Chapitre 9

1496 Words
— Parce que j’ai décidé de vivre autrement ? De faire ce que j’ai envie ? J’ai fait de mal à personne. Je veux juste vivre, à ma façon. Angnella secoua la tête, le regard dur. — On ne vit pas en vendant son corps. On survit. Et toi, tu te contentes de ça… Tu fais la p**e, Flavia. Et tu oses appeler ça être libre ? Flaviana éclata d’un rire court, nerveux. — Oui, je suis une p**e. Et je suis heureuse comme ça. J’ai pas honte. J’assume tout. Parce que c’est moi qui choisis. La gifle partit sans prévenir, nette et violente. Flaviana bascula légèrement la tête sur le côté. Une brûlure sur la joue, un vide dans le ventre. — Tu le vois, ce que tu es devenue ? murmura Angnella, les larmes aux yeux. Un silence lourd suivit. Le regard de Flaviana ne vacilla pas. Mais son cœur, lui, se fissurait lentement. — Pars. Et ne reviens plus. Tu ne verras plus Léandra. Je ne veux plus que tu approches cette maison. — Tu crois que tu peux m’empêcher de voir ma sœur ? Tu crois qu’un verrou peut me séparer d’elle ? Je viendrai, s’il le faut. Je trouverai un moyen. — Non. Tu ne fais plus partie de cette famille. Angnella recula lentement, le regard encore accroché à celui de sa fille, puis elle rentra dans la maison. Flaviana fit un pas en avant, mais la porte claqua sèchement, refermant à nouveau ce monde dont elle était désormais bannie. Elle resta là, dans la rue, les bras pleins de cadeaux que personne ne voulait. Seule. Comme jamais. Voici ce passage réécrit dans un style narratif fluide, sombre et émouvant, avec une tension dramatique soutenue, fidèle à l’atmosphère d’un roman adulte à tonalité mafieuse : Ses yeux s’embuaient, mais Flaviana ne disait rien. Aucun mot ne sortait de sa bouche. Sa gorge était nouée, sa poitrine trop serrée. Elle fit volte-face, les bras encore chargés des cadeaux qu’on avait refusé de prendre, et descendit les marches du perron. Dans la rue, Donata, leur voisine, l’attendait presque. Appuyée contre le mur, un sourire moqueur pendu aux lèvres, elle murmura quelque chose à une autre femme en hochant la tête en direction de Flaviana. Flaviana ne répondit pas. Elle n’en avait plus la force. Mais quand elle leva les yeux, elle aperçut son mari, ce bon vieil Ernesto, au premier étage, derrière les rideaux, qui la fixait en silence. Ses bras croisés, le regard lourd de jugement. Elle détourna les yeux et s’en alla. Quelques minutes plus tard, elle poussait la porte d’un bar du quartier. Un de ces lieux étroits, sombres, où l’on vient noyer sa fierté autant que ses regrets. Elle s’installa au comptoir, balança les sacs à ses pieds et commanda un verre, puis un autre, puis encore un. Le serveur la regardait avec une inquiétude grandissante. — Vous savez… l’alcool, c’est pas une solution, dit-il doucement en posant un énième verre devant elle. — T’es barman ou thérapeute ? lâcha Flaviana d’un ton glacé. Sers-moi et la ferme. Le barman obéit sans discuter. Les larmes coulaient lentement, silencieusement, tandis qu’elle portait le verre à ses lèvres, encore et encore. Son maquillage avait coulé. Elle ne ressemblait plus à rien. Juste une fille seule, perdue, brisée. Des hommes commencèrent à s’approcher, attirés par son allure provocante, ses gestes désordonnés, ses yeux troubles. Le premier fut facile à séduire : elle l’embrassa sans réfléchir. Puis un deuxième, puis un troisième. Elle se mit à danser au centre du bar, les talons instables, les gestes flous, le rire cassé. Un homme, plus lourd, plus entreprenant, murmura contre son oreille : — Viens, je te veux. On peut b****r, toi et moi. Flaviana tourna la tête lentement, le fixa d’un regard noir et grimaça : — T’as qu’à te payer une p**e. Moi je suis occupée à m’écrouler. Elle retourna au comptoir, seule, en titubant, ignorant les regards, les rires. Elle but encore, jusqu’à ce que le monde tourne. Le bar ferma. Tout le monde était parti. Elle était restée là, affalée sur la table, ses bras croisés sur le bois collant, la tête entre eux, endormie comme une gamine fatiguée d’avoir trop pleuré. Le barman vint doucement la réveiller : — Mademoiselle… j’ai appelé un taxi pour vous. Vous pouvez pas rester là. Flaviana ouvrit difficilement les yeux. Elle regarda autour d’elle. Le silence. Le vide. Même l’air semblait peser contre elle. Elle murmura d’une voix rauque, presque inaudible : — Merci… Puis elle se leva lentement, rassembla