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1708 Words
Tournant en rogne comme un lion affamé dans sa cage, Saïd n'arrivait plus à supporter les rumeurs qui ne cessait d'être divulguées dans tout le pays. Jamais il ne croirait en cette rumeur qui disait qu'il était maudit ou elle qui disait qu'il était un monstre sans cœur. Il ne pouvait pas le nier, son apparence et ses expressions faisaient fuir tout le monde mais cela ne signifiait pas qu'il était immonde. La chaleur était si pressante et tout avait l'air de rétrécir autour de lui. Il n'avait aucun mal avec sa situation mais son peuple réclamait de lui une progéniture royale. Toutes les femmes le craignaient et même jusqu'aux femmes dénommées de croqueuses de Diamant et cette situation n'était point pour le déplaire car il aimait avoir le contrôle autour de lui. Observant la grande grille du palais à travers la baie vitrée, il était si curieux de connaître qui sera la femme qui franchirait cette porte pour se faire appeler sa femme. Cette pensée l'amusa au point où il se surprit à sourire tout seul. Le soleil était haut et tellement brûlant qu'il imaginait son énemmis marchant sur le sable du désert les pieds nus. Ce spectacle serait rigolo s'il était réel. Étant un homme né pour régner, le mot douceur était loin de faire partir de son vocabulaire car il n'aimait pas être faible peu importait la situation. Pendant sa contemplation, son regard tomba les photos des mannequins londoniennes que lui avait rapporté son oncle afin qu'il fasse son choix d'épouse. Voir ces femmes avec la chair sur les os tout simplement parce qu'elles ne mangeaient pas par peur de prendre les kilos, cela était si désespérant qu'il serait capable de les punir juste pour ça mais bon... Aucune n'était à son goût car déjà le corps sans chaire n'était pas son affaire. Il était certes vrai qu'il ne connaissait pas le genre de femme qui l'intéressait mais surtout pas ces mannequins de chez Victoria Secret. Lorsqu'il arpentait son bureau en pensent à son peuple, il entendit des pas lourds se rapprocher de son bureau et ne fut point surpris. Il était juste impatient d'être mis au courant de la nouvelle rumeur, puisque c'était tout ce qui se passait dans le pays depuis quelques mois. Voyant la tête de son oncle passer la porte de son bureau, il enfouit les mains dans les poches de son Jean, bomba sa poitrine et haussa ses sourcils gauche, une manière pour lui de demander à son oncle de se lancer. Ce dernier le regarda exaspéré. - quelle est la nouvelle rumeur mon oncle ? - Saïd pourquoi fais-tu cela? Tu te caches dans ton bureau pour me demander ce que ton peuple dit de toi? Prend ton courage à deux mains et sors les affronter. Jusqu'à quand vas-tu continuer ainsi? - je te coupe tout de suite, dit-il durement. Je ne suis pas en conflit avec mon peuple mais ils me demandent une chose dont je ne suis pas prêt à leur donné. - et peut-on savoir pourquoi ? Demanda Abdoul son oncle. - un mariage dans de brefs délais n'est pas envisageable pour moi. Je fais tout pour satisfaire mon peuple. Je veille sur leur sécurité nuit et jour, j'assure leur bien-être et que faire de plus ? Je crois leur avoir trop donné de la liberté, il est temps que cela cesse. Abdoul esquissa un sourire moqueur en fixant son neveu droit dans les yeux. - tu envisages dompter des bêtes sauvages mon cher neveu ? Tu as donné la liberté à ton peuple de faire ce qu'il voulait. Ces hommes ont appris de toi ce qu'est l'amour, le pardon, l'humilité et le vivre ensemble. Il leur a fallu du temps pour apprendre tout cela car ton père, mon feu frère avait appris à son peuple la notion de dominance, le pardon ne faisait pas partir de cette population car il leur avait inculqué la notion de >. Saïd ils revendiquent un mariage de ta part parce que c'est le bon moment, il veulent le bonheur de leur roi. Sais-tu ce que ton père aurait fait à ta place ? - je sais qu'en ce moment toutes les jeunes filles de ce pays trembleraient d'effroi parceque qu'elles attendraient d'être prise de force et soumisent à un mariage forcé. - exact, dit Abdoul en hochant la tête. Mais sauf qu'aucune ne crains d'être soumise à un mariage forcé venant de toi Saïd. Tu as banni ces comportements barbares mais je sais que certains continuent de croire que tu es un danger. - et ça me fait énormément plaisir mon oncle. Au moins ils savent qu'il ont des limites lorsqu'il s'agit de leur roi. Abdoul ne dit rien et se contenta de sourire de façon machiavélique. Céder aux caprices d'un enfant ne faisaient en aucun cas partir de ses habitudes et il comptait bien le faire comprendre à son neveu qui avait une tête de mule. - tu abandonnes aussi simplement ? Questionna Saïd un peu perdu. - puisque tu n'es pas prêt à te trouver une