Les jours étaient passées et bientôt deux semaines que maman voyaient tous ses comptes se vider petit à petit. Elle se voyait déjà obligée de se séparer de sa voiture mais elle ne voulait pas investir. Elle détestait le travail. Pour elle tout devait venir dans ses bras sans qu’elle ne lève le moindre doigt. Seulement, cette fois elle devait se remuer, ce qu’elle ne fit pas. Elle vendit la voiture et loua un studio en ville avant de vendre la maison. Cette dernière nuit dans notre immense maison fut pour elle un moment de deuil. Et moi qui n’y comprenais rien à rien !
Moi : mais pourquoi tu pleures maman ? C’est parce qu’on va encore déménager ?
Maman : laisse tomber ma puce, si je t’explique tu ne comprendrais pas.
Subitement, elle se mit à me regarder.
Maman : viens ici voir, c’est quoi ça sur ta poitrine ?
Moi : je ne sais pas maman, ça fait mal jusqu’à.
Elle souleva mon habit et se rendit compte qu’il y’avait deux petites boules sur ma poitrine. Un rire moqueur l’envahit, ce qui me mit très en colère.
Moi : tu te moque de moi maman, je suis fâché
Maman : non ma chérie, tu n’as pas à être fâché. C’est juste que je ne comprenne pas comment tes seins peuvent sortir ci-tôt. Tu n’as que sept ans mon bébé.
Moi : ma’a c’est la maladie ? J’ai peur…
Maman : non mon bébé, tu n’as pas à avoir peur. Regarde ma poitrine, pour moi aussi a commencé comme ça. C’est quelque chose de très normal dans la vie d’une fille. C’est juste trop tôt pour toi. On va aller te faire consulter demain pour voir ce qu’il en ait.
Moi : donc je vais aussi avoir les gros lolos comme toi
Maman : regarde alors ma folle, tu viens de me donner la magie de la bonne humeur. Je ne suis plus triste.
Moi : je vais te donner la bonne humeur chaque jour de ma vie.
Comme depuis notre arrivé, on dormit dans le même lit. La maison était tellement grande que j’avais peur de dormir toute seule. Très tôt, un camion arriva pour prendre nos affaires. J’étais tellement fière de déménager. Maman quant à elle était très en colère. Ce que lui avait fait son astucieuse n’allait pas rester impuni et elle comptait bien s’occuper d’elle au moment venu. Seulement, je ne savais pas qu’elle me forgerait pour ce sale boulot. Le quartier était moisie, enfuis dans les égouts, mais les studios était assez beau. On n’avait pas le choix, on devait y vivre. Après avoir tout installé, maman me fit prendre une bonne douche et on alla chez un médecin du quartier. Elle ne voulait pas risquer le fait que mon développement précoce soit une maladie. Heureusement pour nous, il n’y avait aucun problème.
Docteur : votre fille se développe juste trop vite. Sa taille n’est même pas celle d’un enfant de son âge.
Maman : donc tout va bien avec elle.
Docteur : elle va parfaitement bien. Bientôt elle pourra même avoir des prétendants. Vous devez vous assurer de bien dialoguer avec elle.
Maman : ne vous en faites pas docteur, je vais bien m’occuper d’elle.
En rentrant de-là, maman alla me laisser sur un siège à l’accueil et retourna dans le bureau du médecin. Elle y resta un bout de temps et ils en ressortirent tous les deux. Leur sourire donnait l’impression qu’ils se connaissaient depuis des années. Elle s’approcha de moi et me tendit son doigt. On se dirigeait non pas vers la sortie de l’hôpital mais plutôt vers le parking. Je ne manquais pas de bien tendre mes oreilles pour écouter leur conversation.
Docteur : avec ça elle va encore plus vite grandir mais elle doit faire beaucoup de sport et bien manger. Sinon elle pourra grandir sur certaines parties du corps et pas sur d’autres.
Maman : à quel âge va-t-elle commencer à prendre ça ?
Docteur : à dix ans tu commences à lui donner ça. À ses quinze ans toi-même tu vas confirmer que c’est un bon produit. Elle fera une bonne marchandise sur le marché. Les gens sont fous de mes produits.
