Chapitre Un [Partie 2]

2245 Words
Je ne croisais plus personne ce jour la, je fis le tour de mes tâches journalières d'un geste un peu absent, mes pensées toutes plus encourageante que les autres. Je devais tenter de me sortir de cet infâme tourbillon maléfique qui m'isolait des miens. J'en étais a chantonné un air enjoué plein de promesses que je me sentais prête a tenir quand je finis par me diriger de nouveau vers la cuisine, prête a aidé a la préparation du repas.  Estelle était là et je m'appliquais par l'ignorer royalement, mais discrètement. Ma mère discutait pour moi, je n'avais plus qu'à lâcher quelques onomatopées au bon moment et le tour était joué ! Oui ce soir était le soir de ma victoire ! Mon père entra avec mon frère la mine étonnée de nous trouver en train de rire sous les grimaces adorables de Elloria qui s'en donnait alors a coeur joie. Et puis ce fut le drame.  Tout ce passa très vite, trop sans doute pour que je puisse retenir un tant sois peu mon ressentit ou mieux le cacher. Mais dans un geste rapide, Elloria donna un malheureux coup de coude sur la table, faisant alors tomber le mug de mon père. Il s'éclata au sol dans un bruit presque fracassant et ma nièce se mit aussitôt à pleurer, sans doute de peur d'être réprimandé. Estelle réagit alors au quart de tour, attrapant sa fille pour la rassurer. - Ne t'inquiète pas Ello, elle n'était même pas jolie cette tasse, n'est-ce pas grand-Pa ? Une timide petite voix au fond de moi me sermonnait. Après tout elle n'était pas au courant ! Cette tasse était le premier cadeau que j'avais fait de mes mains et l'avait offert à mon père. Mon père avait toujours ri et disait souvent qu'il serait enterré avec, j'avais fini par le croire. La voir alors au sol en cet instant me statufia, comme si une promesse venait d'être brisée. Je ne voulais plus faire semblant dès lors, quand bien même je savais que ma réaction était puérile.  - Je ne me sens pas très bien, je monte me coucher !  Il me semblait avoir fait preuve d'autant de self-control que possible et je souris à l'assemblée avant de sortir de la pièce, montant les escaliers aussi vite que je le pouvais. C'était tellement stupide, réagir ainsi, comme une enfant. C'était une chose que je détestais chez moi ! Je m’écroulais sur mon lit, allumant en passant mon ordinateur portable. J'avais bien l'intention de mourir de faim en matant une série et me faire oublier.  Le lendemain cependant, ma résolution était aussi claire que de l'eau ! Je serais un exemple de self-control. Tout le monde m'avait laissé en paix la veille et c'était au mieux. J'avais certes très peu dormi cette nuit, mais elle m'avait porté conseil.  - Bonjour tout le monde ! Scandai je, la joie réincarnée. Tout le monde était déjà présent et tout le monde me regardait méduser. Je regardais un instant cette famille avec leurs expressions à la portée du ridicule. Je ris sous barbe imaginaire avant de piocher une pomme. - Ça me suffira pour ce matin ! Bonne journée à tout le monde !  J'attrapai mon manteau, ne voulant pas passer deux jours sans et embrassa la joue piquante de mon père avant de sortir sans que personne ne prononce un mot. La journée commençait bien, j'allais trouver mes nouvelles marques et ne pas emportait ma famille dans mon égoïste peur du changement... Je devais grandir et évoluer !  C'est donc comme ça toujours plein de cette résolution que le temps passa et que deux mois passèrent sans que je ne m'en rende compte. Il 'n’y avait plus de conflit au sein des Carioza, et pour cause je les évitais comme la peste ! Je me levais une heure avant tout le monde et ne rentrais le soir que tard. Mais cela valait le coup, ils étaient heureux... Ils m'arrivaient de les observer de loin et de m'apaiser au son du rire de ma nièce qui semblait s'enchanter de bien être. Tout était pour le mieux. Je devais cependant avouer que je me sentais seule et, dans ces moments-là, j'attrapais ma guitare et sortais gratter dehors, loin dans nos prés sous le beau temps qui revenait docilement.  