- Tu vas continuer de travailler comme caissière ? Me demande Igor un peu plus tard.
- Non, c’était juste pour lui.
- Sabrina, si tu veux qu’une relation n’importe laquelle réussisse, tu dois être plus franche ou il t’accepte en bloc ou il te rejette en bloc. Aujourd’hui tu es le produit de tout ce que tu traversé jusqu’à ce jour. Tu ne peux pas seulement présenter la partie rose de ta vie à quelqu’un et attendre qu’il reste après avoir fait connaissance avec l’autre partie.
- Et si on parlait d’autre chose ?
- De quoi ma belle ?
- Je commence à recevoir à nouveau des clients quand ?
- Et moi qui espérais profiter de toi encore quelques temps avant ! Laisse-moi organiser ton grand retour la semaine prochaine ça te va ?
- Cool.
- En attendant tu vas devoir te contenter de moi !
- Avec plaisir !
- Que Dieu me pardonne j’ai fabriqué un monstre.
- Ha ha ha très drôle embrasse-moi plutôt au lieu de jouer aux faux jaloux.
- A tes ordres ma préférée…
Je ne suis rentrée chez moi qu’une semaine plus tard, le temps de me recomposer mon masque impassible face à l’échec de ma relation avec Georges. Il avait été ma normalité, mon rêve d’une autre vie. Je n’étais pas malheureuse avant de le rencontrer, au contraire je gagnais plus que bien ma vie et j’avais Igor qui m’aimait à sa façon. Une façon que je n’avais jamais comprise. Mes espoirs avec lui se sont volcanisés, morts dans l’œuf le jour où il m’a demandé d’être une p**e à son service. Le choc avait été si brutal que mon pauvre cœur avait choisi de l’enterrer au plus profond de lui.
Mais la rencontre avec Georges avait détruit mes repères. Et je m’étais mise à vouloir l’impossible, quelque chose qui n’étais plus pour moi. Une vie de couple. Pure connerie. Plus vite je devais sortir Georges de ma tête, mieux je devais me porter.
Sauf que deux semaines plus tard, je reçois un message de Georges, qui disait :
« Je suis malade, je souffre de ton absence».
C’était tout. J’avais trouvé ça en me réveillant le matin après une soirée particulièrement arrosée avec un client VIP. Le mieux était d’ignorer le message ce que je fis. Sauf que le soir même il a envoyé un second.
« Tu as éprouvé le moindre sentiment à mon égard ? ».
Même si je répondais oui il n’allait pas me croire. Je choisis encore d’ignorer le nouveau message. Je n’étais pas le genre de femme qui quémande ou supplie l’amour d’un homme. Ou on voulait être avec moi ou pas du tout.
Au fond de moi, j’aimais toujours Georges mais il m’avait traité de moins que rien. Je le méritais peut être mais l’entendre de sa bouche m’avait profondément blessée. Qu’il trouve une fille bien et qu’il s’ennuie avec qu’elle toute sa vie. Amen !
Je n’avais pas bloqué son numéro, je me disais qu’à force de le mépriser, de ne pas répondre à ses appels et de l’ignorait il allait passer à autre choses.
Sauf que la semaine d’après en entrant dans sa chambre décorée pour un nouveau client je trouve Georges dans un costume sur mesure assis nonchalamment sur la table à manger.
- C’est donc ici et comme ça que tu te prostitues ?
Il se lève et s’approche de moi.
- Que me veux-tu ?
- Ce soir ? Tes faveurs, j’ai payé pour avoir du sexe avec la femme que j’aime dans un club de strip-tease parce qu’elle ignore mes appels et mes messages. C’est ironique non ? C’est toi qui m’as trahi ! C’est toi qui m’a menti et trompé et malgré ça c’est moi qui te coure encore après. Pourquoi tu ne t’excuse pas Sabrina ?
Je m’assoie sur le lit et lui demande :
- Ça changera quoi si je le faisais ? Pourquoi, tu ne cherches pas simplement une autre femme qui te mérite ?
- Au cas où tu ne serais pas au courant, les gens normaux n’ont pas la capacité de jouer autant la comédie que toi. On s’attache aux gens en vrai. Je t’aime du plus profond du mon cœur.
- Tu aimes une p**e ?
- Je suis tombé amoureux avant de savoir. Les sentiments ne disparaissent pas par un claquement de doigt.
- On fait quoi maintenant ?
Il se déshabille et se met en caleçons puis il s’approche de moi en disant.
- Je veux faire connaissance avec la dévergondé, la femme sans morale que tu ais en réalité. La vraie Sabrina.
- Et après ?
- Et après je rentre dormir chez moi.
- Ok. approches plus près de moi qu’on en finisse.
