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2257 Words
Deux semaines plus tard…   Un large sourire aux lèvres, Lilah Weatherly posa sa valise à roulette et son énorme fourre-tout sur le sol de la gare. Après deux heures de vol puis un trajet en bus, elle était quelque peu exténuée mais en même temps ravie d’être de retour ici, dans ce lieu où elle avait de si merveilleux souvenirs et où elle avait passé les meilleures vacances de sa vie. Reprenant ses affaires avec un soupir, elle avança vers la sortie. La gare était bien animée mais cela n’avait rien d’étonnant en cette période de l’année. L’été attirait beaucoup de monde dans les Hampton et particulièrement l’élite américaine et plus précisément celle de New York et surtout ici à Montauk. À la différence de la plupart de ses voyageurs, elle, elle n’était pas là pour véritablement passés des vacances. - Lili ! Appela une voix familière.             Il n’y avait qu’une seule personne ici qui pouvait l’appeler par son diminutif. Se retournant, elle aperçut la silhouette haute et imposante de son oncle vêtu d’un vieux jean et d’un t-shirt blanc sur lequel il avait porté une chemise à carreaux. Elle ne l’avait pas revu depuis presque dix ans mais elle n’eut aucun mal à le reconnaître. Il n’avait pas changé. Peut-être ses cheveux bruns qui étaient parsemés de mèches blanchâtres maintenant. Un large sourire aux lèvres, elle se dirigea vers lui. - Oncle Patrick ! lança-t-elle en riant de joie. - Oh ! Mais qu’est-ce que tu as grandi ? dit-il sincèrement surpris. Ma parole, tu es devenue une femme ! Tu n’as plus rien à voir avec la gamine qui venait me rendre visite pendant les vacances d’été mais tu es toujours aussi maigrichonne. - Ne dis pas de bêtises, tonton, dit-elle en lui tombant dans ses bras. - Ce ne sont pas des bêtises, rétorqua-t-il en riant.             S’écartant alors d lui, il se mit à l’observer plus en avant. Ses traits si familier et si identique à celui de sa mère et ses yeux bruns rieurs, dont elle avait elle-même hérité. Peut-être était-ce pour cela qu’elle l’a toujours autant aimé ? - Allez, donne-moi donc ses bagages ! Dit-il en les lui ôtant des mains sans qu’elle ne puisse l’en empêcher. Ça pèse une tonne ses trucs là. - Tu trouves ! dit-elle avec un sourire contrit. Tu sais que je n’ai jamais su voyager léger. - Comme ta mère. Vous les femmes à savoir ce que vous allez fourrez dans vos valises ! Suis-moi, ma voiture est garée pas loin.             La vieille camionnette de son oncle était pareille qu’à l’époque où elle venait passer les vacances d’été à Montauk. Dès qu’il ouvrit la portière passagère, un énorme golden retriever au pelage doré foncé descendit en courant et jappant joyeusement vers elle. - Carotte ! dit-elle avec un grand plaisir. Tu m’as terriblement manqué. - Et moi alors ? lui lança son oncle qui rangeait ses affaires à l’arrière de la camionnette. Et il s’appelle Max et non ce sobriquet dont tu l’as affublé. - Mais il aime bien que je l’appelle ainsi, n’est-ce pas mon carotte ? dit-elle en essayant d’échapper à ses lèchements. Tu sais tonton, toi aussi tu m’as manqué mais lui plus. Maman a toujours détesté les chiens et refusait qu’on n’en ait un.             Lilah caressa lentement la tête du chien et sourit. Malgré les années, il paraissait encore vivace. C’était un vrai miracle d’ailleurs qu’il soit encore en vie.             Se redressant, elle ouvrit la portière passagère et monta accompagner de Max. Patrick monta à son tour puis démarra la vieille camionnette qui s’engageait sur la route familière.             Le visage tourné vers l’extérieur, elle observa les bâtiments défilés le long de la route. Elle n’était pas revenue ici depuis l’été de ses seize ans. Montauk était un lieu très célèbre prisé par l’élite américaine et en particulier new yorkaise durant l’été mais aussi pour sa pêche en eau salée et est l'hôte de nombreux restaurants et hôtels. Et avec ses six parcs d’États, on comprenait mieux pourquoi il y avait tant d’affluence pendant l’été dans ce coin des Hampton.             