FAIS-MOI JOUIR

Chapitre 16

Chapitre 16

LE POINT DE VUE DE d'Alexandre

Je marche dans les rues de Paris, les mains dans les poches, essayant d'ignorer la douleur sourde dans ma poitrine.

Elle m'a rejeté. Pour lui.

Pour un homme qui l'a trompée, qui l'a fait pleurer, qui l'a brisée.

Et pourtant, je comprends. J'ai vu la façon dont elle parlait de lui. La façon dont ses yeux s'illuminaient même en mentionnant son nom.

Elle l'aime. Vraiment. Profondément.

Et je ne peux pas rivaliser avec ça.

Mon téléphone vibre. Un message de Chloé.

"Léa m'a dit que vous aviez parlé. Tu vas bien ?"

Je souris malgré moi. Même en étant en colère contre moi, elle prend de mes nouvelles.

"Je survivrai. Désolé d'avoir compliqué les choses."

"Ce n'est pas entièrement ta faute. Elle aussi a fait des choix. Mais Alex... ne la contacte plus, ok ? Laisse-la être heureuse."

"Promis. Prends soin d'elle."

"Toujours."

Je range mon téléphone et continue de marcher, laissant Paris m'engloutir. Quelque part dans cette ville, il y a peut-être une femme qui me regardera comme Léa regarde Matthieu.

Quelqu'un pour qui je serai le premier choix, pas le plan B. J'espère juste que je la trouverai avant de devenir trop cynique pour croire en l'amour.

LE POINT DE VUE DE Léa

J'appelle Matthieu dès que je sors du café.

— C'est fait, je dis simplement.

— Comment ça s'est passé ?

— Mieux que je ne le craignais. Il a été... compréhensif. Blessé, mais compréhensif.

— Je suis fier de toi. Je sais que c'était difficile.

— Ça l'était. Mais c'était nécessaire.

Un silence confortable s'installe entre nous.

— Viens, dit-il finalement. Viens au restaurant. Je vais te préparer quelque chose de spécial.

— Matthieu, tu travailles...

— Je me fiche de mon travail en ce moment. Je veux juste être avec toi. Célébrer le fait que tu as choisi nous.

Mon cœur se gonfle.

— J'arrive.

Trente minutes plus tard, je suis au Clair de Lune. Le service du soir n'a pas encore commencé, et le restaurant est vide à l'exception de quelques membres de l'équipe qui préparent.

Matthieu m'attend à l'entrée. Dès qu'il me voit, il m'attire dans ses bras, m'embrassant profondément.

— Je t'aime, murmure-t-il contre mes lèvres. Merci de m'avoir choisi.

— Merci de valoir la peine d'être choisi.

Il me prend par la main, me guidant vers une table isolée près de la cuisine. C'est mise avec soin, deux bougies éclairant doucement l'espace.

— Assieds-toi. Laisse-moi prendre soin de toi.

Et il le fait. Pendant l'heure qui suit, il m'apporte plat après plat, chacun plus délicieux que le précédent. Chacun préparé avec amour.

Son équipe nous jette des regards curieux mais souriants. Ils savent. Tout le monde sait que leur chef est tombé amoureux.

— Tu vas me gâter, je dis après le troisième plat.

— C'est l'idée. Je veux te gâter tous les jours pour le reste de ma vie.

— C'est une proposition ?

Il se fige, réalisant ce qu'il vient de dire. Puis un sourire lent s'étire sur ses lèvres.

— Peut-être. Un jour. Quand j'aurai prouvé que je mérite de te garder.

— Tu l'as déjà prouvé. Nous nous sommes déjà prouvés l'un à l'autre.

Il s'agenouille à côté de ma chaise, prenant ma main.

— Léa Dubois, je ne suis pas parfait. Je fais des erreurs. Parfois terribles. Mais je t'aime plus que tout au monde. Et je passerai chaque jour à te le prouver.

— Matthieu Beaumont, je ne suis pas parfaite non plus. Mais je t'aime. Et je choisis de te faire confiance. De nous faire confiance.

Il m'embrasse, et c'est différent cette fois. C'est une promesse. Un engagement.

Un nouveau départ.

Autour de nous, son équipe applaudit discrètement. Je ris à travers mes larmes heureuses.

— On a un public.

— Qu'ils regardent. Je veux que le monde entier sache que tu es à moi.

— Possessif.

— Toujours. Avec toi, toujours.

Et alors que je le regarde, cet homme imparfait mais merveilleux qui m'aime malgré tout, je réalise quelque chose.

L'amour n'est pas parfait. Il est désordonné, compliqué, parfois douloureux.

Mais quand c'est le bon amour, avec la bonne personne, il en vaut chaque bataille.

Chaque larme.

Chaque moment de doute.

Parce qu'au final, nous sommes ensemble.

Et c'est tout ce qui compte.