ses sacs, et marcha jusqu’à la sortie, vacillante, à moitié brisée. Ses yeux s’embuaient, mais Flaviana ne disait rien. Aucun mot ne sortait de sa bouche. Sa gorge était nouée, sa poitrine trop serrée. Elle fit volte-face, les bras encore chargés des cadeaux qu’on avait refusé de prendre, et descendit les marches du perron. Dans la rue, Donata, leur voisine, l’attendait presque. Appuyée contre le mur, un sourire moqueur pendu aux lèvres, elle murmura quelque chose à une autre femme en hochant la tête en direction de Flaviana. Flaviana ne répondit pas. Elle n’en avait plus la force. Mais quand elle leva les yeux, elle aperçut son mari, ce bon vieil Ernesto, au premier étage, derrière les rideaux, qui la fixait en silence. Ses bras croisés, le regard lourd de jugement. Elle détourna les yeux et s’en alla. Quelques minutes plus tard, elle poussait la porte d’un bar du quartier. Un de ces lieux étroits, sombres, où l’on vient noyer sa fierté autant que ses regrets. Elle s’installa au comptoir, balança les sacs à ses pieds et commanda un verre, puis un autre, puis encore un. Le serveur la regardait avec une inquiétude grandissante. — Vous savez… l’alcool, c’est pas une solution, dit-il doucement en posant un énième verre devant elle. — T’es barman ou thérapeute ? lâcha Flaviana d’un ton glacé. Sers-moi et la ferme. Le barman obéit sans discuter. Les larmes coulaient lentement, silencieusement, tandis qu’elle portait le verre à ses lèvres, encore et encore. Son maquillage avait coulé. Elle ne ressemblait plus à rien. Juste une fille seule, perdue, brisée. Des hommes commencèrent à s’approcher, attirés par son allure provocante, ses gestes désordonnés, ses yeux troubles. Le premier fut facile à séduire : elle l’embrassa sans réfléchir. Puis un deuxième, puis un troisième. Elle se mit à danser au centre du bar, les talons instables, les gestes flous, le rire cassé. Un homme, plus lourd, plus entreprenant, murmura contre son oreille : — Viens, je te veux. On peut b****r, toi et moi. Flaviana tourna la tête lentement, le fixa d’un regard noir et grimaça : — T’as qu’à te payer une p**e. Moi je suis occupée à m’écrouler. Elle retourna au comptoir, seule, en titubant, ignorant les regards, les rires. Elle but encore, jusqu’à ce que le monde tourne. Le bar ferma. Tout le monde était parti. Elle était restée là, affalée sur la table, ses bras croisés sur le bois collant, la tête entre eux, endormie comme une gamine fatiguée d’avoir trop pleuré. Le barman vint doucement la réveiller : — Mademoiselle… j’ai appelé un taxi pour vous. Vous pouvez pas rester là. Flaviana ouvrit difficilement les yeux. Elle regarda autour d’elle. Le silence. Le vide. Même l’air semblait peser contre elle. Elle murmura d’une voix rauque, presque inaudible : — Merci… Derrière le comptoir, le barman essuyait un verre distraitement, les yeux posés sur elle. — J’sais pas ce que t’as vécu… dit-il d’une voix posée. Mais tu régleras rien comme ça. Flaviana leva les yeux, ricanante, la voix un peu pâteuse. — Tu veux pas perdre une cliente, c’est ça ? Moins je bois, moins t’encaisse, hein… Le barman reposa doucement le verre, croisa les bras et la fixa. — J’ai vu des gens se détruire ici. J’vais pas rester là à regarder faire. T’es pas comme eux. Elle le regarda, cette fois plus longtemps. Son regard n’avait rien de lubrique ni de méprisant. Juste de la franchise. Et quelque chose d’autre, qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps : une forme de respect. Un silence flotta. Puis un klaxon gronda dehors. Flaviana tourna la tête vers l’entrée. Le barman souffla doucement. — C’est ton taxi. Elle hocha la tête et tenta de se lever. Son corps tangua aussitôt. Elle dut se retenir au bord du comptoir. — Viens. Je t’aide. Il sortit de derrière le bar, posa une main prudente dans son dos. Elle s’appuya légèrement sur lui. Au moment où leurs mains se frôlèrent, quelque chose d’étrange se produisit. Une chaleur. Un trouble. Leurs yeux se croisèrent. Ils restèrent là une seconde de trop. Puis une autre. Et soudain, sans qu’aucun mot ne soit échangé, sans préméditation, leurs visages se rapprochèrent. Et leurs lèvres se trouvèrent. Ce n’était pas un b****r doux. Ni brutal. Juste sincère. Un mélange de fatigue, de solitude, et de ce besoin vital d’être touché autrement que par la douleur. A suivre
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