Maman : j’espère vraiment que ça va marcher. J’ai vraiment besoin qu’elle puisse m’aider en quelque chose et ceux au plus tôt.
Docteur : j’espère que nos choses ne vont pas se balader dans d’autres oreilles.
Maman : Ne t’en fait pas, je ne peux pas te créer les problèmes.
Dans ma naïveté je ne pouvais rien comprendre. Pour qui était mis ce ‘’elle’’ ? Je me contentais de sautiller et de rire bêtement en pensant à la liste de dessin animé que j’avais à regarder. Le fameux docteur que maman appelait Rodrigue nous conduisit jusqu’à la nouvelle maison. Maman le servit à manger. En fin du repas, elle haussa le volume de ma chaine de télévision et ils s’en allèrent dans la chambre. Des heures après, le monsieur alla prendre une douche et s’en alla en me laissant beaucoup de billets d’argents en main. Maman fut très joyeuse ce jour après le départ du ‘’gentil’’ Rodrigue.
Moi : dis maman, pourquoi vous avez duré dans la chambre comme ça ?
Maman : Rodrigue m’aidait à faire du sport.
Moi : et vous faites le sport sans moi ? Je voulais aussi faire.
Maman : ne t’en fait pas mon bébé, bientôt tu pourras le faire aussi. Il faut juste attendre que ton corps grandisse encore un peu plus… Va prendre ton pull, on va un peu visiter nos voisins.
C’est plus tard que j’avais compris que maman cherchait à se faire une bonne clientèle autour d’elle. De maison en maison, elle parlait des vêtements pour bébé, adolescents et adultes. Bien des mois plus tard, elle avait ouvert une grande boutique pour faire du shoping. Seulement, elle me fit comprendre trois années après l’ouverture de sa boutique qu’elle allait également y vendre du piment. Je n’y comprenais absolument rien et elle s’en marrait bien.
Moi : le piment ? Tu veux vendre le piment dans une boutique pour chaussure ? Akieu maman, toi aussi !
Je venais d’avoir mes dix ans. Je savais au moins qu’on ne faisait pas ce genre de mélange dans le commerce. J’en avais parlé à mes amis dans mon nouvel établissement. Mon concours d’entrée en sixième était un vrai succès et maman avait décidé de m’inscrire dans un bel établissement très populaire. Je venais d’un pauvre quartier mais j’avais des enfants de riche pour amies. Assise sur la table du professeur, Michelle, mon ami la plus proche, semblait avoir compris en quoi consistait cette vente de piment.
Michelle : pour ma part elle ne vend ça qu’aux hommes. J’ai entendu mes parents en parler hier soir. Ma mère disait à mon père de ne pas mettre pieds dans la boutique de ta mère.
Moi : mais pourquoi ? Est-ce mal de vendre du piment ?
Michelle : en tout cas moi ça m’arrange. Ça m’a rapporté gros
Moi : comment ça
Michelle : Hier j’ai dit à mon oncle que ta mère vendait le piment dans sa boutique d’habit. Il est allé la voir et est rentré avec une belle robe pour moi.
En entendant cela, toutes mes camarades décidèrent de dire à leur parent que ma mère vendait du piment. J’étais assez contente de pouvoir lui rapporter de la clientèle. Ce soir à la maison, elle avait l’aire assez fatigué mais ne manqua pas de me faire prendre mes pilules. Ces fameuses pilules, je m’étais bien demandé pourquoi mon corps n’était pas comme celui de mon âge. Ma morphologie allait naturellement vite mais avec ce que me faisait prendre maman et mes multitudes séances sportives, je devenais déjà une femme. Aujourd’hui particulièrement, elle engagea un sujet de conversation assez délicat avec moi.
Maman : ma chérie, tu te souviens quand je t’ai dit que je vendais du piment…
Moi : j’ai même raconté à l’école et mes amis ont dit qu’ils en parleraient à leur parent.
Maman : toi tu es alors plus folle que moi. Comment tu as fait pour en parler aux gens ?
Moi : il y’a quoi de mal à dire que tu vends du piment ? Bref, tu voulais me parler de quoi maman ?
