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__________________________ASSIA FALL___________________________ Vous devez sûrement vous poser plein de questions sur moi. Notamment sur ce qui m'a mené jusque là? Je vais vous raconter mon Histoire. Je m'appelle Assietou Coumba Fall mais tout le monde m'appelle affectueusement Assia. Je suis issue d'une famille polygame dont ma mère est la première épouse. Elle n'a eu que des filles et je suis la benjamine. Ma tante, l'autre femme de mon père a trois garçons et deux filles. Mes trois sœurs n'ont jamais été porté sur les études malgré toute l'insistance de ma mère. Aïssatou, l'ainée de la famille n'est toujours pas mariée, mais elle a su s'en sortir. Après le BFEM, elle a suivi une formation en restauration et elle tient sa petite entreprise d'évènementiel. Travail qu'elle aime bien. Les deux autres, Myriam et Awa sont mariées depuis fort longtemps. Myriam vit en Amérique auprès de son époux et Awa, à Dakar. Enfin, je pense car depuis la mort de ma mère, je n'ai pratiquement plus de leurs nouvelles. J'ai toujours été la plus studieuse de la maison, celle qui ramenait les bonnes notes et les meilleurs rangs, rendant ainsi fière ma mère qui misait tout sur moi. Elle rêvait d'une grande carrière pour moi. Cela me motivait et c'est haut la main que je réussis au baccalauréat avant même d'avoir mes dix huit ans. Elle s'est saignée et m'a inscrite dans une excellente école. Quand j'ai eu mes diplômes, je me suis retrouvée dans une des plus grandes boites commerciales du Sénégal et de l'Afrique de l'ouest, qui polarisait plusieurs pays frontaliers du Sénégal Je m'occupais des comptes des plus gros clients de la boite, les clients du Sénégal comme du reste de l'Afrique. L'argent passait entre mes mains comme de l'eau. Mais mon salaire me permettait de ne même pas penser à y toucher. Mon travail avait fait en sorte que ma mère ait retrouvé tout ce qu'elle avait perdu avant parce qu'elle n'avait pas ce garçon que mon père désirait tant et pour qui, selon lui, il avait épousé Tante Saly. Loin d'être méchante, elle était une femme qui avait fait de ma mère sa grande sœur mais les sœurs de mon père avaient réussi à la détourner et à faire en sorte qu'elle fasse de ma mère sa grande rivale. Pourtant, cela n'avait aucunement empêché ma mère de me demander de payer les études supérieures de mon demi frère Seydou. Chose que je fis avec grand plaisir. Il n'y avait aucune animosité entre eux et nous. Nous avions le même sang. J'étais heureuse et alors que je me croyais accomplie, je fis la rencontre d'un homme presqu'une année après avoir commencé à travailler. En retard, complètement à l'ouest un vendredi matin, je courais pour me trouver un taxi parce que ma voiture était en panne depuis plus de deux semaines et le mécanicien n'arrivait toujours pas à trouver l'origine de la panne. Je manquais alors de peu de me faire renverser par une grosse voiture. Le conducteur s'en était voulu visiblement et sortit pour me venir en aide. Il était beau, grand, viril et surtout charismatique. J'oubliai vite ce qui venait de se passer et essayai de remettre de l'ordre dans ma tenue. Je n'étais pas, à l'époque (jusqu'à présent même) ce qu'on pourrait appeler une fille " IN ". La mode, tout le reste n'a jamais été mon truc, contrairement à mes sœurs que je regardais toujours avec amusement se maquiller et se coiffer bizarrement. J'étais la garçonne des filles de ma mère. -vous allez bien? Mon Dieu! Me dit le conducteur en m'aidant à me lever. -oui oui ça va! Ce n'est pas de votre faute. J'étais un peu distraite. -oui mais moi aussi. Ça va? -oui ne vous inquiétez pas. Fis-je en essayant de héler un taxi. -Vous avez l'air pressée. Vous allez où? Je vous dépose. -au travail! Je suis en retard et j'ai une importante réunion dans moins de trente minutes et il semble qu'il y ait une pénurie de taxis justement aujourd'hui. -montez je vous dépose. Je vous dois au moins ça, pour me faire pardonner d'avoir froissé une si belle tenue. Si j'avais été blanche ce jour là, j'aurai le visage rouge comme une tomate. Je montais et il me demanda où