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Tim au cœur d’or

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La consommation d'alcool et de drogues touche les proches de Timothé, un artiste en mal de reconnaissance...

Timothé vit en Lozère. Sa mère est alcoolique, son père un homme simple et bourru. Il veut devenir artiste peintre. Il met tout en acte pour tout quitter. Mais il est ramené sans cesse à cette mère qu’il s’imagine pouvoir sauver. Timothé vit ses années de lycée dans la peur que sa mère ne sombre dans la dépression. Cependant, ses amitiés et sa passion du dessin le maintiennent debout. Nous le retrouvons 17 ans plus tard. Il peine à trouver sa place dans le milieu de l’art dont il ne supporte pas les codes. Pourra-t-il faire éditer sa b***e dessinée « Tim au coeur d’or » ? Il est marié, vit à Paris avec un enfant. Sa femme consomme beaucoup de drogues et Timothé se retrouve à nouveau confronté à l’addiction. Il comprendra qu’il doit prendre des distances avec la destructivité qui touche ses proches pour pouvoir avancer. Durant les vingt années que traverse le roman, il cherchera à se dégager de cette place assignée par les liens familiaux.

Découvrez sans plus attendre ce roman psychologique dans lequel Timothé, un jeune artiste, est contraint de s'éloigner de ses proches pour avancer.

EXTRAIT

Tim sentait qu’il était, par moments, traversé par des sentiments extrêmement négatifs, qui pouvaient l’emporter loin du côté du désespoir. Surtout quand il parlait avec Frédéric. Ce garçon semblait toujours tellement optimiste. Bien qu’intelligent, il paraissait parfois fort naïf. Pour contrer cela, Tim maintenait des positionnements opposés. Il tentait de calmer ses élans en lui expliquant que la vie était dure, morne et laissait peu d’espoir. Il ne se reconnaissait pas quand il parlait comme ça. Il appréciait Fred, mais il ne s’aimait pas quand il était avec lui. Tim ne ressentait pas cette lourdeur, ce manque d’élan vital quand il était en compagnie de Nicolas et Alphonse.

Tim allait maintenant vers ses dix-sept ans et ne comprenait toujours rien à la personne qu’il était. C’était comme si plusieurs personnalités se battaient en lui pour exister. Il pouvait être tour à tour plein de vie, d’espoirs, de rêves, très actif, puis à un autre moment très noir, sombre, mélancolique ou encore sentir poindre en lui une colère qui ne le quittait pas pendant plusieurs jours. À d’autres moments, il était enjoué pour des riens et ne voyait que beauté partout.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un très bon premier livre qui repose sur la psychologie des personnages et son réalisme qui vous fera passer un bon moment. - Paraty62, Babelio 

Une jolie découverte et un premier roman plein d’émotions. - Les lectures d'Hatchi

L'auteure possède une belle plume, très agréable à lire, on y ressent toute la passion et le travail à travers la narration de ce texte. - Les mots de Lau, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en 1972 dans les Alpes Maritimes, Olivia Quetier, psychologue depuis près de 20 ans, a travaillé onze ans auprès des adolescents. Elle exerce à Paris. Elle publie son premier roman et explore à travers l’écriture et la construction de personnages et de fictions des thèmes en lien à la transmission, aux enjeux familiaux et individuels.

