Devon
Ethan a sauté de joie quand il a découvert son poney à la robe isabelle dans le box. Evidemment il voulait l’essayer immédiatement et comme j’étais encore en tenue j’ai préparé Néron et le poney après qu’Ethan l’ait brossé jusqu’aux sabots.
Je l’ai hissé sur sa monture et j’ai sauté sur la mienne avant de nous diriger vers les pâtures. Nous avons pris la route du désert, Ethan a progressé chaque jour depuis son arrivée ici, nous avons pu nous rendre à la grille au petit trot sans risquer de chute.
J’ai eu la sensation omniprésente du passage de ma femme dans une certaine partie de mon corps qui aurait dû rester inexplorée toute la matinée. Mais finalement après avoir expulsé les quantités d’énergie frustratrices de ne pas pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce, je trouve qu’elle a fait preuve d’audace et que son coup était plutôt bien joué. D’autant qu’aussi bizarre et inconfortable que cela soit, elle m’a fait prendre un sacré pied.
J’ai été obligé d’en parler avec Scott, le seul qui puisse comprendre ce genre de sensations.
- Tu ne devineras jamais ce qu’elle m’a fait ce matin, lui avais-je dit alors que je soulevais cent-trente kilos répartis de chaque côté de la barre.
J'étais allongé sur le banc de musculation tandis qu’il sécurisait les poids au-dessus de moi.
- C’était sexuel ? avait-il ricané.
- Evidemment, et même très particulier si c’est à toi que j’en parle.
- Qu’est-ce qu’elle a fait ?
- Un grand numéro de dominatrice dans toute sa splendeur et sa perversité.
- C’est-à-dire ?
- Alors déjà je me suis réveillé accroché au lit par les quatre membres…
- Non ! Elle a osé ?!
Evidemment qu’il était mort de rire, moi aussi j’en avais ris… après coup… et encore jaune… mais j’en avais ris.
- Elle a été particulièrement pénétrante dans ses actions si tu vois ce que je veux dire…
- Elle t’a mis un gode dans le cul ?!
- Non mais t’es malade ! Heureusement que non p****n je ne serais jamais sorti de la chambre si elle m’avait fait un truc pareil !
- Oh bah si c’était qu’un doigt ce n’est rien alors…
- Je n’ai pas ton ouverture d’esprit Scott…
- Non mais maintenant tu es ouvert du cul en tout cas, avait-il répondu beaucoup trop fort en se tordant de rire.
- p****n mais t’es mon ami ou pas ?
- Bien sûr, mais c’est drôle, alors c’était bien ?
- Bah c’était surprenant.
- Mais bien.
- Comment elle a pu savoir faire un truc comme ça ?
- Elle n’en est surement pas à son coup d’essai si c’est une vraie dominatrice. Tu la laisseras recommencer ?
- Certainement pas !
Je me laisse encore la possibilité de réfléchir quand même sérieusement à la question, c’était intéressant comme jouissance, plus intense, plus profond.
- Ce n’est jamais facile pour les hétéros ce genre de passage, avait-il dit plus sérieusement, mais à vrai dire c’est par là que se touche la prostate et c’est ça qui déclenche les « wow ».
- Ah, donc c’est normal.
- Bah oui, t’es pas devenu gai parce que t’as pris un doigt mon gars, ça arrive à tout le monde hein, avait-il encore ricané.
Son petit discours totalement nonchalant m’avait légèrement détendu, la bonne séance avec le concours de Preston que je m’étais imposée aussi et ensuite j’étais directement parti monter Dixon à la carrière où j’avais aperçu au loin Adena se rendre à la salle de sport.
Au retour de notre promenade avec Ethan je trouve Jackson en sang et particulièrement exaspéré qui sort du stand de tir alors que nous arrivons à proximité du hangar.
- Qu’est-ce qu’il passe ? lui demandais-je en évaluant son état.
Il a sans nul doute saigné du nez et son œil commence à gonfler et prend gentiment une teinte violacée.
- Ta p****n de femme m’a sauté dessus.
- Excuse-moi ?!
- Ouais pardon… Mais bordel c’est une sauvage, tu devrais vraiment la calmer.
- La façon dont je gère les choses avec ma femme ne te regarde absolument pas et fais attention à la manière dont tu parles devant le petit.
- Alors trouves une solution parce qu’elle me saute à la gueule chaque fois qu’elle en a l’occasion, elle voulait défoncer Aaron et je me suis interposé donc elle s’en est prise à moi.
- Ok je vais lui parler. C’était quand ça ?
- Y’a pas deux petites heures, je suis allé me défouler au stand de tir.
- Elle est où ?
- J’en ai rien à foutre.
Je le laisse à ses fulminations et repars avec Ethan.
- C’est Adena qui l’a frappé ?
- Tu vois ce que ça donne quand on énerve une femme de caractère ?
- Ouais, elle lui a mis une raclée.
- Elle ne doit pas être belle à voir non plus …
- Il l’a tapé aussi ?
- J’en doute pas petit gars, mais ne t’inquiètes pas elle est forte comme une panthère.
- Tu crois qu’elle saigne ?
- J’en ai aucune idée, allez ramène ton poney et on rentre prendre le goûter.
- Super ! J’ai faim !
