Je plisse les yeux en serrant les poings.
-Regarde un peu à ta gauche, et dis-moi ce que tu voix Keyra.
Je tourne légèrement la tête. Ma respiration devient erratique.
-Un couteau. Je réponds.
-Bien...prend-le Keyra, prend-le et tue-la.
Mes larmes coulent en abondances sur mes joues.
-Ne lui donne pas l'occasion de t'humilier encore une fois, de te dominer, et de te faire du mal. De faire du mal à ta petite Jenny pour qui tu as sacrifié ta vie. Pense à Mélanie.
-Ne prononce pas son nom. Ne prononce pas le nom de ma sœur. Je cri.
-Tu crois que c'est qu'elle voulait Mélanie, que tu sois cette personne faible et pathétique au lieu d'une guerrière ?
-Tu ne sais rien du tout...
-Keyra, je t'ai prise à l'âge de seize ans, tu as grandis à mes côté, donc personne ne te connais mieux que moi. Je sais ce qu'il te faut pour remonter la pente, prend ce couteau et tue-la. Tu verras la satisfaction que tu ressentiras après.
-Je ne suis pas une meurtrière.
-Mais ma Keyra, le monde n'est pas un conte de fée, ici, c'est tuer ou se faire buter. C'est à toi de choisir ta catégorie, une faible petite chose qu'on domine à sa guise ou une femme forte qu'on respecte. Tout dépend de toi.
Les mains tremblantes je finis par prendre le couteau que je serre fort dans ma paume.
-Et maintenant tu sais ce qu'il te reste à faire.
Je regarde la vielle dame parterre. Elle a peur, elle a peur de moi.
-Tu peux le faire Keyra, et tu le feras avec tous ceux qui te voudront du mal.
-Je ne peux pas...dis-je en pleurant. C'est trop dur, je ne peux pas ôter la vie d'une personne.
-Je vous en supplie. Me supplie la cuisinière. Je vois de la peur dans ses yeux, son corps tremble et sa bouche s'ouvre pour chercher le plus d'oxygène possible.
-Ne l'écoute pas, c'est une manipulatrice. Tue-la ! Elle aura que ce qu'elle mérite.
Il a raison, cette femme m'a insulté et a insulté ma fille.
Prisonnière du terrible dilemme qui se joue dans ma tête je sens une main prendre possession de mon poignet. Je lâche instantanément le couteau, j'entends le bruit qu'il laisse en tombant parterre. Les yeux bleus de Daniel me dévisagent avec une colère qui jusqu'à présent je n'ai jamais vu chez lui.
-Keyra qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-il d'une voix grave.
-Je...
Je cherche Damon des yeux, mais je ne le vois plus, il est partit, il s'est sauvé en me laissant affronter le regard brulant de Daniel Clayton.
-Damon...il était...
Il plisse les yeux. Son emprise sur mon poignet me fait atrocement mal.
-Vous me faites mal. Au lieu de me relâcher il accentue d'avantage son emprise.
-Keyra...Damon est mort, je l'ai moi-même tué. Et pourquoi est-ce que tu menace ma cuisinière ?
Je n'arrive pas à lui répondre, mon esprit divague entre l'emprise qu'il exerce sur mon poignet et le fait que Damon soit mort mais qu'il est toujours présent dans ma vie.
-Lâchez-moi ! Lui dis-je brutalement en essayant de retirer mon poignet, mais ça ne sert à rien, sauf à me faire mal d'avantage.
D'un geste brusque il me tire en dehors de la cuisine et s'avance d'un pas rapide vers je ne sais où. Je le suis difficilement en manquant de trébucher plusieurs fois.
On arrive devant une porte bleue. Une petite boite affichant des numéros se trouve collée devant l'encadrement de la porte. Il tapote d'un geste rapide plusieurs numéros et cette dernière s'ouvre.
Il m'entraine à l'intérieur. Un long couloir s'y trouve avec plusieurs portes de chaque côté. Ça ressemble à un hôpital psychiatrique.
Il commence à s'avancer et moi j'essaie de me détacher de lui. Il va m'enfermer dans une sorte de prison. Je suis sure de cela. Et ma fille qui se retrouvera seule...
Lorsqu'on arrive devant la dernière porte de cet immense couloir, il enfonce sa main libre dans sa poche et il en sort une clé dorée, il ouvre la porte.
Une fois à l'intérieur, mes yeux se perdent dans la décoration des lieux. Une grande baie vitrée qui donne sur le jardin. Au coin je remarque un petit salon avec une bibliothèque pleine de livres. Au loin je remarque un encadrement, mais sans porte, qui donne sur une chambre, un grand lit trône au mieux de la pièce. Il y'a même une grande télé collée au mur.
Il m'entraine vers cette chambre et me pousse sur le lit.
-Tu resteras ici à méditer sur ton comportement. Je te garde là, pour ne pas aller voir les flics, et toi, tu menace mon personnel avec des couteux ? Une fois que tu te seras calmée, tu sortiras d'ici.