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1 Tim était assis au sol dans un coin de la cour. Il ne regardait personne et personne ne le regardait. Il tournait incessamment la roue de son briquet sans en allumer la flamme. Timothé attendait son conseil de classe, ce moment où tout se déciderait. Six ans de collège ! Six années à se battre pour passer dans la classe supérieure. Tim savait qu’à partir de la classe de seconde, il se mettrait à travailler sérieusement. Il fallait juste qu’il sorte de là, de ce maudit collège, perdu en pleine campagne. Dans trois heures, son destin proche serait tracé. La sonnerie retentit. Il se leva, passa le portail et se dirigea avec lenteur vers sa maison. Il fallait qu’il rentre. Il appellerait Robin vers 21 heures, pour entendre le verdict. Si je ne passe pas, ma vie est f****e, se dit Tim. Il n’allait tout de même pas tripler sa classe de troisième ni entrer dans un quelconque apprentissage. Le lycée général ou rien. Il prit le petit sentier qui le menait chez lui et essaya de chasser ses idées sombres. Il poussa la porte de la maison. Sa mère était attablée à la cuisine, sa bouteille de blanc à trois quarts vidée devant elle. Sa tête était abandonnée dans ses bras. Elle dormait. Un son rauque sortait de sa bouche. Tim n’en pouvait plus de cette vie. Il fila dans sa chambre. Il s’allongea, le casque sur ses oreilles, assomma son esprit, figea sa pensée grâce à une musique violente. Son père rentrerait bientôt. S’il voyait sa mère dans cet état, ça allait encore chauffer. Bon Dieu de merde, se dit Tim. J’en ai marre. Il alla à la cuisine, et souleva sa mère pour l’amener dans son lit. Avec un peu de chance, ça réduirait la colère de son père ou la retarderait. Qu’elle était lourde, quand l’alcool avait fait son œuvre d’assommoir ! Une grosse mère, totalement lasse, qui creusait sa tombe chaque jour plus avant. Mais pourquoi donc ce couple avait-il fait un enfant, si c’était pour générer tant de malheur ? Pourquoi n’avait-il pas de frère et sœur ? Seul au monde, avec une mère à porter et à protéger de sa bête de père. Que se passerait-il quand il partirait ? Allait-elle se laisser mourir ? Ses deux parents vivraient-ils tous deux l’un à côté de l’autre sans se parler, comme c’était presque le cas aujourd’hui ? Ce n’est pas mon problème, se dit Tim. Il avait du mal à arrêter le fil de ses pensées. Ça tournait sans arrêt dans sa tête. Il se refusait à s’étourdir avec des drogues comme certains de ses copains. « La drogue, jamais », proclamait-il à tout va, craignant une sorte d’hérédité de l’alcoolisme de sa mère. Elle lui avait tant dit qu’il lui ressemblait qu’il avait construit une terreur de porter en lui sa maladie. Il alluma une cigarette et se remit à penser au conseil de classe. Il imagina, Mr Volpi, dire que tout de même on pouvait lui laisser sa chance, qu’il pourrait suivre au lycée. Mr Volpi paraissait être compréhensif, sous ses airs de dureté. Certains professeurs bloqueraient le passage. Mais, c’était quand même son professeur principal et il sentait qu’il l’aimait bien. Dans deux heures, il appellerait Rob. Que c’était long ! Il se grilla une seconde cigarette. Son seul vice. Un jour, il arrêtera. Heureusement qu’il travaillait chez Edmond, pour gagner trois sous. Ça lui payait ses cigarettes et quelques revues qu’il aimait bien. Tim ne sortait pas beaucoup avec ses copains. De toute façon, il n’y avait rien à faire ici. Un jour, il partirait et le plus vite possible. Mais avec le bac. Tim voulait le bac. De toutes ses forces. Il devait aller en seconde. Je ne veux pas travailler à l’usine comme mon idiot de père, se dit Tim. Une b***e de dix profs va décider de ma vie. Cette idée le rendait fou. Il alla vérifier que sa mère n’avait pas bougé et respirait. Il avait peur qu’un jour son cœur s’arrête, qu’elle le lâche. Il l’aimait malgré tout. Ah, si seulement elle pouvait abandonner ce diable d’alcool ! Il y avait cru à certains moments. Elle le lui avait tellement promis. Au petit Tim. Le Timothé de huit ans qui cachait les bouteilles dans la forêt, puis qui les vidait dans l’évier, celui qui collectionnait les bouteilles vides dans sa chambre pour faire peur à sa mère. Rien ne marchait. Pourtant il avait été inventif. L’été de ses onze ans, il avait cessé de croire que c’était possible. Il avait abandonné sa mère et par voie de conséquence accepté de grandir seul. Mais il lui restait cette indétrônable