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Aventures d'un gamin de Paris au pays des bisons

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Extrait : "La détonation aiguë d'un revolver éclate soudain sous un bouquet d'arbres isolé au milieu de la plaine. Un Indien tombe, le crâne fracassé. – A cheval !.... gentleman, à cheval !... s'écrie d'une voix retentissante l'homme qui vient de faire feu. Ses deux compagnons accroupis sur le sol, au moment de cette agression inattendue, se sont levés précipitamment."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

● Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.

● Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Chapitre premier
Chapitre premier Conséquences probables du meurtre d’un Peau-Rouge. – Chasseurs de bisons devenus gibier. – Le « colonel » Bill. – Au galop ! – Colonel et vacher tout à la fois. – Ce que c’est qu’un cow-boy. – La vie des pionniers d’avant-garde. – Chevaux sans cavaliers. – Friquet ouvre l’œil et passe capitaine. – Le Gamin de Paris refuse les honneurs et veut rester Monsieur Friquet. – Mais André ne peut s’empêcher de devenir major. – Le nouvel armement des Indiens de l’Ouest Américain. – Horrible spectacle. La détonation aiguë d’un revolver éclate soudain sous un bouquet d’arbres isolé au milieu de la plaine. Un Indien tombe, le crâne fracassé. – À cheval !… gentlemen, à cheval !… s’écrie d’une voix retentissante l’homme qui vient de faire feu. Ses deux compagnons accroupis sur le sol, au moment de cette agression inattendue, se sont levés précipitamment. Ils s’élancent d’un bond vers leurs chevaux, attachés tous trois au tronc grêle d’un mimosa, et se mettent en devoir d’enlever, le plus vite possible, les longes de cuir qui les retiennent. – En selle ! et laissez-moi faire, reprend l’homme. À peine ont-ils le temps d’enjamber chacun leur monture et de chausser les étriers, qu’il tranche en trois coups rapides de son bowie-knife les trois courroies, saisit sa bête aux crins, pousse un cri strident et se trouve en selle par une voltige exécutée en écuyer consommé. Les chevaux, excités par ce cri bien connu, partent à fond de train à travers les herbes, pendant que les Indiens laissent échapper un long hurlement de désappointement et de fureur. En même temps quelques coups de carabine retentissent, mais les balles, heureusement mal dirigées, passent en sifflant au-dessus de la tête des cavaliers. Ceux-ci, par un geste machinal, mettent la main au Winchester à répétition qu’ils portent accroché à l’arçon. – En avant !… continue de sa voix de clairon leur conducteur qui a pris la tête. Laissez vos armes en repos. Batailler serait folie !… Ne perdons pas une seconde, et en avant !… si vous tenez à vos chevelures. – Il est bon, celui-là, interrompt un des fugitifs auquel ce silence paraît peser, j’t’écoute que nous y tenons, à nos perruques. Avec ça que les fabricants de postiches sont loin d’ici et que ça nuirait à nos avantages personnels, de nous en aller le crâne tout nu. – Ces Français rient de tout, grommelle d’un air de mauvaise humeur le premier personnage, que son affreux accent nasal fait aussitôt reconnaître pour un Américain pur sang. – Vous croyez que je ris… … Pas plus envie que de m’en aller à pied jusqu’au Groenland. D’autant plus que l’aventure n’est pas drôle, pour nos débuts sur le libre territoire de l’Union américaine ! Halte-là !… Cocote, dit-il à son cheval qui vient de faire un écart, pas d’embardées… Nous arrivons ici en bons chasseurs pas trop naïfs, mais un peu gobeurs pour chasser le bison, et crac !