j'allais. -yarakh! J'espère que c'est sur votre chemin. -bien sûr. Il se présenta à moi. Assane Diop! C'est ainsi que nous nous sommes connus et puisse qu'il disait ne pas habiter loin de chez moi, il s'est proposé de m'amener au travail durant tout le temps que ma voiture resta chez le mécanicien. Nous avons sympathisé et finalement nous avons fini par être plus que des amis. Nous avons commencé à nous fréquenter. J'évitais d'en parler à ma mère qui était d'une jalousie incommensurable ni à mes sœurs. Je ne savais pas comment aborder le sujet et le leur annoncer. Je voulais d'abord être sûre de nous. Du coup, je restais discrète. Il m'a facilement fait l'aimer. Je l'aimais. Tellement que je ne pouvais plus me passer de lui. Il était romantique, prévenant, protecteur et super présent. Je n'avais jamais connu cela, jamais eu de petit ami, jamais été embrassée alors lorsque pour la première fois nos langues s'entremêlèrent, j'étais devenue une autre personne alors imaginez un peu la suite. Un jour, il était en détresse face à un problème qui l'empêchait de dormir. Il avait honte même de m'en parler. J’insistais et il m'en parla. J'en riais tellement c'était anodin pour moi. Il avait besoin de trois millions. Je les lui prêtais et il me remboursa une semaine après. Puis je lui prêtais de petites sommes, trois millions jusqu'à cinq, vite fait pour régler un deal, monter des affaires et qu'il me rendait le plus souvent avant même la date à la quelle j'en avais besoin. Et toujours avec un cadeau pour me remercier de l'aider. Puis au bout de cinq mois de relation et alors qu'il avait décidé de venir se présenter à la famille, mon père et ma mère pour tout officialiser, il est passé à la vitesse supérieure. Il m'avait appelé un matin au bureau pour me dire qu'il avait un gros deal qui allait nous rapporter un gros paquet d'argent, à lui et à moi. Le coup du siècle. J'étais réticente. Il ne demandait pas n'importe quelle somme. Il s'agissait là de soixante dix millions de francs CFA! -Assane, je ne peux pas. Je suis désolée. c'est trop risqué et au delà, je ne peux pas faire sortir une telle somme de la société sans qu'il n'y ait de trace. C'est impossible. -pour l'amour du Ciel Assia! Il n'y aura aucun problème. Je te l'assure. Certains de tes clients paient en une seule commande plus que cette somme. En plus c'est l'affaire de deux ou trois semaines. Je place l'argent et en deux semaines, je pourrais récupérer mon quota et te rendre ce que tu m'as prêté. Je prépare notre avenir et celui de nos enfants. -Assane, ce n'est pas en faisant des deals que l'on prépare l'avenir de ses enfants. -ce ne sont pas des deals toi aussi. C'est un investissement qui rapporte gros et vite. Je restais sur ma position pendant une semaine. Une semaine durant la quelle, il était distant pour ne pas dire absent. Je commençais à culpabiliser car quand je l'appelais il me disait ne pas avoir de temps et qu'il lui fallait trouver de l'argent pour monter son affaire. Puis il me convainquit car il avait réussi à me faire culpabiliser. Cette semaine là, je me suis rendue au travail en tremblant de tous mes membres. Toutes les personnes que je croisais me regardaient bizarrement. Du moins, c'est ce que je ressentais. Ce que je m'apprêtais à commettre était si énorme que j'avais l'impression que c'était écrit sur mon front. Je ne le voyais pas comme un délit, ce n'était qu'une histoire de trois semaines après tout et avant que quelqu'un ne se rende compte de quoi que ce soit, tout serait remis en place. N'est ce pas? Je me suis convaincue moi même de cette vérité et m'appliquais alors à maquiller consciencieusement toutes les traces de ce méfait. Deux des plus gros clients de mon portefeuille, se virent demander d'attendre la livraison de leur commande sous le prétexte d'un retard dans la livraison. Ils me crurent sur parole. Je falsifiais alors toutes les écritures et récupérais des montants énormes que je remis à Assane d'une confiance aveugle. Ce fut la dernière fois que j'entendis parler de lui. Une semaine plus tard, son portable était toujours éteint. Deux semaines plus tard, j'étais plus qu'angoissée et