Tim au cœur d’or

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Mathieu Galliaci décrocha aussitôt son téléphone et contacta son ami Marc Pimier.

— Allo Marc. C’est Mathieu.

— Ah salut. Comment vas-tu ?

— Bien. Et toi ?

— Impec.

— Dis-moi. Je t’appelle par rapport au boulot. J’ai un élève de troisième qui est très doué en dessin. Seulement, ses professeurs n’ont pas estimé son niveau suffisant pour passer en seconde. Il a 16 ans, donc deux ans de retard et une situation familiale catastrophique. Il est très motivé. S’il est orienté, il arrête ses études. Je me disais que si tu pouvais le prendre dans ton lycée pour un bac art plastique, ça pourrait sauver sa peau. Il faudrait qu’il soit en internat, ce qui permettrait qu’il soit séparé de sa famille par la même occasion.

— Tu sais, t’as changé de travail. Fais attention. Tu recommences à être happé par les situations des gamins. T’es plus éduc !

— C’est bon. Je te demande juste un service. Je te jure que ça vaut le coup. Il a un talent fou. Et je crois une belle personnalité. Il dégage de la force. Je suis sûr qu’il peut s’en sortir dans un bahut comme le tien.

— Quelles moyennes ?

— Ses résultats sont médiocres dans toutes les matières scientifiques, mais il a des facilités en français, en histoire. En langue, ça pourra aller avec du travail.

— Attends je regarde mes effectifs.

— …

— Bon, OK, si tes profs valident, je te le prends. Mais s’il fait une mauvaise seconde, il sera orienté. Je dois tenir la réputation de mon lycée.

— Ça marche. T’es un vrai pote.

— Oui, mais tu sais ce que je pense. Mat, t’as fait des bêtises déjà. Quand t’as recueilli la petite Marion chez toi.

— Je l’ai payé assez cher… Ces pauvres gosses…

— C’est pas les tiens. C’est pas ta vie à toi.

— Je sais, c’est bon.

— Excuse-moi, mais je devais te le dire. C’est ça un ami.

— On se prévoit quelque chose bientôt. Tu peux venir un week-end à la maison.

— Ouais ça marche.

— Je te tiens au courant si les profs valident.

— OK, mais fais vite.

— Ouais, salut. Et merci pour le gosse.

— Ciao.

Marc était un ami. Matthieu devait faire attention à son investissement avec les adolescents. Il le savait. C’est pour ça qu’il avait pris cet emploi plus administratif. Il regarda à nouveau les trois cahiers de dessin. C’était vraiment du beau travail. Il écrivit sur son ordinateur une lettre très officielle à destination des professeurs de la 3e C et alla mettre le courrier dans chaque casier. Il leur donnait rendez-vous de façon urgente après-demain à 18 h.