peur qu’elle meure, sans crier gare. Il se retrouverait seul avec son père, donc seul tout court. Son père était un homme des bois, rustre et obstinément silencieux. Tim le détestait. Il ne lui adressait pas un mot. Il avait tant attendu de son père quand il était enfant. Il n’avait pas compris cet homme, qui passait sa vie à travailler et à s’en plaindre. Les seules phrases qu’il prononçait servaient à ça : « Journée de merde », « On est exploité, et un jour on nous mettra à la rue comme des malpropres. », « Je suis crevé, on a bossé comme des chiens. » Et bien d’autres de ce cru. Il ne demandait jamais à son fils ce qu’il faisait à l’école, ce qu’il aimait. Il ne regardait jamais sa femme. Tim était persuadé que tout le malheur de sa mère résidait dans cette vie avec cet homme qui ne la voyait pas. Dès l’âge de six ans, il avait décrété que son père était détestable et il se mit à le haïr avec constance. Cela peinait sa mère. Elle lui disait souvent : « Tu sais, c’est ton père. C’est comme ça. Tu ne le changeras pas. » Timothée s’en fichait. Il ne voulait pas de ce père-là. C’était tout. Il se disait : « Il ne me parle pas. Je ne lui parle pas. Point. » Il était à présent 20 h 35. Robin devait être sorti du conseil de classe. — Allo, Robin. C’est Tim… Alors ? — Alors, désolé, Tim. C’est pas bon. — Comment ça, c’est pas bon ? … Mais explique, bon sang ! — Ben… ils ont proposé un BEP pour toi. — Un BEP, mais je n’ai pas mis ça dans mes vœux. J’ai mis lycée ou rien. — Ils ne veulent pas que t’arrêtes les études. Ils ont dit que ce serait dommage, mais que l’entrée en seconde est hors de question. — Et un BEP de quoi ? — Ils ont dit BEP électrotechnique. — Ils vont aller se faire foutre, oui. — Je suis désolé Tim. Faut que je te laisse, on est en train de manger. À demain. — Ouais. Salut. Timothée retourna voir sa mère. Elle était assise dans son lit, le regard dans le vide. Il voulut lui dire. Mais il se retint. Il savait ce qu’elle dirait. « C’est pas grave. C’est très bien un BEP. Dans la famille, personne n’a fait d’études. » — Tu devrais faire à manger. Papa ne va sûrement pas tarder, ajouta Tim. Il alla se préparer un sandwich au fromage, puis s’installa sur le banc devant la maison. Il avait envie de pleurer. Il se sentait dans une impasse. Electro-technique. Pour finir garagiste ou à l’usine automobile comme son père. Personne ne prenait en compte ses dons pour le dessin, son intérêt pour l’histoire. On ne regardait que ces foutus résultats. Des chiffres. Mais, il n’était pas un chiffre. Il était presque un homme, un petit bout d’homme avec une folle envie de s’en sortir, sans encore avoir pu en trouver le chemin. En entendant la voiture de son père approcher, il entra dans la maison pour éviter de le croiser et s’enferma dans sa chambre, son casque sur les oreilles. Son père allait hurler sur sa mère, c’était donné d’avance. Comme à chaque fois qu’elle avait bu. Comme chaque jour. Tim avait toujours redouté les colères de son père dont la voix semblait venir d’outre-tombe. Cependant, il avait compris depuis peu que jamais son père ne lèverait la main sur quiconque et que sa mère ne risquait rien physiquement. Une bonne torgnole. Il s’était parfois dit que cela aurait peut-être aidé sa mère à cesser de biberonner ce foutu vin blanc. — Tim, tu viens manger. — Non, j’ai mangé. Je me repose. — Il fait tout ce qui lui chante ce gosse, dit son père. Va te faire voir, pensa Tim. Il regarda sur internet ce qu’était un BEP électrotechnique, ce qui ne fit que confirmer son opinion. Jamais. Demain, il irait voir Mr Volpi. Il lui expliquerait que ce n’était pas possible, qu’il devait lui laisser sa chance. Tim s’endormit, en pensant pour la première fois de sa vie qu’il était possible de changer un chemin qui semblait tracé par d’autres. Il s’endormit sur ces pensées positives. 