Elle
- Amber Moore, enchantée, tendais-je une main qu'elle ne manqua pas de serrer.
- Moore comme l'actrice !
- Oui, mais je ne lui ressemble en rien. Rigolais-je. Dis, toutes les filles ici ont quelle âge ?
- Entre 18 et 22. Les clients adorent la jeunesse, me confia-t-elle en me faisant un clin d’œil...
- Je vois.
- Je te laisse, je dois encore mettre du crayon sur mes sourcils, m’informa-t-elle
- Tu es déjà très belle, lui fis-je remarquer en ouvrant mon casier.
- Merci, si tu as besoin d’aide, fais-moi signe !
- Je ne manquerais pas.
‘’Numéro 13’’ est gravé sur la porte du casier qui renferme un petit uniforme noir hyper sexy, des escarpins, un peigne, un kit de maquillage MAC, des lingettes, une crème et des échantillons de parfum. Je me change dans les vestiaires où mon nez continue de souffrir le martyr, cette fois-ci à cause de l’utilisation exagérée que font certaines filles des parfums. Une fois prête, il n'y avait plus personne dans la pièce. Je me dépêchais également de sortir mais me stoppai net devant un miroir où je contemplais le changement de style que je me suis faite. Je me sentais gracieuse comme Marylin Monroe et fatale comme les actrices des films des années 50. La tenue rendait mes formes plus séduisantes et le masque qu’on devait obligatoirement porter pour rendre notre identité mystérieuse, me donnait un côté félin. Sous ce bikini en dentelle cocooné dans une combinaison légère, je ressemblais à la pièce maîtresse d’un buffet. Je prends connaissance de mon premier client :
Jules Barnes
12ème siège
Je longe le couloir et dépasse deux portes avant d’atteindre celle qui mène au cœur du club. Une musique populaire scotchait le public sur la piste de danse où chacun se défoulait aux rythmes donnés par le DJ. L’endroit est immense, les lumières sont tamisées aux couleurs de l’arc-en-ciel. De gigantesques piliers maintenaient le plafond, au centre la piste de danse était encadrée par un large bar et la cabine du DJ. Plusieurs salons étaient aménagés pour les clients : d'énormes sofa en cuir entourant des tables basses sur lesquelles les boissons alcoolisées empêchaient de discerner leur couleur.
Mon regard se balade entre les strippers dont les slips sont remplis de billets et de mains, et les sièges dont nous, les serveuses S devons s’occuper. Toutes étaient là, faisant découvrir à leurs clients toutes les tentations de leurs corps. April était sur les genoux d'un homme de la trentaine, comme un fauve qui titille sa proie. Deux sièges étaient cependant vides, le mien et celui d’une autre fille dans lequel était nonchalamment installé un homme trop jeune pour ne pas attirer mon attention. Malgré la faible luminosité, je distinguais les ténèbres dans son regard et les traits de son corp que j’ai eus à étudier plus tôt cette journée.
Ryan Crawford.