… voilà un homme mort et les chasseurs devenus gibier. Voyons, m’sieu André, n’est-ce pas un vrai guignon ? – Tu as parfaitement raison, mon pauvre Friquet, et je trouve en outre que l’honorable master Bill a eu la main un peu leste. – Le colonel Bill… rectifia le Yankee. – Le colonel, soit ! Peste ! l’existence d’un homme est peu de chose pour vous, paraît-il. – D’abord, ce n’est qu’une vermine de Peau-Rouge, dit-il avec cette expression de mépris écrasant que manifeste pour l’Indien l’Américain du Nord. – C’est peut-être une raison essentielle pour un ancien chef de la milice américaine, mais elle est absolument insuffisante pour des voyageurs français qui n’ont même pas été caporaux dans la garde nationale. – Il était en outre, de son vivant, le plus enragé voleur de chevaux de tout le territoire, et vous savez, ou vous ne savez pas qu’un, Peau-Rouge voleur de chevaux est capable de tous les crimes. De plus, lui seul peut avoir scalpé, il n’y a pas encore deux mois, une famille entière d’émigrants irlandais, composée du père, de la mère et de huit enfants !… – Vous m’en direz tant ! – Enfin, si vous aviez vu comme moi les regards de convoitise qu’il lançait sur nos montures et sur nos armes, si vous aviez entendu les ordres donnés à voix basse à ses compagnons, vous trouveriez mon acte tout naturel. Nous étions bel et bien tombés dans un traquenard dont le hasard seul m’a fait deviner la présence. – Quoi qu’il en soit, nous voici avec une meute de Peaux-Rouges collés à notre piste… – Ni plus ni moins que les héros des livres de Cooper, du capitaine Mayne-Reid et de notre compatriote Gustave Aimard… – Avec la poésie et la couleur en moins. Je ne trouve rien de banal comme ces Indiens fagotés de haillons civilisés, affublés de chapeaux défoncés et de pantalons sans fond. – Et cette lande sablonneuse sur laquelle nous galopons à perdre, haleine, au point que nous sommes forcés de crier comme des aveugles pour nous communiquer nos pensées, est-elle assez terne dans sa stérile monotonie… – Les coquins sont en loques, mais ils ont comme nous des Winchester, reprit le colonel en homme pratique. Heureusement qu’ils tirent mal. Quant à cette plaine, je voudrais bien qu’elle s’étendît encore à vingt milles devant nous. Nous allons arriver bientôt à la « Prairie ». Il y a là des herbes et des fleurs éblouissantes… C’est très joli comme coup d’œil, mais on peut y être rôtis comme des poulets. – Vous parlez d’or, colonel. Mais, contre toute présomption, il me semble que nous ne sommes pas poursuivis. Si nous faisions souffler un peu nos chevaux pour les reposer de cette course enragée ? Le Yankee se retourna, se haussa sur ses étriers, inventoria minutieusement la plaine, et ajouta : – J’aimerais mieux voir ces vermines galoper à nos trousses comme des furieux. Je soupçonne là-dessous quelque diablerie. Ralentissons notre allure et gagnons les hautes herbes. Le colonel, à ces mots, tire de sa poche un volumineux cylindre de tabac « en carotte », en déroule un morceau long de dix centimètres, le sectionne d’un coup de dents, l’insinue sous sa joue et se met à le mastiquer avec une sensualité que rien ne semble justifier, mais qui, paraît-il, constitue pour les Américains en général une véritable grâce d’état. C’est un homme de haute taille, maigre et pourtant vigoureusement charpenté. Sa figure aux traits énergiques, mais froids et durs, ses yeux clairs, mobiles, aux gros sourcils charbonnés, sa bouche aux coins tombants, sa longue barbe tannée, roussie par les alternatives de soleil et de pluie, lui donnent un aspect fort peu sympathique à première vue. Quant à son équipement, un homme à idées préconçues, ou simplement imbu des préjugés de l’ancien monde, le regarderait comme étant susceptible de couvrir le plus éhonté gentilhomme de grands chemins, plutôt qu’un honnête citoyen de l’Union américaine. En effet, le colonel, avec son large feutre gris bossué, ravagé, que sa ganse d’or effiloquée rend plus minable encore, sa chemise de laine rouge, son pantalon indien en cuir fauve orné de franges sur toutes les coutures, ses