***BÉSSÉ GALLAY SOW
La douleur que je ressentais était juste incommensurable ! Je n'ai jamais voulu y croire mais la cruauté existe !
Comment une personne peut être aussi cruelle ? Une mère est celle qui est prête à tout pour le bonheur de son enfant non ?
Seule une mauvaise mère se fiche des états d'âmes de son enfant.
Une mère est celle qui est prête à se battre rien que pour la sécurité de son enfant. Une mère est la seule et unique personne qui doit mériter notre confiance.
Une mère est celle qui doit être avec nous quand tout le monde nous tourne le dos. Une mère est celle qui doit être notre confidente, notre meilleure amie et surtout notre protectrice ! Quand nous nous sentons mal, notre mère doit nous épauler et faire tout pour que ces larmes disparaissent.
Une mère est celle qui doit nous applaudir avant que les personnes inconnues ne le fassent. Une mère est celle qui doit corriger son enfant sans pour autant lever la main sur lui. Une mère est celle est qui doit être une fierté pour son enfant. Une mère ne doit pas humilier son enfant.
Une mère ne doit pas être égoïste ! Être une mère ne veut tout simplement pas dire porter l'enfant pendant neuf mois dans son ventre et le mettre autre monde. NON ! Une mère doit aussi assurer l'éducation de son enfant. Une mère ne doit pas être fainéante. Une mère doit savoir la fréquentation de son enfant. Dire que la sentence est trop difficile pour la femme car si son enfant a un mauvais comportement, ils taxeront la femme d'incompétente avec ce fameux 《 ligéeyou ndèye travail de Maman》
Une mère ne doit pas être comme celle de MON Abdoul Khadr. Elle est une de ses mamans qui se fichent royalement des ressenties de leurs enfants. Car elle savait bel et bien que le bonheur de son fils se trouvait à mes côtés et non aux côtés de sa cousine.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours été contre ces relations consanguins. Je déteste même l'expression les cousins sont faits pour les cousines. Nos parents ont tendance à marier les personnes d'une même famille alors que ces genres de liaisons peuvent être la cause de certaines maladies telle que la Drépanocytose !
Je me demande où me mènera toute cette histoire. Tout d'abord ma mère qui ne me facilite point la tâche avec ces principes, ensuite la mère de mon Bébé qui a été trop cruelle avec moi et enfin Abdoul qui a accepté d'épouser sa cousine.
Rien qu'en pensant qu'il allait se marier avec une autre femme, partager avec elle le lit qu'on devait partager, aller avec elle là où on devait aller, j'avais envie de commettre un meurtre ! C'était juste insupportable, cette souffrance qui m'accablait. Mon Dieu !
-Ah kone Béssé yangui fii batay ? Mane khawma loutaax nga niakk diom rék lègui. Li yeup ndakh goor Béssé ? Me dit ma mère qui vient de faire son apparition.
(Donc tu es toujours là Béssé ? Je ne sais pas pourquoi tu es devenue une sans vergogne. Tout ça pour un homme ?)
-S'il te plaît Maman, n'en rajoute pas. Je me sens déjà mal là. C'est uniquement parce que tu ne sais pas ce que je ressens pour lui que tu me fatigues avec tes principes du genre je ne serai jamais une seconde épouse de qui que ça puisse être. Moi même c'est ce que je me disais mais n'oublie pas que nous sommes des musulmans et la religion permet à l'homme d'avoir quatre femmes ! Dans le monde que nous sommes, il y a plus de filles que garçons, donc si les hommes ne décident pas à être polygames, les autres femmes auront-elles des maris ? Quant à moi nak, j'aime Abdoul de tout mon être, je l'aime inconditionnellement, je l'aime telle une folle. Oui je suis dingue de lui maman et je ne m'imagine même pas avec un homme que lui donc je n'abandonnerai pas aussi facilement. Dans tous les cas, le fait qu'il n'aime pas sa cousine me rassure.
-Tu m'as toi-même dit que sa mère ne t'aime point alors pourquoi tu veux te battre sur quelque chose dont tu n'auras jamais. Tu es jeune et belle Tarkallah alors pourquoi tu te fatigues ainsi ? Tu as beaucoup de cousins et ils voudront sûrem..
