Épisode 4 — 6h du matin, sueur et sarcasmes

390 Words
Le réveil sonne à 5h45. Clara sursaute, ouvre un œil, et regrette aussitôt d’être née. — C’est une blague… soupire-t-elle, la tête encore sur l’oreiller. Mais non. Ce n’est pas une blague. Liam l’attend sur le terrain de sport à 6h tapantes. Elle roule hors du lit comme un phoque fatigué, attrape un vieux legging et un t-shirt XXL de licorne, et s’observe dans le miroir. — Si la sueur fait fondre la graisse, je vais devenir un glaçon, marmonne-t-elle en s’attachant les cheveux. Dehors, l’air est frais, la rosée colle à ses baskets. Le stade est presque vide, sauf lui. Liam. Debout, les bras croisés, silhouette parfaite dans un jogging noir. Il a déjà couru. Forcément. — T’es en retard, lance-t-il avec un sourire taquin. — Non, c’est toi qui et trop à l'heure, rétorque Clara. — Allez, princesse licorne, on commence par un petit échauffement. — “Petit”, dit-il… je parie qu’il va me faire courir jusqu’à Paris ? Et ça ne manque pas. Dix minutes plus tard, Clara respire comme une locomotive en feu. Liam court à côté d’elle, tranquille, comme si ses poumons étaient en or. — Tu vas t’y faire, dit-il calmement. — Je vais surtout m’évanouir, et tu seras poursuivi pour meurtre. Il rit. Et ce rire… léger, sincère, la déstabilise. Elle ne s'y attendait pas Après le footing, viennent les exercices. Pompes, squats, gainage. Clara râle à chaque mouvement. — Sérieusement, t’as déjà essayé d’être lourde ? C’est un sport en soi ! — Justement, c’est pour ça qu’on est là. — On ? Parce que toi aussi tu veux perdre du poids ? — Non, mais j’ai peut-être des choses à perdre d’autres que ça. Elle lève un sourcil, surprise par la nuance dans sa voix. Puis détourne le regard. Quand ils terminent, Clara s’écroule sur l’herbe, les bras en croix. — Si je survis, je t’étrangle. — Marché conclu, sourit-il, assis à côté d’elle. Le soleil commence à se lever, teintant le ciel de rose. Liam la regarde, haletante, les joues rouges, les cheveux en bataille. Et pour la première fois, il la trouve… belle. Pas “belle pour une fille ronde”. Juste belle. Mais il détourne vite le regard. Parce qu’il se souvient encore du pari. Et que ce pari commence dangereusement à lui sembler idiot.
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