19.Du bout de son pinceau, Maylis noircissait des nuages d’automne. Le tonnerre qui grondait à l’extérieur donnait plus de conviction à son imagination. Depuis son enfance, elle adorait se réfugier dans la peinture et les crayons de couleur. Elle appréciait en particulier l’acrylique. Ces couleurs vives qui séchaient à toute vitesse ne lui laissaient pas le temps de tergiverser. Son esprit et son poignet ne faisaient plus qu’un, conduit par une même volonté. Le plumeau caressait doucement le papier, déposait parfois un peu plus de matière, puis courait en un long trait sur la feuille. Elle se sentait bien. Elle maîtrisait chaque élément et la surface blanche devenait le champ de tous les possibles. Trois coups timides résonnèrent contre la porte. Le battant s’ouvrit sur Diego. Le visage d