2 Tim se dirigea vers le collège plein de détermination. Il avait cours avec Mr Volpi à 15 h. Il irait le voir à la fin du cours. Il en parla avec Alban à la récréation. Mais son ami ne semblait pas convaincu qu’un changement soit possible. — C’est trop tard, lui dit-il. Les dés sont jetés, mon vieux. — Tant que je n’aurais pas tout fait pour sauver ma peau, je n’abandonnerai pas. — Mais, qu’est-ce que tu t’en fous ! Tu ne sais même pas ce que tu veux faire dans la vie ? — Je sais ce que je ne veux pas. Et jamais je n’irai en lycée technologique. Pour finir comme mon père, non merci. — T’exagères, Tim, franchement, ce n’est pas si grave. Tu peux avoir le bac quand même. — Pfff, tu comprends rien. Laisse tomber. Tim était assis comme à son habitude au fond de la classe. Il dessinait machinalement. Il écoutait vaguement. Il se demandait si les professeurs pouvaient revoir leur décision après un conseil de classe. Si ce n’était pas possible administrativement, il y aurait un problème. Il ne songea pas à ce qu’il ferait si c’était le cas. Il pensait seulement aux arguments qu’il pourrait présenter à son professeur pour le convaincre : sa détermination, des promesses, le fait que sa vie entière dépende de cette décision, ou en ultime recours parler de sa mère, de son père. Il ne l’avait jamais fait. Il avait toujours gardé secrète cette vie familiale qui aurait pu toucher des adultes en charge d’éducation. Il ne voulait pas de pitié. Une mère alcoolique, un père idiot, ce n’est pas valorisant. Les professeurs s’étonnaient régulièrement que ses parents ne soient jamais présents aux réunions. Mais Tim disait qu’ils travaillaient beaucoup tous les deux. Il avait honte de ses parents et il tentait de les cacher. Au pire, il le dirait. Il expliquerait l’alcool, le manque d’amour, l’absence de suivi scolaire, la solitude. Il dirait tout, mais il voulait aller en seconde avec les autres. Il s’isola pendant le temps de cantine. Hors de question de rester avec Alban qui ne comprenait rien à rien. De toute façon, c’étaient des minets, avec leurs deux ans de moins et leur famille unis. Ils ne comprenaient rien à la vie. Le cours de Mr Volpi finit par arriver. Tim était nerveux pendant toute l’heure. Il se conduisit irréprochablement. Pas de dessin, pas de regard dans le vide. Juste sa volonté de tout donner quand il aurait un entretien avec le professeur. À la fin de l’heure, il alla voir Mr Volpi. — Monsieur, j’ai besoin de vous parler. C’est important. — Oui. — Eh bien, c’est par rapport au conseil de classe. Je ne veux pas… je ne peux pas… je ne suis pas d’accord…. Je dois aller en seconde… Je…. Tim bégayait. Il avait chaud. Il avait peur. Il se rendait compte que sa demande était insolite au vu de l’étonnement qu’il lisait dans les yeux de son interlocuteur. — Eh bien, jeune homme, vous auriez dû y penser avant et travailler un peu plus. Nous sommes plusieurs à douter de vos capacités. Le lycée général demande beaucoup de travail et pas seulement en dessin. Des études courtes seront plus adaptées. Vous avez déjà deux de retard. — Mais Monsieur… — Il faut vous y faire Timothé Barral, vous n’êtes pas fait pour les études longues. Si c’est au baccalauréat que vous tenez, vous vous débrouillerez pour passer un bac professionnel quand vous aurez mûri et si c’est à vos camarades, he bien, vous en aurez d’autres. Allez vite en cours ! Vous allez être en retard. — Je… Ce n’est pas vrai. Je… ne peux pas. — Eh bien, faites appel si vous n’êtes pas d’accord avec la décision. Au revoir Monsieur Barral. Timothé resta sidéré. Pas un mot ne sortait de sa bouche. Il s’était totalement trompé sur ce professeur. « Monsieur Barral, Monsieur Barral ». C’était le nom de son père ça. Les larmes montèrent aux yeux de Timothé. Ah, cette fichue manie de pleurer ! « Une fille » disait son père ! Timothé se réfugia aux toilettes pour pleurer tout son soûl. Alban disait que ça plaisait aux filles les garçons qui pleurent. Timothé était totalement découragé. Il n’avait même pas été capable d’aligner trois mots. Et si cet abruti avait raison. Et si je ne pouvais pas suivre au lycée, et si j’étais un bêta comme mon père. Timothé errait à présent dans les couloirs. Il avait dû être noté absent en cours de français. De toute façon, à quoi bon ! C’était la fin de l’année et sans doute pour lui, la fin de sa scolarité. Il s’apprêtait à aller à la bibliothèque, le temps que passe l’heure et qu’il puisse quitter le collège en se fondant dans la masse, quand il croisa Madame Botanis, l’infirmière. Elle avait le visage rieur et l’œil malicieux. Elle devait avoir une quarantaine d’années. — Bonjour Timothé. Alors, on se promène ! dit-elle en souriant. — Bonjour Madame. En quelque sorte. — Tu as les yeux rouges… Tu as fumé ? — Non, Madame. Je ne fume jamais ! — Conjonctivite ? — Non, Madame, je vais bien. — Tu n’en as pas l’air. Viens donc à l’infirmerie ! Ils se dirigèrent tous deux vers l’infirmerie, une toute petite salle au fond du couloir.

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