Notre cible

1387 Words
Avoir reçu ce coup de file de la maison d’édition ne m’a pas empêcher de continuer avec mes habitudes. C’est à dire me péter la gueule avec du whisky. Une semaine s’est écoulée et je n’ai pas encore eu des nouvelles de Madame Camille. En même temps, je m’attendais à quoi?! Elle avait été clair. La phase d’examen de l’œuvre que j’ai proposé prendra deux semaines. Sauf que je me sens beaucoup trop seul. Je pourrais aller voir mes enfants. Mais c’est dur à expliquer. Il m’est impossible de leur infliger cette peine. Voir leur père dans un état pareil. Moi qui était du genre à faire de petites blagues drôles toutes les dix minutes. Aujourd’hui, je n’ai plus envi que quiconque aperçoive mes dents, sauf elle. Assis sur le canapé de la salle de séjour. Mes yeux sont rivés sur le plafond et les images de ce soir me reviennent en tête. Ce soir où j’ai inconsciemment failli mettre fin à mes jours. Mais son coup de file m’a sauvé. J’ai encore son visage dans ma tête. Une magnifique brune qui dégage tellement de prestance et d’assurance. Subitement me vient en tête une idée. Je saisis mon téléphone avant de rapidement rechercher son nom dans la liste des contacts. Je lance alors l’appel. La seconde suivante, ça sonne..ça sonne..ça sonne..et enfin: « Allô Monsieur Arthur! » « Salut Madame Camille, vous allez bien?! » « Très bien et vous?! » « Je crois que ça va. » « Alors comme je vous avais dit, la phase d’examen prendra environ deux semaines et-» « Non, détrompez vous, la coupais-je immédiatement. Je vous appelle pour autre chose. » « Oh! Alors y a-t-il un problème?! » « Aucun. Euh..en fait, j’aimerais juste vous invitez ce soir si vous n’êtes pas occupé-» « J’accepte, me coupe-t-elle. Je doutais entre aller voir un film au ciné ce soir ou me préparer un dîner avant de finir ma soirée dans mon lit. Mais vous venez de me faire la meilleure proposition. De la compagnie! » « Alors je prends votre réponse pour un oui?! » «C'est ça. On pourrait donc aller au ciné?! » « C'est comme vous voudrez. Je pourrai donc passer vous chercher?! » « D'accord, je vois envoie mon adresse. Huit heures du soir, ça vous convient?!» « Parfait. À plus. » Je reste immobile comme un idiot pendant cinq secondes. Inconsciemment, un sourire habille mes lèvres. J'arrive pas à croire qu'elle vient d'accepter mon rendez vous. Et je laisse un cri de joie s'échapper d'entre mes lèvres. Bristol. 19 heures 47 minutes Point de vue: Camille Je finis d'ajouter une dernière couche de cette matière grasse et épaisse sur mes lèvres. Je me regarde une dernière fois dans le miroir. Ça va, je suis satisfaite du résultat. Aujourd'hui pas de gloss. J'ai déjà réservé deux places pour le film de ce soir, que j'avais déjà vu. Rien à voir avec la romance. La sonnerie de mon téléphone m'interrompts dans la contemplation de mon image. Je jette un coup d'oeil sur l'écran: c'est Diego, mon petit ami. Je décroche: « Je peux savoir ce que tu veux toi?! », le questionnais-je en le taquinant. « Quoi me dit pas que vous êtes déjà ensemble?! » « Non, mais il ne va plus tarder à arriver. On se fera une petite soirée ciné. T'as aucun soucis à te faire. Tout marche comme prévu. » « Camille, t’es au moins sur que c’est bien lui?! » « Pas de doute là dessus Diego. C’est bien notre cible. Laisse moi gérer tout ça. Si j’avais été la première à l’aborder, ça aurait éveillé des soupçons. Là, j'ai attendu qu’il se jette lui même dans la gueule du loup. Et t’as vu?! Il m’a contacté en premier. Tout se passera donc comme prévu. T'inquiète Diego. Il ne se doute de rien. » « D'accord, je te fais confiance. Et pour son livre, t'as vraiment lu?! » Sa question me fait directement pouffer de rire. « J'ai vraiment la tête d'un manager moi?! Bien sûr que non. Dans deux jours, je lui annoncerai la triste nouvelle: Monsieur Arthur je suis vraiment navrée mais votre demande de contrat avec ce livre a été rejetée, disais-je