Été 1637-1

2025 Words

Été 1637 La chaleur accablait les corps. La paroisse de Joué faisait front. Malgré l’épidémie qui s’éternisait, les champs résonnaient du bruit sec des faucilles qui tranchaient les épis gonflés recourbés vers le sol. Les femmes, depuis la Saint-Jean, avaient sarclé, arraché les chardons, coupé les yèbles{19} pour préparer la moisson de juillet. Les faucheurs s’entraidaient, travaillaient du point du jour à la nuit tombée pour pallier les absences, pour combler les vides causés par la peste, pour rentrer la récolte avant que les blés trop mûrs ne laissent échapper leur précieux contenu. À Melleray, les bâtiments conventuels avaient retrouvé leur lustre d’antan. Durant les cinq décennies qui avaient précédé la nomination de l’abbé Giraud, à l’aube de ce siècle, l’abbaye avait subi de fâ

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