paniquais sérieusement. Je suis allée à son appartement et à ma grande surprise, on me dit que l'appartement appartenait à un certain Abdourahmane Kane. Ce dernier me regarda bizarrement lorsque je lui demandais. Il ne connaissait personne du nom de Assane Diop. Pire, le décor même de l'appartement avait changé. Le gardien même disait ne pas me reconnaître. A partir de ce moment mon monde a commencé à s'effondrer. Trois semaines plus tard, les clients commencèrent à se manifester et malgré mes supplications firent remonter leur demande plus haut. Je reçus alors une demande d'explication de la direction. J'avais un Gap de soixante dix millions qui avait disparu de mes comptes et que rien n'expliquait. Je ne pouvais rien expliquer. Apeurée, je m'en suis alors ouverte à ma sœur et lui ai tout raconté. Elle n'en revenait pas et ne me croyait pas. Je fus convoquée à la police et j'avouais avoir prêté la somme à mon petit ami, Assane Diop. Ma mère était complètement à l'ouest. Entre temps ma sœur avait fait des pieds et des mains et l'avait retrouvé par je ne sais quelle magie. Il s'est avéré qu'il était marié, contrairement à ce qu'il m'avait fait croire. Il ne s'appelait pas Assane mais MOUSTAPHA AMAR et il était lieutenant de la gendarmerie. En confrontation, il me regarda droit dans les yeux, froidement et avec tout le calme et le naturel que le monde pouvait connaitre, il dit: -je suis vraiment déboussolé par toutes ces accusations. Je n'ai jamais vu cette femme de ma vie, je n'ai jamais entretenu la moindre relation avec elle, je ne la connais pas. Alors ça m'étonne qu'elle m'accuse de lui avoir volé soixante dix millions de francs. -Assane? Fis-je apeurée et interdite. -Mon Dieu, madame, je ne m'appelle et ne connais personne du nom de Assane. Je ne suis même pas sûr d'être allé une fois dans le quartier où vous vivez. Madame, qu'est qui vous prend? Je suis lieutenant de la gendarmerie, je lutte contre les délinquants mais je n'en suis pas un. J'ai été affreusement surpris quand une femme s'est présenté chez moi, m'accusant de la même chose. Si vous faites ça, pour quelque but que ce soit, vous feriez mieux d'arrêter sinon je serai obligé de porter plainte. Il s'en était tiré et je n'avais aucun moyen de prouver ce que je disais. Il m'avait donné un faux nom. Il m'avait donné un faux numéro que l'on ne pouvait ni retracé ni localisé. Et cette femme???? Qui m'avait mis en garde contre lui??? Et qu'il me disait ne pas connaitre et de ne pas faire attention???? A la fin même on me prenait pour une folle. Et le puzzle avait commencé a se former. Il ne voulait jamais venir à la maison même lorsque j'avais voulu qu'il connaisse ma famille. -je veux être sûr que le jour où je me présenterai à ton père, que je puisse dire que j'étais là pour avoir une femme. Laissons les choses telles quelles. Assia je t'aime et j'ai l'impression que tu ne sais pas à quel point. Disait-il. Les sorties, il évitait autant que possible. Cela ne me gênait pas puisque j'étais timide et n'aimais pas les espaces avec beaucoup de monde. Les photos, on en prenait toujours avec son téléphone et je n'y avais jamais prêté attention. J'étais comme liée avec lui. Puis j'ai été condamnée, a cinq années de prison ferme. Mes sœurs commencèrent à douter de moi. C'était peut être moi qui avait fait le coup. La facilité avec la quelle l'argent passait entre mes mains m'avait obnubilé et j'ai commencé à y prendre goût. Mais où avais-je mis l'argent? Disaient-elles. Ma mère croyait en ce que je disais. Ainsi que mon frère Seydou. Ma vie avait basculé dans un énorme trou où je sombrais de jour en jour. Mon premier jour en prison fut un enfer. Je suis restée presque une heure avant de réaliser où j'étais et quand je m'en suis rendue compte, j'ai fait une crise d'angoisse car je me demandais comment j'allais pouvoir respirer, enfermée et loin de tous ceux que j'aimais...ma mère en premier. Alors je pleurais tous les jours que Dieu faisait. Je n'arrivais pas à accepter. C'est en ce moment que je connus Khady. Elle venait d'y passer quatre ans et devait en purger dix. Elle avait vécu ses premiers jours comme moi