Maman : tu sais, à un certain âge, le parent se doit de parler à l’enfant de certaines choses. Tu n’as que dix ans mais je sais qu’il y’a déjà des garçons qui te font des sifflements dans la rue, pas vrai ?
Moi : c’est vrai maman mais je ne les regarde même pas.
Maman : ne fais plus ça mon bébé, quand un homme vient vers toi, reste d’abord calme. S’il te prouve qu’il est sincère, viens m’en parler. Après avoir fait des recherches sur lui, je te dirai comment procéder.
Moi : à l’école les conseillers d’orientations nous interdisent de faire ce genre de chose.
Maman : tu écoutes plus le conseiller d’orientation que ta mère qui serait prête à tout pour toi ?
Moi : ce n’est pas ça maman, je te parle juste de ce qu’on nous a dit. Maintenant que tu me demandes de les laisser venir, je le ferai. Ne t’inquiète pas maman.
Maman : surtout n’ai pas peur d’un homme. À partir de la semaine prochaine, je vais t’inscrire au judo.
Moi : toi alors maman, tu veux me faire entrer dans une armée ?
Maman : une grande armée. Maintenant allons au salon, je vais te faire visionner quelque chose qui va te plaire. Surtout relaxe toi et observe bien. Si tu veux tu peux même imiter ce que tu vas voir.
Moi : c’est un film de judo ?
Maman : hahaha, non chérie, c’est un film pornographique.
Moi : mais c’est interdit à l’école
Maman : mais pas à la maison non. Je veux qu’au moment venu, tu sois prête. Tu as beaucoup de chose à faire pour ramener de l’argent dans cette maison. La voix la plus facile c’est celle que j’ai choisi pour toi.
Moi : j’ai sommeil et je ne veux pas regarder ce genre de film. Ce n’est pas bien
Maman : c’est à moi de te dire ce qui est bien ou pas pour toi. C’est à moi seule que tu dois obéir et à personne d’autre, j’espère que je me suis fait bien entendre.
Moi : oui maman, je suis désolé. Je ne voulais pas te mettre en colère.
Comme dans mes débuts avec ces pilules qui ne me donnaient aucune envie de les prendre, je dus me plier aux désirs de ma mère pour qu’elle ne se mette pas en colère. Je n’aimais qu’elle froisse son beau visage au teint d’ébène alors je faisais tout pour qu’elle garde sa bonne humeur. Pour elle j’aurai tout fait, même l’impossible. On alla au salon où elle m’installa près d’elle. Un film tout à fait normal dans ses début commença jusqu’à cette honteuse partie où un homme déshabillait une femme avant d’en faire pareil avec lui-même. Ils se touchaient à des parties très intimes et se mélangeaient sans aucun gène. Bizarrement, mon corps ne refusait pas cette scène comme ma tête. Je voulais dire à maman de changer de CD mais mes mains voulaient se balader sur mon corps comme je le voyais à la télé. Ne comprenant pas ce qui m’arrivait, je me mis à pleurer.
Maman : c’est quoi ? Tout allait bien et maintenant tu pleures ?
Moi : pourquoi tu me fais regarder ça maman ? Tu veux que je fasse comme ces gens ? Moi j’ai sommeil
Maman : pour le moment tu vas juste regarder sans poser de question. Tu vas laisser ton corps agir seul, n’empêche pas tes émotions de prendre le dessus.
Moi : je refuse maman, je m’en vais dormir. Demain je dois être en forme à l’école.
Prise d’une grande colère, elle me tira par les cheveux et me donne une gifle qui me jeta par terre. Ensuite, elle se mit à me fouetter avec un courant qu’elle gardait précieusement pour corriger mes manquements.
Maman : tu es mon objet Murielle, quand je décide « monte », tu montes. Et si je dis « descends », tu descends. Tu ne dois pas me contredire, okay ?
Moi : j’ai compris maman, je suis désolé. Je ne recommencerai pas je te le promets.
Maman : prends donc place et continuons le film. Fait comme j’ai dit et décontracte ton corps. Ça va te plaire ma chérie, tu verras. C’est ton avenir que je mets sur pieds comme ça.
À suivre…