Piégée dans le mystère du PDG Lycan

9. Dispute

En traversant la porte, Liv fut surprise de voir deux grosses valises prêtes et certains petits détails aussi. Elle ne savait pas ce que ça faisait là et même si elle n’avait plus de travail, Aurora ne pouvait pas la trouver insignifiante au point de ramener quelqu’un à la maison sans lui demander son avis. Entre elles, personne ne déménageait alors, la seule explication était qu’une autre personne les rejoignait dans la maison et elle avait mal. En arrivant, elle avait hâte de lui dire qu’elle allait enfin avoir un autre travail et pourtant là, ce n’était même pas possible. Elle n’entendait aucun bruit dans la maison et c’était bizarre. Aurora faisait toujours un peu de bruit même lorsqu’elle était assise sur place et c’était bien plus facile ainsi de la repérer. Elle ferma les yeux quelques secondes et lorsqu’elle les ouvrit, elle se dit qu’elle en faisait un peu trop parce que ça ne ressemblait pas du tout à Aurora mais elle ne trouvait pas une autre explication parce que tout était clair.

« Ah tu es là. C’est très bien parce que j’étais sur le point de t’appeler. »

Elle la regarda de travers se demandant si elle se foutait d’elle ou parce qu’elle avait hâte de lui dire qu’une autre personne les rejoignait à la maison.

« Tu es sûre que tout va bien, Liv ? »

« Où est-elle ? »

« Pardon ? » fit Aurora en ouvrant grand les yeux.

« C’est un homme alors ? »

Aurora laissa ses bras tomber le long de son corps en soufflant parce que cette histoire l’agaçait. Elle ne comprenait pas pourquoi Liv était si bizarre à penser à des choses qui n’existaient pas.

« Liv, j’imagine que tu as certainement passé une sacrée journée mais crois-moi tu n’auras pas le temps de te reposer ici mais je te promets que tu le feras pendant le voyage. »

Liv fut perdue, vraiment perdue parce qu’elle ne se souvenait pas avoir programmé un quelconque voyage. Elle avait suggéré qu’il était peut-être mieux qu’elle parte mais pas qu’elle allait le faire tout de suite. Elle se frappa la main sur le front et dépassa Aurora pour aller s’asseoir.

« Liv, j’ai juste anticipé parce que j’ai jugé qu’il serait temps que nous partions d’ici. »

« As-tu des ennuis, Aurora ? »

« Non mais toi si. Je ne pourrais pas t’abandonner dans de pareils moments et c’est pour cette raison que j’ai préparé ces valises. Je ne connais pas encore où on va se rendre mais ça viendra après. Le plus important est qu’on parte maintenant. Plus rien ne te retient dans cette ville parce que tu n’as plus de travail et je prends aussi en compte le fait que tu sois en danger vois-tu. »

« Et tu me dis ça aussi facilement, Aurora ? Je suis une grande fille et jusqu’à preuve du contraire, je fais ce que je veux tant que je veux alors cesse de vouloir me protéger. Je suis capable de prendre soin de moi toute seule d’accord ? »

« Mais, Liv… »

« J’ai eu des moments de faiblesse, je te l’accorde, » la coupa Liv. « Mais cela ne voudrait pas dire que je suis faible. Je me suis retrouvée à terre mais cela ne voudrait pas dire que je vais y rester. Je suis une battante pas une faiblarde. Aurora tu t’es précipité pour rien et tu sais parfaitement que je suis faible en matière de rangement alors, tu pourrais s’il te plait ranger mes affaires ? Je t’en prie ? »

Aurora claqua la langue en lui tournant le dos. Elle permettait toujours à Liv d’avoir tout ce qu’elle voulait avec elle parce qu’elle ne résistait jamais à son regard de chien abattu mais là, elle ne comptait pas céder. Pas pour cette fois où elle avait pris la décision dans le but de la protéger.

« Aurora, tu ne vas me laisser prendre un mois pour ranger ces affaires n’est-ce pas ? On pourra aller en voyage quand tu voudras. »

Aurora se retourna le regard malicieux. Si elle admirait une chose sur Liv, c’était que cette dernière tenait toujours parole et si elle le disait, elle allait le faire.