- Tu m’étonnes après cette journée entière à dépenser de l’énergie, tu vas pouvoir aller dans ta chambre profiter de tous tes nouveaux jouets et si tu sors de la maison ?
- Je dois avoir quelqu’un avec moi, je n’ai pas le droit d’être tout seul, répète-t-il en levant les yeux au ciel.
Il prend un peu beaucoup du caractère d’Adena, avec son mépris du règlement, ses réponses et ses petites provocations et ma femme doit être particulièrement fière d’elle à ce niveau-là.
Maria prend mon relais une fois que nous sommes arrivés à la maison et je monte directement à l’étage où je suppose trouver mon bureau vide.
A ma grande surprise Serena travaille et discute en ligne avec deux interlocuteurs en même temps, donnant des ordres secs, raccrochant en jetant le combiné avec la même énergie volontaire de destruction que je suis capable de déployer pour éclater ce p****n de combiné qui peut rendre fou.
- Salut, tu devais travailler aujourd’hui ?
- Non, donc comme je ne me suis pas accordée de repos, les personnes dont j’avais besoin non plus. J’en ai rien à foutre de leur p****n de Noël à la con !
- Ok, tu passes une mauvaise journée.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ce matin ?! me demande-t-elle sèchement.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler.
- Gabriel s’est tiré aux aurores et s’est repointé torse nu luisant comme si tout allait bien en me disant qu’il vous avait rendu un « petit service » à toi et ta femme dont il ne tient absolument pas à me parler.
Bon, je constate que ma négociatrice est en plein burn-out de fin de journée et en proie à une hystérie qu’il faut que j’avorte immédiatement.
- Est-ce que tu as fait une pause aujourd’hui ? lui demandais-je en cherchant à percer la vérité dans son regard.
L’atmosphère et les attitudes changent subtilement, elle retient son souffle un instant quand elle comprend, comme elle comprend toujours tout, tout de suite.
- Bien, je pense que maintenant tu dois te calmer et respirer un grand coup.
Elle s’exécute immédiatement et s’adosse dans le fauteuil. C’est tellement facile avec elle. J’avance alors et m’assieds sur le bureau pour lui faire face. J’attrape sa main sur laquelle étincèlent ses bagues argentées et je lui en caresse le dos.
- Qu’est-ce qu’il se passe ma belle ?
- Je suis particulièrement sur les nerfs aujourd’hui.
- Pourquoi ?
- J’en sais rien ! J’ai été contrariée dès le réveil par mon mec en sueur et à moitié à poil dans le ranch, pour commencer. Ensuite ces petits secrets que vous avez tous les trois à batifoler les uns autour des autres comme des adolescents ça m’exaspère tout particulièrement.
- D’accord, il ne se passe rien du tout entre nous trois, Gabriel est venu me rejoindre ici ce matin et nous avons couru tous les deux autour du ranch et j’étais exactement dans le même état que lui.
- Alors pourquoi il a déboulé et m’a posé des questions sur cette voiture à la con ?
- Parce que nous avons parlé de certaines choses en courant et qu’il a probablement eu le besoin de partager cela avec toi.
Elle ne dit plus rien, je sens sa main légèrement fébrile dans la mienne et d’un coup je comprends. Je pose le dos de la main sur son front, elle est fiévreuse. Elle est en pleine crise de manque.
- Tu as vu Scott aujourd’hui ?
- Non, j’ai voulu ce matin mais je suis venue bosser et ensuite le temps a filé.
- Tu es en manque mon cygne.
- Et alors ?! Tu ne savais pas ce que ça faisait d’être sevrée de toutes les conneries que j’ai l’habitude d’ingérer quel que soit le format ?!
Elle retire brusquement sa main de la mienne, elle cherche à s’échapper de l’emprise naturelle que j’ai sur elle. Je porte mon téléphone à mon oreille et j’attends patiemment que Scott réponde.
- Est-ce que tu as du Lysanxia qui traine quelque part ?
- Serena est en crise ? Il n’y a pas de traitement pour la dépendance à la coc Devon…
- Ouais, agitation, fébrilité, fièvre, sueur froide…
- Je passe la voir à sa chambre quand elle rentre ok ?
- Je te l’envoie.
Je raccroche, je n’ai pas quitté mon ange noir des yeux et elle semble en proie à la perdition.
- Arrête de réfléchir ma belle et arrête de torturer mes employés pour aujourd’hui sinon ils vont démissionner et tu seras obligée de les remplacer.
- D’accord, cède-t-elle instantanément.
Je l’aide alors à se relever, elle tient sur ses jambes faiblement mais semble déterminée à se débrouiller toute seule comme toujours.
- Est-ce que ça va aller ?
Elle me repousse encore d’un geste de la main et se dirige vers la porte.
- Je ne suis pas infirme patron !
- Attention ma douce, ce ton avec moi…
Elle se fige un instant avant de planter ses yeux dans les miens comme pour me défier d’agir… p****n c’est ce qu’elle veut… Elle cherche quelque chose, elle manque de quelque chose et elle essaye de le communiquer à sa façon…
- Vas-y, lui dis-je alors en lui faisant un signe de la main tout en détournant le regard de cette tentation viscérale.
Je m’oblige à la laisser partir pour ne pas lui sauter dessus et répondre à sa supplique silencieuse… p****n de bordel…Je soupire un grand coup…Quel merdier…