Lorenzo avait fini par quitter la porte où il placé car, il n’avait toujours pas obtenu ce qu’il voulait. Il avait l’attitude d’un pervers narcissique, ce qui revenait à dire qu’il attendait d’entendre cette fille hurler en demandant de l’aide. Le fait de ne pas avoir ce qu’il voulait, le fait qu’elle ne le supplie pas le mettait en rogne et c’était pour cette raison qu’il fallait qu’il trouve un moyen fiable pour se calmer parce qu’il en avait besoin.
Lorsqu’il arriva dans son antre aussi sombre que l’était l’état de son âme, il n’eut pas la paix qu’il voulait et pourtant à chaque fois qu’il y était, il se sentait le plus mieux à cause de noirceur de son âme qui concordait parfaitement avec le sombre de sa chambre. il regarda l’autre porte au fond et son regard s’assombrit. Une idée lui venait en tête et il avait envie de peindre comme il le faisait si bien. Il s’installa et prit son pinceau. Il se mit en face d’un tableau et commença à mettre les couleurs. Il ne pouvait pas dire avec exactitude ce qu’il peignait et pourtant il savait que ça allait être parfait chef d’œuvre.
Au bout de dix minutes, il avait terminé et ce fut à ce moment qu’il réalisa ce qu’il venait de faire. Encore elle et cette fois, nette comme le péché incarné, nette comme le fruit défendu qu’il ressentait le besoin de goûter. Il grogna de frustration et sortit de son atelier le cœur lourd et une avec une forte envie de verser du sang.
Il se disait qu’à ce moment, Emma aurait déjà quitté son manoir, ce qui le rassurait sur le fait qu’il ne la rencontrerait pas, qu’il ne rencontrerait aucune femelle. Il prit le chemin de la cuisine mais seulement, deux voix de femmes attirèrent son attention dans la salle à manger et il semblait les reconnaitre toutes les deux. Il ne comprenait pas ce que l’une d’elle faisait en Italie ; Livia.
Il entra dans la pièce à pas bourru et posa son regard sombre sur elle mais très rapidement, ce regard s’adoucit parce que pour lui, cette fille était la chose la plus précieuse qu’il avait au monde.
-qu’est-ce que tu fais en Italie, Livia ? est-ce que l’un de ces homme t’a encore harcelé ?
Emma leva les yeux au ciel en soufflant. Elle se rendait compte que Lorenzo ne connaissait toujours pas le vrai visage de cette fille et elle était certaine que le jour qu’il saurait qu’elle se foutait de lui alors qu’il la considérait comme une sœur, il la tuerait de sang-froid.
-aucun harcèlement mais tu me manquais Lorenzo. Ça fait cinq mois que tu m’as éloigné du manoir pour une histoire de vengeance et même si je suis en danger selon toi, je sais que tu me protègeras toujours. Je ne t’ai pas manqué aussi ?
-pour la petite sœur exemplaire que tu représentes pour moi, je ne peux pas nier le fait que ta présence a manqué à ce manoir.
Livia grimaça discrètement. Elle ne savait pas ce qu’il y avait de pire que le fait d’entendre Lorenzo la considérer comme sa petite sœur. cela l’écartait de plusieurs choses qu’elle souhaitait depuis longtemps.
-tu as fait bon voyage au moins ?
-oui mais sauf que je m’attendais à te faire une surprise et elle ça s’est mal passée parce que tu n’étais pas disponible lorsque je suis arrivée et ça fait déjà une heure. Je me renseignais à Emma lorsqu’elle m’a dit que tu étais très, très occupé avec elle.
Lorenzo fusilla Emma du regard et cette dernière encaissa sans rien dire. Elle savait que peu importe combien elle tentait de se défendre face à Lorenzo, il n’allait pas la croire parce que tout ce que sa petite protégée disait était absolu.
-le repas est prêt et on pourrait passer à table, leur proposa Emma.
Lorenzo alla s’asseoir à sa place habituelle et regarda tout ce qui était posé sur la table. Il n’avait pas nourri sa prisonnière et vu qu’elle se trouvait dans son antre et que personne ne pouvait y aller, elle allait rester affamé jusqu’à ce qu’il en décide.
-j’ai vu une fille dans une chambre tout à l’heure au deuxième étage, je n’étais pas en train de fouiller si c’est ce qui te passe à l’esprit mais je voulais juste voir si tu avais apporté du changement au manoir. Qui est-elle ?
Il avait cru qu’il prendrait son repas sans jamais entendre parler de cette fille parce le souvenir se don corps nu dans son antre le hantait déjà assez pour lui infliger une grave torture et voilà qu’il fallait qu’on parle encore d’elle. si seulement Livia n’était pas importante pour lui, il était certain qu’il l’aurait déjà foutu dehors.
-Lorenzo, je t’ai posé une question. Qui est-elle ?
-ce ne sont pas tes affaires, Livia.
-certes ! mais je vais vivre ici au manoir avec toi et je pense que j’ai le droit de connaitre qui sera aussi en ma compagnie n’est-ce pas ? c’est peut-être une inconnue et si tu m’en dis plus, je pourrais m’adapter.
-tu n’as aucunement besoin de t’adapter parce que tu ne la rencontreras jamais. Même dans cette chambre où tu l’as trouvé, elle n’y sera plus mais elle sera tout de même au manoir.
