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1442 Words
Une fois arrivée dans ma chambre, posant mon dos contre la porte, j'ai repris mon souffle. Il faut dire que j'avais activé le pas pour arriver le plus vite possible et ne pas me retourner et céder à cette tentation qui se faisait de plus en plus présente. Bien que nous n'ayons échangé aucun mot, ce que j'ai ressenti à travers son regard allait bien au-delà. Il y avait eu une connexion entre nous, une alchimie que jamais, je n'avais ressentie auparavant. J'en avais encore la chair de poule. Je pris rapidement conscience que mes mains tremblaient, j'étais dans un état de confusion intense. Je fis quelques pas dans la chambre qui se transformèrent rapidement en une multitude de va-et-vient. Je réfléchissais, j'analysais ce qui venait de se passer et bien que la question de savoir si mon attitude avait été la bonne, j'étais conforté dans mes principes. Surtout, je ne voulais pas être une de ces filles, qui se jettent dans son lit pour dire, oui, je l'ai fait avec Jordan. Non, je n'étais pas ce genre de personne et mes récentes aventures me confirmaient cela. Je m'implique trop dans une histoire pour qu'elle ne dure qu'un soir. Je suis du genre à donner à 1 000 %, et pour une fois, j'aimerais recevoir ne serait qu'un dixième de ce que je donnais. J'avais envie d'être désirée. De vraiment compter pour une personne. Cependant ... Avais-je eu raison ? D'un côté, combien de fois aurais-je la chance de tomber sur mon groupe favori ? Combien de fois aurais-je la possibilité de croiser son regard à nouveau ? Je me rendis vite compte qu'au-delà de son tableau de chasse, je venais de perdre la chance que j'avais eu de me retrouver face à lui, cette chance qui m'avait été donnée de lui parler, si d'aventure, il daignait ouvrir la bouche. Je soupirais. Je venais de perdre l'unique opportunité qui m'avait été offerte sur un plateau d'argent. J'étais stupide. Comme me le disait Aurore assez souvent, à vouloir trop, on peut passer à côté de belles choses, même si elles sont éphémères. Je m'assis sur le lit, prenant ma tête entre mes mains. Ma fatigue avait tellement embrouillé mon esprit que je venais de comprendre que j'avais loupé cette belle chose éphémère que j'aurais pu vivre. Tout simplement parce que j'étais paralysée par ma peur. On frappa à la porte, essuyant rapidement mes larmes qui avaient coulé sans que je m'en rende compte, je me levai et allai ouvrir. - Ben dis donc, tu as fait vite ! Dis-je pour Aurore qui se trouvait sans aucun doute derrière cette porte. J'aurais d'ailleurs pensé que contrairement à moi, elle profiterait de sa soirée. Ouvrant la porte, je me retrouvais nez à nez non pas avec Aurore, mais Jordan. Il se tenait là, devant moi, son bras droit nonchalamment posé sur le chambranle de la porte. Quand il leva la tête et que son regard croisa le mien, un frisson me parcourut. Mes rêves les plus fous prenaient forme devant mes yeux, et j'en restais tétanisée. Sur le coup, je ne sus que dire, je n'aurais jamais pensé me retrouver à nouveau devant lui, surtout dans une chambre d'hôtel. Je restais un instant à le fixer, incapable de prononcer un mot, et prenant conscience qu'il était seul. "Que faisait-il ici ?" - Je peux ? Me demanda-t-il désignant la chambre, jugeant, je pense mon temps de réaction un peu long. Je m'écarte docilement de son chemin et le laisse entrer dans la chambre, priant malgré tout pour que la situation ne dérape pas, car je le sais, j'en serai vraiment mal après. En refermant la porte, je tente de canaliser mon appréhension. Et essaye de respirer calmement. En me retournant, je me trouve face à lui, et à une distance très minime de lui. Mon cœur se mit à battre à tout rompre, il commençait vraiment à faire très chaud dans cette chambre. Ma respiration devient anarchique, et lui me fixe de ses yeux bleus, essayant de lire en moi de comprendre ce qui se passait dans mon esprit un peu tourmenté, je dois l'avouer. Son regard inquisiteur