À sa première visite pour ses premières vacances, et elle n’était pas très enthousiaste à l’idée de venir rendre visite au frère de sa mère qu’elle ne connaissait même pas, elle avait été surprise par tout ça. À l’époque, sa famille rencontrait de gros problèmes financiers et ses parents étaient en instance de divorces et se disputaient tout le temps. Dans ses circonstances, elle préférait être le plus loin possible d’eux et la plage et le bonne air était le lieu idéal pour oublier les disputes et autres.             Très vite la plage, le soleil et le bon air lui firent oublier ses problèmes. C’était elle qui avait réussi à convaincre deux ans plus tard son oncle d’adopter ce vieux Max. Le plus génial était sans doute le fait que son oncle tenait un bar « Le Hill » situé près du lac de Montauk, sur la côté nord de la ville. Sa maison était à quelques centaines de mètres à peine du bar ce qui était très pratique pour rentrer. Même si à l’époque on ne l’y laissait pas trainer, elle trouvait toujours un moyen d’y fourrer son nez. - Comment vont tes parents ? Demanda Patrick au bout d’un moment. - Ils se sont remis ensemble après dix ans de séparations, tu y crois ! dit-elle en secouant la tête. Et quand je pense que cela remonte à plus de cinq mois et que c’est seulement il y a trois semaines qu’ils nous ont tenus au courant, je suis encore plus furieuse. - Ta mère m’avait déjà mis au courant avant qu’ils ne viennent me rendre une petite visite il y a quelques semaines. Cela n’a pas l’air de te réjouir ? - Pas vraiment ! Souffla-t-elle avec une moue. Je suis heureuse pour eux et j’espère vraiment que cette fois-ci ça marchera entre eux. Le divorce a été très éprouvant pour Lukas, Danny et moi alors tu comprendras que je préfère rester sur mes gardes. - Tes frères sont aussi inquiets que toi ? demanda-t-il en lui jetant un rapide coup d’œil. - Oui même s’ils ne le montrent pas. En ce moment, Danny est à Hawaï pour le championnat du monde de surf. Quant à Lukas, toujours dans sa mission humanitaire de deux ans pour médecin sans frontière. Je suis la seule qui soit encore dans les parages, dit-elle dans un soupir. Un de ses jours, moi aussi, je m’en irais faire un petit tour du monde, tu verras.             Patrick lui jeta un regard en coin, un sourire amusé sur les lèvres. - J’ai encore du mal à croire que mon petit Danny gagne sa vie à faire des figures sur des vagues. - Que veux-tu ? C’est la vie, dit-elle en riant. Alors, dis-moi comment ça se passe ici depuis tout ce temps. Comment va le bar ? - Tout va bien. Avec l’été, il y a beaucoup de monde donc avec Rod on a beaucoup de travail.             Rod était un vieil ami de son oncle avec qui il avait fait l’armé. Il vivait avec sa famille dans le Queens. Après la mort de sa femme, son oncle l’a invité à venir à Montauk et il a fini par s’y installer et donne un coup de main à son oncle en travaillant au bar avec lui. Ses enfants eux vivent toujours à New York. - Rod travaille toujours pour toi ! Je suis impatiente de le revoir.             Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin à destination. La maison de Patrick était petite et assez modeste mais elle possédait une chambre d’ami, tout aussi rustique mais avec une vue imprenable sur le port de pêche. - J’ai presque l’impression que c’était hier ma dernière visite ici, dit-elle d’un ton ravi.             De la fenêtre, entrait un vent chaud embaumant l’air marin et salée. - Je suppose que tu veux te reposer un peu, lui lança son oncle après avoir posé ses valises près du lit. - Non. J’ai envie d’aller faire un tour, dit-elle scrutant les lointains bateau. - Toujours aussi énergique ! dit-il avec un petit rire.             