Elle aurait préféré ne pas entendre cette partie parce que même si elle connaissait Lorenzo depuis qu’elle avait l’âge de dix-sept ans, elle n’avait jamais eu la chance de se rendre dans sa chambre parce que ce dernier lui avait demandé de jurer par sa tête qu’elle n’y mettrait jamais pied. Elle regrettait de lui avoir fait cette promesse parce que là, elle avait envie de voir cette fille et de la mettre hors du manoir.
-je pense qu’on devrait manger, proposa-t-elle pour mettre fin à cette conversation.
Lorenzo hocha lui aussi la tête car, il ne voulait plus en parler et c’était mieux ainsi. Il se contenta de boire un café bien serré. Il prenait la peine d’observer tout un chacun et Emma semblait nerveuse. Livia était celle qui avait le plus d’assurance et cela semblait bizarre mais il ne releva pas. toutes les deux ne s’étaient jamais bien entendue et tant qu’elle ne s’entretuaient pas, c’était mieux.
A la fin du repas, Lorenzo était parti dans son bureau où il ne faisait absolument rien à cause de sa perte de concentration. il n’avait la tête à rien faire et pourtant ce n’était pas l’attitude d’un homme d’affaire ça.
Lorsqu’il entendit frapper à la porte de son bureau, il ne dit rien. Il avait demandé à ne pas être dérangé et si cette personne ne tenait pas à sa vie, il se sentait comme un dieu capable de donner une seconde chance de vivre.
Les coups à la porte persistaient alors, de sa voix grave et dangereuse, il ordonna à la personne d’entrer. La porte s’ouvrit par la suite sur Dino, son homme de main et il remarquait une silhouette derrière lui.
-excusez-moi pour le dérangement patron, il y a l’inspecteur qui voudrait vous voir.
L’inspecteur de police ? Lorenzo était mafieux connu par la police Italienne et il les avait déjà mis en garde parce qu’il ne répondrait de rien si l’un d’eux venait à fourrer son nez dans ses affaires. Traiter avec la police n’était pas trop son truc. Il fit signe à Dino de le laisser entrer parce que même s’il n’avait rien à se reprocher, le mieux était qu’il coopère afin qu’il quitte rapidement sa demeure.
-je sais que vous n’êtes pas très heureux de me recevoir chez vous, monsieur Lombardi et je vous promets que je ne serai pas long. Les recherches au sujet du décès d’Aurora Acampora continuent et nous avons de nouvelles informations. Elle n’est pas morte empoisonné comme on le pensait tous.
Lorenzo se carra dans son fauteuil et regarda l’inspecteur profondément à la recherche d’une quelconque blague sur son visage mais ce dernier semblait être très sérieux. Si Aurora ne s’était pas suicidée avec du cyanure comme il l’avait si bien vu alors, il ne comprenait plus rien. Elle l’avait bu après qu’il ait refusé de l’épouser et juste le lendemain lorsqu’il avait prévu de lui en parler pour qu’elle comprenne, il avait appris son décès par suicide que jusqu’à ce jour ne comprenait pas. elle était une femme sûre d’elle qui pouvait avoir n’importe quel homme qu’elle voudrait et si elle le voulait, c’était simplement parce qu’elle avait jeté son dévolu sur lui comme toutes les autres filles qu’il rencontrait.
-si elle ne s‘est pas suicidé alors, ce verre de cyanure retrouvé sur son lit, d’où venait-il ?
-son assassin l’a certainement posé là. Elle est décédée avant qu’on ne lui mette ce poison dans la bouche parce que son organisme ne contient aucune trace du poison. Vous allez nous excusez monsieur Lombardi mais vous n’êtes pas exclus de la possibilité d’être suspect. Toute femme entretenant une relation avec un mafioso se sait toujours en danger parce que soit c’est son compagnon qui la tue, surtout pour l’omerta, soit ce sont les ennemis de son compagnon.
Il serra le poing prêt à défigurer cet homme devant lui mais au même moment, la porte de son bureau s’ouvrit sur Livia qui regardait l’inspecteur très surprise.
-est-ce que tout va bien, Lorenzo ?
-que veux-tu ?
-je voulais juste savoir si tu allais bien vu la façon dont tu as quitté la salle à manger mais je vois que tu es occupé et je vais partir. Bon soir, inspecteur.
Lorsqu’elle ferma la porte derrière elle, Lorenzo revint à l’homme qu’il avait envie de tuer et de donner son corps aux bêtes sauvages.
-qui est-elle, cette jeune femme ?
-si vous cherchez le coupable pour la mort d’Aurora, laissez Livia tranquille parce que c’est une jeune femme simple qui ne se prête pas à ce genre de chose. elle n’a rien à voir là-dedans et si jamais je me rends compte que votre esprit suppose de l’accuser, je vais laisser mon démon se réveiller. Je ne suis pas très gentil avec les femmes mais toutes celles qui se jettent à mes pieds savent à quoi s’attendre. Le monstre que je suis n’a pas de cœur et je vous souhaite une bonne soirée.
Il se leva et partit sans plus rien ajouter, ce qui arrangea Lorenzo qui avait l’esprit torturé par ce qu’il venait d’apprendre.