- Tu es sérieuse ?
- Le client est roi.
...
Quand j’eus fini avec lui il pleurait mon nom.
- Je t’aime Sabrina ! Je t’aime j’ai trop besoin de toi dans ma vie. Sabrina je suis à toi. S’il te plait ne me quitte pas.
Je me suis contenté de m’éloigner de lui et d’aller me rafraichir à la douche, une fois ressorti il était encore couché au même endroit.
- Tu dois t’en aller maintenant.
Il revient sur terre roule sur lui-même et me regarde :
- Tu attends un autre client ?
- Oui. Dis-je froidement.
Il se lève du lit et me prend la main.
- Sabrina tu m’as aimé un jour ou tout ça n’était qu’un jeu pour toi ?
- Si.
- C’est tout ?
- Je ne te supplierai pas.
- Tu es si froide, si détacher, qui es-tu Sabrina ?
- Tu sais qui je suis au revoir.
Je me détourne de lui pour sortir de la pièce, il me tire par le bras et me ramène à lui, puis il me serre contre lui :
- Et si on se mariait, tu arrêterais de faire ça et moi j’arrêterais de t’imaginer avec tous les hommes de la ville. C’est la seule issus à notre histoire tu ne crois pas ?
Il était surement en train de plaisanter.
- Tu diras quoi à ta famille ?
- Ils ne sont pas obligés de savoir.
- Je m’étais dit la même chose et regarde le résultat.
- On leur dira que c’est ton passé c’est tout !
- Je ne veux plus me marier ! J’aime ma vie comme elle est. On se verra la prochaine fois que tu paieras. Sinon, Adieu.
Je sors de la pièce cette fois en courant avant qu’il ne puisse me rattraper et file me réfugier dans le bureau d’Igor.
- Alors comment s’est passé la soirée en amoureux ?
- Bizarre.
- Il voulait quoi ?
- Il veut que je le supplie de pardonner, il dit qu’il m’aime toujours et qu’il veut m’épouser.
- Hum c’est un piège. Tu as répondu quoi ?
- Bah qu’il doit repayer s’il veut me revoir à nouveau. Pourquoi l’a tu laissé entrer ?
- Pour que tu lui dises adieu. Pour qu’il comprenne que tu n’es pas de son monde et qu’il te fiche définitivement la paix.
- Il est tenace. Ça ne marchera pas sur lui
- Dans ce cas, fais attention à toi d’accord. S’il touche un seul cheveu de ta tête il est un homme mort.
- Merci Igor. Je m’en vais !
- Laisse ta voiture ici, mon chauffeur va te ramener chez toi. Ton gars sait où tu habites ?
- Non il a juste l’adresse du studio tout le temps que j’ai été avec lui.
- Tu es brave ma chérie. Rentres te reposer, je te voix demain soir ? J’ai une invitation j’espérais ta compagnie.
- Avec plaisir il faut s’habiller ou venir toute nue ?
- Très drôle ! C’est un cocktail entre amis.
- Une petite robe alors ?
- Ça fera l’affaire.
Je l’embrasse sur la bouche avant de prendre l’ascenseur pour le parking…Igor avait raison assise à l’arrière de son gros véhicule fumé, j’ai appercu Georges garé un peu plus loin en train de guetter tous les véhicules qui sortait de là.
Je fus heureuse de retrouver ma maison une fois sur place. Elle était trop grande pour une seule personne. Igor venait ici en coup de vent et rarement, jamais plus d’une heure.
Avec son appui, j’avais effectivement fait construire un duplex d’un niveau avec trois grandes chambres avec des salles d’eau, une très grande cuisine super bien équipée. Tous le matériel de cuisine était de couleur métal et les murs était peinte en blanc cassé, avec deux tableaux représentants la nature accrochée sur deux murs face à face. J’avais vu cette déco dans un film et j’avais trop « Quiffé ».
En semaine je me faisais à manger j’avais une ménagère qui venait trois fois par semaine faire le ménage. Le reste du temps je m’entrainais dans ma salle de sport équipée à cet effet.
Ma salle de sport était équipée d’un tapis de marche, une chaine stéréo suspendu, quatre barres de fer fixées au sol, un petit lit, une grande table et un écran plat qui me permettez de visionner les nouvelles techniques de danse, de la assimiler et de les reproduire en y ajoutant une touche personnelle.
Je visionnais beaucoup les nouveaux et anciens cours de strip-tease, des vidéos pornos, les danseuses professionnelles indiennes et arabes pour m’inspirer de leur sensualité…Et ça marchaient du tonnerre. Aucun client jusqu’à présent ne s’était encore plein d’ennui à l’un de mes spectacles.