m'étudie. Je remarque qu'il a eu le temps de retirer son manteau, il porte un pull fin, troué par endroit laissant entrevoir sa peau et des signes de tatouage. Je savais qu'il en avait sur le corps, mais je n'aurais jamais pensé m'en rendre compte moi-même de si près. Il lève sa main vers mon visage, passe son doigt sur le haut ma joue, il me regarda interpellé. - Tu as pleuré ? Il avait posé cette question avec une sensibilité qui me fit frissonner, il semblait vraiment intéressé par ma réponse au vu de l'insistance de son regard. - Ce n'est rien ! Je détourne les yeux me sentant encore plus ridicule qu'il ait remarqué mon état. Il pose son index sous mon menton, m'invitant à tourner la tête vers lui, à lui faire face. Il replace mes cheveux derrière mes oreilles, ne me lâchant pas du regard. Que faisait-il ? Pourquoi était-il là ? Je ne pus lui formuler mes questions, car à ce moment-là, il m'embrasse. Passé la surprise de ce geste, je me laisse aller alors qu'il entoure ma taille de ses bras et me rapproche au plus près de lui. J'ai du mal à réaliser ce qui m'arrive, et je dois avouer que je n'arrive plus à penser clairement. J'ai envie d'aller plus loin, de me laisser aller au maximum et de profiter de cette seconde chance, mais la déception qui en suivrait serait d'autant plus douloureuse pour mon cœur romantique. Il avait eu les mots, les gestes qu'il fallait pour faire tomber mes dernières barrières. Visiblement, il sait comment agir avec moi pour obtenir ce qu'il veut. Et moi, je cède. Pris dans l'euphorie du moment, il me plaque contre le mur, son b****r devenant plus passionné. C'est à ce moment-là que mon cerveau reprend le contrôle de mon corps et met fin à cette folie. - Je suis désolée, je ne peux pas ! Il s'éloigne d'un pas, me regardant, ne comprenant visiblement pas ce qui se passe et pour quelle raison je ne veux pas aller plus loin avec lui. Moi, pour ma part, je me sens mal, mais je ne veux pas faire quelque chose que je ne veux pas et visiblement, il comprend. Il prend place sur le lit sur lequel se trouve son manteau, ironie du sort ou non, il s'agit du mien. Il regarde ses pieds un instant, réfléchissant sûrement à la situation, je ne peux pas lui en vouloir, je pense que même lui n'a pas vu venir ce refus. - Le problème ne vient pas de toi si c'est ce qui t'inquiète ! Je tente tant bien que mal de combler ce silence pesant qui vient de s'installer dans la chambre, il lève les yeux vers moi, surpris par mes mots visiblement. C'est une phrase tellement clichée. - Pourquoi dis-tu cela ? M'interrogea-t-il. J'ai lu ici et là qu'il est une personne très intelligente qui va au bout des choses et n'aime pas quand il ne maîtrise pas une situation. J'en ai la preuve. - Je ne veux pas que tu sois frustré, c'est tout ! Il se met à rire à mon explication un peu cafouillage. Il secoue la tête de désolation. - Pour cela, il ne fallait pas m'arrêter ! Il plonge son regard dans le mien, cherchant par ce biais à me faire céder, mais rien n'y fait, je me suis promis de ne plus foncer tête baissée dans les bras d'un homme qui me plaît pour en souffrir d'autant plus après. Il a un petit sourire en coin à craquer, il me faut mettre un terme à tout cela rapidement si je ne veux pas m'en mordre les doigts plus tard. - Quand je te dis que le problème ne vient pas de toi, c'est que c'est vrai. Je recherche une histoire sérieuse, qui débouchera sur une vie à deux, quelque chose de réel, tu vois, les histoires d'un soir ne m'intéressent pas aussi célèbre soit tu ! Il me regarde, surpris par ma franchise. Il passe sa main dans ses cheveux, mon Dieu rien que ce geste anodin fait que je dois déployer toute la force que j'ai en moi pour ne pas lui sauter dessus. Il fronce alors les sourcils comme si une partie de ce que je viens de lui avouer venait de le blesser. - Alors, tu penses que je ne suis pas quelqu'un avec qui tu peux construire une relation sérieuse, c'est ça ?
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