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1787 Mots
Deux heures plus tard plantée devant son miroir, Charlie scrutait sa tenue. Une robe noire lui arrivant à la mi-cuisse sur laquelle elle avait enfilé des bottes de la même couleur lui arrivant aux genoux. La robe avait un décolleté assez audacieux mais elle avait toujours eu l’habitude de s’habiller sexy. En plus, c’était une tenue de scène. Mais, elle avait prévu de passer chez Fin lui apporter une part du diner qu’elle avait préparé et elle ne voulait pas qu’il pense d’elle qu’elle était une allumeuse. Depuis quand ce que pensait les autres te dérange-t-il ? Lui rappela une petite voix dans sa tête. Sauf que Fin n’était pas n’importe qui. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas revue. Elle aurait peut-être dû attendre d’être au bar pour se changer, comme elle le faisait souvent, mais ainsi elle gagnait un peu de temps. Haussant les épaules, elle récupéra sa veste qui trônait sur le lit, descendit et récupéra les plats dans la cuisine. Il lui fallut un peu moins de vingt minutes pour arriver chez Fin et la nuit était complètement tombée. Elle se gara juste devant la maison et coupa le contact. Tournant la tête, elle fixa les plats dans leurs assiettes hermétiques. Inspirant grandement, elle descendit de voiture, emprunta le chemin familier et alla frapper à la porte d’entrée. Quelques secondes plus tard, Fin apparut lui jetant un regard intrigué en voyant les plats qu’elle avait en main. - Salut ! J’ai un peu trop faire à manger et j’ai pensé t’en apporter un peu vu que je sais que tu n’as pas de quoi te faire un repas convenable. - Merci, dit-il avec un sourire amusé. Tu veux entrer ?             Oh que oui, elle voulait entrer ! Se blottir contre son torse ferme, sentir ses lèvres sur son corps… Secouant la tête, elle lui tendit les plats qu’il prit. - Non, je vais être en retard. Ouvrant une des boites, il huma la délicieuse odeur de poulet frit. - Il va falloir qu’un soir je t’invite à diner pour te remercier d’ainsi me nourrir.             S’imaginer en train de manger avec lui chauffa le sang bien plus qu’il le fallait. - Il faudra alors peut-être que tu coupes un peu cette barbe, Fin, dit-elle changeant de sujet. - Qu’est-ce qu’elle a ma barbe ? dit-il en la touchant.  - Même si tu es sexy avec, elle est un peu trop fournie. Ça te donne un côté homme des cavernes ou plutôt…tu ressembles à un de ces bikers. Il ne manque plus que la moto, dit-elle en se tournant vers la rue faisant mine de chercher une moto imaginaire. - Oh ! Ce n’est pas gentil ça, Charlie.             Charlie ne put s’empêcher de rire. Imité bientôt par Fin.             Fin était toujours aussi sympa que dans ses souvenirs. Elle ne put s’empêcher de scruter ses lèvres fines dont elle avait toujours imaginé la douceur. Que lui arrivait-il à la fin ? Ne pouvait-elle contrôler ses pensées ? Elle n’était plus une gamine et c’était ça le problème. - Je ferrai mieux d’y aller si je ne veux pas que ma patronne se fâche. Et bien, bonne soirée Fin ! dit-elle en descendant les marches sans se retourner.             Au moment de monter dans sa voiture, Charlie remarqua une Cadillac noire garée un plus loin. Elle aurait juré que la voiture la suivait. Ce n’était pas la première fois en tout cas qu’elle le voyait.             Soudain, une veille peur qu’elle avait cru enfouie l’envahir. Précipitamment, elle s’engouffra dans la voiture et démarra.             Après cinq minutes à rouler, elle apercevait toujours la voiture à bonne distance derrière elle. Tournant dans une rue, elle se gara et attendit. Mais au lieu que la voiture ne s’arrête comme elle le pensait, celle-ci continua sa route et disparut dans une ruelle.             Poussant un énorme soupir, Charlie reprit la route. Elle qui pensait en avoir finir avec ça. Surveiller continuellement ses arrières, la peur au ventre. Non, elle en avait fini avec tout ça. Après le divorce houleux de ses parents, sa mère l’avait amené avec elle vivre à Austin. Même si elle adorait sa mère, Charlie avait toujours eut un rêve, celui de devenir chanteuse de country. À tout juste dix-huit ans, elle s’est rendue à Nashville sans connaître personne avec juste son rêve en poche. Après trois longues difficiles années de galère, elle avait fini par être repéré par un imprésario Steward St-Jones. Du jour au lendemain, elle était passée de l’ombre à la lumière. Elle était devenue assez vite connu autant comme parolière que chanteuse.   