bottes monumentales chaussées d’éperons mexicains larges comme des soucoupes, sa ceinture garnie de deux revolvers Colt, son grand couteau, sa carabine Winchester à répétition, a véritablement l’aspect d’un bandit accompli. Nonobstant son titre de colonel, auquel il parait tenir autant qu’à sa propre existence, Mr. Bill est un simple cow-boy (vacher). Mais, hâtons-nous de dire que cette appellation ne doit impliquer en aucune façon, dans l’esprit du lecteur, l’idée d’une fonction pastorale, telle que l’ont remplie avec leur incomparable majesté les patriarches de la Bible, et telle que la remplissent encore, avec leur terre-à-terre d’hommes salariés, les pacifiques auxiliaires de nos exploitations agricoles. Les vachers américains sont de terribles hommes, et l’on serait souvent fort embarrassé de dire où finit en eux l’honnête travailleur et où commence le sacripant. Un de nos compatriotes, qui a raconté avec infiniment d’esprit un récent voyage aux Montagnes Rocheuses, M. le baron de Grancey, né nous laisse guère d’illusion sur le compte de ces redoutables pasteurs auxquels sont confiés les immenses troupeaux de l’Ouest Américain. Ils sont une véritable plaie pour ces régions de l’Ouest encore à peine peuplées, où s’avancent peu à peu le colon et l’émigrant et où s’improvisent des stations et des bourgades qui deviendront des villes. Toujours sur cette zone indéfinie qui n’est plus tout à fait sauvage, mais qui n’est pas encore civilisée, ils mènent l’existence enragée de l’aventurier n’ayant plus rien à perdre, dont la vie se partage entre un travail excessif et des plaisirs désordonnés. Recrutés parmi tous les désœuvrés, ou plutôt parmi tous les déclassés qui fourmillent dans les énormes cités du Nouveau-Monde, ayant pour la plupart un compte à régler avec la justice américaine, pourtant peu susceptible d’un excès de pruderie, incapables en outre de s’astreindre au travail des mines ou des fermes, ils sont venus offrir leurs services aux ranchmen (éleveurs). On ne leur demande ni ce qu’ils sont, ni d’où ils viennent, pourvu qu’ils puissent rester à cheval dix heures par jour et se contenter de l’ordinaire déplorable dont le lard salé et la farine trop souvent gâtée forment le fond invariable. On leur fournit à chacun six chevaux, douze cents têtes de bétail à garder entre cinq, des armes pour se défendre, un chariot pour transporter leurs vivres, et puis : go ahead !… Toujours à cheval du matin au soir, circulant au petit galop sur les flancs du troupeau pour empêcher les bêtes de s’attarder, de s’égarer ou de se mêler aux troupeaux étrangers, ne s’arrêtant que pour changer de monture quand la leur est trop fatiguée, forcés de veiller deux nuits sur cinq, couchant à la belle étoile, vivant à la diable, et touchant au bout du mois, pour ce travail surhumain, la modique somme de quarante dollars – deux cents francs – il n’est pas étonnant qu’ils célèbrent par de monumentales orgies le jour de l’émargement. Alors seulement ils se rapprochent des bourgades ou des villes en voie de formation, y apportent leur brutalité de sauvages blancs toujours en guerre avec les Indiens, et deviennent la terreur des habitants qui, d’ailleurs, les pillent et les rançonnent à merci, après les avoir intoxiqués de leurs drogues malsaines. Les journaux sont pleins de leurs prouesses, et il n’est pour ainsi dire pas de semaine où ils ne réalisent quelqu’une de ces monstrueuses fantaisies de buveurs affolés, qui font penser aux exploits de l’équipage de la Salamandre. De temps en temps, on apprend que des cow-boys mis en belle humeur par de formidables lampées de whisky, se sont emparés d’une petite ville de la frontière et l’ont simplement pillée de fond en comble, ou que pris d’un subit accès de gaîté, ils ont réuni les habitants sur la place et les ont forcés à danser devant eux des heures