-La même chanson ! YAYE MANE MOM LA BEUG ! KHANA LEERNA NAK ?
( MAMAN, C'EST LUI QUE J'AIME C'EST CLAIR NON ?)
-Tu ne me cries non plus. Je suis ta mère et tu ne dois pas hausser d'un ton sur moi okay ? Tu ne vas pas me dépasser à cause d'un homme. Et puis, tu penses réellement que s'il t'aimait de la manière dont tu l'aimes, il allait accepter d'épouser sa cousine ? Au lieu de persévérer, il a choisi de se comporter tel un fils à maman ! Reviens sur terre ma fille. Je veux uniquement ton bonheur.
J'ai craqué.
Je ne savais plus quoi faire, j'étais éperdument amoureuse de lui mais je ne voulais non plus le partager.
Je savais que sa mère allait tout faire pour que mon mariage avec lui n'ait jamais lieu. À l'espace de quelques jours, ma vie avait pris une autre tournure ! Plus rien n'allait comme je le voulais. Je ne ressemblais à rien, à force de réfléchir.
Je ne pouvais plus me concentrer au travail, vu mes problèmes.
Pourtant je faisais tout pour ne pas mélanger ma vie professionnelle et privée
mais c'est impossible de m'en sortir.
J'étais totalement désarmée.....
C'était difficile,
Trop même !
******
J'étais en train de réfléchir dans mon bureau quand mon téléphone sonne et c'était Hawa, ma meilleure amie.
-Demain à neuf heures, je serai à Dakar ! Me cria-t-elle à l'autre bout du fil.
-Les bonnes manières tu connais ? Lui dis-je la voix fatiguée.
-Je suis juste contente ! Je vais enfin retrouver mon amour. Tu ne sais même pas comment j'ai hâte d'être sa femme. Me dit-elle, excitée.
-Je suis trop contente pour toi Babe !
-Tu viendras me chercher n'est-ce pas ?
-Bien-sûr !
-Parfait alors.
Nous avons par la suite discuté de tout et de rien avant qu'elle ne raccroche. J'avoue qu'elle m'a un peu changée les idées mais ce qui nouait ma gorge, m'empêchant de crier mon amertume, était toujours là.
Mon téléphone sonna de nouveau, et j'ai pu lire sur l'écran Oxy❤. Vous l'auriez deviné je crois: C'est Abdoul Khadr.
Il me demandait de venir dans son bureau. Je me lève et me dirige vers ce dernier. Pour vous dire vrai, je n'avais même pas envie d'y aller.
-Je t'écoute. Lui dis-je une fois devant lui.
-Assis toi !
-Non ça va. Fais vite.
Il lâcha un soupir.
-Ça fait des jours que tu ne me calcules plus. Que se passe-t-il Béssé ? Tu m'avais pourtant dit que tu n'allais pas me laisser me marier avec une autre femme que toi. De plus, je croyais avoir mis les points sur les I la dernière fois non ? Demanda-t-il.
-Arrête ! On dirait un gamin de cinq ans qui parle. Tu sais très bien que ça sera difficile car tu as déjà accepté. TU-AS-ACCEPTÉ BON SANG ! J'ai moi-même essayé de parler avec ta mère mais elle m'a directement montrée qu'elle ne m'aime pas et la mienne aussi ne me facilite pas les choses. Certes on a avait déjà parlé mais franchement je ne peux pas. J'essaie de mon mieux mais....voilà. De plus le couple c'est nous deux, donc je ne vais pas me battre toute seule. Si tu m'aimes comme tu le prétends, faudra aussi t'y mettre.
Il avait vraiment l'air triste.
-Ma mère m'a menacé de me renier si je n'accepte d'épouser ma cousine. À part mes soeurs, il ne me reste plus qu'elle dans ce monde et je me dois de plier à ses dires. Me dit-il d'un ton triste.
-Bon nous sommes au bureau là, on va en reparler.
