1- Nouveau départ

2123 Words
— Émeraude ! Lève ton c*l de ce lit ! Suite à ces paroles d'une voix extrêmement aiguë qui te fout déjà un mal au crâne, j’ouvre mes paupières mais le referme rapidement quand ma tante tire les rideaux, puis met de la musique avant de la forcer jusqu’à les murs de ma chambre se mettent à trembler. Mais c’est une blague… Je peste des insultes en me couvrant la tête avec mon oreiller, mais en vain. J’entends toujours cette musique et la voix de crécelle de ma chère tante. Il faut être vraiment suicidaire pour me réveiller de cette manière et la personne qui risque vraiment sa vie est tout autre que ma tante Maria. — Aller, réveille-toi ! Tu as pleins de choses à faire aujourd'hui ! Continue-t-elle à m’embêter en enlevant d'un geste brusque ma couette. — p****n ! C'est bon ! crié-je à mon tour. J'ouvre péniblement mes yeux en lâchant quelques jurons et ma tante me sourit de toutes ses dents avant qu'elle ne disparaît de mon champ de vision. Ouais c'est ça, prends la fuite... Je reste allongée pendant quelques minutes, me remettant de cet horrible réveil avant de me décider d’aller me préparer. Ma tante a toujours ce don de m’agacer et elle sait parfaitement que je déteste qu’on me réveille d’une manière aussi brusque. Mais visiblement, elle a peur de rien et le pire dans tout ça, c’est que je ne peux rien y faire pour qu’elle de m’infliger de genre de m***e. Pourquoi ? De un, elle est ma seule tante qui m’a élevé depuis toute petite, donc la moindre des choses est de la respecter. De deux, j’ai assez peur d’elle et seul Dieu sait à quel point cette femme est folle quand elle est de mauvaise humeur. Mais un jour ou pas, il faudrait qu’on arrête de me réveiller de cette sorte, p****n ! Après une vingtaine de minutes, je sors de la salle d'eau en mettant ma fidèle veste en cuir. Je rejoins Maria dans la cuisine, qui, celle-ci, fait la vaisselle en chantonnant. — Tu dois récupérer les armes chez Juan. Rosena et James ont déjà commencé leur taf, il ne manque plus que toi, m’informe-t-elle sans m’adresser un regard. Je me sers un verre de jus d’orange en jetant un coup d'œil vers l'horloge accroché sur le mur et j’avale à travers mon jus. Non mais c'est une blague… — Il est neuf heures et demie ! m'écris-je soudainement, les yeux grands ouverts. Non, mais Maria cherche vraiment des ennuies ! Pourquoi me réveiller à une heure si tôt ? Ouais, je sais que ma journée d'aujourd'hui est chargée à cause du vol qui m'attend à 18:50, les livraisons d’armes, et revoir une dernière fois mes amis, mais si on me réveillait un tout petit peu plus tard, je serai toujours dans les temps. Parce que là, c'est des heures de sommeil perdues ! Et moi, je suis une fille vraiment stratégique sur mes heures de sommeils. - Et ? Tu as deux heures de route à faire pour récupérer les armes, me rappelle ma tante avec un air grave. Je lui adresse un regard noir et dépose mon verre sur la table. — Je sais gérer, Maria, merci pour ta confiance, dis-je ironiquement, p****n, sérieusement ! Il est encore tôt, je pourrai faire mes courses vers une heure de l’après-midi ! Maria rigole et dépose l’éponge sur l’évier. Elle se retourne dans ma direction en pointant avec un couteau. — Tu sais gérer ? répète-elle avec un sourire en coin. La dernière fois que tu m’a dis ce genre de chose, tu es revenue ici en pissant des l****s de sang, Émeraude. — Oui mais-- — De plus, tu as oublié de préparer tes valises et je sais que tu vas hésiter quel vêtement prendre avec toi. De plus, méticuleuse que tu es, tu auras besoin de trois heures pour finir tes valises. Pas la peine de me remercier. Maria plisse ses yeux avant de retourner à ses occupations. Je pousse un soupir en pensant qu’elle a raison. Je suis une personne très pointilleuse et je ne supporte pas que mes affaires soient désordonnées. Si