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2335 Words
Confrontation *************** Kadia ****************** Mon coeur s'est arrêté de battre. Oui, cela ne pouvait être que ça. Comment? POURQUOI????? - KADIA!!! - TOI! Il se leva comme s'il avait été piqué et se dirigea vers le mur pour faire je ne sais quoi mais je le sus dès que la lumière m'aveugla complètement! Je mis alors ma main sur mes yeux mais sentis qu'on me l'arrachait la seconde suivante. - héeee - c'est bien toi!!! Non mais c'est pas vrai!!!!! - lâche moi tout de suite. - Alors pendant que ta famille te cherche et meurt d'inquiétude pour toi, tu es là à faire LA p**e !!!!! - waaouh ... oh mon dieu! Je suffoquais littéralement! Aucun son n'arrivait à sortir de ma bouche. Je n'arrivais simplement pas à dire quoi que ce soit pour ma défense. En fait, j'étais encore sous le choc de sa présence dans ce pays, cette ville, cette pièce qui désormais semblait trop petite. - tu n'as rien à dire? Je crois rêver! Essayant de reprendre mes esprits, je levais les yeux vers lui et les plantais dans ces revolvers qui me fixaient. - si moi je suis UNE p**e, qu'est ce que tu es TOI? Il recula pour mieux me toiser et ses lèvres s'étirèrent en un lent sourire qui n'en était en fait pas un. - Vas y dis moi ce que tu es? Un profitard? Qui n'en a que pour son argent? Je te signale qu'on est deux dans cette pièce. Il rigola nerveusement Avant de commencer à enlever sa veste. - ouais, t'as raison... je suis un p****n de profitard et je vais en avoir pour mon argent! - qu'est ce que tu fais? - ce pour quoi je suis là! Tu voulais danser pour moi, non? Ou comment dites vous d'ailleurs? Plus si affinités? Et bien passons directement aux choses sérieuses! - T'es devenu fou? Reste où tu es! Il avait jeté sa veste et avait la main posée sur la boucle de sa ceinture! - c'est bien ce que tu fais non? Tu vends ton corps au plus offrant? Il s'avançait vers moi et je reculais jusqu'à me retrouver contre le mur sur le point de défaillir. - Arrête Omar! Ne pouvant plus soutenir ce regard méprisant, je fermais les yeux, le coeur battant. 10 secondes 30 secondes J'ouvris les yeux et il était toujours à la même place mais dès que nos regards se rencontrèrent, il se détourna et alla ramasser sa veste. - retrouve moi à la sortie! - mais pour qui tu te prends? Il se stoppa net et sortit son téléphone. - IMMEDIATEMENT! Si tu ne veux pas que j'appelle ta mère pour lui dire à quelles types d'activités tu t'adonnes! Il sortit en claquant la porte et je me laissais tomber sur le sol en tremblant de la tête aux pieds. Oh mon dieu! Pourquoi Aujourd'hui? Précisément! Je vais tuer Gisèle! Dieu m'en est témoin. Sortant de là, je retrouvais les filles qui rigolaient, verre de champagne à la main mais s'arrêtèrent dès qu'elles me virent. - hey ma belle, qu'est ce qui t'arrives? - la ferme Gisèle! Tu ne sais pas dans quelle m***e tu viens de me fourrer! - calme toi jeune fille et explique nous ce qui ce passe! - je n'ai pas le temps Linda! Je dois y aller - aller où? Ahhhh...je vois la petite s'est émancipée on dirait! Et tu vas retrouver le beau specimen qui vient de sortir ou je me trompe? - tchippppp. On se voit demain! J'attrapais mes affaires et me dirigeais vers l'entrée devant laquelle, le vigile qui me connaissait maintenant bien m'ouvrit la porte avec déférence. Regardant autour de moi, je m'apprêtais à retourner à l'intérieur quand une Jeep noire se gara devant le club dans un crissement de pneus et comme je le soupçonnais, je reconnus la personne qui en descendit. - Monte! Putain ki mo fouyeeeee! Non instant yi dé rek la beugue! ( le gars est tellement arrogant! p****n, je prefererai mourir que de vivre cet instant) La voiture démarra dès que je montai à l'intérieur. - ton adresse? Je la lui filais en marmonnant entre mes dents et me tournais vers la vitre. Suis- en plein cauchemar? Comment ai- je pu me retrouver dans cette situation? Non le sort s'acharne contre moi et j'aimerai bien savoir ce que j'ai fait au bon dieu!!!! Je ne risquais aucun regard dans sa direction et priais de toute mes forces pour que ce trajet se termine au plus vite. C'est donc avec soulagement que j'aperçus la façade de l'immeuble où je logeais. Avant même que la voiture