J'étais juste ébahie. On dirait qu'il ne voulait pas se battre pour notre amour. Ça me fait mal de le dire mais ma mère a raison, s'il m'aimait comme il le disait, il n'allait pas accepter la proposition de sa mère !
Le lendemain
***HAWA DIOULDÉ BÂ
-Bienvenue au Sénégal.
-Merci beaucoup.
Je récupère mes bagages et sors du hall.
Enfin ! Je repose mes pieds sur le sol sénégalais !
Je n'ai jamais été autant gaie de toute ma vie. Moi Hawa ? Me marier avec Abdoul Khadr ? C'était juste magique l'extrême bonheur que j'étais en train de vivre.
Quand ma future belle mère m'avait annoncée la nouvelle, je n'arrivais vraiment pas à y croire. J'ai dansé, chanté et même hurlé de sorte que ma propre mère m'a taxée de cinglée.
Mbeugueila nexx way ! ( l'amour est juste quelque chose de magique !)
Pour avoir la confirmation de ce qu'elle venait de me dire, j'ai directement appelé le principal concerné mais quand il me l'a lui même dit, j'ai versé des larmes. Dire que je l'ai aimé depuis mon enfance et je continue à l'aimer. Je l'aimerai d'ailleurs jusqu'à mon dernier souffle.
J'ai tout fait pour être avec lui mais c'était en vain. Mais que dire aujourd'hui ? Je n'avais même pas les mots pour extérioriser ce que je ressentais.
Al-hamdoulilah est le seul mot que j'ai !
Rien qu'en pensant que j'allais devenir Hawa Diouldé Bâ Aïdara rék, mon cœur se met en fête.
No lii néxx na way !
-BABE ! Me cria Béssé qui venait de faire son apparition.
Elle m'avait tellement manquée cette femme. Que ferais-je sans ma elle? Elle a été là dans les moments les plus sombres de ma vie, elle m'a soutenue, m'a épaulée, et le meilleur de tout, elle s'est comportée avec moi comme si elle était ma mère qui vivait à l'étranger.
En effet, j'ai vécu mon enfance chez ma grand mère maternelle. Mais ils n'étaient malheureusement pas gentils avec moi et ne cessaient jamais de m'humilier pour quelque chose dont je n'étais en aucun cas coupable. Autrement dit, je suis le fruit d'une erreur, un plaisir de cinq minutes. D'abord, je suis née dans le Haram mais également sans père. Ce dernier dès qu'il a su pour la grossesse de ma mére, il a préféré fuir ses responsabilités comme un lache et nous laisser seule. Raison pour laquelle, j'ai eu comme nom de famille, celui de ma mére.
En outre de tout cela, la famille de ma grand-mère maternelle volait tout l'argent que ma mére m'envoyait chaque mois. Ils disaient que: "Je ne méritais rien puisque je suis un enfant hors jeu".
Ils étaient cruels.
Mais Béssé a toujours été là pour moi. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle occupe une gigantesque place dans mon cœur. Je peux même dire qu'elle fait partie des quatre personnes les plus influentes dans ma vie ! Je l'aime de tout mon cœur.
Je fis échapper une larme avant de courir me réfugier dans ses bras.
-Béssé ki ioe la ? (C'est toi Béssé ?) Lui dis-je tout en versant quelques larmes.
C'est juste émouvant !
-Ma chérie tu m'as tellement manquée. J'ai même crû que tu n'allais jamais revenir mais Al-hamdoulilah. Je t'ai enfin à mes côtés... me dit-elle.
-Oui, je suis de retour. Mais pour une bonne fois pour toute ! Mom kay plus rien ne va nous séparer. Mane ak ioe ba Abadan ( toi et moi jusqu'à la fin) lui dis-je un sourire béat scotché sur mes lèvres.
-Tu te rends compte ma belle ? Nous sommes devenues des adultes maintenant ! Nous allons même nous marier. C'est abusé ça. Me dit-elle.
-Tu te souviens de quand on fuguait pour aller assister à des "SABAR" et qu'on dansait telles des folles ? Non Aduna mo goudou tankk dh ! Dis-je nostalgique
-Comment oublier ça tamit ? Bon si on continue a parler ainsi, on passera la nuit ici. Me répondit-elle en regardant sa montre.
Elle m'aida avec les valises avant qu'on ne s'engrouffe dans la voiture qu'elle avait apparemment louée.
Ma tante m'appella sûrement pour savoir si j'étais bien arrivée. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que cette dernière me mettait la pression.
-As'Salam'Aleykoum Maman.
-Ma fille fo nékk ? (Où es-tu ?)
-Je suis en route maman. Y'a un problème.
-Je préfère que tu viennes vivre avec moi. Il y a assez d'espace ici et tu seras à l'aise là-bas. En plus c'est avantageux puisqu'on pourra faire les rituels sans pour autant nous déplacer......
Ah ça non !
-Euh.....désolée maman mais c'est que j'ai déjà réservé une suite à l'hôtel. Quand le mariage s'approchera, je viendrai vivre avec vous.
-Wa baxna(C'est bon). Dit-elle sur un ton sec avant de raccrocher sans pour autant attendre ma réplique.
Mo xam. Mowaye ! (Ça ne regarde qu'elle !)
Une chose est sûre: je ne laisserai jamais ma belle me dominer. Je n'accepterai d'ailleurs pas de vivre chez elle. Les belles mamans d'aujourd'hui, considèrent leurs belles-filles comme des co-épouses. Au lieu de leurs aider à rester dans leurs foyers, elles les incitent à abandonner dire qu'elles sont cruelles et font toujours preuve de méchanceté. Mais comme on le dit souvent, dans chaque règle, il y a de l'exception ! Il y a des belles-mères méchantes et INVIVABLES comme il y a des belles-mères gentilles, compréhensives et qui ne fatiguent jamais leurs belles-filles. Je savais bel et bien qu'elle ne faisait pas partie de ces anges. Elle avait l'air d'une femme hautaine qui aime donner des ordres aux autres.
Manam dafa beurri kilifteif.
Je n'allais nullement me laisser faire. Xalatoumako thi adouna ! ( Jamais de la vie )
-Wa ma chérie loy xalat ?
(Ma chérie à quoi tu penses ?) Me dit Béssé qui devait sûrement remarquer que j'étais plongée dans mon mutisme.
-Je pense juste à ma belle-mère. Elle est trop exigeante.
-Quoi qui puisse arriver et quelque soit son comportement, sache qu'une belle mère, on la respecte ! Tu dois considérer ta belle comme ta mère. Une mère est certes irremplaçable mais, une fois mariée, tu ne pourras pas tout lui aviser. Du coup, c'est elle doit être ta confidente, ta meilleure amie, conseillère et tout.... je sais que ce n'est pas gentil mais essaye de l'intimider comme ça, elle ne songera pas à te faire souffrir. Ne la dépasse jamais, ne la frappe pas, baisse d'un ton quand tu parles avec elle, lave souvent ses habits, prépare lui des délices, range parfois sa chambre, respecte la. Offre-lui tout ce que tu as et tu verras qu'elle sera douce avec toi.
-Béssé dangua am dieukeur ? ( tu as un mari ?) Lui dis-je stupéfaite vu ses conseils.
-Oui ! C'est toi....euh....non. Et encore une chose : ne laisse jamais ta belle mère se mêler de tes problèmes avec ton mari.
-Non mais que ferais-je sans toi ?
-Je me le demande moi même.
Je lui donne une tape sur son épaule et nous continuâmes à discuter. Nous arrivâmes quelques heures après à Dakar. C'est vrai qu'entre l'aéroport AIBD et Dakar, la distance est longue mais je ne l'ai pas senti tellement que j'étais à fond dans la discussion. D'ailleurs, l'hôtel où je logeais était juste Waouh !
Avec l'aide de ma meilleure amie, je m'installe avant qu'elle se met sur le lit à m'attendre le temps que je prenne une douche. Par la suite nous sommes allées dans un restaurant afin de manger. J'avais trop faim.
Béssé s'éclipsa et je décidai d'appeler Abdou Khadr. Il allait sûrement dire que j'étais chiante à force de l'appeler tous les jours mais il se trouve que ça me plaisait de parler avec lui.
Madame Aïdara by force !
***ABDOUL KHADR AÏDARA
Ma mère m'avait encore une fois convoqué, je commençais vraiment à en avoir marre. Elle me harcelait carrément. C'est trop ça !
-Yaye ! ( Maman ! )
-Bamala wowei ba tay yangui dogua nieuw ? Ioe Abdou Khadr loutax dioxoma thieur ?
(Depuis que je t'ai appelé, c'est maintenant que tu songes à venir ? Non mais Abdoul Khadr pourquoi tu ne me donne pas le respect que je mérite ?)
-Je suis désolé maman, j'étais juste occupé avec le boulot et tout. Lui dis-je exaspéré.
-Ah konn sa liguéy mola gueuneul sa ndeye ?
(Donc ton travail est plus important que ta mère ?)
-Même pas !
Elle me regarde d'un mauvais œil pendant un instant.
-Bon j'ai besoin de deux millions pour les préparatifs de ton mariage. Je dois engager un traiteur qui s'occupera des repas et des rafraîchissements. Je dois également engager un pâtissier pour les délices, un musicien qui va s'occuper de l'animation. Le Téranga est le plus important dans tout ça et il faut que je montre au monde entier que sama doom gueinoul xeet ! (Mon fils n'a pas épousé une étrangère). Et pour la dot, Hawa mérite plus de quinze millions !
-QUOI ?!? Tout ça pour un simple mariage. Je suis désolé maman mais je ne peux pas dépenser dans un mariage tout ce que j'ai réussi à avoir durant toute ma vie. Je t'aime beaucoup mais franchement, je ne peux pas. Lui dis-je sincèrement.
-Dina dogog ioe adunak alakhira ! Je vais te renier si tu refuses de donner tout ce que je t'ai demandé. J'ai l'impression que tu veux me déshonorer. Si cette insignifiante laobé te l'avait demandé, tu allais le lui donner wayei limay sa yaye kessei motax badola ba dei (mais c'est parce que je suis ta mère que tu refuses de me le donner. L'ingrat que tu es). Me reprocha-t-elle rouge de colère.
-Mais maman tu es sérieuse ? Désolé de te le dire mais tu es trop égoïste ! On dirait que tu te fiches de mon bonheur, c'est seulement le tien qui t'intéresse. D'abord, tu sais pertinemment que je n'aime pas, je n'ai jamais aimé et je n'aimerai jamais Hawa mais n'empêche, tu me forces à l'épouser. Nga tékk ko fann yaye ? Toujours votre soit disant dicton "Les cousines sont faites pour les cousins" qui ont détruit la vie de nombreux gens et malheureusement ça sera mon cas. Je suis venu te présenter Béssé comme étant l'amour de ma vie mais toi tu ne te soucies même pas de mon bonheur. La preuve ? L'autre jour, elle s'est déplacée jusqu'ici pour te parler en toute discrétion mais tu l'as humilié comme une chienne maman. Oui contrairement à toi, elle au moins, elle m'a expliqué....
_____Flashback____
***VOIX EXTERNE
Juste après que Béssé soit sortie de chez Mére Ndoumbé, cette dernière décida d'appeler son fils pour lui tenir au courant de cette visite de petite dévergondée, comme elle l'aime tant la surnommée.
-Allô Abdoul ! Eh xolal mane diamasanté wouma. Iow da nguamay beug yapp la yakarni....dimbalima lala waxx....Dama beug ngua waxx ma rék iow sama kanam bi nakh damala meusseu wane niakk fayda wala matadi bou toll ni sa thiaga bi nieuw sama keur dima diéleu ay batt mélni mane may moromam.....Dama lako meusseu wane ?
(Allô Abdoul ! Eh écoute moi, je ne t'appelle pas pour tes foutues salutations. Toi tu commences vraiment à me prendre pour ton égal je crois.....Fiche moi la paix j'ai dit....Je veux juste savoir est-ce que je t'ai une fois montré un visage indigne autre de ce que tu connais jusqu'à ta p**e là viens dans ma maison pour me dire des insanités de toute genre ? Est-ce une fois arrivée anh ?) Asséna-t-elle furtivement.
À l'autre bout du combiné, le jeune homme s'est tu comme une carpe, totalement pris au dépourvu par les paroles de sa mère. Un silence qui a commencé à faire perdre patience à Mére Ndoumbé.
-Tu m'as pas entendu xana ? Répond à ma question.
-Non Maman tu ne m'as jamais montré un autre visage outre.....
-Alors pourquoi cette satanée de petite laobé a osé me manquer de respect ? La coupe-t-elle. Tout ça à cause de toi. Guiss ngua damalay xamal ni rék que kokou beugeutouma ko guiss ak iow. Beugouma sakh guiss si sa entreprise bi. Té ngua déf lima la waxx nak bo bagné nak amal mane problème.
(Je te dis déjà présent que je ne veux plus la voir avec toi. Je ne veux pas aussi qu'elle travaille dans ton entreprise. Et tâche de faire cela si tu ne veux pas avoir problème avec moi.)
Elle raccroche ne le laissant pas le temps d'en placer. Ses nerfs étaient en ébullition et risquaient d'exploser d'un moment à l'autre si elle ne se calmait pas.
De nature, Mère Ndoumbé n'est pas du genre à détester quelqu'un, encore moins quelqu'un qui pourrait être comme une de ses filles. Mais pour le cas de Béssé, c'est un peu complexe.
Cette fille a quelque chose de vicieux en elle qui m'empêche de l'aimer convenablement, avait-elle dit à sa cadette, la deuxième fois où elles se sont rencontrés.
Depuis ce jour, elle essaie tant bien que mal de l'apprécier mais rien. Et désormais les choses se sont envenimées à son grand plaisir.
Des problèmes mom, tu en auras assez, songea-t-elle en rejoignant sa chambre.
*
Pendant cet intervalle de temps, dans un appartement se trouvant à Keur cité Gorgui, le jeune Abdoul est entrain de contenir sa colère qui s'est dissiper dans tout le corps.
Ses poings serrés et ses yeux rouges prouvaient carrément l'état auquel il se trouvait. Malgré le fait qu'il n'a pas encore parlé avec sa petite amie, il lui en voulait déjà.
Il savait que sa mère était capable de tout faire ou dire sauf inventer des mensonges juste pour lui mettre en mal avec Béssé.
D'ailleurs, il commençait en a avoir la conviction quand il se rappelle de la note de la dernière fois que Samira avait trouvé sur le bureau de la concernée.
Sans se soucier d'autre chose, il va se débarbouiller le visage, et en un clin d'œil enfile un tee-shirt froissé sorti tout droit de son penderie avant de prendre ses clés de voiture. Il se moquait pas mal de son apparence. Une seule chose comptait en ce moment: c'est de parler avec Béssé.
***ABDOUL KHADR AÏDARA
Je gare la voiture deux rues avant la maison de Béssé et l'appelle pour qu'elle sort.
À l'heure actuelle, je suis assez nerveux comme ça alors je ne voudrais pas perdre la boule devant ses parents et me faire passer comme un déficient mental.
Cinq minutes après, elle arrive en portant une robe Pendjab rouge qui lui allait à ravir. D'ailleurs tout ce qu'elle porte lui va. Bref, c'est pas le moment.
-Mon amour, fit-elle en me faisant un câlin affectif.
Elle se détache de moi en remarquant que je ne répondais pas à son étreinte.
-Que se passe-t-il bébé ? Je te sens un peu tendu là, lou xéw ?
-T'as rien à me dire ? Questionne-je sans pour autant détourner les yeux vers elle.
-Quelque chose à te dire ? Mane ? Non je crois pas !
-Béssé !
-Oui ?
Je la fixe enfin dans les yeux en essayant de garder mon calme. Je sens mon veine de front ressortir.
-Pourquoi tu ne me dis pas ce qui se passe une bonne fois pour toutes ?
-Comme tu veux. Qu'est ce que tu es allée faire chez ma mère ? Questionne-je.
-Ah...ta mére ! Rien juste parler avec elle comme une fille avec sa mère, me répondit-elle sans façon.
-Pourtant c'est pas ce qu'elle m'a dit tout à l'heure. Bref, c'est pas ça qui est important. Ma mère est très remontée contre toi, elle m'a appelé quand je dormais et m'a dit toute sorte de paroles te concernant.
Je reste silencieux un instant.
-Est-ce que tu sais seulement que t'as rendu les choses beaucoup plus difficiles qu'elles ne le sont déjà ?
-Et toi est-ce que tu sais que ta mére est entrain de détruire notre relation ? Certes je suis allée là-bas mais pas en ayant une pensée négative. Xalat bou raféte rék moma fa yobou wone ak beug défare. Mais qu'est-ce que j'ai récolté ? Une humiliation de sa part ! Oui pas la peine de me regarder.....Ta mére m'a dit tout ce qui lui a passé par la tête, xana sagua ma rék la défoul(à part minsulter). Je ne lui prend pas en rigueur tu sais car je la comprends après tout. J'aime ta mère comme je t'aime mais nak si elle peut aller jusqu'à me dire qu'elle a orchestré tout ce cirque de mariage avec ta chère cousine juste pour pas que tu m'épouses, je ne sais plus rien d'elle.
Un silence morne s'installa entre nous. Désemparé, je pose ma tête sur le volant du véhicule en fermant les yeux une poignée de secondes.
-À vrai dire, reprit-elle, je commence à me lasser de toute cette histoire. J'avais promis de ne pas abandonner mais là, je ne sais même plus où me donner la tête et.....la meilleure solution serait peut-être de te laisser suivre les conseils de ta mère comme ça personne.......
-Ne continue pas s'il te plaît. Je ne peux et ne veux en aucune manière te laisser. Lolou mom sama xol sax mayoumako. Mon amour pour toi est sans faille tu dois bien savoir ça.
-Mais on ne peut pas aller contre les volontés de ta mére. Abdoul elle ne m'aime pas.
-C'est vrai mais elle va devoir capituler pour ce que MOI je veux. Je vais parler avec elle ne t'inquiète pas. Tu me crois non ?
-Humm
-Allez viens là.
Je le prend dans mes bras et lui caresse le dos doucement. Même si elle feigne le contraire, je sais qu'elle doute un peu. Dès fois, le comportement de ma mére me dépasse à un tel point du raisonnement. Je ne sais pas comment est-ce que mon père arrivait à le supporter avant sa mort ? Le pauvre je parie qu'il a dû en voir de tout les couleurs.
Après un chaste b****r reçu de la part de ma bien-aimée, je rentre me reposer oubliant ainsi tout mon inquiétude.
____Fin du flashback____
-Pourquoi est-ce que tu ne l'aimes pas ? Pourtant tu m'as toujours fait croire que louma beug rék da ngua mako wara beugueul alors qu'est-ce qui a changé ? Désolé de te dire ça, mais maa si grand-mère avait réagit de cette manière avec papa, est-ce que vous auriez été ensemble maintenant ? Je ne crois pas non. Mais puisqu'il s'agit de moi rék, tu décides de bousiller ma vie. Aujourd'hui tu sais très bien que si je suis d'accord avec ce mariage, c'est uniquement pour te faire plaisir mais je ne l'aime pas. Et maintenant, cerise sur le gâteau, tu veux que je lui donne tout ce que j'ai ? Désolé mais lolou meunoumako Yaye !
-Nioussala gueine sama keur imbécile (Sors de ma maison imbécile ) dit-elle en m'indiquant la porte d'entrée.
-Il n'y a que la vérité qui blesse maman.
-ABDOUL KHADR KHANA WAKHOUMA AK IOE ?
(Abdoul khadr, je parle avec toi non ?)
-Tu as intérêt à changer car il n'est jamais trop tard pour devenir une bonne personne. Tu en fais trop maman, beaucoup trop. Lui dis-je avant de sortir du salon tout en claquant fortement la porte.
Énervé, je l'étais !