« Tout de suite alors, » dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

« Quoi ? Mais comment ça tout de suite ? Aurora je ne serai pas en train de te supplier si tu ne t’étais pas entêté à faire des valises sans mon consentement. »

« Et je te rappelle que tu es toujours en position de faiblesse et que tu me supplie encore. »

Liv grogna tel un animal de la forêt et avant même qu’elle n’ose placer mot, Aurora avait déjà disparu, certainement dans sa chambre. Liv souffla et se sentit obligée de courir après elle. Elle la retrouva dans sa chambre et s’affala sur le lit alors qu’Aurora rangeait ses affaires.

« Si je laisse tout ça tu vas ranger, Liv alors fais gaffe. »

« Non mais ça s’appelle de la maltraitance tu comprends ? D’abord tu m’infliges le rangement de mes affaires et en plus de cela tu vas y ajouter les tiens. C’est comme si tu ne m’aimes plus, Aurora, plus du tout, » finit-elle la voix triste.

Ça y est ! Elle venait de toucher la corde sensible de sa meilleure amie. Aurora laissa tout ce qu’elle était en train de faire et rejoignit Liv sur le lit. Elle prit ses mains dans les sienne et incita cette dernière à la regarder.

« Je sais que je peux paraitre parfois dur avec toi mais c’est parce que qui aime bien châtie bien. Liv tu es comme une sœur pour moi et en famille on se serre les coudes. Je me suis promis de te protéger parce que tu es ma petite sœur. »

« Même pas vrai. Je n’ai qu’un an de moins que toi, » revendiqua Liv.

« Même si c’était juste une seconde de moins, tu restes plus petite que moi. J’ai vécu un an de plus que toi et s’il faille que je donne ma vie pour que tu vives aussi un an de plus dans ta vie, je le ferai petite sœur. Je le ferai avec plaisir alors parle-moi avec franchise. Dis-moi ce qui se passe. »

Les yeux de Liv se remplirent de larmes suite à ces mots. Elle ne pouvait même plus résister alors, elle se jeta dans les bras de sa meilleure amie et pleura un bon coup.

« Quelqu’un m’a proposé du travail dans une entreprise. J’étais désespérée et comme un ange, cette personne est apparue et a pris mon cv. Il m’a dit que je pourrais passer n’importe quand pour mon entretien d’embauche. N’est-ce pas une bonne nouvelle ça ? »

Une bonne nouvelle ? Aurora était méfiante parce qu’elle ne comprenait pas comment est-ce que toutes les entreprises avaient refusé d’embaucher Liv et d’un coup, un ange sorti de nulle part lui proposait un travail.

« Et c’est quoi le nom de l’entreprise ? »

Liv fouilla dans sa poche et sortit la carte. Avant qu’elle ne lise ce qui était écrit dessus, Aurora la lui arracha des mains.

« Lycan’s Construction ? »

Bordel de m***e ! Elle n’avait rien contre cette entreprise mais tout ce qui la concernait semblait toujours bizarre. Ils sortaient eux même choisir leurs employés donc pas de candidature chanceuse, ils n’acceptaient pas de stagiaires et pleins d’autres détails accroire qu’ils cachaient quelque chose.

« Tu ne peux pas accepter, Liv, » lui dit-elle d’un ton ferme.

« Et qui va m’en empêcher ? Toi peut-être ? Aurora arrête de voir le mal partout tu veux ? Je pensais que tu ne voulais que mon bonheur. »

« Et c’est le cas. »

« Non, non parce que ce n’est pas ce que je vois. J’ai du travail et tu me dis que je ne vais pas bosser mais pourquoi ? »

Elle se passa les mains dans les cheveux en laissant tomber la carte. Elle ne pouvait pas expliquer mais elle avait un mauvais pré-sentiment.

« Ils n’ont pas trouvé mieux que Lycan’s Contruction ? »

« C’est toi qui m’a toujours dit de ne jamais juger les choix des autres, Aurora. Et qu’est-ce que ce nom a de mal. »

« Lycan comme Lycanthrope, je trouve ça louche. »

Liv se leva et ramassa la carte qui était tombée par terre. Elle regarda Aurora quelques secondes espérant que cette dernière change d’avis mais elle semblait ne pas être prête. Elle partit de sa chambre bien déterminée à accepter ce travail.