Le vent poussa un rugissement chaud plein de promesses et je poussai un soupire d'aise. Le bruit de la nature m'apaisait et je m'étais habituée alors au silence. Guitare en main, je m'assis contre le tronc du saule pleureur. J'adorais cet endroit et je venais souvent là durant mon temps libre pour composer librement. J'avais remarqué que Elloria venait souvent m'écouter en secret et ce simple fait m'engorger de plaisir. C'était comme un rendez-vous secret avec elle et j'espérais secrètement qu'elle veille un jour apprendre a joué. Je l'imaginais sans mal avec quelques années de plus, tenant avec précarité la petite guitare que j'avais reçue étant gamine.  Je lançai un regard discret dans le coin où elle venait se cacher et ne la vit pas. Je souris cependant, à présent habituer a la solitude et ouvrit mon cahier a la dernière page, relisant les notes écrasaient dessus dans un moment de faiblesse de ma part. Je souhaitais reprendre là où je l'avais laissé, bien que mon humeur était meilleure, mais la sensation déroutante de l'isolement me fit tourner la tête bien trop vite et je me sentais à nouveau dans le thème. Je ferme les yeux alors, jouant de mémoire avec une facilité déconcertante le début de mélodie que j'avais déjà composait, caressant mon instrument comme ci il était le seul à pouvoir fulminer mes sentiments avec autant de précisions. Et lorsque les notes écrites sur le cahier s'épuisèrent, mes doigts eux, continuèrent naturellement. Je me stoppais cependant, notant rapidement les nouvelles pour ne pas perdre le fil. Le soir pointait le bout de son nez, mais il était encore trop tôt pour moi de rentrer. - On va t'éloigner des médocs des animaux hein, c'est la déprime ton truc !  J'en aurais lancé ma guitare au loin tant je ne m'attendais pas de voir mon frère débarquer de la sorte. Peut-être même que j'aurais pu m'en servir pour le frapper ! Je ne l'avais ni vu ni entendu et mon coeur affolé mis du temps a se calmer.  - Tu es complètement malade ! dis-je accusatrice - Papa et maman veulent te parler petite soeur.  Son ton était presque désolé et pendant un court instant je me demandais ce que l'on pouvait bien me reprocher. Je lui lançai un regard interrogateur et il haussa les épaules, me montrant juste le chemin comme pour m'inciter à y aller en vitesse. Je me relevai alors presque péniblement avec une légère inquiétude. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre ! Parlim marchait à côté de moi en silence et j'y étais tellement habituée que je ne relevais pas.  L'atmosphère au sein de la maison était particulière, mais pas lourde. J'avais juste l'impression d'y être de trop et je pensais distraitement que je préférai me trouver encore sous mon arbre fétiche qu'ici. Estelle et mes parents étaient dans la salle à manger et c'était si inhabituel que j'avalais ma salive de travers. Cela ressemblait en tout point à une réunion de famille. Pire une réunion de crise ! Avions-nous des soucis ? - Assied toi Amerlyin Je n'étais pas très rassurée par le ton autoritaire de ma mère. Elle avait toujours eu cette aisance naturelle, mais en ce moment j'avais l'impression de n'être plus qu'une enfant sur le point de se faire taper sur les doigts. Je pris cependant place en silence, attendant le jugement. Tout le monde fuyait mon regard, Estelle me tournant même presque le dos et mon père fixant un point au-dessus de l'épaule de ma mère. Seule cette dernière me fixait d'un oeil presque sévère.  - Écoute maman, si j'ai fait une bêtise je suis désolée, je n'en avais pas conscience, bredouillai je en marchant sur des œufs Le masque naturellement dur de ma mère fondit alors sous mes yeux. Constance Carioza était réellement le roc de cette famille et la voir réagir de la sorte montrant une telle marque de faiblesse me fit un sérieux coup dans l'estomac. Je me relevai presque, dicté par mon corps en freelance qui voulait simplement étreindre le corps de ma mère dans ses bras.  - Reste assise ma fille Elle était douce à présent, les yeux légèrement humides et je remarquais alors qu'elle tenait dans ses mains une boite en carton grossièrement emballé ainsi qu'une enveloppe qui semblait assez épaisse. Elle posa alors son fardeau soudainement devant elle.  - C'est pour toi, nous nous sommes cotisés pour t'offrir ceci Surprise à présent, je fixais ladite boite d'un air étrange. Ce n'était ni mon anniversaire ni une fête particulière et je ne comprenais donc rien. Mon père tandis cependant le bras et fit alors glisser le paquet vers moi. J'attrapais alors le cadeau toujours un peu mal à l'aise et ouvrir le papier kraft qui me cachait son contenu.  - Un traduce ? fis je surprise Je ne voyais pas en quoi je pourrais avoir besoin de l'engin et retournais entre mes doigts l'objet, apercevant la liste de langue installée sur l'appareil. Le traduce était un système ingénieux qui une fois allumé, vous permettez de comprendre les langues sélectionnées et de l'utiliser à votre tour. Les appareils les plus haut de gamme au jour d'aujourd'hui vous permettez aussi d'écrire dans cette langue, mais ce n'était pas le cas du à présent mien.  - Ma chérie, il va falloir que tu nous écoutes.  La voix incertaine de mon père me priait de l'écouter sans l'interrompre. Je détachais alors mes yeux de l'objet et le fixer toujours sans comprendre.  - Tu traverses une période difficile en ce moment et on s'est demandé ce qui pourrait t'aider, du coup on s'est dit que peut-être ça te ferait du bien de voir du pays... enfin si on peut dire !  - On s'inquiète ma fille, tu n'es plus toi !  - Il ne faut pas que tu voies ça autrement Je décachetais en silence l'enveloppe et y trouvait alors une suite de billet de train et de l'argent liquide. Les multiples explications reprirent, toutes se mélangeant les unes aux autres et au final je ne comprenais plus trop ce qui se passait. L'image presque nauséeuse d'une personne dont on voulait se débarrasser me traversa l'esprit furtivement. Mais je devais me tromper, il n'avait jamais été question de ce genre de chose chez moi.  - On veut juste que tu profites de vacances et que tu nous reviennes. Je m'occuperais personnellement de tes chevaux en attendant ton retour.  La voix de mon père résonna plus fort que celle de ma mère et c'était assez rare pour le souligner. Il fit un bruit étrange de la gorge marquant son agacement. Sans doute qu'a ses yeux il était presque insultant que l'on puisse imaginer qu'il souhaitait éloigner sa fille pour de mauvaises raisons !  - Tu devrais saisir cette opportunité et profiter. Quand tu reviendras, je veux retrouver ma fille. C'est elle qui me manque, pas.. Ça ! Il me montra du doigt et j'aurais effectivement pu m'en offusquer.  D'ordinaire, celle qui avait toute l'inspiration des mots était ma mère, elle semblait d'ailleurs mener mon père a la baguette, mais en cet instant, il n'était nul doute qu'il fut bien le chef de famille. Je me levai alors souriante et pris le partit d'honorer leurs cadeaux a tous.  - Merci tout le monde ! J'en ferais bon usage c'est promis !  Mon père se leva, m'ébouriffa les cheveux et quitta la pièce en jetant un regard à Parlim pour qu'il le suive. La journée n'était pas finie. Ma mère se remettait à peine de ses émotions et Estelle finit par se lever. Elle s'arrêta devant la porte et sans me jeter un regard, elle murmura assez fortement pour être entendue. - Ce n'est pas comme ci ta maison était ailleurs J'étais assez surprise et me retournai vers elle, mais elle était déjà partie. Mais je n'eus pas le temps d'en faire grand cas que ma mère me couva d'un débordement d'amour.  - Je t'aime ma fille, on t'aime tous ! Je suis persuadé que ces vacances t'aideront au mieux. Mais tu vas me manquer.  Elle me serra fort dans ses bras et je soupirai presque d'aise. Les calins de ma mère étaient rares, mais vrais. Ils vous enveloppaient dans un paradis dont elle seule avait le secret. Cela fonctionna encore et ma solitude me parut bien moins oppressante. Mieux je me sentais à ma place.  - Ce n'est qu'un petit tour des pays voisins, mais peut être que c'est justement ce qu'il te faut !  - Maman, ne me dis pas que tu t'attends a quelque chose de particulier hein Sinora ne me dites pas qu'elle espérait que je trouve chaussure am on pied ! Je savais qu'il m'aimerait quoiqu'il advienne, mais l'étincelle d'un jour me draper de blanc ne cessait de grandir dans les prunelles de ma mère. Je ris, mi amusée mi-consternée par son comportement. Pour ma mère c'était une véritable possibilité, mais je doutais fortement que ce voyage puisse m'apporter quoique ce soit de plus. Trouver mon âme soeur n'était pas du tout au menu du jour !  Pourtant je ne tarderais pas à changer d'avis. 
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD