libérée par le corbeau
On récolte ce qu'on sème... On mérite ce qu'il nous arrive.
Depuis toute petite, on m'a appris que les gens étaient punis pour leurs erreurs commises. Je me demande ce que j'ai fait pour mériter ce qu'il m'arrive. J'ai perdu ma famille, mon clan, mes amis... J'ai été trahie par celui que j'aimais... En plus je suis enfermée depuis des années sans véritable raison.
Ils m'ont jetée dans une geôle et enfermée à double tour. Ils ont scellé l'entrée pour que je ne puisse pas m'échapper. Ils m'ont bandée les yeux pour que je n'utilise pas mon Sharingan. On a aussi attaché mes bras. Ça fait des années que je n'ai pas vue la lumière. Je suis sans cesse dans le noir. Au-moins on me nourrit deux fois par jour. C'est mieux que rien.
Danzo et ses hommes ont maintes fois essayé d'arracher mes yeux, sans succès. L'illusion de Shisui marche encore. Ça me rassure de savoir que des yeux aussi puissants ne tomberont pas dans les mains d'un homme pareil. Toutefois, je me demande pourquoi il ne m'a pas encore tuée. Ce serait plus simple et je souffrirais moins.
En fait, ça fait longtemps que j'aurais dû mourrir. La seule chose qui me garde en vie c'est la colère qui entrave mon coeur. Je veux les venger, mon père et ma mère. Je suis persuadée qu'ils ne méritaient pas ça. Quelque part, j'aimerais aussi savoir d'où je viens et comment j'ai obtenu ces yeux vue qu'apparemment ils ne sont pas à moi. J'aimerais tellement accomplir cela avant de quitter ce monde et rejoindre les miens.
Chaque jour, cette nuit repasse en boucle dans ma tête. Avec le temps, j'ai oublié les traits de visage de mes parents. Je n'ai même pas pu les enterrer. Quelle tristesse!
Il y'a quelques jours, la terre tremblait sous mes pieds. L'atmosphère était oppressante. J'ai même entendu des explosions. Je me demande ce qui est arrivé au village. Malheureusement, enfermée ici, je ne peux rien faire d'autre qu'écouter et attendre. Quoi exactement ? Je ne saurais le dire.
Soudain, j'entends des croissements de corbeau. On dirait qu'il s'est posé sur la fenêtre de la cellule. Il y'a des barreaux donc ça m'étonnerait qu'il puisse entrer. Quoique... quelle est la taille d'un oiseaux en réalité ? S'il est petit, il pourrait passer. Il continue de croisser. Il est rejoint par d'autres congénaires qui font encore plus de bruit. Je commence à m'inquiéter. Quelque chose est entrain de se passer mais quoi ? À présent, je sens une présence dans ma cellule, en face de moi mais pas trop près.
- Alors c'est ici qu'ils t'ont enfermée, Onahana, dit une voix claire et rauque que je ne parviens pas à bien distinguer.
J'ai peur. Et s'il était là pour en finir avec moi.
- Qui êtes-vous ? dis-je en essayant de rester calme.
Je ne dois pas laisser la peur m'envahir.
- Tu ne me reconnais pas ? Tant mieux d'une certaine façon. Je vais te sortir d'ici. Tu ne mérite pas d'être là.
Je suis surprise qu'un inconnu prenne la peine de venir jusqu'ici pour me sauver.
- Pourquoi ? lâchai-je. J'ai assez vécu pour savoir qu'on n'a rien sans rien dans ce monde. Alors pourquoi êtes-vous venus à mon secours ? Après tant d'années ? je murmure.
Je tremble à l'idée de quitter cet endroit dégoûtant, de vivre dehors comme n'importe qui. Et surtout, j'ai peur de ce qui m'attend là-bas.
- Veux-tu être libre et connaître la vérité ? Ou préfères-tu rester cloîtrée ici jusqu'à la fin de tes jours ?
La réponse est non, évidemment. Je veux sortir. Je veux voir. Je veux parcourir le monde. Je veux découvrir. Je veux me venger.
- Emmènes-moi loin d'ici, répondis-je.
Je le sens sourire. Il me porte dans ses bras et je ne sais comment mais j'ai l'impression qu'on s'envole, tels des corbeaux. Peut-être étaient-ce ses corbeaux. Il me cherchait, je crois. Et il m'a trouvée. Où m'emmène-t-il et qui est-il? J'en ai ma petite idée mais je préfère la mettre de côté pour l'instant. Il vaut mieux attendre d'être loin d'ici.
Encore quelques minutes et il me pose enfin. Je sens l'herbe mouillée sous mes pieds. L'air est différent ou ce n'est qu'une impression. Je suis libre. Enfin, pas totalement. J'ai toujours les bras attachés et les yeux bandés. L'homme, plutôt jeune selon moi, me conduit jusqu'à ce qui me semble être une cabane. Le sol est en planches. Elles crient sous nos pas. Ça doit être une vielle habitation occupée par les voyageurs de passage.
- Assieds-toi ici, je vais défaire tes liens. Et peut-être tu comprendras mieux.
Je m'exécute et lui, fait ce qu'il a dit. Mes bras sont libérés puis mes yeux. Je mets du temps à distinguer ce qui m'entoure. Au bout de quelques secondes, je vois enfin la lumière. Elle m'aveugle. Je garde les yeux fermés. Ils me font souffrir.
- Je vais chercher des plantes médicinales pour les yeux et du bois pour faire du feu. Ne tente rien de stupide, s'il te plait.
Il me parle avec une telle douceur, même quand il me gronde. Mes soupçons sur son identité deviennent plus limpides. Je l'attendrai.
Mes yeux commencent à moins me faire souffrir. Je les ouvre à nouveau. La lumière me pique moins. Je distingue certaines choses comme la table en face de moi. J'observe les alentours. En effet, je suis dans une vielle cabane. Bon, au-moins elle est propre. Mieux que ma geôle, c'est sûr. Au même moment, mon sauveur revient, les bras chargé de plantes. Il ne me prête pas attention et se dirige vers une espèce de foyer. Il dépose les plantes, pose une marmite sur le foyer et s'attèle à allumer le feu. Il ne sait pas que j'ai ouvert les yeux.
Il fait plus sombre du côté où il se trouve donc je ne distingue pas ses traits de visage. Par contre, je vois qu'il porte une longue veste à longues manches, noires avec des motifs rouges. Qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ?! Il allume le feu. Ce dernier éclaire son visage.
Ces longs cheveux, ce visage...
- Itachi ? soufflai-je.
Le concerné lève les yeux vers moi. Ma vue est brouillée par mes larmes. Je pleure oui, comme une madeleine. Je me lève avec difficulté. Lui, se rapproche de moi. Je devrais le frapper mais les forces me manquent. Alors je me jette dans ses bras, laissant la tristesse s'écouler sur ses épaules.
Je le savais. Je savais que c'était lui. L'homme que j'aime.