En haut, il y avait deux chambres avec salle d’eau, un dressing de star super bien organisé et un magasin pour ranger plein de truc.
Ma chambre valait largement le détour, les avantages de la vie de luxure. Entièrement peint en gris, l’équipement était de couleur or. J’avais l’impression de me réveiller dans un palace ou dans un cinq étoiles chaque nation et c’était merveilleux. Mon meilleur moment de la journée était lorsque j’ouvrai les yeux, je soupirais toujours de bien être en m’étirant sous mes draps soyeux.
Comme cadeau d’anniversaire de l’année dernière, Igor avait fait construire une magnifique piscine en forme de cœur derrière chez moi avec une belle terrasse.
La vie était trop belle quand j’étais ici dans le calme.
Mon seul invité c’était Igor. Quand il pouvait bien sûr. Il m’avait dit être marié mais en cinq ans de relation je n’avais jamais rencontré sa femme, ni ses enfants. Pourtant j’étais au courant de tout en ce qui concernait ses affaires. Depuis bientôt un an il me confiait la responsabilité du club lorsqu’il était en déplacement et c’était merveilleux de savoir que quelqu’un avait autant confiance en moi. Je travaillais sous la supervision de son adjoint.
Je suis tombé amoureuse d’Igor dans les toilettes de la BT où lui et moi on s’était rencontré. Je me sentais en sécurité avec lui et je tremblais toujours autant de plaisir dans ses bras. S’il était jaloux que je couche avec d’autres mecs, il le cachait bien. Pourtant il avait beaucoup d’affection envers moi, il aimait ma compagnie, il aimait se confier à moi je n’ai jamais compris pourquoi notre amour…Bref il avait dit qu’il était marié et que moi j’étais sa maitresse non exclusive.
Igor était mon protecteur, mon abri, ma sécurité. Face à lui j’étais entièrement soumise et obéissante comme une épouse dévouée. Je ne me sentais pas frustré d’être sous son contrôle. Au contraire, j’étais plutôt ravie qu’il prenne des décisions pour moi.
Quant à l’autre, Georges, il représentait ce à quoi j’avais renoncé en m’alliant avec Igor : Une vie normale, un fiancé, un vrai amoureux, des enfants, un seul homme dans ma vie pour toujours, des disputes de couples inutiles, des enfants qui cris et courent partout dans nos vies, un peu comme chez mes sœurs.
Avant l’arrivée de Georges j’étais heureuse, je ne manquais de rien mais, il avait allumé une petite flamme en moi, l’envie d’autre chose, l’envie d’appartenir à un homme, l’envie de fonder une famille, de ne plus être seule toutes les nuits.
C’était bien tant que ça avait durée mais là il fallait que je me remette au travail.
Le cocktail d’Igor s’est déroulé dans la villa d’un de nos plus gros clients. Igor et moi nous sommes arrivés mains dans la main. J’ai croisé ce soir plusieurs de mes partenaires avec leur compagne ou leur copine. Mais bon on fit les présentations normalement vu qu’en dehors du club, j’étais une jeune femme inconnue.
- Chéri ? Pourquoi tu n’es pas venu avec ta femme ?
- Parce que j’avais envie de sortir avec toi. Me répond Igor en tirant sur son cigare.
- Oh Merci.
- Tout le plaisir est pour moi.
On a passé un agréable moment. Je me suis mêlée aux mères de famille et on a échangé et rit ensemble. L’après-midi s’est plutôt bien passé.
Une semaine plus tard, était vendredi j’avais show ce soir-là.
Le matin après mon réveil, j’ai pris une douche rapide, je me suis enduit d’huile essentielle pour que ma peau soit luisante en soirée. Ensuite j’ai mis un short et un soutient avec des paillettes tombantes sur le ventre.
Ensuite, j’ai apprêté mon sac pour la soirée. J’ai choisi un truc un peu oriental que j’ai mis dans mon sac. J’allais être obligé de prendre un taxi pour aller travaillé ce soir. Ma voiture était toujours chez Igor.
Comme toutes les matinées où j’avais show, j’apprête mon petit déjeuner une salade d’avocat aux crevettes, une tasse de café au lait, un cocktail de fruit naturel, une omelette et des petits pains.
Je transporte mon plateau près de la piscine. J’attends la sonnerie de la porte d’entrée. Igor ? Il n’y avait que lui que le gardien avait le droit de laisser entrer, lui ou son chauffeur. Nue pieds, je contourne la maison pour aller l’accueillir à l’entrée. Je souris en le voyant, c’était effectivement Igor qui me ramenait ma voiture. Par moment il était trop attentionné à mon égard.
