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1834 Words
Ne croyant pas à ce que ses oreilles venaient d'entendre, Jade se laissa son corps glisser le long du mur, jamais elle n'aurait imaginé une telle chose aussi tôt. Âgée seulement de vingt-deux ans, elle était une jeune fille assez mâture, mesurant le mètre soixante-sept, elle était d'une beauté à couper le souffle, une beauté dont même un aveuglé s'en aperçevrait. Sa mère était malade et jamais elle n'avait songé à la quitter aussi rapidement. Elle espérait avoir mal entendu. Pour ne pas qu'on remette en question les valeurs et les principes qu'on lui avait inculquées depuis toujours, elle se leva et retourna dans sa chambre à pas sourds. Après cette phrase prononcée à la vite, Karima était sans voix. Elle était parfaitement consciente que jamais son frère ne pourrait leur faire du mal, ce qui la rassurait sur le fait que l'homme qu'il aurait choisi pour sa fille serait un homme bien. Mais malgré cette assurance, elle n'avait pas encore songé à un quelconque mariage pour sa fille. Elle était malade et cette dernière était celle qui avait toujours été là pour là. - Karima. - c'est très soudain Kerim. Comment dois-je imaginé l'homme qui va me prendre ma petite fille ? Je ne veux pas être égoïste en la gardant avec moi mais je n'ai non plus la force de donner sa main à un inconnu. Elle est si fragile et... - là tu as tort ma sœur, la coupa Kerim. Cette jeune fille est plus forte et courageuse que ce que tu penses. Elle a veillé sur toi pendant des années. Elle a affronté ses peurs toute seule parce que tu étais cloîtrée sur ce lit de maladie. Karima, donne une chance à ta fille d'être heureuse je t'en prie. Le bonheur dans cette localité n'était qu'une question de chance malgré le fait que le nouveau roi avait tout réarranger. Certains Hommes continuaient de traiter les femmes comme des chiffons et à la seule idée de penser que sa fille vivrait pareille chose, cela lui compressa le cœur. Revoyant sa situation, la seule et unique raison pour laquelle elle ne regrettait pas ses années plus tôt à Oleishky était à cause de sa merveilleuse perle rare. Malgré la douleur des coups infligés, sa fille restait sa force. - qui est cet homme à qui tu as décidé de marier ma fille ? Kerim se figea. Tout au long de son discours, il n'avait pas pensé à cette question alors qu'elle était bien normale mais comment pouvait-il lui déclarer que sa fille devait être celle qui calmerait le peuple ? C'était une très grande responsabilité et il en avait conscience. - Saïd Mourat d'oleishky. Karima s'étouffa avec sa salive. Non elle n'y croyait pas. Pendant un moment, elle mit ça sous le compte de la paranoïa et décida de demander à Kerim s'il y avait deux personnes dans le pays avec ce même nom, mais avant qu'elle n'ouvre la bouche, ce dernier la coupa. - c'est le même Karima, Saïd Mourat d'oleishky, le roi de ce pays. Son oncle Abdoul qui est un vieil ami à moi m'a fait part de cette proposition et j'ai trouvé que la vie de cette famille changerait. - oui Kerim la situation de cette famille changerait certes mais as-tu pensé au bien-être de ma fille ? Ce roi est connu comme la terreur en personne mon Dieu, comment as-tu pu oublier celà ? - et crois-tu que ta fille est heureuse dans cette maison ? Elle a besoin d'argent pour te soigner pourtant elle ne peut pas travailler. Ne sois pas égoïste et donne-lui cette chance ma sœur. Nous avons toujours plusieurs chances dans la vie mais la bonne, nous ne l'avons qu'une seule fois. Plonger sa fille dans un mariage forcé n'avait jamais fait partir de ses principes et d'un autre côté, son frère avait parfaitement raison. C'était certain que sa fille n'était point heureuse dans ce taudis mais l'avis de sa fille pour ce choix de mariage comptait, elle ne voulait pas tout simplement lui imposer sa volonté. - mais et si elle n'est pas d'accord Kerim? Elle est jeune et je sais qu'elle crois au mariage d'amour. Sans le vouloir, Kerim esquissa un rire à l'encontre de sa sœur qui était ouvertement moqueur. - Karima, toi et moi savons parfaitement que ta fille est jeune, bien-sûr qu'à son âge toutes les petites filles pensent que la vie est un compte de fée. Jamais elle ne sera d'accord pour cette proposition alors c'est à toi, sa mère de faire le bon choix pour ta fille. - mais Kerim c'est ma fille. - et c'est pour cette raison que tu dois faire tout ton nécessaire pour qu'elle soit heureuse, pour qu'elle vive bien. Crois-moi ma sœur, elle mérite cette vie de reine. Karima hocha la tête convaincue que son frère avait parfaitement raison, c'était plutôt à elle de faire entendre raison à sa fille et non le contraire. - je dois m'en aller, surtout penses-y ma sœur. Cette petite mérite tout ce qu'il y a de bien dans cette vie, reprit Kerim. - je vais y réfléchir mon frère et merci encore. Il alla faire un câlin à sa sœur et quitta la maison sans dire au-revoir à sa nièce car il savait par son sixième sens qu'elle avait écouté leur conversation et il ne voulait pas voir de la haine briller dans