et me comprenait. Elle avait été d'une grande aide pour moi. Puis je commençais à accepter. Ma mère est allée voir Moustapha et lui a dit qu'elle croyait en ce que je disais et qu'un jour, Dieu nous jugera car il est le seule Juge. Elle venait à la prison tous les mardis, m'apportait le repas chaque jour elle même et pourtant elle venait se loin. Mais elle tenait à ce que je mange la nourriture préparée par elle même. Mes sœurs ne sont plus revenues me voir après qu'elles soient venues me cracher qu'elles ne me pardonneraient jamais. Elles non plus, ne croyaient pas en mon innocence. Elles croyaient que j'avais pris l'argent et l'avais caché. Mon jeune frère à qui je payais des études lui, était reconnaissant. Il venait souvent me voir et d'autres fois Aïta venait, ma demie sœur de presque même âge, et pourtant, on ne s'était jamais entendu auparavant mais j'ai trouvé en elle un véritable réconfort bien qu'elle ne vient pas si souvent. Ça fait même maintenant plus de deux mois qu'elle n'est pas venue mais je reçois souvent des choses de sa part. Puis, après six mois d'emprisonnement, ma mère a commencé à aller mal. Elle était devenue l'objet de toutes les railleries de ma tante ainsi que de la famille de mon père qui disait que depuis que j'avais commencé à travailler, elle les regardait de haut et se voyait déjà au sommet. Elles avaient été jalouses de la vie de ma mère qui changeait grâce à mon travail. J'avais reconstruit notre appartement et avais entamé celle de ma tante. Elle se déplaçait grâce à ma voiture car même si je devais aller au travail et elle à une cérémonie, j'y allais en taxi et lui trouvais un chauffeur pour qu'il l'amène. Et petit à petit, c'était celle dont on chantait toutes les louanges dans les cérémonies car sa petite dernière avait réussi et changeait sa vie. Elle a fait une crise cardiaque un matin après s'être disputée avec la petite sœur de mon père qui lui avait craché à la gueule qu'elle ne pouvait pas enfanter quelque chose de bon. Que Aïssatou ma grande sœur était bonne à rien, pas mariée et que moi j'étais une criminelle Mon papa avait alors pris la part de sa sœur. Ce qui était récurrent à ce qu'il parait. Elle ne l'a pas supporté cette fois ci. Elle s'est sentie mal et est allée se coucher. Elle ne s'est jamais levée. Aucun membre de ma famille n'a pris la peine de venir m'en parler. C'était Fanta mon amie d'enfance, Seydou, son grand frère Ousmane et Aïta (c'est de là que datent nos relations) qui sont venus le lendemain m'en parler. La directrice nous avait reçu dans son bureau ce jour là et dès que je les ai vu la bas. J'avais à peu près compris de quoi il s'agissait mais j'avais cru que c'était mon père. Ma mère à moi était morte! Je ne pouvais pas y croire. Je ne pouvais pas réaliser. Ça m'a fait passer une semaine à l'infirmerie. Puis mes sœurs sont venues après le huitième jour. Elles me rendaient responsables de la mort de ma mère comme si je ne le savais déjà pas. Pour elles, je n'existais plus. A partir de ce moment, j'ai ficelé mon plan. Je n'avais de but que de faire payer Moustapha Amar qui maintenant est devenu colonel mais n'a pas une seule fois cessé ses magouilles. Il s'est enrichi et sous le couvert d'une société de gardiennage, il blanchit son argent obtenu par le t**************e. Heureusement que j'avais Mystery. Il était mes yeux et mes oreilles dehors. On avait le même but: faire payer cet énergumène pour toutes les souffrances qu'il nous a causé. En effet, Mystery avait une sœur, Adama. Elle était tombée dans les filets de ce pervers de Moustapha qui l'avait manipulée et elle était tombée follement amoureuse de lui. Il lui avait fait de ces promesses. La jeune femme s'était donnée à lui. Ils vivaient presque comme mari et femme jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte. Elle aussi découvrait avec effroi qu'il était marié et père de famille. Il a refusé la paternité de l'enfant disant qu'il n'avait pas été le seul à connaitre la fille alors que cette dernière disait que c'était lui qui lui avait pris son innocence. Sa mère était décédée deux ans auparavant. Son père s'était remarié et ils