Chapitre 11

1487 Words
Puis, à la fin du film, elle la secoua doucement. — Léa… hé, réveille-toi, il faut que tu rentres, murmura-t-elle en caressant doucement son bras. — J’ai pas envie, marmonna Léandra les yeux encore mi-clos. — Je sais… mais maintenant que tu connais l’adresse, tu pourras venir autant que tu veux. D’accord ? Léa soupira, bougonne, mais se leva sans protester davantage. Quelques minutes plus tard, elles sortirent ensemble. Flaviana appela un taxi et accompagna sa sœur jusque dans leur quartier. Lorsqu’elles approchèrent de la maison familiale, Flavia s’arrêta à l’angle de la rue. — Va, dit-elle doucement. Je préfère pas que les parents me voient. Léa hocha la tête, glissa un dernier câlin furtif à sa sœur, puis traversa la rue. Flaviana, restée en retrait dans l’ombre, observa de loin jusqu’à ce que la porte se referme derrière Léandra. Alors, en silence, elle tourna les talons et reprit le chemin de son appartement, le cœur un peu plus apaisé qu’au matin. Dans la maison baignée par les lumières du soir, Léandra referma la porte doucement derrière elle. Elle entendait déjà des voix venant de la cuisine. Lorsqu’elle y entra, elle trouva son père assis à table, les bras croisés, et sa mère, Angnella, en train de poser les assiettes. Dès qu’elle la vit, le regard d’Angnella se durcit. — Où étais-tu ?! Tu te rends compte que tu nous as fait une peur bleue ?! J’ai failli appeler la police ! s’écria-t-elle. Léa garda son calme et répondit : — Si vous m’aviez laissé mon téléphone, j’aurais pu vous prévenir que j’étais chez une amie pour faire des exos. C’était pas sorcier. — Ce n’est pas une excuse, gronda Cesare. Tu aurais dû venir nous demander l’autorisation avant de sortir. À partir de maintenant, tu ne sors plus sans notre accord, c’est clair ? — Je sors déjà jamais sans votre accord. Alors c’est pas comme si ça changeait, dit Léa avec amertume. Vous m’enfermez tout le temps. Franchement… heureusement que Flavia a eu le courage de partir. Cesare tapa sur la table, furieux : — Je t’interdis de prononcer encore son nom sous ce toit ! — Elle reste ma sœur. Que ça vous plaise ou pas, répliqua Léa, les yeux brillants. Angnella intervint d’une voix sèche : — Léandra, tais-toi maintenant. Mais Léa n’en pouvait plus. Les mots sortirent d’un seul jet : — J’ai hâte d’avoir dix-huit ans. J’vous jure que je vais partir d’ici. Vous êtes les pires parents qu’une fille puisse avoir. Puis, sans attendre de réponse, elle tourna les talons et monta les escaliers quatre à quatre. Sa porte claqua. En bas, un silence pesant s’abattit. Cesare et Angnella se regardèrent, déstabilisés, incapables de dire un mot. De son côté, Flaviana rentra à son appartement, le visage marqué par la fatigue et les pensées en désordre. Elle posa ses sacs dans un coin du salon et s'affala sur le canapé. Son regard balaya les murs blancs, les meubles encore neufs, et son esprit revint brutalement à la réalité : le loyer, les charges, la nourriture, et bientôt, plus rien pour payer. Elle soupira longuement, puis attrapa son téléphone. Elle ouvrit un site d’annonces. Même si certains boulots étaient minables, elle voulait tenter autre chose, quelque chose de "propre", comme l’aurait dit Alessandro. Elle voulait prouver qu’elle pouvait vivre sans s*******e. Le lendemain matin, elle se leva tôt, prit une douche froide pour se réveiller, s’habilla sobrement et sortit dans les rues à la recherche d’un travail. Elle fit plusieurs arrêts. Des bars, des salons, même une boutique de vêtements. Beaucoup d’hommes disaient oui pour l’engager, mais à chaque fois, leurs yeux la déshabillaient avant même qu’elle parle. Elle connaissait ces regards : ils n’embauchaient pas une employée, ils convoitaient une proie. Après avoir repoussé plusieurs avances déguisées, elle entra dans un petit cabinet de comptabilité, un bureau discret mais bien tenu. Elle présenta son CV simplifié. Le patron, la cinquantaine, l’air poli mais au sourire glissant, l’écouta en silence. Puis il la fixa longuement. — Vous n'avez pas d'expérience dans ce domaine… murmura-t-il. Flaviana resta droite. — Je peux apprendre. Je suis sérieuse. Il sourit, presque amusé. — Peut-être… mais pour ça, faut montrer que vous le méritez. Je dois être sûr que vous saurez… satisfaire les exigences du poste. Son regard glissa sur elle d’une manière trop familière. Flaviana comprit tout de suite. Encore un. Elle sentit la colère monter, mais la