ne s'arrête complètement, j'avais déjà la mais sur la poignée de la porte. - tu penses aller où comme ça? - mais fous moi la paix m***e!!!! - EEHH je ne suis pas un de tes clients, c'est clair? Tu ne me dois peut être aucune explication et je ne t'en demanderai certainement pas si tu n'étais pas la belle soeur de mon meilleur ami! Tu crois que je me soucis de toi? J'en ai rien à foutre de ta vie ok? Mais ce n'est pas le cas pour ta famille! -.............. - donne moi ton numéro. -.......... - Je n'ai pas toute la nuit! - 48 54....... Je le regardais l'enregistrer puis le regardais mal avant de descendre de la voiture et de claquer la porte. Celle du batiment subit le même sort et je ne vous parle pas de celle de l'appartement. Mes habits furent jetés rageusement sur le sol et j'entrai tête la première sous la douche où je laissai sortir toute ma frustration et la honte que je ressentais en cet instant. Qu'est ce qui m'a pris d'accepter cette folie ce soir? Comment j'ai pu en arriver là? Rien ne me permettait de penser quand je passais ce coup de fil dans cette chambre d'hôtel à Dakar que je me retrouverai dans cette impasse ce soir. Que l'homme qui devait faire l'objet de ce stupide pari, ce serait LUI! Oh mon dieu! J'aurai préféré que ce soit n'importe quel autre homme sur terre que LUI! Quand j'ai appelé ma cousine Bineta ce jour là, j'étais desespérée et elle était la seule solution à laquelle j'ai pensé. - hello ma zinecou adorée! - Bineta j'ai besoin de toi! - hey, tu me fais peur là! Pas un bonjour, rien? Alors que ça fait des mois que je n'ai pas de tes nouvelles? Dis moi tout! - tu es à Abidjan? - actuellement, non. Je suis à Londres pour plusieurs mois. - m***e! Désolée - Kadia, qu'est ce qui t'arrive? - j'ai besoin de m'éloigner de Dakar. Je...il s'est passé quelque chose et je ne peux pas rester. - quoiqu'il se passe je suis sûre que ma tante peut t'aider. - le problème, c'est justement ELLE! - oook. Ça a l'air grave mais de là à quitter le pays? Kadia, t'es allée voir Grand mère? - ça ne ferait qu'aggraver les choses et crois moi, je n'ai aucune envie de leur raconter l'objet de ma dispute avec ma mère. - d'accord. Si tu es décidée à partir, tu peux quand même te rendre à Abidjan. J' ai laissé les doubles de l'appartement à un ami qui pourra te les remettre. -et ton père? -comme d'habitude. En suisse et il ne viendra sûrement pas avant plusieurs mois. - Ok. Bineta, je compte sur toi pour ne pas lui dire que je suis là bas à l'insu de la famille. Personne ne doit savoir où je suis. - ça ne me plait pas Kadia mais je respecterai ta décision. - merci beaucoup. Je peux y aller demain? - quand tu veux et appele moi stp dès que tu arrives. - compte sur moi. Voilà comment j'ai débarqué ici et me suis installée dans cet appartement. Ma cousine Bineta et moi sommes proches à notre manière. Elle a toujours vécu en côte d'ivoire, ce qui fait que nous ne voyions pas souvent mais on a gardé le contact. Son père et ma mère sont des cousins et on se retrouvait chez mes grands parents quand ils étaient de passage. Les occasions étaient tout de même rares vu les relations de maman et de mes grands parents qui se sont détériorées au fil des années. Toujours est-il que Bineta et moi avons su tirer notre epingle du jeu et préserver une entente qui a perduré dans le temps, malgré la distance. Son père travaillant pour les nations unies, habitait quasiment à genève et ne venait plus que rarement en Afrique. Quand je suis arrivée, l'ami de Bineta est venu me chercher comme convenu à l'aéroport et m'a amené à l'appartement. Il m'a aussi aidé à m'installer et à faire quelques courses. Au début, je ne faisais que dormir et regarder la télé. Tout ce qui me rappelait ma vie d'avant étaient les nombreux appels en absence et les messages qui pleuvaient dès que j'allumais mon téléphone. J'avais mal au coeur dès que je pensais à Aisha mais je sortais automatiquement ces pensées de ma tête. Il n' y avait pas d'autre choix. Je devais couper le cordon et je savais déjà ce qu'elle allait me dire dès que l'occasion se présenterait. Et je ne voulais pas l'entendre. Trouver des excuses à ma mère était la dernière chose que je voulais. Si ma vie est fichue, elle y a une grande part de responsabilité. Alors