Maria n’était pas avec moi, c’est sûr que ma vie serai un échec. Qu’est-ce que j’aime ma tante. Je termine de boire d’une traite mon verre de jus d'orange avant de prendre la clef de ma voiture, qui dans quelques heures appartiendra à ma tante. Une jolie Range Rover noire opaque qui a été volé il y a pas très longtemps. Quoi ? Chez moi, on n’achète pas mais on prend à notre guise. Bien sûr, ce n’est pas du vol. Avec ma famille, on a une certaine influence dans ma ville, alors tous que je souhaite, m’appartient. L’avantage d’être la fille d’un gangster. En route vers Monclova, je reçois un appel de mon frère qui est en ce moment même en Floride. Mon frère a quitté le Mexique depuis huit ans et il n’est jamais revenu pour nous rendre visite à cause de son poste, quand même, important au sein de notre g**g. À vrai dire, depuis que mon frère nous a quitté, j'ai su me débrouiller seule car il faut savoir au Mexique malgré ses plages paradisiaques, c'est un nid de t**************e et autre saloperie, nous sommes donc constamment en danger. Je ne suis pas vraiment la fille qui aime se battre avec ses poings ou encore avec ses pieds. Mais je suis la fille qui sait manipuler parfaitement les armes. À d’arme blanche à d’arme à feu. Mais j’ai un petit faible pour les armes à feu. J’ai appris à les manier grâce à ma tante. Mon père venait parfois me voir ce qui me touche le cœur. Voilà une personne qui n'oublie pas que la famille passe avant tout, hum. Mais bref, revenons à mon frère. J'ouvre l'appel avec un nœud au ventre. Quoi ? Ça fait un bail que je n'ai pas entendu la voix de mon frère. — Émeraude ? — En chair et en os, lancé-je vivement alors que j'entends un léger rire rauque de mon frère. Je peux paraître comme une fille dure et qui a H24 le masque du « Je m'en fou de tout ». Mais là, je me sens un peu bizarre d'entendre mon frère me parler. J’efface rapidement les larmes au coin de mes yeux et racle la gorge. À vrai dire, ça fait un lustre que mon frère ne m'a pas appelé. OK, il est occupé à cause de son travail, mais pour moi, s’il tient tant à sa famille, il pourrait faire des efforts pour prendre de nos nouvelles. Mais bon, il a fait son choix. Le travail avant la famille. — Toujours aussi drôle, marmonne-t-il. C'est pour dire que le bateau s’est déjà accosté au quai et vers six heures du soir il va repartir... Donc, fais vite... Woaw ! Pas de «  comment vas-tu ? » ni de «  J’ai hâte de te revoir ». Je me retiens de lancer une réplique et me contente de me concentrer sur la route. — Keep calm. Je gère à la situation, Aurelio. Ce n’est pas que ta voix me gêne mais je dois absolument raccrocher donc, ciao ! Cabrón. Je raccroche sans donner une seconde de plus à mon frère à répliquer quoi que ce soit. Quoi ? Il m’a déjà saoulé. Ce gars n’a pas la notion de la politesse et je trouve cela dommage. Finalement, il ne se préoccupe pas vraiment de sa sœur, après cela est le fruit de mon imagination. J’espère que j’ai faux sur toute la ligne. Je gare ma voiture en face d’un immeuble abandonnée puis je prends une mallette remplie de fric avant de sortir de la voiture pour rejoindre mon fournisseur. J'ouvre la porte en métal avec sans délicatesse et retrouve Juan pointer une arme sur moi. — Alors, t'as eu peur ? demande-t-il tandis que je roule des yeux. — Hum... Nan, dis-je en lui donnant la mallette. N’oublie pas que c'est moi qui t’ai appris l’effet surprise. Je ne te vois pas du tout tuer la personne qui t'a sauvé de ta misère. Je m'assieds sur une chaise puis Juan s'assoit en face de moi en soupirant. — Donc c'est vrai. Tu vas partir ce soir, soupire-t-il, ses yeux bruns reflétant sa tristesse. Je suis désolé de-- — T'inquiète Juan. Ça va aller. Je te promets que je reviendrai au Mexique. Bref, où sont les armes que j'ai commandé ? Je n'aime pas voir un de mes amis