacher ça... Tout est à cause d’elle ! C’est sous sa surveillance que l’incident s’est produit et Andréa lui a avoué, le regard cinglant, que c’était son idée... Elle ne les avait même pas laissés seuls longtemps, elle préparait simplement un encas, comme elle le fait toujours, tandis qu’ils étaient dans la chambre de son fils, s’amusant de leur jeu d’enfant. À son retour, elles les avaient retrouvés en sang et cette image ne disparaitrait jamais de son crâne. Mael avait les larmes aux yeux, s’accrochant férocement à la main de son meilleur copain alors qu’il semblait essoufflé. Andréa aussi semblait dérouté par les informations qu’il ne devait sans doute pas comprendre, et elle l’avait compris directement, il ne savait pas s’ils avaient réussi ! Quand il l’avait remarqué, il avait lourdement soutenu son regard, la mettant au défi bien qu’il ne semblait pas pouvoir trouver ses mots. Elle y voyait encore la lueur des instincts que les deux petits garçons avaient dû laisser submerger pour se marquer. De son propre marquage, elle se souvenait très bien de cet état de transe ou l’instinct semblait si fort, prenant les commandes en main. Ses souvenirs lui semblaient très brumeux sans pour autant être une chose qu’elle pourrait oublier, et toute la scène se jouait dans son esprit comme si elle l’avait vécu de loin. Elle avait réclamé Adrien, l’appelant et le reconnaissant comme son Alpha, et lui avait fait pareil avant qu’ils ne se mordent mutuellement ! Est-ce que les deux gamins venaient de vivre une chose similaire ? Et dans les pupilles dilatées de son enfant, elle avait sa réponse, c’était le cas ! Elle était restée médusée, ses yeux allant d’Andréa à Mael, continuant de les inspecter pour ne voir finalement que leurs bouches sales et leurs nuques croquées. A cinq ans, ils ne possédaient que de minuscule croc et même de là, elle voyait bien que la marque se devinerait que si on y regarderait de prêt, et elle ne comprenait pas pourquoi c’était cette pensée qui la traversait. L’instant semblait si irréel, et il avait fallu qu’Andréa la rappel à l’ordre, l’invectivant de son air fier, que maintenant, ils ne pouvaient plus les séparer. Ensuite tout s’était enchainé, et alors qu’elle était en train de les nettoyer, son fils s’était dénoncé. - C’est son idée si... enfin, si on en est là ! Ses mots tremblent et un pardon silencieux y flotte, attirant directement l’attention de Marianne et de Paul. - Si le lien a été forgé malgré tout, c’est qu’ils étaient tous deux d’accord ! Et Mael a suivi... Enfin de toute façon, il est inutile de chercher un coupable ! Tous les enfants savent comment se passe un marquage, même si c’est dans les grandes lignes. Mael aussi le sait. - Si... leurs instincts et leurs phéromones se sont répondu comme ça, c’est bien parce qu’ils étaient tous les deux d’accord. Les parents de Mael tentent de se montrer rassurants, apaisant fortement l’ambiance au sein de la pièce. S’ils arrivent à réellement faire front commun, peut-être pourront-ils préserver un bon équilibre pour les fauteurs de troubles ! Ils savent qu’il est primordial de faire passer leur bien-être en priorité et pour cela, il n’est effectivement pas question de les séparer, ce serait même la pire des choses à faire. La pilule ne passe pas et mettra sans aucun doute du temps avant de réellement ne plus faire effet, mais ici et maintenant, qu’importe à quel point c’est compliqué, les parents effrayés doivent se montrer fort ! Alors ils prennent tous le temps de silencieusement se reconstruire une façade, gardant les mots crispés et plein de colère bien enfermée. MJ, ferme les yeux un instant, profitant pour caler sa respiration sur celle de son mari qui justement, la regarde tendrement pour l’aider à se reprendre. Paul, lui, a le nez enfermé dans le cou de son épouse, humant ses phéromones