la jetèrent hors de la maison. Mystery en ce temps là était en France où il poursuivait ses études. A la rue, esseulée et abandonnée, Adama fut accueillie par la sœur de sa mère mais son frère, même à distance était plus que présent et faisait tout pour qu'elle ne manque de rien. C'était elle qui m'avait mis en garde contre Moustapha. Mais j'étais trop aveugle. Pourtant, elle m'avait dit qu'elle avait été comme moi à un moment donné, aveuglée et manipulée. Je ne l'ai pas cru et Moustapha avait réussi à détourner mon attention. Quand je fus arrêtée, je ne sais pas comment elle l'a su mais elle est venue me voir pour témoigner. Seulement elle n'avait aucune preuve de ce qu'elle avançait et c'était notre parole contre celle d'Amadou. Puis elle venait me voir en prison autant qu'elle pouvait. Un jour, je reçus la visite d'un jeune homme meurtri jusqu'à l'âme. Adama était morte quelques temps après son accouchement, depuis deux mois. Elle avait laissé un garçon. En effet, je suis restée un certain temps sans recevoir de ses nouvelles et quand j'appelais sur l'unique numéro qu'elle m'avait donné, on me notifiait qu'elle était injoignable. J'avais pensé qu'elle avait accouché et qu'elle se remettait. Mais non. Adama était morte. De souffrance et de désarroi. A cause de Moustapha Amar. Il n'y a pas pire souffrance que de pleurer la mort de ses proches lorsqu'on est en prison, impuissante. Cette sentence est pire que la peine de prison elle même. Pleurer un membre de sa famille, une amie, faire son deuil dans la plus grande impuissance est le plus grand malheur qui puisse arriver à une personne qui est en prison. C'est indescriptible. La mort de Adama m'avait fait mal. Aussi mal que celle de ma mère. Les deux personnes qui croyaient encore en moi étaient parties par la faute, par A ou B de Moustapha Amar. Il ne pouvait pas s'en sortir comme ça. J'étouffais, je suffoquais à chaque fois que j'avais envie de l'étrangler et que j'en étais incapable. Alors je criais, je pleurais jusqu'à ne plus avoir de force et je m'arrêtais. Ce qui me valait toujours l'isolement pendant des jours. Et j'ai fini par aimer la cellule d'isolement. Elle m'enrageait, augmentait ma haine et me donnait plus d'idées. Mais ce que je ne savais pas, c'est que Adama avait parlé de moi et de mon histoire à son jeune frère qui était rentré lorsqu'il a su que sa sœur était décédée. A partir de là, on a commencé à ficeler notre plan. Mystery n'avait aucun autre but que de venger les souffrances de sa sœur. Il était prêt à tout et à tout faire sur le champ. Je réussis tant bien que mal à le canaliser et le rendre patient. -consacre toi à ton neveu. Il a besoin de toi en liberté et vivant. Moustapha Amar est futé, il ne se laissera pas attraper aussi facilement. Ma peine est certes longue mais tu verras que te consacrer à ton neveu t'aidera à supporter ton impatience. Je veux moi aussi participer à le faire tomber. Ne m'ôte pas cette justice. Il tombera sans qu'on ait les mains tachées de sang. Il avait alors compris qu'il ne fallait pas se précipiter et que faire tomber le masque de Moustapha Amar n'était pas une mince affaire. Donc, il récupéra son neveu qui portait son nom de famille et que je me fis la promesse d'élever comme mon fils à ma sortie de prison. Il trouva un travail. Le monde de l'entreprenariat se l'arrachait. Bizarrement, penser au bébé de Adama, cette petite bouille d'ange me faisait tenir. Mystery l'amenait autant qu'il pouvait quand il venait et je l'adorais. C'était comme mon fils et à chaque fois que je le voyais, je me faisais la promesse de venger les souffrances de sa mère. ________________________MOUSTAPHA AMAR__________________________ J'avais l'impression d'étouffer à force de vouloir suivre mon ami Moctar. On était venu courir à la plage comme tous les dimanches matin mais aujourd'hui je n'arrivais pas à suivre son rythme. Je me courbais, mains posées sur mes genoux pour retrouver mon souffle. Mon ami se retourna et éclata de rire. -ça se voit que tu as trop arrosé ta soirée d'hier. Fais attention à toi diambar. Il revint sur ses pas. -pff...je te raconte même pas. Je te jure, ma