Se retournant, elle le scruta un long moment puis lui lança un large sourire. - Tu m’as vraiment manqué, tonton. Et tu sais quoi, je t’ai rapporté des cadeaux. - Merci ! Toi aussi, tu m’as manqué dit-il visiblement ému. J’ai encore du mal à me faire à l’idée que tu sois devenue une aussi belle jeune femme. Je sens que tu vas en faire tourner des têtes pendant ton court séjour ici. - Je vais essayer de l’éviter, dit-elle en partant d’un rire. - Bon ! Je retourne au bar. Tu as besoin de quelque chose avant que j’y aille ? - Non, dit-elle en scrutant la petite pièce. Non. Je ferai un tour au bar après ma petite balade. Je peux emmener Max ? - Oui, dit-il en jetant un regard à l’animal qui les avait suivit dans la chambre et qui se tenait coucher près de la porte d’entrée. À plus tard.             Une trentaine de minutes plus tard, après avoir troqué son jean contre un short sur sa légère tunique jaune poussin, Lilah se dirigea vers la plage en remontant vers les maisons installées en bordures de la mer. Elle s’était rendue à vélo à la plage, un moyen de transport particulièrement agréable et qui lui permettait de profiter du paysage et l’avait garé dans un coin à son arrivée. Heureusement que son oncle avait gardé le sien après toutes ses années. Elle le soupçonnait même de l’utiliser parfois. Après quelques mètres à marcher sur le sable brun et chaud, Max sur les talons, elle se tança de ne pas avoir pensé à prendre un chapeau pour se couvrir la tête sous ce soleil. À quelques cinquantaine de mètres d’eux, quelques enfants jouaient sous le ciel sous la surveillance de leurs parents. Ils s’égosillaient en apercevant le vieux chien ce qui la fît sourire. Elle les enviaient un peu, elle aussi aurait aimé profiter de cette superbe journée à nager. Peut-être le ferait-elle plus tard. Quand elle serait si vraiment les inquiétudes de sa mère tenaient. Elle espérait vraiment qu’il ne s’agissait de rien de grave. S’étirant, elle leva le visage vers le soleil, les yeux fermés. Revenir ici faisait remonter de longs flots de souvenirs la rendant très nostalgique.             Sa vielle amie d’été Sarah Reed. Elle l’avait rencontré ici même sur cette plage et elles s’étaient liées d’une certaine amitié. Si elle se souvenait bien, la famille de Sarah louait une petite maison pas très loin d’ici. Qui sait ? Peut-être l’y retrouverait-elle ? Ce serait assez plaisant et drôle de reprendre contact avec elle après toutes ses années. Un large sourire, elle leva la tête et observa le ciel clair et bleu. Une belle journée pour des retrouvailles, pensa-t-elle. Elle remonta une petite piste de sable et se retrouva au milieu des champs de hautes herbes poussant peu partout sur le sable fin. Elle suivit un autre sentier au milieu de ses herbes. Après une bonne centaine de mètres de marches, elle aperçut une grande maison blanche à étage avec une large véranda faisant le tour. C’était la même maison aux murs blanc crème que dans ses souvenirs. En remontant les marches de l’escalier, elle se sentit presque nostalgique. Elle se dirigea vers la porte d’entrée et y frappa quelques coups mais personne ne vint ouvrit. Elle essaya plusieurs fois puis fit le tour de la maison mais toujours personne. C’était étrange ! Il y avait de la lumière à l’intérieur, ce qui voulait dire que quelqu’un devait y vivre. Peut-être les habitants étaient-ils sortis. Elle n’avait qu’à revenir une autre fois. Scrutant sa montre, elle décida qu’il fallait mieux qu’elle revienne en effet plus tard. Elle devait encore retourner à la maison récupérer son ordinateur avant de se rendre au bar de son oncle et commencer s’y possible à lui tirer discrètement les vers du nez. - Vous cherchez quelqu’un ?
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