maîtrisa. Le bureau silencieux, aux murs tapissés de dossiers et de classeurs alignés, l’air était devenu lourd, chargé d’un mélange de tension et de désir latent. Flaviana, assise face au bureau du patron, croisa ses jambes lentement, un sourire ambigu sur les lèvres. Elle le fixait droit dans les yeux, laissant un silence peser avant de murmurer : — Vous avez dit que je devais prouver que je méritais ce poste… Le patron, visiblement troublé, recula légèrement sa chaise, comme pour mieux l’observer. Il n’était pas habitué à tant de franchise. Flaviana se leva lentement, s’approcha, puis posa ses mains sur le bord du bureau, penchée vers lui. Son décolleté attirait déjà ses yeux. — C’est ça que vous attendiez, non ? souffla-t-elle. Il ne répondit pas. Il se leva, contourna le bureau, et sans un mot, l’embrassa. Le b****r était brutal, affamé. Flaviana y répondit avec la même ardeur, surprise de l’excitation qui la gagnait. C’était peut-être malsain, mais elle avait envie de comprendre ce que cela faisait. De coucher ici, dans un bureau qui sentait le papier et l’ambition. Les vêtements furent vite désordonnés. Alors qu’il fouillait dans un tiroir, Flaviana haussa un sourcil, intriguée. — Tu cherches quoi, là ? Il sortit un petit sachet plastifié. Un préservatif. — Toujours en avoir un... au cas où, dit-il avec un sourire en coin. Flaviana écarquilla légèrement les yeux avant de rire doucement. — Maintenant je comprends pourquoi certaines femmes du bureau m’ont regardée comme une intruse. Je dois pas être la première à passer par ici. Le patron n’eut même pas besoin de répondre. Il la repoussa doucement contre le bureau et l’embrassa à nouveau, cette fois avec une urgence presque fébrile. Il écarte ses jambes et la pénètre avec sa queue. Ses va et vient étaient mouvementés. Leurs corps se mêlaient sur le bureau en bois massif, entre les dossiers éparpillés et les volets à demi tirés. Les gémissements étaient retenus, étouffés, comme pour éviter que les murs ne trahissent leur élan interdit. Chaque coup d’œil vers la porte, chaque respiration haletante, portait la peur d’être surpris. Et pourtant, aucun des deux ne voulait s’arrêter. — T’as pas peur que quelqu’un entre ? murmura Flaviana en cambrant légèrement le dos. — Tout le monde est en pause, chuchota-t-il contre sa nuque. Et puis... t’en avais pas envie ? Elle le fixa, un brin moqueuse. — Si, mais je croyais que c’était moi qui devais prouver quelque chose. Il sourit, plus félin qu’amusé. — Tu viens de le faire, brillamment. Le moment se prolongea dans une tension charnelle, mêlée d’un jeu de pouvoir. Quand ils finirent, les corps encore frémissants, ils se rhabillèrent en silence. Puis leurs regards se croisèrent à nouveau. — T’as adoré, avoue, dit-elle en rajustant sa jupe. — Et toi non ? répliqua-t-il en boutonnant sa chemise. C’était… imprévu. — Et intense. Il hocha la tête, amusé. Puis il se dirigea vers son bureau et décrocha son téléphone. — Alors, je suis engagée ? lança-t-elle avec un sourire provocateur. — Oh, que oui. Je te trouve même un poste à ta hauteur. Il composa un numéro, le combiné contre l’oreille. — Silvano ? Oui, Silvano De Santi. Tu peux venir ? J’ai quelqu’un à te présenter… Non, pas comme d’habitude. Elle, elle va rester. Il raccrocha, les yeux toujours sur Flaviana. — Bienvenue dans l’équipe, Flaviana. Je sens qu’on va faire de grandes choses ensemble. Quand Silvano entra dans le bureau, Flaviana resta figée un instant. Il était bien différent du patron : grand, élancé, les traits tirés mais élégants, et un regard sombre, presque dur. Il avait l’air de quelqu’un qui ne perdait jamais son temps. Ni avec les gens, ni avec les mots. — Silvano, voici Flaviana. Elle va intégrer notre équipe, dit le patron avec un ton léger, presque complice. J’aimerais que tu lui montres son espace et que tu la formes sur les dossiers. Silvano hocha brièvement la tête, sans sourire. Il jeta à Flaviana un regard rapide, puis se tourna déjà vers la porte. Elle, de son côté, esquissa un sourire poli, qu’il ignora complètement. Elle le suivit dans le couloir, silencieuse, jusqu’à un petit bureau lumineux en face du sien. Une fois arrivé, il posa une liasse de documents sur la table. — C’est ici que tu travailleras, dit-il en posant les mains sur le dossier de la chaise. Tu trouveras dans ce dossier les premières tâches. Rien de compliqué pour commencer. A suivre
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