être triste par ma faute. Malheureusement, Juan ne pourra pas venir à l'aéroport pour me saluer à cause de son travail très chargé. Mais qui a dit que je resterai pour l'éternité en Floride ? Je suis née au Mexique, je mourrai au Mexique. Après une demi-heure, tous les armes sont dans ma voiture et nous voilà au moment où deux personnes doivent faire un truc qui s’appelle câlin, pour mon plus grand malheur. Je ne suis pas une fille qui aime faire des câlins. Cela me gêne énormément. — On est obligé de s'enlacer ? Demandé-je, gênée alors que Juan aborde déjà un air narquois. — Émeraude, voyons ! Je suis ton pote et c'est un ordre que nous devons faire un grand câlin comme deux amants, dit-il en me prenant dans ses bras sans avoir eu mon autorisation. Ce gars m’épuise. Je tapote lentement sur son dos, ne sachant pas quoi faire dans ce genre de situation. On m'a formé pour tuer des gens et non à faire des bisous baveux, ou encore des câlins ! Mais bon, je ne vais pas revoir Juan pendant un long moment, donc je me laisse faire. Mais voyant l’heure passer, je décide de dire : — Je suffoque là. Je crois qu'on doit terminer, non ? Juan s’éloigne de moi et me sourit une dernière fois avant de s’en aller. ** Il est 18:36. Nous attendons le signal avant de monter dans l'avion. Je regarde mes deux meilleurs amis avec qui j'ai grandi se chamailler pour des M&m's, ce qui attire des regards sur nous. Ma tante qui est juste à côté de moi, ne se remet toujours pas que je lui ai donné la clef de ma magnifique voiture. — Fous cette p****n de clef dans ta poche, ça devient gênant, marmonné-je alors qu'elle m’envoie un lourd regard. — rooh c'est bon ! Je m’imagine déjà ce que je vais faire avec cette bagnole, réplique-t-elle. Tu sais quoi ? Je vais jouer au bonne tante exemplaire, Elle se lève tandis que je fronce mes sourcils. Bonne tante exemplaire… tellement ironique. — Je te préviens que je ne vais pas rester éternellement en Floride… — Je sais mais on ne sait pas ce qui va t'arriver là-bas... Donc, sois aimable avec les membres de ton g**g et surtout ne sois pas trop dure avec ton frère car il ne sait pas trop vraiment comment se comporter quand y'a sa frangine avec lui. Tu as l'ordre de ne pas foutre d'la m***e là-bas et s'il-te-plaît fais en sorte que tu sois encore vivante. La Floride est bien connue pour ses meurtres et je n’ai pas envie de perdre ma seule nièce, m’informe-t-elle d’une voix douce. Je souris en voyant ma tante si attentionnée. C'est elle qui a fait le rôle de la mère depuis j’étais encore petite. Ma mère ? Elle s'est cassée avec un enfoiré. Elle a abandonné deux enfants et un mari éperdument amoureux de sa femme pour un gros lard, dont je suppose, ne fait pas le poids avec papa. Donc, maintenant vous savez ce que je ressens envers ma génitrice : de la haine. — Et toi promets-moi de ne pas rayer cette voiture. Trouve un mec et rends parfois visite à Yanely, ta vraie fille. Je pense que dans la période où elle passe actuellement , elle doit avoir besoin de sa mère, n'est-ce pas ? dis-je à mon tour, tandis qu'elle sourit tristement. Une voix résonnant dans des baffes nous annonce qu’on va bientôt embarquer et sans que je m'y attende, ma tante me prend dans ses bras. Bon, je vais encore passer outre. Je ressers l'étreinte, triste de ne pas revoir ma tante pendant les prochaines semaines. — Ce n’est pas que je vous aime pas mais j'ai pas envie de rater mon vol, intervient Rosena en posant une main sur mon épaule. Ma tante me lâche et reprend sa mine sévère en me donnant ma petite valise de cabine. — Maintenant, hors de la vue ! s'écrit-t-elle en essayant d’être sévère. Je lâche un soupir avant de suivre James et Rosena en pensant ce que la Floride prépare pour moi. Je sens que cela sera une période mémorable.
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