Par mégarde...

621 Words
Je m'assois sur mon canapé, encore sonnée de la tournure des événements. Je récapitule. 1) Simon part demain à Dubaï. 2) Simon et moi nous sommes embrassés. 3) Simon m'a embrassé... Quoi ?! Comment cela a t-il pu se produire ? Il est mon meilleur ami !  Je revois la soirée encore et encore dans ma tête, puis, morte de fatigue, je sombre dans le sommeil.  Il est dimanche et j'ai les idées plus claires que la veille. Un bisous, qu'est ce qu'un bisous? Ce n'est pas bien grave après tout et c'est arrivé comme ça, avec le trop plein d'émotions, dans le feu de l'action. Ca ne va rien changer entre lui et moi, il reste mon meilleur ami. Je décide de lui envoyer un message, pour le lui faire comprendre lorsque je me souviens de mon appel de la veille. Oui, l'appel que j'ai tout simplement décidé d'ignorer. Faites que ce soit pas mon patron. Faites que ce soit pas mon patron.. faites que ce soit... et ben si, c'est mon patron. Super. Il m'a laissé une dernière chance et voilà que j'ignore son appel. Je décide de le rappeler, et en lui expliquant la soirée et la nouvelle que j'ai reçu, il comprendra, n'est-ce pas ? Il va être indulgent. Elsa, réveille toi, tu parles de ton enflure de patron la, il ne va pas laisser passer ça aussi facilement...  Tuuuut. Tuuuut. Mon cœur bat à mille à l'heure, je suis tout d'un coup pris d'un élan de stress et je veux raccrocher. Allez, courage, ça va bien se passer.  "Stevenson. Que me vaut l'honneur de vous avoir au téléphone?" , répond t-il, d'une voix qui me semble un peu trop sérieuse à mon goût.  "Monsieur Hendemitt, je suis vraiment, vraiment désolé de ne pas avoir pris votre appel hier soir. En fait, j'ai appris une terrible nouv...", je me fais couper par mon patron. "Hé, détendez vous Stevenson. Vous avez peur de vous faire virer ou quoi?", rigole t-il à l'autre bout du fil. Hein ? Il va falloir m'expliquer la...  "Je..." "Et bien, il va vraiment falloir que vous fassiez des efforts si on veut avoir une conversation constructive vous et moi.", il rigole encore, "Bref, si je vous ai appelé, c'est parce que vous avez oublié votre sac à main, vendredi soir au boulot. Et je me suis dis que vous en aurez sûrement besoin pour payer l'addition chez "Paul Kenn's", à moins que votre ami l'ai payé pour vous", il insiste sur le mot "ami".  "Oh, euh, oui, merci beaucoup. Comment saviez-vous que...?" "J'étais à quelques tables de la votre. Mademoiselle à des goûts de luxe à ce que je vois."  Oh bordel de ****. Ok, soit il me suit vraiment partout, soit je suis la femme la moins chanceuse sur cette terre. Il aurait aussi vu le baiser...? Non, impossible. J'espère pas. Et puis, de toute façon je m'en fiche, j'ai le droit de faire ce que je veux, mince à la fin.  "C'était pour une occasion, voilà tout. Merci de m'avoir prévenu pour mon sac à main." "Avec plaisir. Oh, et juste un détail, vous m'excuserez mais lorsque je l'ai trouvé, votre sac à main m'a glissé des mains, et tout ce qu'il y avait à l'intérieur est tombé sur le sol. Ne vous inquiétez pas, j'ai tout ramassé, y compris vos 3 capotes et vos bas noirs.", je déglutis. "Très sexy d'ailleurs.", me souffle t-il. Une tonne de frissons me parcourent alors tout le corps et mes mains moites peinent à garder le téléphone contre mon oreille. "A demain, Stevenson", et il raccroche. Même de la où je suis, je peux discerner son large sourire narquois qui me tétanise sur place.
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