en imitant le ton que j'utiliserai. » Puis Diego et moi partons dans un fou rire. « Bien. Mais n'oublie pas. Nous avons juste deux mois. » « Je sais. Ce n'est pas ma première fois alors tu devrais arrêter de t'inquiéter. » « On se voit demain alors pour le compte rendu. » « Tranquille! » Je suis sure que vous vous posez déjà la question de savoir qui je suis vraiment?! Je vais tout simplement vous demander de faire preuve de patience. Pour l’instant, vous devez juste savoir qu’en la présence d’Arthur, je suis une toute autre personne. J’entends au même moment la sonnerie de mon téléphone retentir. Quand on parle du loup, on voit sa queue. « Bonsoir Madame, c'est le livreur. Votre pizza est là. », rigole Arthur. Ce qui nous arrache à tous les deux un rire. « Bien. Êtes vous à la bonne adresse?! » « Je crois que oui Madame. Votre pizza va refroidir. » « Donnez moi deux minutes et je descends. », annonçais-je avant de mettre fin à ce coup de file. Point de vue: Arthur Cinq minutes après, adossé contre ma voiture, je la vois qui sort du bâtiment en face. Et comment vous dire. Comment vous décrire ce que je vois. Si seulement vous pouviez être là. Malheureusement non alors je vous fait une petite description. Elle est vêtue d'une robe noire qui lui arrive juste au dessus des genoux. Cette robe moule à la perfection son corps et met en valeur ses formes généreuses. Ses cheveux sont rassemblés dans une haute queue de cheval. Et comme la dernière fois, elle porte du rouge à lèvres mais sans cette matière brillante. Ses jambes fines et bronzées avancent avec assurance l’une après l’autre. Elle me sourit et qui suis-je pour ne pas y répondre. -Bonsoir! Me lance-t-elle d’une voix suave lorsqu’elle n’est plus qu’à quelques mètres de moi. -Bonsoir Madame Camille. Répondis-je en prenant sa main sur laquelle je dépose un b****r. -J’espère que vous n’avez pas eu du mal à vous retrouver. -Pas du tout, je connais par cœur toutes les rues de Bristol. -Ça me rassure alors. Sans lâcher sa main, je lui ouvre la portière et elle se hisse dans la voiture en murmurant un merci auquel je réponds par un sourire. Je me dépêche de contourner la voiture dans laquelle je trouve rapidement place aussi. J’insère les clés avant de mettre le contact. -On peut y aller?! Lui demandais-je. -Oui je suis prête. Sans perdre une seconde de plus, je démarre la voiture. Trois heures plus tard. Conoration Curry House. 23heures 28 minutes. -Merci de me tenir compagnie ce soir Madame Camille. -Oh! Pas la peine de me remercier! Par contre, vous n’êtes pas épuisé d’employer ce vous?! -Euh..ça dépend de-. -Bien. Désormais, on se tutoie. Me coupe-t-elle. -D’accord, si vous voul-, commençais-je lorsqu’elle me lance un regard noir alors je me corrige immédiatement: comme tu voudras. -C’est mieux ainsi. Alors tu as aimé le film que j’ai choisi?! -Euh..ce n’est pas trop mon genre de film..mais j’ai tout de même aimé. Et toi?! -C’est la deuxième fois que je le vois! -T’es sérieuse?! Elle hoche positivement de la tête. -Ah! Ça veut donc dire que t’as plus qu’aimé ce film! -C’est exact. -Pourquoi donc?! -Euh..j’adore tout ce qui est enquête policière. -Ah je vois! Pourquoi n’avoir donc pas choisi cette voie?! -J’arrive déjà pas à canaliser ma petite alors comment pourrais-je poursuivre ou même maintenir un délinquant?! Sa réponse nous lance dans un fou rire qui dure plus de cinq secondes avant que nous ne retrouvions un semblant de calme. -J’aimerais bien la rencontrer alors! -C’est quand tu voudras. Naturellement, mon regard se perd dans le sien. Et j’aime cette façon qu’elle a de me regarder aujourd’hui. Ça dure une ou deux minutes, j’en sais rien. Quand je suis avec elle, je perds toute notion du temps. Elle me redonne cette joie de vivre que j’étais en train de perdre. Et j’ai mal de l’avouer mais avec Camille, il m’est plus facile d’oublier Daphné.
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