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MIRAGE

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Louis un jeune homme à la vie simple bien que pas toujours facile, va faire une rencontre qui va changer sa vie et entraîner sa mort; ce qui va pousser Michelle sa petite amie à vouloir lui rendre justice.

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Bienvenue dans ma vie !
Louis À peine je fais mon entrée dans la concession que j'entends maman se plaindre... Encore ! D'habitude on a droit à cela lorsque les factures arrivent, quand il y a un cas de maladie ou encore quand il n'y a rien à manger. Je me demande bien ce quelle peut être la raison de tout ce chahut aujourd'hui. Lorsque je me décide enfin à entrer, je la trouve assise sur notre cher vieux tapis usé. Y a t-il même quelque chose qui soit neuf dans cette maison ? Depuis que je suis né, je ne me souviens pas qu'on ait un seul jour acheté quelque chose de nouveau si ce n'est de la nourriture ; déjà que même là, ce n'est pas diversifié. - Bonsoir maman ! Qu'est-ce qui se passe encore ? L'interrogeais-je. - Ehhhh laisse moi Louis ! Voici la facture d'électricité qui est arrivée... Je sais qu'on va faire comment même pour payer ? Il n'y a même rien à manger... Voilà ton petit frère qui est rentré de l'école à cause de la pension qui n'a pas été soldée. Le pire c'est que dans ces moments on ne voit jamais ton père ; donc c'est pour vivre dans la misère ci qu'il était allé me chercher chez mes parents ? Se plaignait-elle. Elle se mit à pleurer ce qui me fendait le coeur. Je ne supporte pas lorsque ma mère pleure. - Maman arrête de pleurer s'il te plaît ! La calmais-je. C'est combien ? Ajoutais-je. - Trois mille cinq cents Fcfa ! Répondit-elle. À l'écoute du montant, j'ai juste envie de pleurer à mon tour. Comment peut-on être aussi misérable ? Pourquoi Dieu permet-il que d'autres naissent avec des cuillères en or tandis que d'autres comme nous doivent souffrir pour mettre une cuillère dans la bouche. Toute cette situation me dépasse. Comment ma mère peut-elle pleurer pour Trois mille cinq cents alors que d'autres dépensent les centaines de mille en une journée. Franchement, cette histoire me dépasse. Depuis que je suis petit, je vois ma mère se plaindre des mêmes choses pendant que mon père lui, reste indifférent. Je ne sais pas si c'est de l'indifférence ou de l'incapacité mais il a choisi de se réfugier dans l'alcool en nous abandonnant à notre sort. Je me suis toujours demandé pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre ? Pourquoi je suis né ici, pourquoi dois-je souffrir ? Pourquoi mangeons-nous encore ça aujourd'hui ? Pourquoi n'ai-je pas de jouets comme les autres enfants ? Pourquoi je n'ai pas de chaussures pour les fêtes ? Pourquoi je n'ai pas de livres ? Pourquoi mon père ne fait rien ? Pourquoi pourquoi ? C'est la seule question que j'entends et que je me pose depuis que je suis né. Est-ce de la poisse ? Je n'en sais rien ! Une chose est sûre, cette situation ne saurait durer. Je sors un billet de cinq mille fcfa de mon sac que je lui remets. - Tiens maman, je pense que ça va t'aider déjà pour la facture et pour le repas d'aujourd'hui. Pour la pension de Junior je verrai quoi faire... La rassurais-je. - Merci mon fils, que Dieu te bénisse et qu'il te le rende au centuple. Je suis tellement désolée de devoir te faire subir tout ça. Si jeune, tu es déjà obligé de prendre tous nos problèmes sur ta tête. - Ce n'est rien comparé à ce que tu as fait pour moi ma petite maman. Tant que je pourrai, je le ferai ! Maintenant arrête de pleurer s'il te plaît, tu sais que je n'aime pas quand tu pleures. - Ok ! Fit-elle en essuyant ses larmes. ... Lorsqu'elle se calme enfin, je lui fais un bisou sur le front et je vais ensuite dans la chambre que je partage avec mon petit frère. Je ne le trouve pas. J'imagine qu'il doit être avec ses amis. Ma mère et mon petit frère sont toute ma vie. Je serai capable de donner ma vie pour eux, en particulier ma mère. Elle en fait tellement pour nous que la voir pleurer me fend le cœur. Elle a une machine à écraser qui l'aide de temps en temps même si il y a des jours où c'est vraiment difficile ; ce n'est pas tous les jours que le marché est bon. Je rêve de devenir "quelqu'un" comme on le dit familièrement. J'aimerais pouvoir avoir les moyens nécessaires afin de rendre ma mère heureuse ; lui redonner ce sourire qui a presque disparu de son visage. Je veux que pour une fois, elle se sente fière et j'y arriverai par la grâce de Dieu. Quelqu'un a dit un jour, "naître pauvre n'est pas un péché mais mourir pauvre en est un". Alors, je ne compte pas commettre ce péché là. Je vais rapidement prendre une douche pour ensuite m'allonger sur le lit en parlant avec Michèle par sms. Michèle, c'est ma moitié... Je dirais même, la femme de ma vie ; elle sait me redonner le sourire lorsque tout va mal. C'est une fille super, qui malheureusement comme moi n'a pas pû choisir sa famille. Vous aurez le temps de mieux la connaître et la découvrir. On parle un bon moment jusqu'à ce que ce soit l'heure pour elle d'aller en cours ; elle s'est inscrite en cours du soir. Lorsque je lui envoie le dernier message, mon petit frère fait son entrée dans la chambre. - Salut ! Il paraît qu'on t'a mis dehors pour la pension ? - Oui mais là c'est bon... J'ai trouvé de l'argent et je vais pouvoir régler ça dès lundi ainsi je pourrais composer. Lança t-il l'air de rien. - Où est-ce que tu as eu cet argent ? Le questionnais-je. C'est un peu normal que je pose la question car je suis assez intrigué. Certes, je sais que mon petit frère ne tremperait jamais dans des affaires louches mais je sais aussi que les bons samaritains n'existent pas pour les gens comme nous. Je parle par expérience. - Quand je suis rentré, je suis allé avec des amis à Soa défricher le champs d'une dame. Elle nous a payé vingt cinq mille fcfa chacun. Je vais pouvoir payer ma pension en plus il y aura le reste pour qu'on puisse manger au moins deux semaines. Conclut-il. Pendant un court moment, je restais silencieux - Louis tu es avec moi ? M'interpella t-il. - Euh oui, bien-sûr ! Dis-je en sortant de mes pensées. Je suis content mais s'il te plaît je ne voudrais plus que tu le fasses ok ? - Pourquoi ? Si je peux aider... Rétorquait-il. - Ce n'est pas à toi d'aider justement ! Tu n'as que quinze ans, tu n'es pas sensé faire ça. Le raisonnais-je. - Toi non plus, tu n'as que dix-neuf ans mais tu te retrouves à faire le boulot de papa. Je suis fatigué de te voir te sacrifier pour nous, tu n'es pas allé à la fac parce que tu as utilisé cet argent pour payer la première partie de ma pension et mes fournitures. Tu es obligé de te tuer le corps tous les jours dans ce chantier pour avoir un pauvre cinq mille et même lorsque tu l'a, ça va direct dans les besoins de la maison, pendant que papa lui, passe ses journées dans les bars. Tu ne devrais pas supporter ça seul alors si je peux t'aider, je le fais. Je restais ému face à la maturité de mon petit frère mais en même temps je ne pouvais m'empêcher d'être triste. Triste parce que si les choses avaient été différentes, il ne se retrouverait pas obligé de faire tout ceci. - Ok ! Finis-je par lâcher prise. Mais prends la peine de me prévenir souvent avant d'y aller et tu ne fais rien pendant les temps de classe. N'oublie pas que ton école reste le plus important pour le moment. Ajoutais-je. - Oui je sais t'inquiète ! Une fois que tout est clair, il ouvre son sac et en sort un paquet ensuite de son sac qu'il me remet. - Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je en réceptionnant le paquet. - Ouvre ! M'ordonna t-il presque. Je m'exécutais et ouvris le paquet d'où je sortis une paire de chaussures. C'était la premiere fois que j'en avais une paire neuve ; une paire achetée juste pour moi. D'habitude ce sont des chaussures des cousins qu'on nous donnait ou alors lorsqu'un oncle voulait se débarrasser d'une chaussure, il nous en faisait cadeau. Du coup, je n'en ai jamais eu de neuves... - J'étais fatigué de te voir avec cette vieille chaussure. Ironisa t-il. J'ai donc acheté celle-ci et avant que tu ne dises quoi que ce soit, je tiens à préciser que comme ton anniversaire c'est dans quelques jours, c'est ton cadeau d'anniversaire en avance et on ne refuse pas les cadeaux... Mon petit frère est rusé, il savait bien qu'en me prenant de cette façon je n'aurais pas refusé. Haha ha. - Ok même si je pense toujours que tu n'aurais pas dû, merci beaucoup ! Je ne peux peut-être pas réellement l'exprimer devant lui mais je suis heureux. Je n'arrive pas à le croire. Je suis très heureux. Pour la première fois de ma vie, je suis heureux. Ma mère n'a peut-être pas eu un mari riche encore moins une vie facile, mais elle a eu deux enfants qui s'aiment et qui seraient près à tout l'un pour l'autre et comme elle nous le dit souvent ça c'est sa la véritable richesse. Je ne saurais comment remercier mon frère pour ça car il ne le sait peut-être pas mais il m'a rendu heureux aujourd'hui. Une chose est sûre, juste pour cet acte, je lui serai redevable toute ma vie. Il sort un deuxième paquet de son sac et s'en va vers la cuisine. Lorsque j'entends des cris de joie dans la cuisine, je comprends direct que maman vient elle aussi de recevoir son cadeau. Sacré Junior ! Aujourd'hui est vraiment un jour heureux... Tiens excusez mon impolitesse, je me suis tellement laissé emporter par toutes ces émotions que j'en ai oublié les présentations. Je suis Louis Sini, je vais avoir dix-neuf ans dans quelques jours et je suis le premier né d'une famille de deux enfants. Comme vous l'avez remarqué, ma famille est très pauvre mais on se serre les coudes même si mon père lui, préfère serrer ses bouteilles de bière. J'ai un Baccalauréat A mais malheureusement avec tous les problèmes de ma famille, j'ai dû mettre mes études de côté un moment pour faire des petits jobs. Je suis une personne ordinaire qui a juste eu la chance ( je préfère ne pas parler de poisse car tout ce que Dieu fait est bon) de naître dans une famille pauvre. J'appelle ça de la chance car grâce à cela, mon témoignage sera plus grand encore. Bienvenue dans ma vie...

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