Elle y avait passé de merveilleux moment jusqu’à ce qu’il gâche tout l’obligeant à revenir vivre ici. Pas qu’elle regrettait Nashville ou Austin mais elle avait parfois l’impression d’avoir fuir. Mais le problème était que même si elle avait des souvenirs heureux à Nashville elle n’oubliait pas tout ce qu’elle avait vécu. Des choses dont elle ne voulait pas se souvenir. Trop douloureux.             Cela faisait partir du passé.                                                                                         *  *  *             Fin observa la voiture de Charlie s’éloigné et vit alors une autre voiture démarrer presqu’aussitôt à la suite de celle de la jeune femme. Intrigué, il resta un moment sur le palier. Haussant les épaules, il rentra quelques secondes plus tard. Il devait se faire des idées. Avec ses plats dans les mains, il se dirigea dans la cuisine. L’odeur alléchant des plats lui donnait faim. Charlie avait pensé à lui apporté à manger. C’était très gentil à elle de penser à lui. Sans penser à se servir, il attaqua le plat de poulet dans son pot hermétique laissant la salade à plus tard. Il était aussi bon que l’odeur laissait imaginer.             Alors qu’il mangeait, il ne put s’empêcher de penser à Charlie. Le matin il l’avait trouvé belle mais lorsqu’il avait ouvert la porte et l’avait vu sur le palier, une partie singulière de son anatomie s’était mise à danser la gigue. Il avait eu envie de l’attirer à lui et de l’entrainer dans la maison, de l’embrasser et de lui f***********r à même le mur. Jamais, il n’avait éprouvé une telle intensité de désir et encore plus jamais il n’avait eu autant à lutter contre. Sa dernière relation ne remontait pas à aussi loin. Il aurait pu m’être ces réactions sur le fait d’une trop longue abstinence mais il n’avait jamais été à court de relation brève. Il ne pouvait pas se mentir, en un seul regard, Charlie l’avait excité. Il fallait avouer qu’elle était vraiment attirante dans sa robe avec ce décolleté. Sa tenue n’avait bien d’outrageant mais il ne fallait pas plus pour imaginer sous cette étoffe son corps sexy. Quel travail pouvait-elle bien faire pour avoir à porter une telle tenue ? Et en quoi ce qu’elle faisait le concernait-il ? Il n’avait pas revu la jeune femme depuis des années, treize longues années, et il ne savait pas ce qu’elle avait eu à faire pendant tout ce temps. Et ce qu’elle faisait, pensa-t-il avec une pointe de dépit.  Mais, il savait que jamais il ne pourrait se permettre une relation avec elle. Pour elle, il avait toujours été comme son grand-frère et aujourd’hui encore elle devait le considéré comme tel. Il n’y avait qu’à voir ses réactions face à lui. Elle ne semblait pas le moins troublée par lui. Alors que lui…             Poussant un soupir, il finit son repas puis alla s’affaler devant la télé. Après une demi-heure à zapper, il commençait à s’ennuyer et à avoir la bougeotte. Dans cette immense maison il y avait de quoi se sentir seul. Parfois, il se disait qu’il aurait dû se prendre un chien. Mais avec son métier cela aurait été un peu compliqué et en plus Sharon détestait les chiens. Encore aujourd’hui, il se demandait pourquoi il s’était marié avec elle. À moins de rester là à regarder la télé, il pouvait aussi bien sortir. Et puis, il y avait cette voiture qu’il avait vu partir après celle de Charlie. Après toutes ses années à protéger des témoins menacés et à poursuivre des fugitifs, il avait l’impression de voir des ombres partout. Rien ne prouvait que celui-ci suive Charlie ? Fin grimaça en portant sa main à son épaule encore légèrement douloureuse. La blessure qu’il s’était fait lors de sa dernière mission l’élançait encore. Il se l’était faite alors qu’avec trois de ses hommes, ils transportaient un dangereux criminel à comparaître devant la justice. Ses complices ont profité de cette sortie pour tenter de le faire évader. Ils n’y étaient pas arrivés mais il a perdu un de ses hommes lors des échanges de coup de feu. Lui, n’avait été que touché à l’épaule, la balle l’a traversé sans touché l’os mais n’empêche que ça fait toujours un mal de chien. Au moins ce s****d purgeait une double peine dans une prison haute sécurité pour tout ce qu’il avait fait, pensa-t-il avec rage comme à chaque fois qu’il venait à y penser. Perdre un de ses hommes avec qui il avait eu à travailler chaque jour était toujours aussi douloureuse et énervant mais c’était les risques du métier et son travail il l’aimait. Tout ce dont il avait maintenant besoin c’était de repos. Rien que du repos. Pourtant, une minute pus tard, il montait dans sa chambre, récupéra son arme, enfila une veste et sortit de la maison. Il monta dans sa camionnette en route, plus par habitude, pour son vieux bar préféré : le Beer-Grill.  
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