entières, en envoyant des balles de revolver dans les mollets de ceux qui manquaient d’entrain ou d’agilité. Telle est la monnaie courante de leurs facéties, jusqu’à ce que, un beau jour, les citadins fatigués de ces plaisanteries un peu hasardées, se forment en comité de vigilance. Ils prennent au hasard une demi-douzaine de cow-boys et les accrochent au premier arbre susceptible de former une potence. L’exemple n’est perdu pour personne, et les autres s’en vont à la recherche d’endroits où il est possible de s’amuser sans courir de pareils risques. Tel est le vacher américain, représenté, dans le cas présent, par ce personnage qui se fait appeler le colonel Bill. Quant à ses deux compagnons, leur personnalité est suffisamment connue de ceux qui ont lu les Aventures d’un Gamin de Paris au pays des Lions, pour qu’il soit besoin de la définir à nouveau. Arrivés à la limite des hautes herbes, les trois hommes s’arrêtent complètement et inspectent attentivement l’espace qu’ils viennent de parcourir. Ils sont déjà loin du lieu où l’Indien a succombé, et leurs yeux ne découvrent aucun indice alarmant. Ils aperçoivent seulement une vingtaine de chevaux paissant en liberté, en avant du bouquet feuillu formant une tache sombre sur les herbes courtes servant, en quelque sorte, de transition entre la plaine de sable qui s’étale au loin, comme une mer aux flots jaunes, et la prairie constellée de fleurs éblouissantes. Le colonel rumine son tabac, envoie de longs jets de salive et demeure rigide comme une statue équestre, mais visiblement intrigué. Friquet, de son côté, darde son regard aigu sur les chevaux et trouve au moins singulières leurs allures, qui sembleraient parfaitement naturelles à un observateur superficiel. – Voyez donc, m’sieu André, dit-il à son ami, comme ces animaux semblent obéir intelligemment à un mot d’ordre. Au lieu de batifoler comme ils en ont l’habitude, de caracoler sans pour cela s’écarter beaucoup du campement, ne dirait-on pas qu’ils s’alignent à droite et à gauche, de façon à former un vaste croissant. – Tu as, pardieu ! bien raison. – Ah ! j’y suis, cette fois, et j’évente le truc. Ces chevaux ont chacun leur cavalier. Tenez, je viens d’apercevoir la jambe fauve d’un pantalon de cuir former un instant comme une tache, sur la robe de ce cheval blanc qui trottine à un demi-kilomètre. J’ai vu les Peaux-Rouges de la Pampa Argentine se livrer à ces petites acrobaties. – Vous avez de bons yeux, capitaine, s’écrie en même temps l’Américain. – Hein !… capitaine ?… moi ?… Capitaine de quoi donc ? s’il vous plaît… Puis, il ajoute en français, après s’être tourné vers André : – Ce militaire de haute fantaisie est tout simplement épique. Nous l’avons comme guide, comme homme à gages, je dirai presque comme domestique, et il daigne m’élever au grade de simple capitaine, tandis qu’il se goberge avec son titre de colonel… De façon que non seulement je ne suis pas l’égal de notre employé, mais encore je serais virtuellement son inférieur. Elle est jolie, la démocratie américaine !… – Mais, capitaine… reprend le Yankee. – Master Friquet tout court… sans grade, ni titre, ni particule, interrompt le jeune homme. – Mr. Friquet… je le veux bien, continue le cow-boy sans comprendre comment on dédaigne ce grade qui peut conduire son titulaire à obtenir au choix, et par le même procédé, celui de major ou de colonel. Vous connaissez les ruses de ces vermines, et je suis de votre avis. – M’sieu André, vous n’avez pas votre pareil pour envoyer un coup de carabine. Sans vous commander, si vous essayiez de « dégoter » ce cheval blanc… Ceux du centre ne sont guère qu’à six cents mètres. – Pour te faire plaisir et pour l’honneur du pavillon, je vais essayer, répond le jeune homme en épaulant son Winchester sans quitter sa selle. L’arme resta deux secondes immobile, le canon s’empanacha d’un flocon de fumée et la détonation retentit. Puis, l’animal qu’avait signalé Friquet fit, après un temps fort appréciable nécessité par le trajet de la balle, une pointe terrible, se dressa sur les pieds de derrière, battit l’air de ceux de devant, et s’abattit lourdement de côté. Son cavalier, qui se dissimulait derrière son flanc gauche, en se tenant accroché aux crins et à l’étrier, avait déjà mis pied à terre et s’était prudemment aplati derrière le cadavre palpitant. – Pétard !