petite princesse m'a complètement vidée hier. Je l'avoue. -c'est laquelle parmi toutes tes innombrables princesses parce que tu en as mille je pense. Et qu'as-tu dit à Fifi pour pouvoir découcher encore? -c'est moi l'homme chez moi jusqu'aux dernières nouvelles. dis-je en bombant le torse. - ta princesses deih, elle a fait de toi un petit garçon ce matin. Fais attention à ne pas faire sortir ton cœur de ta poitrine. Déjà que tu n'arrives pas bien à respirer. Je me levais alors que je m'étais assis sur le sable et Moctar lui faisait des mouvements tout en discutant avec moi. On reprit la course à petites foulées jusqu'au gymnase où nous nous entrainions mais je n'ai fait que m'asseoir et discuter avec lui pendant que lui se défonçait sur le sac de boxe. -mec doucement...montre pas ta frustration à ce sac. Il ne t'a rien fait. Tu ferais mieux de te chercher une femme. Tu viendras aux entrainements moins énervé. -si c'est pour ensuite aller courir derrière d'autres filles comme toi, merci. Je préfère attendre encore. -on verra man...moi j'aime ma femme, tu le sais. C'est ma raison de vivre. Tout le reste c'est juste des passe-temps. En effet, Fifi était l'unique femme de mon cœur. Je l'aime plus qu'il n'est permis. C'est mon amour d'enfance, celle avec qui j'avais été depuis toujours. Et pourtant j'ai des écarts. Beaucoup d'écarts même. Particulièrement avec une fille depuis bientôt six ans dont je n'arrive pas à me séparer. Moye sama seytané. Je ne l'aime pas mais je n'arrive pas a être loin d'elle tellement elle sait y faire avec moi. Surtout, elle obéit au moindres de mes fantasmes. J'ai de petits vices qu'elle connait et sait assouvir à la perfection. Elle obéit. Voilà le truc. On vit presqu'ensemble en fait. J'ai un appartement rien que pour nous deux. D'ailleurs, il est à son nom. Je le lui devais bien. Elle fait la navette entre chez elle et là bas. Et autant que je peux, on passe la nuit ensemble. Entre nous c'est clair! Je suis monogame et je ne veux pas d'enfants autres qu'avec ma femme. Heureusement elle est ce genre de fille que rien n'ébranle, qui a un but et marche vers ce dernier. Qu'est ce que je raconte à Fifi? Je suis un mari modèle qui se tue au travail pour sa famille et l'avenir de ses enfants. Et c'est vrai. Je suis respecté, adulé et craint au travail. Devant ma femme, je suis propre et je ne lui donne aucune raison de douter de moi. On trompe avec le cœur et mon cœur est à Fifi. Nul doute. -on y va? Moctar ramassa son sac et me devança. Je le suivis. Je devais d'abord passer à l'appartement prendre une douche, manger et me changer avant d'aller au bureau. C’est-à-dire à mo' entreprise personnel. Y a pas de repos, même le dimanche j'y suis. Je ne retourne à la maison que le lundi soir. Je suis en mission à l'intérieur de Dakar même. C'est ce que j'ai dit à Fifi. Je trouvais ma petite princesse toujours endormie, fesses en l'air, courbes joliment dessinées. Il fallait que je la réveille car elle avait réveillé le lion en moi. Je me débarrassais vite fait de ma tenue de sport et montais sur elle. Elle bougea légèrement avant d'écarter les jambes. -huuummm...je ne t'ai pas senti te lever coco et j'adore comme tu me réveilles. -moi j'adore te trouver ainsi. On dura sous la couette...presque jusqu'à quinze heures. Cette femme était puissante. Et c'est tout ce que je peux dire d'elle. En plus je lui dois beaucoup. Notamment ma richesse d'aujourd'hui. Elle y a beaucoup contribué. Mais personne ne la connait autour de moi. J'entretiens bien le mystère autour d'elle. Au delà, je n'aimerai pas la présenter à mes amis. Une femme ambitieuse et vicieuse reste une femme dont il faut se méfier et puisqu'elle connait tout de moi, mieux vaut que je la canalise au mieux. Et je sais en quoi faisant. Par le luxe! Et pour elle, je fais tellement de folies. Mais sa famille ne sait pas tout ce qu'elle fait, sauf sa mère et elles savent si bien le cacher. Tout va pour le meilleur des mondes pour moi en tout cas. Je m'appelle Moustapha Amar, l'ami des jeunes filles comme m'appelle mon ami, ce c*****d de Moctar.
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