Chapitre 1
Le soleil commençait déjà à se venter de ses rayons qui annonçaient un beau jour, quand les petits enfants, heureux, sortaient de leur maison pour se rassembler près du grand chêne qui agitait fièrement ses feuilles vertes. Ils s'accroupissaient et traçaient à l'aide d'une branche la marelle. Surexcités, ils sortaient de la poche de leur salopette, de petites pierres qu'ils s'étaient amusés à chercher sur le sable le dimanche lors de visite à la mer.
Assise sur la balançoire qu'elle avait elle même fait avec son frère il y a belle lurette, Lianne King se balançait lentement, laissant souvent ses pieds pénétrer dans le sable tiède et ses cheveux d'un roux impressionnant, qu'elle avait tressé tout de natte, s'agitait à chaque mouvement. Ses yeux noisettes fixaient les petits chenapans qui discutaient avec entrain sur les règles du jeu.
Elle aussi était comme eux avant. Avant, quand elle était une petite innocente qui ne connaissait pas la vie, qui ne comprenait pas quand ses parents se disputaient, qui demandait des sucettes au lieux de consoler sa mère qui pleurait. Elle était ignorante, car pour elle la vie était rose, remplit de sucettes et de chérubin. Elle était innocente, car elle ne prêtait pas attention à se qui était le plus important. Elle était innocente car elle ne connaissait pas encore la douleur. Mais la vie le lui avait vite appris. Un peu trop vite peut-être...
Elle se mit à aller plus vite, à s'envoyer plus loin dans le ciel, laissant à la charge du vent qu'elle sentait bientôt s'abattre, son minois d'adolescente qu'elle projetait en arrière. Elle faisait ça pour être bien, mais s'était le contraire. Cela lui donna bientôt la migraine. Alors elle arrêta. Mais la balançoire continua sur sa lancer, et elle se laissa aller. Bientôt, elle s'immobilisa, et elle attrapa les cordes des deux côtés en reprenant sa respiration. Elle ferma les yeux quelques instants, et quand elle les rouvrit, ses yeux tombèrent sur une gamine à la touffe brune.
— Tu peux m'emmener aussi haut dans le ciel ? demanda-t-elle les yeux brillant d'excitation.
Lianne la fixait, cette petite boule qui ne connaissait de la vie que les réprimandes de ses parents et peut-être les moqueries à l'école, et qui allait être obligée de sortir de son ignorance. Parce que tôt ou tard, on finis tous par ouvrir les yeux, parce qu'on grandis. Et en grandissant, on rencontre des difficultés plus large, plus immence que celles d'un homme qui ne sait pas nagé et qui cherche à prendre une goûte d'air au milieu de la mer.
— Non.
Face au regard renfrognée qu'affichait la petite, Lianne lui tendis la main. Il lui arrivait de tenté d'être intransigeante — comme son frère —, mais sans succès. Elle était ce qu'on appelait la douceur, et même si la vie avait été dure envers elle, elle n'oubliait et n'oublierait pas qu'il n'y a pas si longtemps, elle avait un jour été comme ces enfants.
La petite lui pris les mains sans hésiter. Lianne la hissa sur ses cuisses nue qui ne cachait rien de leur maigreur, et fit une ceinture avec ses bras autour du petit corps de l'enfant. Même si elle n'avait plus aucune envie de se balancer dans l'air, elle se poussa avec le pied, et la balançoire s'élança dans l'air. Deux, cinq fois, et elle s'arrêtait. La petite tapait des mains et criait le nom de ses amies pour leur informer qu'elle était un oiseau dans le grand ciel. Ce qui eut pour effet de faire abandonner la marelle aux bambins et de se ruer sur la balançoire qui faisait son dernier aller-retour. Comprenant ce qui allait suivre, Lianne sentit une sueur froide sur son grand fron.
— Nous aussi on veux !
— C'est mon tour !
— Non j'étais là le premier !
— C'était moi !
— Liaaannnne, c'était moi, hein !
— Ça ne sert à rien de vous disputer la première place. Sachez être patient. Le plus important n'est pas de satisfaire ses envies, mais de réussir à ce qu'ils soient justes, avant de chercher le moyens le plus sûr d'y arriver, dit-elle en les regardant chacun dans les yeux.
Ignorant, déduisit-elle du regard béat qu'ils affichaient en la regardant.
— Waouh, souffla un petit garçon, dont les gencives manquantes depuis trop de temps inquiétait les parents.
Elle ne comprit pas pourquoi il disait ça, mais il était ignorant. Il pensait avoir compris, mais il ne comprenait pas. Pas encore.
— Lianne, rentre.
Elle tourna la tête vers la voix autoritaire qui venait de parler. Debout à quelque pas de la porte de l'entrée, des écouteurs qu'il avait dû enlever en la voyant, il lui lançait un regard de reproche. Elle souffla, et se leva de la balançoire, entrainant des protestations de la part des gamins qui lui prenaient la main en la suivant de prêt.
— Tu t'en va ? Et notre tour ? demandèrent-ils.
— Vous y passerai. Mais pas aujourd'hui.
Elle marcha vers plus vite vers la porte. Puis elle courut en voyant le regard qu'il lui lançait. Arriver à sa hauteur, elle baissa les yeux sur le sol.
— Bonjour, dit-elle timidement.