… comme c’est envoyé ! fit le Parisien enthousiasmé. – Bravo ! major, s’écria le cow-boy en applaudissant chaleureusement à la rectitude merveilleuse de ce beau coup. – Bon ! reprit Friquet, il y tient. Vous voilà major ! Voyons, puisque ça vous coûte si peu, pourquoi ne nommez-vous pas d’emblée général monsieur André, en sa qualité de chef de l’expédition ? Car enfin, tout colonel que vous êtes, je ne réponds pas que vous en feriez autant. Un incident qui n’avait rien d’imprévu, dispensa le colonel d’une réponse probablement embarrassante. Les Indiens, se voyant découverts, ont accueilli par une clameur furibonde la chute du cheval. Dédaignant alors tout subterfuge, ils reprennent, avec leur agilité de clowns, la position normale du cavalier et se précipitent en avant, en agitant leurs armes et en poussant leur farouche cri de guerre. Les trois compagnons ne les ont pas attendus. Sans essayer d’engager une lutte disproportionnée contre des adversaires six fois plus nombreux et possédant un armement semblable au leur, ils se sont enfoncés dans la prairie. La particularité au moins singulière de cet armement n’a pas échappé à Friquet. Aussi, le Parisien, stupéfait de voir des carabines Winchester aux mains de Peaux-Rouges, n’a pu s’empêcher de faire cette réflexion fort judicieuse : – Mâtin ! Il paraît que le bon temps de l’arc et du fusil à pierre est passé, et je ne m’étonne plus si les Indiens donnent tant de fil à retordre aux Américains. Mais, aussi, quelle drôle d’idée de leur fournir des armes à répétition avec les munitions ! Grâce à la vigueur de leurs chevaux, les trois blancs savent bien qu’ils maintiendront à peu près leurs distances pendant au moins quatre heures. Aussi, ne sont-ils pas trop inquiets, car c’est plus de temps qu’il ne leur en faut pour atteindre le camp où ils ont laissé la veille un pesant chariot portant leurs provisions, leurs effets de campement et d’équipement, leurs chevaux de rechange et les sept hommes engagés en même temps que le colonel, pour les besoins d’une longue croisière cynégétique à travers la Prairie. En forçant leur allure, ils auront rejoint leurs compagnons en moins de temps encore, et alors, n’étant plus qu’un contre deux, ils pourront résister à l’attaque des Peaux-Rouges avec de grandes chances de succès. Le colonel, qui suit une direction évidemment familière, a pris la tête et les guide imperturbablement à travers cet océan de verdure et de fleurs. Les Indiens redoublent de vitesse et finissent, en rouant de coups leurs chevaux avec cette brutalité qui leur est familière, par se rapprocher sensiblement. Mais, qu’importe au cow-boy et aux deux Français ! Est-ce que bientôt les coups de feu et les hourras de leurs compagnons ne vont pas dominer les clameurs des sauvages habitants de la prairie. Ils arrivent enfin au camp et annoncent leur retour par un vivat retentissant. Mais quoi !… Personne ne leur répond. La solitude est complète. On ne voit ni hommes ni chevaux, et les Indiens, se rapprochent. Seul, le chariot dresse sa lourde masse au milieu de tisons éteints… Les fugitifs, en proie à de lugubres pressentiments, examinent plus attentivement les hautes herbes foulées, et ne peuvent retenir un cri d’horreur, à la vue de l’affreux spectacle qui s’offre à leurs regards.

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