ses yeux. Lorsque Abdoul quitta le marché du petit village, ses lèvres s'étirèraient d'un sourire triomphant. La réponse de la jeune fille n'était pas encore parvenue jusqu'à lui mais il avait espoir et priait son Dieu afin qu'elle ne dise pas non. Lorsqu'il retourna au palais, il franchit les grande grille avec les mains dans les poches de son jean et avec assurance. Même les gardes furent étonnés de cette bonne humeur qui émanait de lui. Lorsque Ali regarda à travers la grande baie vitrée du bureau de Saïd, ses lèvres s'étirèraient d'un sourire malicieux qui troubla le jeune roi. Ce sourire ne présageait rien de bon et il en était certain. - qu'est-ce que tu fous encore Ali? - moi? Mais rien mon roi, dit-il avec un semblant de peur, ce qui exaspérait le roi. - Ali p****n, tu vas cessez tout de suite de te foutre de ma gueule ? -sinon quoi? Tu vas m'envoyer au cachot peut-être ? Tu vas me donner Cinq-Cents coup de fouets sur la place du marché ou bien tu vas me trancher la gorge? Tu es devenu si parano mon cher ami. Tu es en excès de colère lorsque les gens sont de bonne humeur accroire que tu en es allergique. Il serra les poings au point de se briser les phalanges. Il sera les dents ce qui eut le don de déformer un peu sa figure mais rassuré que jamais le roi ne s'en prendra à lui, Ali continua son théâtre. - mais tu peux venir voir si ça t'arrange, lança Ali à l'encontre de Saïd. Sans le vouloir, il fut devant la baie vitrée en deux grand pas et son air changea tout d'un coup. Il quitta de l'homme en colère à l'homme complètement troublé. - mais qu'est-ce... - oui je vois ton oncle arriver avec un sourire triomphant et un air bien heureux, le coupa son ami. Il quitta l'endroit et alla se caler dans le fauteuil face à son bureau. Il savait parfaitement que c'était dans son bureau que son oncle arrivait, raison pour laquelle il voulait être prêt. Moins de trois minutes après, la porte de son bureau s'ouvrit et l'homme de ses songes se présenta à lui. - bonne arrivée tonton, dit Ali avec grand sourire. - et les bonnes manières mon oncle ? Lança Saïd pour provoquer son oncle afin qu'il crache vite le morceau. - je sais que tu es impatient de connaître la nouvelle mon fils mais ne t'inquiète pas, si je ne te parle pas de mes ragots, à qui le ferais-je ? Sois patient, j'y arrive. Sinon pour les bonnes manières, j'aurais dû frapper si au moins je savais que tu fréquentais les femmes mais, en dehors de ça, que peux-tu encore me cacher dans ce bureau ? Ali fit un clin d'œil moqueur à son ami. Il avait tant envie de s'esclaffer mais il se retenait. - alors? Tu parles maintenant ? - oui bien-sûr, lança Abdoul. Je suis heureux de t'annoncer qu'enfin tu vas te marier, et ce très bientôt. - oh mais félicitations mon ami, cria Ali. - je suis allé voir mon ami Kerim et il m'a promis de proposer ce mariage à sa nièce, reprit Abdoul. Vu combien mon ami est vraiment beau, je n'imagine pas la beauté de sa nièce. Ton fils sera le garçon le plus convoité au monde. - t'entends-tu parler oncle? Vous voulez forcer la main à une jeune fille qui rêve de voyager? Une fille qui rêve de faire le tour du mon? Mais où as-tu laissé ta moral mon Dieu? Lui avez-vous parlé de mon âge ? Des responsabilités qui l'attendent? Du monstre que je suis ? De l'homme dépourvu d'amour avec qui elle s'apprête à sceller sa vie? Mon oncle comment as-tu fais celà ? - elle sait tout ça Saïd, tu n'auras aucune excuse cette fois. Dès demain, nous irons rencontrer sa famille et par la même occasion tu rencontreras ta future femme, la future reine de ce pays. - oh mais c'est merveilleux, lança Ali tout excité comme une puce. Saïd souffla tout en levant les yeux au ciel. S'il n'avait pas appris à se contrôler, son bureau serait déjà retourné à l'instant où cette information avait passer ses oreilles. - si au moins elle sait avec qui elle va lier son destin, c'est que c'est déjà une bonne chose car je n'aimerais point voir une gamine suffoquer dans les chambres de ce palais parce qu'elle manque d'amour et d'attention. Prépare tout ce que tu veux, je te suivrai demain pour aller la voir et merci de t'être donné à la tâche. Je vais faire un tour. - oh j'espère que ce n'est pas pour te suicider mon cher ami parce que vraiment, je ne voudrais pas te perdre à cause d'une femme. Sans le vouloir, Saïd sourit face à la bêtise qui sortait de la bouche d'Ali. Se suicider à cause d'une femme, c'était ce qu'on appelle de la lâcheté et cela ne faisait pas partir de lui. - sois rassuré Ali, pas de suicide, juste une envie de me détendre. Ali mit la main sur son cœur et souffla de soulagement. Lorsqu'il fut dans le désert, il ne savait pas trop où aller, devoir rencontrer une femme lui faisait vraiment peur, pas parce qu'il avait peur d'elle mais peur de lui faire peur. Lorsqu'il avançait, il vit une silhouette féminine assise près d'une Dûne de sable. Il avança jusqu'à elle et constata que malgré son jeune âge, elle était vraiment très belle. Auteure : Fayole Goumgang Wamba
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