Comme tous les dimanches, elle ne le voyait pas avant son retour du sport. Depuis maintenant 3 ans, son frère n'avait jamais manqué à ce train de vie. Il sortait avant le lever du soleil et rentrait le plus souvent avant 8h, la poitrine gonflé et le t-shirt totalement trempé de sueur.
— Entre.
Elle s'exécuta et il ferma la porte derrière lui. Elle le devança et alla jusque dans le salon, et se planta devant le seul fauteuil qui s'y trouvait.
Il fit son entré quelques seconde plus tard. Il avait ôté son t-shirt qu'il tenait dans la main.
— Tu as mangé ?
Elle hocha la tête pour toute réponse.
— Et...
— Il n'a pas voulu, dit-elle en baissant les yeux sur ses sandales écorchées par le temps.
— Sert le à nouveau, il doit manger.
Elle opinia de la tête et se dirigea vers la cuisine. Elle ouvrit la casserole où elle avait fait de la soupe de pomme de terre, saisit un plateau repas et servit une quantité raisonnable, ajouta un gobelet d'eau avant de se diriger vers l'escalier. Ceux-ci grinçait à chaque pas qu'elle faisait, mais elle ne s'en formalisa pas, comme d'habitude. Au bout du couloir, elle toqua à la porte marron qui avait au paravent une couleur blanche.
— Attend quelques seconde, lui répondis son frère derrière la porte.
Elle se pinça les lèvres pour passer le temps. Ses yeux rencontraient l'assiette, et remontaient au plafond.
La porte s'ouvrit enfin, laissant une ouverture qui ne laissait aucune chance de voir correctement l'intérieur. Elle voulu entrée, mais il lui arracha le plateau des mains.
— Va m'attendre au salon.
— Oui.
Elle ne s'assis pas sur le fauteuil, elle ne s'assis pas du tout. Ses yeux frottaient ses sandales, remontaient au plafond, s'accrochaient aux lumières du jour que laissaient entrées les fenêtres vitré du salon. Elle se pinssait parfois les lèvres, ou l'intérieure de la mâchoire. Elle triturait ses mains, et se retenait de les passer dans ses cheveux.
— Assied-toi.
Elle sursauta brusquement en faisant volte-face, pour voir son frère qui descendait les escaliers. Il s'était changé et avait troqué sa culotte de sport contre un pantalon addidas qui moulait ses cuisses musclées. Un débardeur était négligemment posé sur ses large épaules musclés, et elle admira pour la millième de sa vie ces pectoraux magnifique dont elle avait l'impression qu'ils se renforçaient chaque fois qu'il revenait de la sale de muscu.
— J'ai dit assiette toi.
Elle leva le regard vers lui, perplexe. Assied toi ? C'était la première fois qu'il le lui demandait ! Mais s'assoir où ? Sur le fauteuil ou par terre ?
Elle opta pour la deuxième solution pour ne pas prendre de risque.
La jupe de sa robe forma un parfait carré avant qu'elle ne pose ses fesses sur le bois usée par le temps.
Une main se ferma soudainement sur son petit bras, et elle se retrouva debout avant qu'il ne la pousse sur le fauteuil.
Elle ne comprenait pas. Pourtant...
— La première fois que je te dis de t'asseoir, tu te mets par terre ? protesta-t-il en la regardant de ses beaux yeux violets.
— Je ne savais pas, excuse-moi.
Il hoche la tête, et s'accroupit prés d'elle.
— Tu as besoin de quelque chose pour la rentrée ?
La rentrée, ah oui. Dans combien de temps déjà ? Une semaine, deux semaines ? Oui elle avait besoin de quelque chose pour la rentrée. D'énormement de chose comme de nouveaux habits, de nouvelles chaussures, un ordinateur pour faire ses devoirs...
—Non, répondit-elle en mettant brusquement fin à ses pensées futile.
Elle n'avait besoin de rien. Rien du tout.
Son frère fronça les sourcils.
— Tu es sûr ? Même pas une nouvelle chaussure ?
Elle frémit, et fit un effort pour ne pas regarder ses chaussures.
— Non.
— De nouveau vêtements ?
— Non. Ça... ça va.
Il souffla et se leva.
— J'espère que tu es prête.
Elle retint un couinement. Mais répondit quand même.
— Oui.
— Aller, dans la chambre et prépare toi.
Elle se leva et se dirigea à l'arrière des escaliers. Sa chambre d'aujourd'hui était au paravent la cave à vin où ses parents réservaient de nombreux vin. Maintenant, elle lui était destinée, et c'est ici qu'elle passait le plus claire de son temps.
Lianne ouvrit la porte et se dirigea vers son armoire. Elle frissonna d'appréhension en l'ouvrant, et sortit la longue ceinture noir qui ornait fièrement sa penderie d'où on pouvait y compter le nombre de vêtements qu'elle possédait.
Elle posa la ceinture qui avait connus de meilleurs jours sur le lit, avand de se diriger vers la petite table qui lui servait de bureau. Elle sortit son cahier d'histoire et de math, qu'elle posa un peu plus en avant de la table.
La porte s'ouvrit à ce moment là sur son frère. Il n'était plus avec son débardeur maintenant. Quand il ferma la porte à double tour, elle se retint de le supplier. Tout allait bien aller. Après tout, elle était sûr d'être au point.
Il se dirigea vers le lit à une place et s'y assis. Le lit grinça aussitôt dans une plainte bien audible sous son poids.
— Commençons, dit-il en la regardant droit dans les yeux, lançant des éclaires comme à chaque fois.