IX Ce soir-là, quand je me retrouvai seul dans ma chambre, je me pris à réfléchir au sujet de la découverte faite par moi le matin dans les archives du château. Ma première impulsion avait été de n’en dire mot à l’oncle, de conserver par-devers moi le secret de cette douleur, de ce désespoir. Mais je songeai maintenant que si M. Ambroise, un jour ou l’autre, découvrait ce papier, il s’étonnerait qu’ayant fouillé ces archives je ne l’eusse pas trouvé avant lui, et, dans ce cas, que je ne lui en eusse point parlé. Après tout, je n’avais aucun motif pour agir ainsi, aucun, sinon une répugnance inexplicable. Mais l’oncle, si peu sensible qu’il parût, ne pouvait qu’être ému par ce douloureux cri d’outre-tombe. « S’il me demande le résultat de mes recherches, je lui en parlerai », songeai-je

