3
L’air empeste la charogne. Le vent lance sur nous un nuage de mouches. J’ai l’impression qu’on m’observe depuis les bosquets d’églantiers. Mon cœur bat vite. J’ai mal à la tête. Le pas régulier des chevaux m’assomme.
Sarah revient vers nous quelques minutes après notre départ intempestif. La besace d’armes cliquette sur la croupe de sa monture. Elle ne fait aucun commentaire et nous non plus.
Nous marchons plusieurs heures, à peine rassasiés par notre déjeuner. La végétation change petit à petit. Les plantes sont plus sèches et plus rabougries.
— Qu’est-ce qui pue comme ça ? finit par demander Basile.
— Sûrement un animal mort, mon chéri, répond sa mère. C’est pas la première fois que tu sens ça.
— Bien sûr que non. Mais l’odeur nous suit depuis plusieurs minutes…
— Sans doute une