je n'etais pas prête à entendre ce qu'elle ou quelqu'un d'autre avait à me dire. Je restais donc terrée dans cet appartement et ne sortais que pour aller au supermaché du coin. Un soir, je regardais tranquillement la télé quand quelqu'un sonna à la porte. Lorsque j'ouvris celle- ci, je me retrouvais nez à nez avec un homme élégamment vétu. - Linda? - je vous demande pardon? Avant qu'il ne put répondre, la porte d'en face s'ouvrit sur une femme MAGNIFIQUE, habillée d'une robe d'intérieur en satin rouge. - Coco, tu te trompes de porte. - oh excusez moi gente dame Le monsieur se tourna vers la belle nymphe qui l'accueillit avec un sourire éblouissant et celle- ci me regarda avant de me faire un clin d'oeil et de refermer la porte. OKKK. je retournais alors tranquillement à mes séries. Seulement ce ne fut pas la seule chose bizarre. Dans cet appartement, il y avait beaucoup d'aller et venue alors j'interrogeais ma cousine. -Bineta, tu connais les voisines d'en face? - ohh je crois que tu les as rencontré? -qui? Les 2 femmes qui y vivent? Qui sont- elles? -"que font- elles" serait la meilleure question, je pense. -quoi? Tu ne veux pas dire qu'elles sont des....? - si. Et c'est pour ça qu'on compte déménager dès mon retour. - oh mon dieu! - je comprendrai si tu veux loger ailleurs. Tout l'immeuble ne parle que de ça. -mais je les ai rencontré plusieurs fois et on ne dirait vraiment pas! - elles ont l'air si respectables hein? C'est pour ça qu'elles sont des poules de luxe! - eh bien! J'étais vraiment ébahie. De si jolies femmes, s'adonner à la p**********n? On se croisait régulièrement et elles étaient toujours très gentilles et le jour où l'occasion se présenta,je ne pus retenir ce qui me brulait la langue. - pourquoi faites vous ça? - je te demande pardon? - ce métier? Pourquoi faites vous ça? Vous êtes tellement belles! Elle rigola avant de me répondre - heureusement que je te trouve sympathique jeune fille car beaucoup avant toi se sont retrouvées très amochées pour moins que ça! Mais je trouve que tu as du cran de me poser cette question aussi ouvertement. - je m'interroge vraiment, désolée - je m'appelle Gisèle... - Kadia... - enchantée Kadia, suis moi. Elle ouvrit la porte de cet appartement qui me laissa sans voix tellement l'intérieur était luxueux et respirait l'argent à plein nez. On retrouva l'autre jeune femme " Linda" confortablement couchée sur le canapé, coiffée, maquillée à souhait et dans un déshabillé en satin blanc. A croire que c'était sa tenue préférée. Elle nous observa nonchalamment avancer vers elle sans bouger le plus petit doigt. - on a une invitée Linda. Je te présente Kadia, notre voisine et elle veut savoir pourquoi on est ce qu'on est. Elle éclata de rire et me regarda encore avant de rire à nouveau - cette petite me plait! Eh bien installe toi! Tu veux connaitre notre histoire? Alors on va te la raconter! Plusieurs heures plus tard, je suis sortie de là en ayant pleuré toutes les larmes de mon corps et me fis une promesse. De tout ce que j'ai fait durant ma courte vie, ce que je devais faire était l'une des plus importantes. Je devais aider ces femmes à sortir de cette vie. Je sais. On me demandera qui je suis pour penser en être capable mai j'y croyais dur comme fer! Ma venue ici n'était pas un hasard! Il fallait que j'y arrive. Et cette conviction m'a mené où j'en suis arrivée ce soir. Après cette longue douche, je me suis faufilée dans mon lit en ayant pris un somnifère et oubliais jusqu'à l'endroit où je me trouvais quand je tombais dans les bras de morphée. Je sursautais brutalement et manquais de tomber à la renverse le lendemain, reveillée par des coups frappés à la porte! Qui faisait un boucan pareil Bordel!!!!! Je saisissais à la volée le kimono que j'attachais en courant vers la porte croyant au passage que ma tête allait exploser. - qu'est ce vous croyez faire comm....? Les mots moururent dans ma gorge quand je fis face à un Omar furieux qui avait un bras posé sur le mur. - qu'est ce que tu fais là? - tu croyais faire quoi en me donnant un faux numéro? - te faire comprendre qu'on n'avait rien à se dire! - c'est là que tu te trompes! On a pas mal de choses à se dire toi et moi.
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