Automne 1635 Il pleuvait sans discontinuer depuis six jours. Les rats mouraient. Par dizaines. Par centaines, peut-être. Dans les cours boueuses des chaumières, dans les greniers, les étables et les porcheries. Quelques-uns se jetaient dans les mares pour s’y noyer. Au début, personne n’en fit grand cas, tout le monde s’en réjouit avec des « bon débarras ! » pour unique requiem. À peine faisait-on grise mine quand un seau remontait un rongeur des profondeurs d’un puits. Seuls le recteur et ses vicaires redoutaient de sombres lendemains. Les vieux grimoires l’affirmaient : la mort en nombre des rats précède de peu celle des hommes. Ils prièrent en silence pour leurs paroissiens. Au début du mois de novembre, la femme et la fille de Priou, un laboureur à bras du village de la Butte, furen