Il est fringué dans un chemisier sur mesure, un pantalon super cent noir aussi et une belle paire de chaussure noir avec des chaussettes noirs aussi seul sa montre en or aux bras était de couleur doré. Plus chic et classe que lui ce matin meurt. Il était à croquer. S’il n’était pas marié j’allais croire qu’il venait me demander en mariage. Le rêve était permis. Sinon je ne me serais pas autant vouvoyais avec Georges.
Je me jette dans ses bras et pose mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser passionnément. Il s’écarte de moi quelques instants plus tard :
- Coucou ma puce, je t’ai apporté du chocolat pour t’aider à noyer ton chagrin, ainsi qu’une bouteille de champagne et aussi ta voiture.
M’annonce-t-il fièrement. Je récupère le plastique entre ses mains et le guidant à l’arrière.
- Merci tu es un amour chéri. Mais le champagne c’est pour fêter quoi ?
- Sincèrement ?
- Bien sûr.
- J’ai vraiment cru t’avoir perdu. Et je suis contente de retrouver ma préférée.
- Ah !
- Je t’aime Sabrina.
Il ne me faisait généralement sa déclaration d’amour que lorsque j’étais triste.
- Moi aussi mon Igor adoré. J’étais en train de prendre mon petit déjeuner près la piscine. Tu m’accompagnes ?
- Bien sûr chérie. Alors comment vas ton petit cœur meurtri ?
- Oh ton amour et tes attentions vont le recoller, je ne m’inquiète pas pour ça.
- J’en suis ravie. Ne sois pas furieuse hein ?
- Je le suis rarement contre toi tu le sais. Dis-je en lui servant une tasse de café bien noir comme il aime.
- J’ai annulé ton show ce soir !
- Tu n’as pas osé ? Igor j’ai besoin de travailler pour m’occuper l’esprit et j’ai préparé une chorégraphie du tonnerre pour ce soir chéri je veux mon show !
Je lui fais face les deux mains sur les hanches le défiant du regard.
- Ce n’est pas tout.
- Je suis virée ?
- Mais non mon cœur qu’est-ce que tu vas chercher? Disons plutôt que j’ai embauché deux autres filles pour travailler avec toi !
Mes épaules s’affaissent et j’encaisse le choc difficilement et m’assoie sur mon siège en me grattant la tête. Qu’est ce qui c’était passé ? Ma vie était en train de virer au cauchemar pourquoi ?
- Sabrina ? Me demande Igor tendrement. ça va aller ?
- Pourquoi ?
- Parce que je…
- J’ai fait quelque chose de mal ? Tu ne m’aimes plus ?
- Je t’aime comme tu es et je te désire comme au premier soir.
- Qu’est ce qui s’est passé ? Ses filles sont aussi tes maitresses ? Tu sais quoi ? Ne réponds pas je ne veux pas savoir.
- Sabrina.
- Ne dis plus rien s’il te plait. Laisse-moi encaisser le choc de ta grande trahison.
- Je te rappelle que c’était ton idée.
- Je voulais d’autres filles pour agrandir ton business pas pour me remplacer dans ta vie ! Snif , snif Igor tu n’as pas le droit de me quitter aussi à toi je t’ai tout dit, tu sais tout sur moi, ne me fais pas ça Igor ! qu’est-ce que je vais devenir sans toi ? Ta femme a découvert pour moi et menace de te quitter ? snif snif snif
Igor s’approche et essaye de me prendre dans ses bras, je me mets à lui donner des coups de points sur le torse en pleurant de plus belle
- Ma vie est finie, j’aurai dû me méfier en te voyant arriver ici un samedi matin snif snif snif…la seule chose que je sais bien faire c’est danser et te plaire maintenant tu me remplace au moment où j’ai le plus besoin de toi ? snif snif snif snif pourquoi ? hein pourquoi Igor.
- Sabrina calmes-toi et laisse-moi t’expliquer s’il te plait.
- Expliquer quoi ? Snif, snif je croyais que tu m’aimais, que tu tenais plus à moi, qu’on …snif snif .
Je m’arrête un instant le temps de me mouchoir à l’aide du mouchoir de table que je laisse tomber sur mon plateau de petit déjeuner.
- Pouak dit Igor, je refuse de manger ca après.
- Je m’en fou !
- Eh ! Regarde-moi ! Il me soulève le menton et ajoute. Aucune femme ne peut te remplacer dans ma vie ok ?
Ah bon ? Je me calme un peu
- Ah bon ?
- Oui. Tu le sais. C’est plutôt moi qui suis terrorisé à l’idée de te perdre maintenant. J’espérais juste passer la journée avec toi !
- Quoi ?
- Tu as entendu.
- Tu as annulé mon show pour passer du temps avec moi ?
- Oui.