épouse du haut de tes trente deux ans afin d'assurer la lignée royale alors j'abandonne. Tu sauras quoi dire à ton peuple comme d'habitude alors pourquoi continuer à te forcer? Tu es un grand garçon et tu es un roi. Tu sais toujours quoi faire, pas vrai ? Réfléchissant à cet abandon beaucoup trop rapide de la part de son oncle, Saïd secoua la tête énergétiquement de gauche à droite sans le quitter des yeux. Une lueur pleine de malice brillait dans les yeux de l'oncle Abdoul et il voulait en savoir plus afin d'avoir le coeur net. - je ne suis pas naïf. Qu'est ce que tu comptes faire car tes yeux te trahissent. Éclatant de rire, Abdoul vint le prendre par ses épaules et continua de sourire. - je comprends que tu sois très parano et toujours sur tes garde mais je ne suis pas un danger mon cher neveu. Je suis ton oncle qui te veut du bien alors je te prie d'arrêter de chercher des situations là où elles ne sont pas là. Je ne te cache rien voyons. - je vais faire semblant de te croire. Finit par dire Saïd. Abdoul ne répliqua rien et se contenta de prendre place sur le fauteuil en face du bureau. Il revit les photos qu'il lui avait proposé des jours plus tôt afin qu'il fasse un choix. - je suis très heureux que tu te sois un peu intéressé à ces filles. - pardon? Hurla la voix du chef si durement mais sans aucun effet sur Abdoul. - je disais que je suis... - non stop. Tu t'entends parler? Que ces filles qui punissent leurs organismes parce qu'elles veulent être mannequins puissent m'intéresser ? La blague du siècle. - es-tu certain d'être en santé fils? C'était la goutte de trop pour Saïd. Aller jusqu'à penser qu'il avait des problèmes de santé c'était trop. Il était bien vrai qu'il avait passé assez de temps sans toucher une femme mais cela n'avait aucunement impacté sur sa virilité... Enfin... Il le pensait. Et si son oncle avait raison, ne put s'empêcher Saïd de le penser. Devant lui, la femme était égale à un homme, aucune d'elles ne lui faisait de l'effet et il craignait d'être malade. - Saïd? - mon oncle tout va bien. - oui je te crois Saïd. Mais cesse de faire patienter ton peuple et trouve-toi une épouse. Tu ne crois pas en l'amour Saïd mais crois-moi, l'amour nait sous les oreillers. Si cela t'intéresse bien, je pourrais organiser un casting afin de faire venir toutes belles filles du pays, tu pourras faire ton choix. - quelle idée absurde! Je peux tout contrôler alors je saurai me trouver une femme au moment venu. Pour le moment, seul mon devoir de roi compte. Le peuple est ma priorité et jamais je ne laisserai autre chose me distraire de mon devoir. - même pas une femme ? - même pas une femme. C'est ce que nous verrons ne put s'empêcher de marmonner Abdoul tout bas. - je vais m'en aller fils. Penses-y - j'y penserai mon oncle. À très bientôt. Alors qu'il ne s'était pas encore calmé, il entendit frapper à son bureau et lorsqu'il ordonna à cette personne d'entrée, la porte s'ouvrit lentement et son air changea tout d'un coup. Il ne s'attendait pas du tout à voir cette tignasse blonde qui le mettait toujours hors de lui à chaque fois. - mes sincères salutations mon roi, fit Ali en faisait une révérence qui laissait à désirer. Exaspéré par le comportement enfantin de son ami, Saïd serra la mâchoire et souffla bruyamment. Ce moment était mal choisi pour Ali pour faire des blagues pareilles car l'heure était grave. Constatant la mine dure et boudeuse du roi, l'invité laissa tomber ses membres le long de son corps et alla prendre place sur le siège. - tu veux bien te confier à ton meilleur ami? Dit-il dans l'espoir qu'il lui dise quelque chose. - tu n'es pas sans ignorer la situation actuelle du pays. - oui tu as parfaitement raison mais je ne te comprends plus mon cher ami. Tu as toujours su quoi faire peu importait la situation, hier encore tu as lutté sur le champ de bataille pour la cause de ton pays alors qu'est-ce qui t'empêche de faire ce que demande la tradition ? Oui il avait toujours une solution à tout mais là, ce n'était pas du tout facile. - trouve-toi une femme et tout reviendra dans l'ordre, reprit Ali. - accroire c'est facile. Tu es sans ignorer que la dernière reine de ce palais n'a pas pu tenir et s'en est allée. Aucune femme ne voudrait devenir reine à mes côtés. - mais contacte tes anciennes maîtresses, oui c'est la solution parfaite Saïd. - ces femmes superficielles n'aspirent qu'au pouvoir et à de l'argent, que deviendra mon peuple si j'épouse ce genre de femme ? Certainement le déclin de ce pays. Ne sachant plus quoi ajouter, Ali baissa la garde et se contenta de respecter son choix. Il avait connu Saïd plus jeune et cet entêtement faisait bien partir de lui depuis. Auteure : Fayole Goumgang Wamba
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