dont il se gave alors qu’il la serre fort contre lui. Sa chaleur l’aide à se sentir mieux, comme un bon bain chaud sur des muscles tendus et prêts à céder ! Marianne est franchement ébranlée, sur le point de craquer malgré son désir de bien faire. Elle se fond complètement dans les bras de son Alpha, s’y raccrochant si fort en cet instant. Les hormones de son homme la berce doucement, l’aidant à doucement reprendre pied. Et même s’il lui faut plusieurs minutes pour y parvenir, aucun des adultes n’a à y redire, lui laissant le temps nécessaire pour ne plus fuir.Peu à peu, elle y arrive, acceptant d’être au bord d’une falaise, mais certainement pas seule ! Elle peut se soustraire de son nid de confort, et offrir un sourire timide que tous lui connaissent d’ailleurs. Elle s’accroche à sa soeur de coeur et s’extirpe de son Alpha pour l’appeler elle. Les deux femmes se rejoignent pour une étreinte qui signe un étrange pacte, les affublant du titre de partenaire. Elles se reconnaissent toutes les deux et sont à présent prêtes à l’affronter ensemble ! - Je suis désolée Mari, jamais je n’aurais du les laisser seuls ! Si seulement j’avais... - S’il te plait MJ, tu sais très bien que ça aurait pu se produire avec n’importe qui ! C’est le fruit du hasard qu’ils soient chez toi cette après-midi... L’oméga qui habituellement à la larme facile se montre intraitable et redresse son amie pour se regarder de nouveau. - On va faire ce qu’il faut pour que nos petits garçons soient heureux n’est-ce pas ? C’est ça le plus important ! MJ acquiesce, retrouvant enfin de sa superbe fierté qui ne la quitte normalement jamais ! - Tu le sais hein ? J’aime Mael ! Je me battrais pour lui autant que je me battrais pour Andréa, il est mon adorable neveu et il fait partie de ma famille ! Marianne ne retient pas ses larmes, émue des mots merveilleusement lumineux de sa soeur. Les mots d’une lionne à une autre, une promesse on ne peut plus puissante qui ne peut être ébranlée ! Elle attrape la main de MJ, la serrant aux creux des siennes comme un magnifique trésor. - Merci MJ... Ça me rassure tellement... Je te promets de toujours faire attention à Andréa, autant que je ne le fais avec Mael. Tu le sais aussi hein, je l’aime fort aussi et son bonheur m’importe vraiment ! Je ne le laisserais pas tomber, jamais ! Et MJ brille, sa gorge se nouant instantanément même si elle arrive à garder contenance. Oui, en d’autres circonstances, elles auraient été heureuses de voir leurs familles réunies de la sorte, mais c’est ainsi et elles allaient définitivement se confronter à l’avenir sans se lâcher les mains ! - On va y arriver ! On sait très bien qu’ils vont avoir des besoins qu’ils ne pourront pas ignorer. On va écouter et répondre à chacun d’eux pour qu’ils aillent bien ! Si Andréa a besoin de l’odeur de Mael pour dormir, je lui donnerais un vêtement ! - Et si Mael a besoin de venir voir Andréa, il n’aura qu’à venir et si on doit partir on fera en sorte que ce soit serein pour eux avant tout ! - Évidemment ! On va s’adapter !  Les deux femmes se mettent d’accord ensemble, se soutenant dans un sourire lisse qu’elle s’offre l’une à l’autre. Elles se tournent finalement vers leurs Alpha, leur lançant un regard pour avoir leurs accords comme s’ils avaient réellement leurs mots à dire ou simplement l’envie de ne pas être d’accord avec elles. Pendant cette belle minute d’ailleurs, ils se sentent bien, aptes à parler du futur devant un bon café et rien ne semble pouvoir entacher cette bulle de bien-être ! Mais quand les adultes remarquent alors un regard marron qui les fusille tous autant qu’ils sont, à nouveau le temps se fige... ☆:*‘¨’*:.☆(¯‘*•.¸,¤°’ ‘°¤,¸.•*‘¯)☆:*‘¨’**:.☆ Prochain chapitre : Demande enfantine ☆:*‘¨’*:.☆(¯‘*•.¸,¤°’ ‘°¤,¸.•*‘¯)☆:*‘¨’**:.☆
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